Canalblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Ohoettilto-4 (oho-et-til-to-4)

---Partie 2, conflit Venet/Satprem(66pages environ.)


 Pour aller à la partie précédente, cliquer ici.

 
EN 85, L’INDICATION « 
(à suivre) » ÉCRITE PAR L.V. À LA FIN D’UN LIVRE ET PEUT-ÊTRE AUTRE CHOSE, RÉACTIONS DE SATPREM ET CELLES DE L.V.

Cette affaire fut le début d’un mouvement psychologique important chez L.V. et qui durait encore lors de l’écriture de son texte en 2007*.


Concernant la période appelée « malaise », L.V. écrivit ceci.
P. 19. « Cette drôle de période a dû commencer vers le milieu des années 80, peut-être à l’occasion de l’écriture et de la publication de "notre" livre. Lors d’une de mes visites chez lui, Satprem m’avait en effet suggéré de l’enregistrer en train de parler de sa nouvelle expérience corporelle. Nous étions donc sortis nous promener à pied et là, au milieu des grands arbres du Shola, j’avais déclenché le magnétophone… / De retour aux États-Unis, toujours à la suggestion de Satprem, j’avais alors écrit une introduction à cette conversation afin de replacer ses propos dans le contexte du yoga de Sri Aurobindo et du chemin de Mère. »
Livre en jeu : La vie sans mort, Satprem et Luc Venet, Paris : Éditions Robert Laffont, 1985*. « Achevé d’imprimer le 30 mai 1985 », « Dépôt légal : juin 1985 ».

Selon sa page 128, Satprem aurait dit « Et prends ton magnétophone, on ne sait jamais ! » Ce ne fut pas une suggestion. Ce fut un ordre, mais pas du genre qu’il y a entre des personnes qui sont liées par un lien de subordination de l’une à l’autre. Ces mots furent acceptés par Satprem lors de sa lecture de contrôle (s’il relut).
Il est probable que les mots « toujours à la suggestion de Satprem » expriment l’idée que Satprem pensa qu’il fallait nécessairement une « introduction » et qu’il transmit cette idée à L.V., qui l’accepta car il la comprit.
L.V. écrivit donc cette « introduction ». Dans le livre, elle est composée d’une « Introduction » de six pages, d’une « Ière partie » composée de citations de Sri Aurobindo et de la Mère et de quelques lignes de L.V., puis des 21 premières pages de la « 2ème partie » qui est relative à Satprem. Ensuite, sur la page 128 commence l’entretien avec Satprem avec notamment « Et prends ton magnétophone, on ne sait jamais ! »
Ensuite, jusqu’à la page 181 il y a une transcription des enregistrements avec aussi, intercalés, des titres, des citations de textes de Sri Aurobindo ou de la Mère, et quelques rares lignes de L.V.
Par ailleurs, dans le passage reproduit ci-dessus, il est parlé du « yoga de Sri Aurobindo et du chemin de Mère ». Est-ce que L.V. fit une différence de signification entre « yoga » et « chemin » ?

Suite immédiate.
« Le texte final, y compris l’interview de Satprem, fut plus tard publié à Paris par Robert Laffont sous le titre "La vie sans mort". / À mon immense surprise, l’écriture de ce livre s’était faite comme par enchantement. Moi qui n’avais jamais tenu une plume de ma vie, je voyais les mots se former sur le papier sans effort et surtout sans pensée préalable. Les phrases semblaient s’enchaîner automatiquement et je découvrais le sens et le développement des idées au fur et à mesure qu’elles apparaissaient sur la page. Le seul "effort" de ma part était de maintenir un état de paix et de réceptivité intérieur. »
= « un état » « intérieur » « de paix et de réceptivité ».

Suite immédiate.

« / Pour plus de sûreté, Satprem avait décidé de relire mon texte avant de donner son accord final et de l’envoyer à l’éditeur. »
Après ces mots, L.V. présenta la cause du conflit qui exista entre lui et Satprem. Pour comprendre qu’il ait pu exister, il faut d’abord s’interroger sur la signification de l’indication « mon texte ».

Il est possible que, lorsque Satprem parla d’ajouter une introduction, il n’envisageait pas un long texte, et il n’avait peut-être pas envisagé que L.V. transcrive l’enregistrement en y intercalant souvent quelque chose.
Quoi qu’il en soit, lorsque L.V. dit que « Satprem avait décidé de relire mon texte », que désigne ce dernier mot ? Est-ce que c’est celui qui est jusqu’à la p. 127 ? Est-ce que c’est celui qui est aux pages 128 à 181 ? Est-ce que c’est tout ?
Les pages 128 à 181 furent certainement transmises à Satprem pour la relecture. Ici, il est considéré qu’il reçut aussi les autres, comme ça semble pouvoir être déduit de la citation qui suit de Carnets.
Maintenant voici le premier problème en relation avec le conflit.
On peut d’abord penser que Satprem relut tout, en apportant peut-être des corrections par-ci par-là, puis qu’il donna son « accord final » et que le texte fut envoyé à l’éditeur.
Mais, dans le tome 4 de ses Carnets, à la date du 28 décembre 84, p. 653, Satprem écrivit ceci : « Ce matin, j’ai essayé de lire les épreuves du livre de L., et presque tout de suite je me suis senti tellement épuisé, vidé, je commençais à avoir mal dans le cœur. J’ai dû m’arrêter. J’ai pris du thé, fumé des cigarettes pour essayer de me "remettre", […]. » Il semble qu’il n’y ait rien d’autre écrit par Satprem à propos des « épreuves du livre de L. ».
Ça montre que ce qu’avait écrit L.V. n’était pas bon, ou pas tout bon.
Le premier problème est le suivant : est-ce que Satprem lut toutes « les épreuves » ou est-ce qu’il renonça à tout lire ? Est-ce qu’il donna son « accord final » sans avoir tout relu ?

Suite immédiate.
« Et c’est à cette occasion que j’ai senti la première déchirure entre nous. Le livre se terminait par ces simples mots : "à suivre…". »
« la première déchirure » : ce fut donc plus qu’un « malaise ».

Il y a le problème (qui est donc le deuxième) de la présence de l’indication « (à suivre…) ». L.V. dit que « Le livre », publié, se terminait par ce qui est indiqué, mais est-ce que c’était aussi écrit sur le texte que Satprem avait reçu pour le relire avant de donner son « accord final » ?

Le premier problème disparait car, peu importe que Satprem ait relu ou non le début du livre jusqu’à la p. 127, il est certain qu’il relut les pages 128 à 181 où il y avait la transcription de l’entretien, jusqu’à sa fin.
Si l’indication « (à suivre…) » était présente et que Satprem avait donné son accord, il serait le responsable de la situation.
Si l’indication était sur le texte reçu par Satprem pour la relecture, et si celui-ci avait donné son « accord final » à condition de la supprimer, est-ce que L.V. aurait pu refuser d’effectuer la suppression ? Ça semble improbable de la part de L.V. à cette époque. Cette situation n’exista donc surement pas.
Si l’indication litigieuse n’était pas sur le texte reçu par Satprem pour la relecture, la situation serait que, après qu’il ait donné son « accord final », L.V. l’aurait ajoutée, aurait donc modifié le texte qui avait reçu cet « accord final ». Ce serait une trahison.

Quelle situation exista ?
Si l’indication avait été écrite sur le texte que reçut Satprem pour la lecture et si elle faisait donc partie du texte qui reçut l’« accord final », il semble que L.V. l’aurait dit dans son texte de 07. Or, il n’écrivit pas cela, même par allusion. Il y aurait donc la trahison. Mais on ne s’exprime pas toujours bien. (On peut imaginer que L.V., ayant été très perturbé par cette affaire, se défende encore mal en 07. A-t-il encore des documents sur ce sujet ? Si oui, qu’il les publie.)
À ce moment du texte de L.V., il y a donc un élément qui est favorable à l’existence d’une trahison mais elle n’est pas certaine. Voir la suite.

Par ailleurs, il y a un troisième problème qui est la signification de « (à suivre…) ».
Dans le livre, il y a notamment la transcription de l’entretien avec, de temps en temps l’indication « (silence) » ou une autre (et des insertions de citations de Sri Aurobindo ou de la Mère).
La fin est comme ceci, paroles de Satprem.
« On fait justement notre vieux métier, d’être obtus.
                                           (silence)
Je crois… que tout est très proche.

On a été créé… pour cette Merveille… pour ce Délice… sur la terre.
                                  (à suivre…) » (Fin de citation.)
Dans le livre, « (silence) » et « (à suivre…) » touchent le bord droit et tous les interlignes sont de même hauteur.
Lors de la lecture, que pensa la personne lisant à propos de la signification de « (à suivre…) » ? À quoi fut-il indiqué qu’il y aura une suite ? Y penser quelques secondes avant de continuer la lecture.

Suite immédiate.
P. 19 et 20. « Bien entendu, l’optique dans laquelle je me plaçais était celle de la continuité de cette merveilleuse expérience corporelle que Satprem vivait et qui semblait comme annuler la mort ou la rendre inutile. »
Ladite « expérience corporelle que Satprem vivait » ne semblait pas « comme annuler la mort ou la rendre inutile ». Il semble que L.V. voulut s’illusionner à ce sujet car il espérait lui-même finir par se retrouver à l’état de « transformation corporelle ».


Suite immédiate.
« Dans mon esprit, une fois déclenchée, cet état ne pouvait que s’affirmer, s’amplifier, prendre la place de la vieille vie terrestre et faire table rase de toutes nos habitudes mortelles. Or, étrangement, Satprem prit mon "à suivre" comme une revendication pour d’autres entretiens, une affirmation de ma part que d’autres "interviews" auraient lieu pour donner une suite au livre. Alors que je voyais le sublime (et tentais de le dire), il ne voyait que le ridicule et le calcul personnel. On n’aurait pas pu être sur deux planètes plus différentes ! Pour bien mettre les points sur les i, il m’envoya même un petit mot sec pour me confirmer que je ne devais plus compter obtenir d’autres entretiens avec lui. »

Plus haut, L.V. avait écrit « "notre" livre » et n’avait pas affirmé que « (à suivre…) » faisait partie du texte qui reçut l’« accord final » de Satprem. Là il écrivit « mon "à suivre" ». La conclusion est qu’il ajouta cela sans avoir l’accord de Satprem. Il trahit celui-ci. C’est la réponse (apportée ici) au deuxième problème indiqué plus haut.

L.V. sait, devrait savoir, ce qui exista. En plus, il n’écrivit pas si Satprem lui exprima son étonnement de constater la présence de l’indication litigieuse. Donc, on ne peut que faire avec ce qu’écrivit L.V.

L.V. n’exposa pas le problème de l’existence de « (à suivre…) ». Il préféra porter l’attention des personnes qui lisent sur la signification de cette indication.
Comme déjà écrit, connaitre celle-ci est le troisième problème de toute cette affaire.

Selon L.V., il y aurait deux significations différentes.
Dans la sienne, l’indication « (à suivre…) » concernait seulement la suite de la « merveilleuse expérience corporelle », « le sublime ».
L’autre concernait l’annonce de la publication de la retranscription de plusieurs autres entretiens à venir, impliquant d’abord l’existence d’au moins le premier de ceux-ci et, donc, la revendication, faite par L.V. auprès de Satprem, pour qu’il existât.
Avec cette deuxième signification, si L.V., agissant selon un mouvement, disons ordinaire, d’ego, avait placé les mots car il cherchait en douce, hypocritement, à inciter Satprem à produire un autre entretien, il y aurait eu du « ridicule » et du « calcul personnel », mots employés par L.V., mais on ne sait pas sils le furent par Satprem.

Laquelle des deux significations fut placée par L.V. ?

D’abord, il n’y a pas de contradiction entre la première et le début de la deuxième, pas d’incompatibilité, car, dire que « cette merveilleuse expérience corporelle que Satprem vivait » « ne pouvait que s’affirmer, s’amplifier », est compatible avec l’annonce d’au moins une suite au livre, c’est-à-dire d’au moins une autre transcription d’entretien enregistré, c’est-à-dire d’au moins un autre entretien.

Il y a donc trois problèmes qui sont les suivants.
Est-ce que L.V. écrivit « (à suivre…) » en ne pensant vraiment qu’à la « merveilleuse expérience corporelle », au « sublime », sans penser à un autre livre ?
Est-ce que L.V. plaça « (à suivre…) » à propos de la suite des expériences de Satprem et pour annoncer plus ou moins consciemment une suite au livre, c’est-à-dire qu’il y aurait au moins un autre entretien qui serait transcrit en livre ?
Est-ce que cette inscription exprimait aussi la revendication faite par L.V. à Satprem pour un autre entretien.
Pour tenter de connaitre les réponses, on ne peut que se reporter à ce qui fut écrit dans le livre de 85 et à ce qu’écrivit L.V. en 07 puisque, dans le Document de l’I.R.É., aucune lettre de Satprem n’évoque cette affaire. Est-ce qu’il n’y en eut pas ? Ou est-ce que l’I.R.É. n’en avait pas ? Ou est-ce qu’il en avait mais n’en plaça pas un extrait ?

Concernant cette première question, L.V. aurait été très inconscient. Peut-on réussir à envisager qu’il l’ait été autant !?

Ici, il est considéré que la réponse à la deuxième question est positive : L.V. plaça « (à suivre…) » à propos de la suite des expériences de Satprem et pour annoncer plus ou moins consciemment une suite au livre, c’est-à-dire qu’il y aurait au moins un autre entretien qui serait transcrit en livre ?
Un argument est que tout cela est lié naturellement.
Un autre est que, puisque « l’écriture de ce livre » de 85 « s’était faite » par L.V. « comme par enchantement », il voulut peut-être revivre cela lors de la préparation d’un autre livre avec un autre entretien. Il aurait alors écrit « (à suivre) » pour exprimer son espoir que ça existerait. Ça exprimerait qu’il y aurait au moins un autre entretien.
Un autre argument est que L.V. avait l’espoir d’expérimenter lui-même « cette Merveille », ce « Délice » par la seule fréquentation de Satprem, et il put agir dans son illusion, sans être très lucide, sans s’interroger sur la compréhension qu’aurait Satprem à la lecture de « (à suivre) ».

Par ailleurs, comment chaque personne ayant lu la citation de fin du livre placée plus haut comprit « (à suivre…) » ? Est-ce que ce fut selon sa première signification ou selon la deuxième, ou selon la première et le début de la deuxième, ou selon les deux entières ?
Car, indépendamment de l’intention qu’eut L.V. lorsqu’il écrivit « (à suivre…) », il y a la signification qui apparait lors de la lecture, la signification objective.
L’indication se comprend objectivement facilement comme signifiant que le livre aura une suite, c’est-à-dire qu’il y aura au moins un autre entretien. Ce qui fait créer cette compréhension est que le mot « à » n’est pas écrit en majuscule, et qu’il y a les caractères italiques, les parenthèses, l’emplacement à droite de la ligne et l’absence d’interligne plus grand que les précédents, ce qui place dans la lignée des « (silence) » placés avant par L.V., pas dans celle de « Merveille » et « Délice ».
Il est vrai que, si l’on avait voulu exprimer clairement qu’il y aurait une suite, on n’aurait pas écrit « (à suivre…) » dans la lignée des « (silence) », mais on ne s’exprime pas toujours clairement.
Lorsque L.V. apprit que Satprem avait perçu la signification objective, et si lui-même n’y avait pas pensé avant, il aurait pu constater que cette signification pouvait vraiment exister chez la personne qui lit (même si toutes ne s’interrogent pas forcément sur la signification de ces mots). L.V. aurait donc pu constater qu’il avait commis une erreur ou au moins une maladresse. Il aurait pu exprimer son regret à Satprem d’avoir placé cela sans son accord et demandé à être excusé en disant qu’il veillera à ce que ça ne se reproduise plus.
(Si L.V. n’avait consciemment pas placé l’annonce d’au moins un autre livre, lorsqu’il reçut de Satprem l’accusation d’avoir placé son intention d’en faire un autre, avec donc un entretien avant, il aurait su que Satprem se trompait sur son intention et ça lui aurait surement déplu, mais il aurait pu se dire que l’inscription avait sa signification objective, que Satprem avait réagi par rapport à elle, il aurait donc pu constater qu’il avait commis une erreur ou au moins une maladresse, et la suite comme ci-dessus.)
En bref, s’il n’y avait eu que le problème de savoir s’il y avait eu ou non l’annonce pour un autre livre, que L.V. ait été complètement lucide ou non, cette affaire aurait pu se terminer rapidement.

Il reste le problème de l’éventuelle incitation, revendication, à faire un autre entretien.
Si L.V. en plaça une, qui lui fut reprochée par Satprem, il aurait pu constater qu’il avait commis une erreur, il aurait pu exprimer son regret à Satprem d’avoir placé cela et demandé à être excusé en disant qu’il veillera à ce que ça ne se reproduise plus.
Il est possible que L.V. ne plaça pas une revendication pour un autre entretien. Celui-ci ne pourrait exister que lorsque Satprem aurait vécu d’autres expériences et en pouvant en faire un bilan, et L.V. put penser à cela sans s’y attarder et, donc, sans envisager que ça pourrait exister rapidement, sans revendication d’un autre entretien, sans incitation à cela, en pensant que ça arriverait spontanément lorsque Satprem le déciderait. Ici, il est considéré que L.V. ne revendiqua pas un autre entretien et ne pensa pas que son « (à suivre…) » serait compris par Satprem comme signifiant cela. Face à l’accusation faite par celui-ci, L.V. aurait pu affirmer son innocence, et l’affaire en serait restée là mais avec un effet dans le futur concernant la relation entre L.V. et Satprem. Il semble que cet effet n’aurait pas pu être grand.

Il y eut peut-être un autre problème, qui serait le quatrième, celui du « petit mot sec » adressé par Satprem à L.V. Celui-ci, en écrivant « Pour bien mettre les points sur les i », le rattacha à « (à suivre…) » mais est-ce qu’il en était ainsi !?
Une autre possibilité existe dans l’hypothèse où Satprem, pour donner son « accord final », n’avait pas relu tout le début jusqu’à la p. 127. Puis il lut le livre et certaines affirmations de L.V. sur ces pages lui déplurent. Alors il aurait décidé d’envoyer le « petit mot sec » indiquant qu’il n’y aurait plus d’entretien. Il put même affirmer cela sans donner d’explication, ce qui aurait fait que L.V. l’aurait rattaché à « (à suivre…) ». Mais il est douteux que Satprem n’ait rien dit.

L.V. sait ce que Satprem lui avait dit lors de sa première intervention puis dans le « petit mot sec ».

Suite immédiate.
P. 20. « / Quelle mouche l’avait piqué ? Qu’avait-il perçu en moi que je ne percevais pas moi-même ? Je n’avais ni demandé d’enregistrer ses paroles ni d’écrire ce livre. Et pourtant, en un instant je me trouvais clairement ravalé au rôle d’intrigant. Un tour de vis de plus et je sortirais imposteur… Drôle de mécanique quand même. Nous sommes peut-être là au cœur du problème. »
L.V. se présenta comme ayant été très affecté par cette histoire qui fut l’occasion, selon ses mots, de la « première déchirure entre » lui et Satprem. On le perçoit comme ayant été très vexé, atteint dans son amour-propre, en grand trouble, traumatisé fortement, ne s’en étant pas encore remis en 2007*, plus de vingt ans plus tard.
Par rapport à « (à suivre…) », sa réaction apparait avoir été inadaptée et disproportionnée.
Une réaction inadaptée fut que L.V. resta silencieux par rapport à Satprem, et c’est étonnant ! Pourquoi ce silence ?
Il semble qu’une cause était la trahison d’avoir placé « (à suivre…) » sans avoir eu l’accord de Satprem. L.V. se sentit-il honteux, n’ayant rien à dire pour tenter de se justifier car c’était injustifiable !? Mais il aurait pu demander à être excusé. Pourquoi ne le fit-il pas !?

Par ailleurs, L.V. ne resta pas silencieux en lui-même. Au contraire, il s’agita beaucoup, de manière apparemment disproportionnée ! L’état psychologique dans lequel il se retrouva, il le nomma « malaise », et sa relation avec Satprem devint ce qu’il appela « première déchirure ».
Il annonça que la compréhension qu’eut Satprem était étrange et que « On n’aurait pas pu être sur deux planètes plus différentes ! ». Par rapport à la situation qui existait de fait, c’était très exagéré.
Il joua au scandalisé : « Quelle mouche l’avait piqué ? »
Et il se mit à chercher une explication au comportement de Satprem.
La disproportion fait fortement penser que L.V. savait avoir commis des erreurs mais que, voulant tellement ne pas déplaire à Satprem, il voulut se présenter complètement innocent et se retrouva en train de nier tellement fortement avoir commis ses erreurs qu’il finit par croire ne pas les avoir commises. (Si c’est ce qui exista, la solution pour sortir d’une partie du chaos serait d’arrêter de se mentir, c’est-à-dire de reconnaitre ce qui exista.)

L.V. s’était déjà tellement enfoncé dans l’obscurité qu’il ne percevait pas au moins une partie des défauts indiqués plus haut, pas même que la signification objective existait.
L.V. ne resta pas au niveau des faits : l’existence de l’indication « (à suivre…) », la cause de cette présence (ou les causes) et la signification objective. Il se retrouva en train de se poser la question « Qu’avait-il perçu en moi que je ne percevais pas moi-même ? »
Il s’occupa de nier avoir commis des erreurs, (car il les avait commises).
Ce qui soutient cette possibilité est que, en écrivant : « Je n’avais ni demandé d’enregistrer ses paroles » etc., L.V. semble avoir tenté de créer de la confusion afin de favoriser sa position, avoir tenté de noyer le poisson, car ce n’était pas l’enregistrement des paroles de Satprem qui était en jeu, ni le livre à propos de cela, mais « (à suivre…) » (et peut-être aussi autre chose correspondant à l’éventuel quatrième problème indiqué plus haut, celui du « petit mot sec », et pour lequel il n’y a aucune information). L.V. n’en parla plus, fit comme si le problème n’était pas là.
Sa position était semblable lorsqu’il écrivit : « il ne voyait que le ridicule et le calcul personnel » car ce que Satprem avait vu était l’indication « (à suivre…) » avec sa signification objective, et ce fut à partir de ça qu’il avait pensé à l’existence d’une intention qui fut dite, par L.V., relever du « ridicule » et du « calcul personnel ».
L.V. écrivit que la position de Satprem dans l’affaire de « (à suivre…) » serait « peut-être » « au cœur du problème », serait une « Drôle de mécanique » mais il ne plaça pas un mot montrant quelque chose qui puisse être reproché à Satprem !
Dans l’affaire de « (à suivre…) », c’était la position de L.V. par rapport à lui-même, avec l’illusion qu’il avait de lui-même, voulant plaire à Satprem, se voulant donc innocent et complètement innocent, niant l’existence du moindre problème, qui était au « cœur du problème », qui était une « Drôle de mécanique ».
Ça ne pouvait qu’avoir l’effet contraire : rendre Satprem de plus en plus hostile à lui-même.
Mais, à l’époque, il semble que celui-ci put penser que L.V. ne lui répondait pas car il s’était rendu compte de son erreur, au moins objective. Il put ne pas imaginer que L.V. s’était mis dans un engrenage mauvais.
Pour L.V., le fait d’avoir cette position fut ensuite payé très cher, alors que la reconnaissance de ses erreurs lui aurait fait faire un progrès. (Ce ne fut peut-être pas trop cher, mais seulement le juste prix de la leçon. Est-ce que celle-ci finira par être comprise ?)

Suite immédiate.
« / Si j’avais eu le courage et surtout plus de confiance en moi, j’aurais sur le champ tiré ma révérence et salué la compagnie. »
Si L.V. avait agi ainsi, ça n’aurait pas été en suivant son impulsion psychique mais par amour-propre déçu, par réaction d’ego.

Suite immédiate.
« Mais – et c’est là que le sortilège fonctionne admirablement (Patrice, m’entends-tu) – non seulement je me suis mièvrement et piteusement aplati devant ces insinuations dont j’étais la cible, mais j’ai commencé l’acrobatie qui consiste à s’accuser soi-même de fautes que l’on ne peut pas avoir commises. J’ai utilisé mes plus belles connaissances yoguiques pour tenter de trouver dans mon ego la cause de tous ces troubles. Et comme l’ego est évanescent et insaisissable, je n’ai évidemment rien trouvé. »
L.V., par poussée de son ego, voulut continuer à fréquenter Satprem de manière proche, en voulant lui plaire, en voulant qu’il ait une bonne opinion de lui. Ce fut cela que, objectivement, il appela « sortilège ». (L.V. dit que Pa. fut dans la même situation que lui. Est-ce que c’est exact ?)

Le mieux pour L.V. aurait été de reconnaitre l’existence de ce qui avait existé.
Mais il semble que ce ne fût pas sa relation avec Satprem qui provoqua sa réaction mais son idée de lui-même. Il était très orgueilleux et se croyait très supérieur aux autres, à cause de sa relation avec Satprem et probablement aussi à cause de l’illusion qu’il avait concernant son développement qu’il considérait grand.
S’obstinant dans sa position mauvaise, il répéta qu’il était complètement innocent.
Il répéta qu’il était la victime, pas d’accusations sans fondement mais d’« insinuations » sans fondement, peut-être déjà par expression de son explication complotiste qu’il présenta ensuite.
L.V. affirma qu’il s’accusa de « fautes » tout en précisant qu’il ne pouvait pas les avoir commises !? Qu’est-ce qui fut appelé ainsi « fautes » ? Est-ce qu’il y avait celle d’avoir placé « (à suivre…) » après avoir obtenu « l’accord final » ? Est-ce que ce fut la très haute opinion que L.V. avait de lui-même qui lui fit écrire qu’il n’avait pas pu avoir commis lesdites « fautes » auxquelles il pensa ?
L.V. aurait pu commencer par se mettre en silence mental et il aurait pu constater ce qui était en lui, peut-être un malaise au psychique. Il annonça qu’il fit appel à ses « plus belles connaissances yoguiques » pour trouver l’explication qu’il cherchait et, ce faisant, il s’enfonça davantage dans les ténèbres. Lesdites « belles connaissances yoguiques » n’en étaient surement pas.
Une preuve est qu’il annonça que « l’ego est évanescent et insaisissable », c’est-à-dire qu’on ne peut jamais rien en comprendre, ce qui est une erreur. En plus, l’ego est présent, lourdement, et, dans le texte de L.V., il s’exprima beaucoup. (N’est-ce pas un moyen de l’ego pour se maintenir en place : prétendre qu’il n’existe pas ou que, s’il est admis qu’il existe, prétendre qu’il est « évanescent et insaisissable » !?) Cette prétendue recherche faite par L.V. accrut son obscurité.
Surtout dans une affaire simple comme celle de l’inscription « (à suivre) », si L.V. avait voulu savoir quelle avait été la cause du placement de cela, il l’aurait trouvée. Au pire, il y avait la signification objective. Mais L.V. ne voulait pas trouver. Il connaissait l’explication mais il la niait et ne trouvait rien ailleurs.

La cause ou au moins la signification objective du comportement de Satprem, L.V. la connaissait mais fit semblant de ne pas la connaitre. Alors il chercha ou fit semblant de chercher en lui-même une autre cause mais il ne la chercha pas en Satprem car il savait qu’elle n’y était pas. Plus tard, après s’être enfoncé encore davantage dans les ténèbres, il l’y trouva, c’est-à-dire qu’il pensa et annonça avoir trouvé quelque chose en Satprem qu’il présenta comme étant la cause !
Avec tout cela, on peut comprendre que L.V. se retrouva dans un « malaise », et dans pire que cela, dans une situation psychologique très difficile à vivre.

Suite.
« […] il aurait pu facilement oblitérer d’un mot ou d’un geste cette interprétation grossière et abusive qu’il avait eue à mon égard, il choisit de ne rien en faire et de maintenir en lui cette tête d’épingle de suspicion et d’ombrage. […] J’allais vivre […] avec cette sensation diffuse d’un malaise ou d’un mal mystérieux […]. »
Il y avait eu le placement de l’indication « (à suivre…) » après l’« accord final ».
Il y avait eu la signification objective pour laquelle L.V. aurait dû demander à être excusé, ce qu’il ne fit pas.
À partir d’elle, Satprem avait remonté à l’intention qu’aurait eue L.V., qu’elle ait existé ou non.
L.V. considéra que Satprem devait agir pour supprimer en lui les conséquences des réactions qu’il eut lorsqu’il découvrit « (à suivre…) », et pour le lui dire. Ça ne tenait pas debout !
On peut comprendre que Satprem se retrouva avec, en lui, une « tête d’épingle de suspicion et d’ombrage », mots de L.V., à l’égard de ce dernier car il savait désormais ce que celui-ci pouvait faire, consciemment ou non.
Par ailleurs, si Satprem avait su ce qui se passait chez L.V., c’est-à-dire le mouvement psychologique ténébreux dans lequel il s’était mis, il aurait su que L.V. pouvait choisir d’aller dans les ténèbres et qu’il était en train de s’y enfoncer. À propos « de suspicion et d’ombrage », il aurait eu alors plus qu’une « tête d’épingle ».

Suite.
« Mes quelques tentatives maladroites pour "mettre les cartes sur la table" ou provoquer une explication sur le fond avec Satprem ne trouvèrent en face qu’admonestations "yoguiques" ou un mur de silence. »
L.V. voulait quelque chose d’impossible : arranger sa relation avec Satprem mais sans modifier sa position mauvaise. Avec « cartes sur table », il semble même que L.V. ait exprimé qu’il aurait voulu que Satprem se reconnaisse fautif de quelque chose dans l’affaire de « (à suivre…) », ce qui correspondait à sa position.

L.V. ne donna aucune information sur les « admonestations » que Satprem lui adressa. Dommage, car les connaitre aiderait à comprendre. Mais L.V. serait-il capable de les rapporter correctement ? Est-ce qu’il se souvient fidèlement d’au moins quelques réparties ? Si oui, les indiquer.
Par ces « admonestations », est-ce que Satprem s’occupa d’expliquer que L.V. s’était placé dans une mauvaise position de conscience ? Est-ce qu’il s’occupa de tenter d’éclairer l’obscurité de L.V. ? Si oui, le fit-il d’une manière qui aurait pu être efficace ? Est-ce que L.V. ne comprit pas ce que Satprem lui disait et qui était bien dit !?
Quoi qu’il en soit, L.V. se cramponna à son obscurité. Celle-ci ne fut pas éclairée. Est-ce que ce fut pour dévaloriser ce que lui avait dit Satprem que L.V. ajouta le mot « yoguiques », en plus en le plaçant entre des guillemets ?
En tout cas, Satprem commença par répondre aux demandes de L.V., qu’il l’ait fait clairement ou non. Lorsque Satprem se lassait de répondre sans effet, il préférait se taire… jusqu’au prochain assaut de L.V. En 07, celui-ci ne comprenait pas encore cela.

Suite immédiate.
« Il fallait donc se résoudre à vivre avec cette drôle de contradiction entre une activité quotidienne qui allait bon train, et avait toujours ses attraits, et une interrogation muette et grandissante qui refusait de donner son sens. / À n’importe quel moment, Satprem aurait pu, consciemment, mettre fin à ce malaise, à cette ambivalence qui s’installait invisiblement entre nous. »
Le malaise de L.V. augmentait, et celui-ci n’en voyait pas le « sens » puisqu’il ne voulait pas le voir, puisque le malaise était dû désormais à sa volonté de ne pas le voir.
L.V. s’enfonça davantage dans la trahison de lui-même !

On peut envisager que L.V. ait été dans la situation de quelqu’un qui a raison à propos d’un sujet particulier mais qui n’est pas compris ou, pire, qui est innocent à propos de quelque chose, mais qui se retrouve dans une situation où les circonstances le font paraitre avoir tort, être coupable. Le présent texte l’accablerait encore plus.
Si L.V. avait été ainsi, il en aurait été troublé, mais il ne se serait pas retrouvé en train de se poser la question : « Qu’avait-il perçu en moi que je ne percevais pas moi-même ? », ni en train de s’occuper de noyer le poisson, ni de « s’accuser soi-même de fautes que l’on ne peut pas avoir commises », ni de présenter ses autres arguments.

Dans l’affaire de « (à suivre…) », L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.
Et le comportement de Satprem fut ordinaire, c’est-à-dire qu’il aurait pu exister en de nombreux autres êtres humains. Il ne relevait pas du comportement nouveau qui était consécutif au « "marteau-pilon" », où Satprem « semblait saisi d’impatience, presque d’intransigeance et d’irritation à l’égard de tout ce qui n’était pas ce qu’il vivait lui-même », le « glaive parfait (et très coupant !) ».


AOUT 85, SUITE À LA LETTRE DE L.V. HOSTILE À AUROVILLE, SATPREM PRODUISIT SA RÉPLIQUE

LA LETTRE DE SATPREM


Suite à la lettre de L.V. sur Auroville, Satprem s’exprima dans un texte où il y avait une référence à la lettre de L.V. et aussi quelques brèves citations notamment ceci : « […] Mère […] avait dit : "La sincérité de la réalisation doit être telle que les éléments indésirables sont obligés de s’en aller." (riant) Alors on arrive à une situation inverse ». Il y avait aussi ceci : « Si les meilleurs éléments d’Auroville », qui partent, « se retrouvent isolés à… ».

Ce texte de Satprem fut diffusé à travers le monde en quelques feuilles tapées à la machine à écrire puis photocopiées, des mots ou des phrases ayant un soulignement, ce qui n’est pas répété ci-après. (Ce texte est reproduit dans le tome 5 de Carnets d’une Apocalypse, à la date du 11 aout 85, à partir de la page 378, y compris le début entre parenthèses commençant par « Satprem commente avec Sujata les dernières nouvelles d’Auroville », mais avec, principalement, une note de bas de page, les remarques à propos de « mot tamoul », l’absence de répétition de « il n’y a pas beaucoup de temps », et en remplaçant les soulignements par la mise en italiques des mots concernés.)
Quelles furent toutes les réactions d’individus vivant encore à Auroville et d’autres à travers le monde ? En tout cas, parmi ces derniers, il y eut l’opinion, exprimée en même temps que des transmissions du texte : L.V. déraille, et lui et ceux qui quittèrent Auroville en conséquence de sa lettre sont des mauvais, car il faut l’être pour ne plus croire au développement d’Auroville, et, donc, Satprem se trompe lorsqu’il dit que ce sont les meilleurs qui s’en vont.
Que devinrent les prétendus « meilleurs » de 85 ? Le savoir contribuerait à davantage de compréhension de toute l’affaire. Concernant la lettre de L.V. publiée en 07 sur internet, est-ce qu’ils exprimèrent publiquement leur position ? Est-ce qu’ils font partie des très rares habitants d’Auroville qui s’exprimèrent sur internet, pas seulement sur le site italien ?

Cette opinion de Satprem n’exprime pas la totalité de son texte, où la position de L.V. (Auroville est foutue) était dénoncée comme négative quoique son appréciation sur les Auroviliens (les bons et les autres) était considérée, par Satprem, comme bonne.

Dans ce texte de Satprem, à propos d’Auroville il y a ceci. « Non, il n’y a pas d’effort dans le vrai sens intérieur : qu’on est à la fin d’un monde, que l’homme est en train de […] disparaître. Il s’agit de savoir si quelque chose de cette humanité va survivre et se transformer ou bien si un être nouveau […] se manifestera. C’est cela le problème. Sri Aurobindo a dit : "Si l’homme ne veut pas se dépasser, il sera dépassé ; un être nouveau viendra et prendra la tête de l’évolution." » Dans ce texte, il y a l’annonce catastrophiste de l’éventualité d’une disparition de l’humanité actuelle : est-ce que ça provenait de Sri Aurobindo et de la Mère ou est-ce que ce fut une invention de Satprem ? Il y a aussi l’annonce que quelques-uns de ces humains pourraient survivre s’ils se transformaient. Dans le cas contraire, l’humanité actuelle disparaitrait et un « être nouveau » se manifesterait. Lorsque Sri Aurobindo indiqua « ou sera dépassé », est-ce que ça signifiait que l’humanité actuelle disparaitrait ou seulement que, en plus de celle-ci, un « être nouveau » se manifesterait, qui prendrait la tête de l’évolution ? Satprem n’envisagea que le premier cas : est-ce que ce fut son invention ? Quoi qu’il en soit, il ne voulait pas qu’un « être nouveau » existât en plus de l’humanité, au-dessus d’elle dans la chaine évolutive, qui ferait la transformation qu’aurait préparée Sri Aurobindo et la Mère. Il ne voulait pas que l’humanité actuelle disparaisse complètement. Il voulait qu’il en subsistât quelque chose, même transformé, et c’est pour ça qu’il voulait que des humains s’occupassent de se transformer (pour mener lointainement à la manifestation de l’être supramental). Or, selon lui, les Auroviliens (sauf ceux dits « les meilleurs éléments ») ne s’occupaient pas de se transformer. Il est écrit : « […] cette bande de petits Auroviliens […] qu’est-ce qu’ils veulent ?... Est-ce qu’ils cherchent vraiment à dépasser l’homme ? – Ils cherchent à l’améliorer, […]. »
Il est aussi écrit ceci. « Il faut simplement vouloir comprendre cela, qui est le nœud du problème : cet être nouveau, le faire, le fabriquer – comment ? Alors on se dit… (si l’on aime Sri Aurobindo ou si l’on comprend un peu Mère), on se dit : bon, Ils savent ; donc il y a un moyen, donc il faut le chercher. Et comment ? et comment ? et comment ? » L’« être nouveau » dont il est parlé n’est pas celui qui pourrait apparaitre en dépassant l’être humain dans la chaine évolutive, mais c’est l’être supramental qui apparaitrait dans le cas où l’humanité actuelle, n’ayant pas eu besoin d’être dépassée, saurait arriver à le faire apparaitre, à lui permettre de se manifester. Selon Satprem, l’enjeu serait de « faire », « fabriquer », l’« être nouveau ». Il faudrait « chercher » le « moyen » de faire cela. Est-ce que c’était vraiment l’enjeu ? Est-ce que ce moyen n’avait pas été indiqué par Sri Aurobindo et la Mère (qui était, pour faire bref : pratiquer le yoga intégral, s’ouvrir à l’action divine, s’en faire linstrument) ? Ce que dit Satprem correspond à faire passer l’idée que c’est l’humain qui agit activement immédiatement pour créer l’être nouveau. C’est son idéologie personnelle. Penser à cette position qu’avait L.V. longtemps avant 85. (Incidemment, on peut s’occuper de pratiquer le yoga intégral sans avoir pour but une quelconque transformation à propos d’une nouvelle sorte d’êtres, mais seulement parce que ça correspond à un besoin intérieur, parce que c’est en faisant cela qu’on se sent bien.)

Concernant une solution, ce que proposa Satprem pour les soi-disant « meilleurs » était ceci. « Il y a un certain nombre d’éléments qui sont là, et qui sont sincères – eh bien, qu’ils poussent davantage leur sincérité ». Est-ce par sincérité, par écoute de leur guide intérieur, que ces individus restaient à Auroville puis en partirent ou le voulurent après avoir connu la lettre de L.V., puis y restèrent ou y revinrent (s’il y en eut) après avoir connu la lettre de Satprem ?
En tout cas, à propos des autres Auroviliens, Satprem, dans sa solution proposée, ne parla pas expressément de sincérité à acquérir ou à développer. Ce qui s’en rapproche le plus est ceci : « ils veulent s’en remettre à tout, sauf à eux-mêmes – sauf à leur propre moteur » et « le Monde Nouveau, il se construit de l’intérieur ». Il est aussi écrit ceci : « C’est comme l’âme : chaque individu, chacun de ces quatre milliards et demi d’ignorants naît avec une âme – mais qui s’en sert, de l’âme ? Elle est là, comme ça (geste au-dessus, un peu loin), et il y en a combien sur un million qui pensent, qui savent qu’ils ont une âme et que cette âme a un pouvoir ? Combien ? » Lorsqu’on emploie le mot « âme » à propos de gens qui n’y pensent pas, qui ne s’en servent pas, il aurait fallu parler du psychique, guide intérieur, plutôt que de quelque chose qui est « au-dessus, un peu loin ». Est-ce que le « geste » était relatif à ce qu’on peut sentir descendre en soi ou au jivatman ? Est-ce que cette position de Satprem est cohérente ? Et même à propos du psychique, est-ce qu’il suffit de penser, de savoir que ça existe et que ça a un pouvoir plutôt que se mettre à l’écoute et d’en suivre les indications ? Non.
Le problème et la solution la plus souvent indiquée par Satprem sont exprimés ci-après par quelques citations. Pour tous les habitants d’alors d’Auroville et pour d’autres individus, est-ce que cette solution était d’une utilité pratique immédiate ? « on ne met pas le moteur en route », « Le moteur, cela veut dire, vraiment, la puissance intérieure – qui est formidable […] dont ils ne se servent pas », « nécessité du progrès intérieur », « cette bande de petits Auroviliens qui ne comprennent pas la Grâce qui leur est donnée », « il faut marcher, il faut faire des pas », « il y a besoin de se mettre en marche, c’est tout », « il y a la Grâce formidable qui est là aussi – qu’ils n’ont pas utilisée », « Il y a cette Puissance formidable qui est là, dont ils ne se sont pas servis », « ils peuvent mettre en branle une Grâce suprême, et ils peuvent mettre en branle la pourriture », « il faut mettre en branle les forces », « Ils ne mettent pas en branle les forces. Ils ne donnent pas à la Grâce divine l’occasion de se manifester », « ils ne se servent pas de la Puissance qui est là », « la vérité du problème, c’est cela, c’est ce moteur, c’est cette Puissance qu’on met en route – ou qu’on ne met pas en route », « Ils ne comprennent pas qu’il y a des clefs formidables – ils ne s’en servent pas », « Qu’est-ce qu’ils font, de cette Grâce formidable, qu’est-ce qu’ils en font ? », « il y a une puissance si formidable qui est là […]. Qui en veut ? ». Dans Auroville de l’époque, et d’avant et d’après, comme en dehors de cette ville pour les individus intéressés par Sri Aurobindo et la Mère, est-ce que l’enjeu, utile, n’était pas plutôt de s’occuper d’écouter ce qu’il faut en soi et d’agir en conséquence ? Est-ce que Satprem annonça que chacun devrait faire ce que Sri Aurobindo et la Mère dirent à propos de se mettre à l’écoute de ce qu’il faut, ou de continuer, et d’agir en conséquence ? Est-ce qu’il renvoya à la lecture de leurs livres contenant des indications de base ? Non !
Il est écrit « Il n’y a pas beaucoup de temps ». C’est une expression de l’aspect catastrophiste de Satprem, qui existait avant et qui s’aggrava ensuite : envisager l’échec évolutif global jusqu’à la catastrophe en insistant lourdement sur ce sujet, puis envisager le succès. Ça accompagne l’idée que, alors que l’évolution depuis la première humanité (sans remonter au-delà) dure depuis très longtemps, il faudrait, égocentriquement, que ce soit pendant la vie-même de l’individu Satprem que des humains se retrouvent changés en nombre suffisamment grand pour que la situation générale de l’humanité en soit transformée visiblement. Il n’en était pas ainsi. Une conséquence fut l’amertume, et une autre fut les insultes envers les humains, sauf lui-même et Sujata.
Par ailleurs, Satprem admit d’abord l’existence de quelque chose en Inde, nommé Auroville, par exemple dans ceci : « quand on regarde Auroville, c’est un peu attristant », « toute l’histoire d’Auroville », « C’est ça, le mal d’Auroville », « C’est le fait d’Auroville », « C’est la vie d’Auroville », « on va à Auroville ».
Avec ça, il était facile de comparer ce qu’était Auroville à sa naissance sur la terre indienne, ou ce qu’elle était en 85 par exemple, avec son but (en amélioration constante) et qui n’était pas encore atteint. Pour ce deuxième élément de la comparaison, Satprem dit que « […] l’Auroville […] tel que Mère l’a vu, formé, conçu, c’est là-bas (geste loin devant) ».
Comparant, il eut été facile ensuite de dire, lorsque c’était pensé, que tels éléments d’Auroville (individus, institutions, ou autres) n’étaient pas bons, ou qu’il manquait de ceci (peut-être de l’essentiel), ou qu’il y avait trop de cela, etc.
Or, Satprem se mit à réfléchir dans un système compliqué. Principalement, en plus d’annoncer parfois (expressément ou implicitement) que quelque chose nommé Auroville existait en Inde, il nia parfois son existence.
« Il faudrait faire une distinction, d’abord, entre Auroville et les gens qui sont dedans – d’abord. Auroville c’est quelque chose à venir. Mais les gens qui sont dedans, c’est quelque chose de présent. » Puisque ces gens du présent sont dans Auroville, « dedans », c’est qu’il y a quelque chose nommé Auroville qui existe déjà, qui est dans le présent, pas seulement dans l’avenir.
« Pour moi, l’"Institution Auroville", ou le grand Auroville avec un grand "A", pour moi c’est une affaire secondaire. L’affaire essentielle, ce sont les individus. Parce que c’est de ces individus que dépend l’autre : l’Auroville, "A" majuscule. Et l’Auroville "A" majuscule tel que Mère l’a vu, formé, conçu, c’est là-bas (geste loin devant), il faut y aller. Et le problème, ce sont les individus qui sont là. Alors il faut distinguer entre la collectivité d’Auroville, et les individus d’Auroville. »
« Si les meilleurs éléments d’Auroville se retrouvent isolés à… je ne sais pas, à Paris, dans […]… Mais tout de même, à Auroville, il y a une chance, c’est quelque chose qui a été intérieurement (je ne dis pas extérieurement), qui a été intérieurement formé par Mère. Alors il vaudrait mieux que les quelques-uns qui sont sincères conjuguent leurs forces. […] » (Même extérieurement, il y eut une action de la Mère notamment.)
« Il faut le construire, Auroville, il faut le construire du dedans. »
« Ils veulent "arranger" Auroville c’est ridicule – on n’arrange pas Auroville, on n’arrange pas... ça n’a aucun sens, d’arranger Auroville. Ce qui a un sens, ce sont les individus qui font devenir Auroville. Auroville n’est pas. Il est dans… (geste au-dessus). C’est une possibilité. C’est comme l’âme : chaque individu […] naît avec une âme […] Elle est là, comme ça (geste au-dessus, un peu loin), […] – Eh bien, à Auroville, c’est la même chose : il y a l’âme d’Auroville qui est là… quelque part (geste). Mais si l’on ne met pas le moteur intérieur, il n’y a rien : ça reste là-haut (geste), c’est tout. Ou alors il y a une caricature, comme à l’Ashram, comme à Shantiniketan, comme partout, toutes les institutions. » Il y a le problème déjà vu de ce qui est appelé « âme » et qui est en dehors. Si cette « âme » est « au-dessus », ça ne signifie pas que quelque chose nommé Auroville n’existerait pas déjà sur Terre, même si ça n’en est encore qu’à son début. On peut penser que Satprem n’exprima pas bien ce qu’il voulut exprimer. Par ailleurs, est-ce qu’il était légitime de comparer Auroville (née peu avant et en cours de formation) avec des lieux qui avaient eu leur moment d’épanouissement avant de se fossiliser (comme indiqué ailleurs dans le texte) : « Shantiniketan » de « Tagore » et l’Ashram de Pondichéry ?
« Ce n’est pas la question d’Auroville, c’est la question des individus qui sont là, et de leur capacité de faire le progrès réel. Alors on pourra reparler d’Auroville. »
« […] les quelques-uns qui comprennent un peu, il faudrait qu’ils comprennent encore plus profondément. […] Et il n’y a pas besoin de former des "équipes spéciales" : c’est un boulot individuel, n’est-ce pas ; et c’est ça, le vrai pouvoir d’Auroville – qui n’est pas. Qui est là, qui attend. Alors la "perte d’Auroville", vraiment, cela n’a aucun sens pour moi. Ou son succès, aussi, n’a aucun sens pour moi ; ce sont des choses de l’avenir – je ne suis pas prophète. Mais son présent, ce sont des individus. Et cela, c’est l’affaire de chacun – ils comprennent, ou ils ne comprennent pas. Mais en réalité, ce sont eux qui tiennent la clef du moteur d’Auroville. C’est tout. »
« Alors, j’espère qu’Auroville ne sera pas une farce, c’est tout. Mais Auroville n’est pas. Auroville, il est ce que les composants le feront devenir. »
« La situation interne d’Auroville, je la connais bien ; […]. »
(Satprem parlait dAuroville au masculin. Ce nétait donc pas en tant que ville. Est-ce que cétait en tant que canton ?)


Par ailleurs, rattaché à ce qui se passait dans Auroville, Satprem s’exprima, ou sembla s’exprimer, comme s’il y avait toujours une contradiction, une incompatibilité, entre faire des progrès intérieurs et faire des actions extérieures, des progrès extérieurs. Celles-ci et ceux-ci ne pourraient-ils jamais être des conséquences d’un développement intérieur ? Notamment, il opposa « faire des "réformes" d’Auroville » à « faire des réformes de leur propre nature ».
Satprem opposa « améliorer » « l’homme » à « dépasser l’homme ». Est-ce que, entre la situation actuelle, individuelle ou collective, et la situation future d’un dépassement, il n’y aurait aucune étape intermédiaire ? Est-ce que Satprem poussa à ce que chacun se mette à s’occuper immédiatement, par soi-même, de transformation ? Est-ce qu’il poussa L.V. dans cette voie ?
La situation semble plutôt que chacun, partout, suivant son guide intérieur, s’ouvrant à la Mère, et recevant, etc., se retrouve en train d’agir en conséquence et, parfois, ça peut produire de petites améliorations, parfois de grandes, etc., et parfois de grands changements, etc. C’est relatif à l’état évolutif de chacun.
Tout ça ne contredit pas ce qu’indiqua Satprem adressant des reproches à des Auroviliens et il donna des exemples de comportements désapprouvés. Au mieux, ceux-ci concernaient des actions par rapport à un idéal, par rapport à une conception de celui-ci, au lieu de « Mettre le moteur en route ».

Est-ce que l’insulte (dire « les imbéciles ! » dans cette lettre, pour quelques-uns des habitants d’Auroville seulement) est utile, relève d’une bonne pédagogie ?

Dans cette lettre de 85, il y a d’autres éléments contestables.

Dans le Document de l’I.R.É., la plus ancienne lettre qui est citée date du 31 juillet 86, adressée à L.V. Satprem y parla notamment de ces deux lettres de 85. À propos des Auroviliens qui croyaient que L.V. avait raison et pensaient qu’Auroville avait échoué, pouvait échouer, et quittaient ou allaient quitter Auroville, Satprem répéta qu’ils étaient « les éléments les plus sincères et les meilleurs ».
Voici le passage complet de cette lettre car ça sert à montrer aussi autre chose de L.V. et de Satprem.
« Une autre fois encore, j’avais bien vu ta réaction lorsque j’ai écrit aux Auroviliens pour contrecarrer l’effet désastreux de ta lettre. Il était évident, à la suite de cette lettre, que les éléments les plus sincères et les meilleurs allaient déserter Auroville. Ta lettre était tout à fait inconsidérée et désinvolte. Il fallait donc que je répare ces dégâts et que je mette les meilleurs éléments devant la situation vraie. Je ne pouvais pas laisser l’Œuvre de Mère à l’abandon. Au lieu de comprendre ce que j’avais voulu dire aux Auroviliens, tu as vu d’abord ton propre ego mortifié et compris que c’était une attaque contre toi. C’est toujours la même chose : on se met au centre, et tout le reste est tout le reste. Mais si l’on n’apprend pas à sortir de ce petit centre obscur et limité, si l’on n’apprend pas à se mettre dans la peau des autres et dans la peau des situations, on ne comprend rien que soi-même, et un petit soi-même plein de réactions microscopiques. Tu as simplement compris que je voulais te "rabaisser". C’est d’une compréhension très limitée. »
Le mot « rabaisser » semble avoir été écrit par L.V. dans une lettre adressée à Satprem. L.V. apparait comme étant orgueilleux.
Dans ce passage, Satprem reprocha quelque chose à L.V. mais ne lui apporta aucune aide pour apprendre « à sortir de ce petit centre obscur et limité ». Par exemple, il ne lui indiqua même pas qu’il devrait se mettre à l’écoute de son psychique et se laisser guider par lui.

Connaitre la réaction de L.V. à la lettre de Satprem aide à comprendre comment celle qu’il eut dans l’affaire de « (à suivre…) » put être disproportionnée. Et, en aout 85, Satprem ne savait pas que L.V. s’était lancé dans cet engrenage mauvais !

Dans cette affaire de lettre de L.V. à propos d’Auroville, celui-ci fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.
Et le comportement de Satprem pouvait exister parmi les êtres humains s’intéressant à Sri Aurobindo et la Mère car il ne relevait pas du comportement nouveau qui était consécutif au « "marteau-pilon" », où Satprem « semblait saisi d’impatience, presque d’intransigeance et d’irritation à l’égard de tout ce qui n’était pas ce qu’il vivait lui-même », le « glaive parfait (et très coupant !) ».


L’ORIGINE DE LA POSITION DE L.V., MI. ET BO. ÉTAIT-ELLE EN SATPREM ?

Avant la position de L.V., Mi. et Bo. en 85, est-ce que Satprem émettait parfois l’idée d’un échec d’Auroville ? Si oui, il l’aurait fait comme constat personnel de ce qui existait mais sans réfléchir à la portée de ce qu’il disait spontanément, sans réfléchir à ce que son opinion pouvait devenir après son arrivée dans la pensée d’autres personnes.
Est-ce que, avant cette lettre de Satprem, L.V., Mi. et Bo. répétèrent la conception irréfléchie de Satprem, ou firent une répétition simplificatrice et déformatrice ? L.V. pourrait-il répondre ?
Lorsque Satprem connut l’affirmation de L.V., est-ce qu’il reconnut quelque chose qui provenait de lui, avec une déformation ? Est-ce que L.V. servit à Satprem de révélateur d’un élément de lui-même qui n’allait pas ? Si oui, Satprem se serait mis à remédier à ce qui n’allait pas, selon lui.


VERS AVRIL 86, À PROPOS DE PAQUETS DE LETTRES

Pour protéger des lettres que Satprem avait, probablement des copies de celles qu’il avait envoyées ainsi que des lettres reçues, il les envoya ailleurs en plusieurs paquets.
L’endroit où la date d’avril 86 fut trouvée pour ici est indiquée plus loin.


UN PROBLÈME À PROPOS D’UN LIVRE DE SUJATA

Dans le Document de l’I.R.É., précisément dans les extraits de la lettre du 31 juillet 86 déjà citée ci-dessus, après le passage qui concerne les lettres de 85 relatives à Auroville, il y en a un qui est placé ici, vers le début de 86. Le voici complet.

« Une autre fois encore, à propos du livre de Sujata, lorsque j’avais voulu t’empêcher de faire davantage de corrections, qui non seulement étaient le plus souvent inutiles mais abîmaient les yeux de Sujata, tu m’as répondu une lettre violente et obscure que je n’ai pas voulu montrer à Sujata et que j’ai brûlée, parce que cela ne me semblait pas digne de Luc. (...) »
Il y eut donc cette affaire dont L.V. ne parla pas dans son texte de 07. Est-ce qu’il s’était rendu compte qu’il s’était mal comporté lorsqu’il avait écrit cette lettre ?
Est-ce que cette affaire provoqua seulement du « malaise » ou quelque chose plus fort ?
Dans cette affaire, même si L.V. n’avait pas eu tort de proposer ses corrections, s’il avait ensuite obéi à Satprem à propos de ce travail où celui-ci était légitimement le dirigeant, c’est-à-dire si L.V. n’avait pas écrit sa lettre dite « violente et obscure », il n’y aurait pas eu de conflit.
Le fond de celui-ci fut cette lettre. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.


AU PRINTEMPS 86, LES ASSOCIATIONS CANADIENNE ET FRANÇAISE REFUSÈRENT, PAR HOSTILITÉ À AUROVILLE, DE PARTICIPER À UNE RÉUNION INTERNATIONALE

Dans la suite de ce qui avait existé en 85 par rapport à Auroville, les deux associations étaient en accord. L’association française (nommée alors Auroville International France) indiqua ceci, traduit de l’anglais : Nous sommes conscients que le projet d’Auroville représente une dure bataille pour la Vérité et nous croyons fortement qu’elle vaincra… à la fin ! Pour avoir davantage d’informations, lire un article du blog Antiténèbres, sur Canalblog, qui est relatif notamment à l’histoire de cette association française.



UNE LETTRE DE L.V. QUI DÉPLUT À SATPREM CAR ELLE ÉTAIT, SELON CELUI-CI, MAUVAISE

Dans le Document de l’I.R.É., précisément dans les extraits de la lettre du 31 juillet 86 écrite par Satprem, il y a quelque chose qui fut indiqué dans son début. Ce fut peut-être parce que c’était l’évènement le plus récent effectué par L.V., qui déplut à Satprem, évènement qui provoqua la rédaction et l’envoi de la lettre du 31 juillet. Voici le passage : « ce que tu as écrit à X fait ressortir la difficulté assez clairement pour que tu puisses la voir (...) ».

La coupure faite par l’I.R.É. empêche d’en savoir plus.
Est-ce qu’en indiquant cette affaire ici, elle est à la place chronologique ?
Vu ce qu’en écrivit Satprem, elle avait été provoquée par un mauvais aspect de la personnalité de L.V. C’était celui où il y avait au moins de l’orgueil.
Est-ce que cette affaire provoqua seulement du « malaise » ou quelque chose plus fort ?
Il y eut donc cette affaire dont L.V. ne parla pas dans son texte de 07. Est-ce qu’il s’était rendu compte qu’il s’était mal comporté lorsqu’il avait écrit cette lettre ?
En tout cas, s’il ne l’avait pas écrite, il n’y aurait pas eu de conflit. Il fut donc la cause de celui-ci.
Concernant le fond, est-ce que L.V. avait tort ? Le manque d’information fait qu’on ne peut pas le savoir.


JUILLET À NOVEMBRE 86, DEUX LETTRES DE SATPREM ET UNE DE SUJATA

Dans le Document de l’I.R.É., la plus ancienne lettre dont des extraits furent placés est celle du 31 juillet 86, rédigée par Satprem et envoyée à L.V. Voici tout ce qui y est sauf parfois, des passages déjà reproduits ci-dessus. Ça sert à montrer aussi autre chose de L.V. et de Satprem. (Il y a des fautes dont ne sait pas si elles étaient dans la lettre de Satprem, ou furent crées dans le Document de l’I.R.É. en papier ou sur le site internet où fut trouvé ce dossier.)

« Il y a déjà assez longtemps que j’avais vu la situation — qui n’est pas spéciale à Luc mais à la nature humaine générale —, mais ce que tu as écrit à X fait ressortir la difficulté assez clairement pour que tu puisses la voir (...) Toujours, je sentais en-dessous une violence sous-jacente et une espèce d’orgueil, ou de fierté en tous cas, et une sorte de persuasion intime de ta "supériorité". Or, s’il est une chose que l’on découvre dans ce dur chemin de la descente, c’est qu’il y a », qu’il n’y a, « tristement aucune "supériorité", mais une crasse générale et une pauvreté très triste, sans parler de méchancetés diverses dont les forces jouent si bien. C’est ce qui se passent », se passe, « avec tous les êtres un peu "supérieurs", et c’est ce qui se passe avec toutes les vérités un peu puissantes : les infériorités profitent de la supériorité et elles s’en servent à leurs fins médiocres, égoïstes et vilaines. C’est cela, le chemin de la descente, il ne faut pas se le cacher.
Une autre fois encore, j’avais bien vu ta réaction lorsque j’ai écrit aux Auroviliens pour contrecarrer l’effet désastreux de ta lettre. […]
Une autre fois encore, à propos du livre de Sujata, […]. […]
Je me heurte à ton attitude intérieure qui ne me semble pas suivre le vrai chemin et qui risque de t’entraîner fort loin — désastreusement loin. (...) Je souhaite que tu apprennes ce que tu dois apprendre. Je te dis tout cela en simplicité, comme à un frère. J’espère que tu resteras ce frère et que tu auras le courage de nettoyer les étages inférieurs de ton être. Que tu redeviennes le vrai Luc.
Satprem » (F.d.c.)
L.V. apparait comme étant orgueilleux. (Il est aussi parlé d’une « violence sous-jacente ».)
Satprem lui reprocha quelque chose mais ne lui apporta aucune aide pour qu’il s’améliore. Il parla d’orgueil mais en minimisant cela en disant « une espèce d’orgueil », en se rabattant aussitôt sur seulement de la « fierté », ce qui pouvait exister de manière normale, naturelle, compréhensible, non reprochable, et en parlant d’une « sorte de persuasion intime de ta "supériorité" » sans développer ce qui était mauvais en cela. Satprem n’indiqua pas comment se mettre sur « le vrai chemin », ni comment apprendre ce que L.V. devrait apprendre, et il n’indiqua pas ce qui était à apprendre, ni comment « nettoyer les étages inférieurs » de son « être », ni comment trouver « le courage » de faire cela. Par ailleurs, souhaiter que L.V. redevienne « le vrai Luc », c’était exprimer qu’il avait été cela avant et qu’il devrait faire revivre cet état psychologique antérieur. Or, avant, en plus des éléments positifs de L.V., il y avait aussi les éléments mauvais, ceux qui, directement ou non, le firent se retrouver en l’état psychologique où il était. Le souhait n’était donc pas bon.
En outre, Satprem nindiqua pas que s’occuper immédiatement et par soi-même de transformation corporelle était de la folie : il le poussait dedans !
Le dossier que l’I.R.É. présenta servait à montrer, comme indiqué dedans (et c’est reproduit plus loin), que Satprem avait « tenté jusqu’au bout de sauver Luc de lui-même ». On peut donc conclure, ou au moins supposer, que les signes de coupures que cet Institut plaça dans la reproduction de cette lettre ne correspondent à aucun élément montrant cela.
Cette lettre du 31 juillet 86 ne fut pas reproduite dans le tome 3 des Carnets d’une Apocalypse alors que d’autres lettres adressées à L.V. le furent sous le titre « (Lettre personnelle) ».

Lettre du 17 septembre 1986* de Satprem à L.V. « Le problème "central", c’est ce qui se passe ici, c’est cet effort désespéré pour qu’une matière humaine puisse faire le pont avec l’Autre Chose, le monde que nous voulons incarner. Et naturellement, les forces cherchent férocement à désorganiser, ébranler ou détruire ce Travail. Sans t’en rendre compte, tout à fait involontairement ou inconsciemment, tu te fais l’instrument de ces forces de désordre qui n’attendent qu’une microscopique petite ouverture pour se précipiter ici et tout saccager. (...) Il ne faut pas que tu tombes dans le piège de ces forces. Est-ce que tu comprends ? Je fais appel à ta conscience la plus haute. Vraiment, cette pauvre Terre est tout à fait au bord du précipice. (...) Ton attitude semble toujours manquer d’une certaine compréhension humaine... Oh Luc ! Où est ton sens humain ? La Fraternité, ça existe, sinon pour quels frères humains travaillons-nous ? Satprem »
Dans la situation générale décrite par Satprem, demander une « certaine compréhension humaine » pouvait être à la portée de compréhension par L.V., comme l’appel au « sens humain » et à la fraternité, en relevant des relations humaines ordinaires.
Par contre, dire « Je fais appel à ta conscience la plus haute » n’apporta aucune aide puisque rien ne fut ajouté pour indiquer à L.V. comment percevoir celle-ci en lui.

Lettre du 18 novembre 86 adressée par Sujata à Su. Elle est en anglais dont voici une traduction mise en lettres italiques.
Nous avons tous nos écuries d’Augias. Personne n’est exempté de porter son propre [problème]. C’est entièrement [seulement] entre Luc et la vérité de son être [que doit être cherchée et trouvée la réponse pour savoir] si Luc veut détourner les eaux de la rivière Alphée pour nettoyer ses écuries ou non. Ce n’est pas l’affaire des autres. Ce qui est mon affaire, c’est de veiller à ce que le vrai travail, le travail de Mère, ne soit pas entravé. Cela ne peut pas être autorisé. Les caprices d’egos de quiconque ne peuvent pas être autorisés à y intervenir. Que ce soit clair.
Dans un récit de la Grèce antique, Augias était un roi qui avait des écuries ou étables très sales car pas nettoyées depuis plusieurs décennies et, notamment, ça dégageait une mauvaise odeur sur le territoire autour, où il y avait aussi des saletés. Héraclès annonça qu’il pourrait les nettoyer en un jour. Pour faire cela, il abattit deux murs (ou parties de mur) de ces étables qui étaient l’un en face de l’autre puis détourna le cours de deux rivières, l’Alphée et le Pénée, afin que, passant là où il n’y avait plus de murs, elles nettoyassent les écuries, ce qui fut fait.

Sujata n’indiqua pas à quoi, dans la psychologie de L.V., correspondait la rivière Alphée.
Dans : entre Luc et la vérité de son être, le nom Luc désigne L.V. tel qu’il était, pensait, se comportait dans toute l’histoire de cette époque, c’est-à-dire avec des caprices d’egos, en étant différent de la vérité de son être.
Dans : si Luc veut détourner, le nom Luc désigne l’individu qui se comporterait en harmonie avec la vérité de son être, relativement à la situation générale.
Est-ce que cette lettre pouvait être utile à L.V. en l’aidant à trouver ce qu’était, relativement à la situation générale, la vérité de son être afin de s’identifier à elle ? Non !


VERS 1987*, KEYA, À CAUSE DE SON SATPRÉMISME QUI L’AVAIT FAIT ENTRER EN DÉPRESSION, FUT RAPATRIÉE EN INDE

P. 15. « Pour un temps, notre maison de Long Island abrita aussi la malheureuse Keya, que Satprem avait envoyée depuis les Nilgiri pour aider à la préparation des manuscrits en anglais. Elle avait à elle seule, tapé et mis en page avec une dextérité et une précision époustouflantes les 6000 pages de l’Agenda pour l’impression en français. Arrachée à sa routine auprès de Satprem, elle ne parvint jamais à s’habituer à cette nouvelle vie américaine et commença de sombrer dans la dépression. Mais emportés dans l’élan de notre activité quotidienne, nous ne sûmes pas voir ses signes de détresse, et quand nous nous aperçûmes de son véritable état, il était déjà trop tard. Rapatriée d’urgence en Inde, définitivement coupée de Satprem, elle vivra quelques années à Auroville, puis refusera de s’alimenter et s’éteindra en juin 1995, à l’âge de cinquante et un ans. […] nous étions tous si occupés à des tâches autrement plus importantes qu’il ne pouvait être question de s’arrêter à Keya. Il était plus facile de lui attacher l’étiquette : "Trop Entichée de Satprem" et de reléguer son cas avec ces gens qui n’ont pas les pieds sur terre et prennent leurs rêves pour la réalité. »

P. 21. « […] Keya […] laissée pour compte avec son "obsession infantile". »
Lorsque Satprem décida que Keya irait travailler chez L.V., est-ce que celle-ci perçut intérieurement qu’il ne fallait pas y aller ? Même si ce fut oui, ce qui ne fut peut-être pas le cas, elle décida d’obéir à Satprem.
Selon ce qu’écrivit L.V., Keya vivait pour Satprem et par lui. Lorsqu’elle dut le quitter, par décision de lui, sans pouvoir revenir près de lui, elle finit par ne pas pouvoir le supporter.
Keya s’était mal centrée. Elle fut vraiment « Trop Entichée de Satprem ». Elle n’avait pas « les pieds sur terre ». Elle en mourut.
Dans cette histoire, que signifie l’évocation des gens qui « prennent leurs rêves pour la réalité » ? Est-ce que ça signifie que Keya s’imagina être un individu destiné à vivre toujours physiquement proche de Satprem, crut que ce rêve était la réalité tant qu’elle vécut proche de lui, et constata finalement qu’elle s’était trompée sur cette illusion, sur elle-même ?


EN 87, CONFLIT POUR SAVOIR QUI PRIT LA DÉCISION POUR QUE L.V. ET SU. AILLENT S’INSTALLER AUX É.U.A.

P. 13. « Vers la fin de l’année 1979, alors que nous nous promenions parmi les belles lignes vertes et rectilignes des champs de blé, Satprem se tourna vers moi et commença à parler de la nécessité de publier l’Agenda en langue anglaise et surtout de le répandre aux États-Unis. À cette seconde, je sentis en moi le même mouvement qui m’avait porté vers lui quelques années plus tôt. Je sus instantanément que je devais me proposer sur le champ pour cette "mission", relever ce nouveau défi, comme si ce faisant j’irais vers une nouvelle étape dans l’aventure avec moi-même – et j’avais parfaitement raison, bien que je ne susse pas ce qui m’attendait… / Après avoir reçu son chaleureux accord, je me sentais investi par lui de cette nouvelle responsabilité en parfaite continuité avec tout ce que je vivais depuis quelques années déjà – c’est-à-dire au-dessus des préférences et des appréhensions personnelles, au-dessus de "moi", le cœur léger. Des années plus tard, après que le charme fut rompu entre nous, il me fit d’amers reproches quand je tentais de dire qu’"il" m’avait envoyé en Amérique, m’accusant de ne pas faire face à mes responsabilités et à ce qui avait clairement été une décision émanant de moi seul.Mais c’était le temps de la mésentente où les incompréhensions intérieures et les rêves sont remplacés par des inventaires comptables. / Toujours est-il qu’il fut très rapidement décidé [...]. »

L.V., dans son récit, n’écrivit pas que Satprem lui parla du projet en le missionnant aussitôt. Il dit que Satprem commença à parler d’une action à entreprendre « aux États-Unis », sans lui attribuer une « mission ».
Lorsque L.V. écrivit que « Je sus instantanément que je devais me proposer sur le champ pour cette "mission" », il aurait dû écrire que : « Je sus instantanément que je devais me proposer sur le champ pour » ce projet.
Seulement après que L.V. se soit ainsi proposé pour accomplir celui-ci, Satprem donna « son chaleureux accord », et le missionna. (Alors, L.V. n’avait pas seulement à se sentir « investi » « de cette nouvelle responsabilité », car il était « investi ».)

Quelques « années plus tard », et au moment de l’écriture de son texte de 07, il semble d’abord que L.V. ne comprenait pas encore cela puisqu’il commença en disant « il me fit d’amers reproches ».
Ce fut après qu’il écrivit « je tentais de dire qu’"il" m’avait envoyé en Amérique ». (Il n’y eut pas seulement une tentative mais une affirmation puisque, comme indiqué plus loin, il avait écrit : « Je désire arrêter le travail que vous m’avez donné à faire en Amérique ».) Il semble que ce fût à propos de cette affirmation que L.V. indiqua que « c’était le temps de la mésentente », comme s’il semblait reconnaitre qu’il avait eu tort d’affirmer cela. Il semble qu’il y ait eu une reconnaissance timide, pas exprimée notoirement, de la bonne position de Satprem, et que ce fut à cause de cela que furent ensuite écrits les mots « Toujours est-il ».

Dans la scène rapportée, les « reproches » de Satprem envers L.V. étaient légitimes, et celui-ci avait tort.

Par ailleurs, si Satprem avait dès le début voulut confier une mission, L.V. aurait pu la refuser.
Dans le cas qui exista où Satprem se contenta de présenter un projet (même en espérant que L.V. se proposerait pour l’accomplir), comment aurait pu réagir ce dernier ?
Il aurait pu, si c’était le cas, dire : ce n’est pas moi qui vais faire cela car mon psychique ne me pousse pas à le faire et me pousse à refuser. Satprem aurait alors cherché quelqu’un d’autre… et aurait pu finir par trouver quelqu’un dont le psychique poussait à agir ainsi.
L.V. aurait pu, si c’était le cas, avoir la position suivante : le psychique pousse à aller agir sur l’autre continent, en ayant aussi « ce faisant j’irais vers une nouvelle étape dans l’aventure avec moi-même ».
Il aurait pu, si c’était le cas, avoir la position suivante : le psychique pousse à aller agir sur l’autre continent, et l’ego pousse aussi à y aller car il veut plaire à Satprem et aller aussi « vers une nouvelle étape dans l’aventure avec moi-même » où il y aurait l’espoir d’avoir des expériences intérieures.
L.V. aurait pu, si c’était le cas, avoir la position suivante : le psychique pousse à ne pas aller sur l’autre continent mais l’ego pousse à y aller car il veut plaire à Satprem et aller aussi « vers une nouvelle étape dans l’aventure avec moi-même » où il y aurait l’espoir d’avoir des expériences intérieures.
Quelle fut la position de L.V. ? Et pourquoi sentit-il instantanément qu’il devait se proposer pour effectuer le projet ?
Selon ce qu’il écrivit, ce fut parce que : « je sentis en moi le même mouvement qui m’avait porté vers lui quelques années plus tôt ».
Est-ce que ce fut le « même » ?
Admettons que oui. Il y aurait donc tout ce qui exista en 76, avec le bon aspect mais avec aussi la volonté de plaire à cause de plusieurs profits immédiats ou espérés, parfois malsains.
Il semble que L.V. avait aggravé les éléments mauvais de sa position de 76.

Comme L.V. l’écrivit, l’action était « en parfaite continuité avec tout ce que je vivais depuis quelques années déjà », l’action objective d’édition, et aussi la position psychologique, ses bons éléments et ses mauvais.

Dire « au-dessus des préférences et des appréhensions personnelles, au-dessus de "moi", le cœur léger » semble un moyen de donner une justification pseudo-yoguique à son mouvement de 76 de renonciation à la raison, etc.

Dans la fin, L.V. parla d’« incompréhensions intérieures » et de « rêves » pour désigner, semble-t-il, les incompréhensions personnelles à un individu, les auto-illusions, les siennes. Par ailleurs, qui faisait les « inventaires comptables » ? Il semble que c’était L.V. et Satprem, chacun de leur côté.


Dans le Document de l’I.R.É., il y a plusieurs passages qui concernent cette affaire.

Un ajout contient un extrait d’une lettre non datée de L.V. : « Je désire arrêter le travail que vous m’avez donné à faire en Amérique. Je regrette de ne pas avoir la capacité et la force de continuer selon les conditions que vous avez fixées. »
« Je désire » : est-ce que L.V. agissait selon ses désirs ?

Il y a aussi des extraits de la réponse de Satprem, datant du 7 mars 87 dont voici la totalité où chaque aller-à-la-ligne-suivante est remplacé par une barre oblique.
« Pauvre frère, / Que puis-je dire ? Je dis "pauvre" avec tout mon cœur, mais que dire ? Je ne t’ai pas "donné du travail à faire en Amérique" — tu as choisi d’aller en Amérique. / (...) Je te prie — pour la Vérité des choses, pour le point de vue profond — de reconnaître explicitement que ta lettre n’est pas honnête. / Deux fois, tu dis, vous m’avez donné un travail... vous avez fixé des conditions... Non ! Luc, c’est un Mensonge de ton ego et il faut que tu le voies, sinon tu te feras ramasser par les forces méchantes au prochain tournant (...) Nous n’avons pas besoin d’un Agenda américain à tout prix : nous avons besoin de quelques hommes honnêtes et sincères qui se donnent sans ego à cette Grâce. Voilà tout. / À toi de choisir et sans réserve s.t.p. / Satprem »
Est-ce que dire « qui se donnent sans ego à cette Grâce » fut une aide apportée par Satprem puisqu’il n’y a même pas un renvoi à la lecture d’écrits de Sri Aurobindo et la Mère à propos d’éléments de base concernant le yoga intégral !? Chacun en pense ce qu’il veut.

Le problème exista parce que L.V. avait écrit : « que vous m’avez donné à faire ». Imaginons qu’il n’ait pas écrit cela. Il resterait : « Je désire arrêter le travail » « en Amérique. Je regrette de ne pas avoir la capacité et la force de continuer selon les conditions que vous avez fixées. »
Il y aurait d’abord le problème de savoir si les mots « conditions que vous avez fixées » correspondaient vraiment à quelque chose indiqué par Satprem ou conçu par L.V. comme provenant de lui.
Faisons comme si ces mots correspondaient à des « conditions » qui existaient dans la réalité, peu importe leur origine. La signification serait que L.V. ne voulait plus travailler à l’I.R.É. étatsunien car il n’en avait pas « la capacité et la force », ou pensait ne pas les avoir. Si c’était vrai, une première éventualité était de décider de continuer jusqu’à ce que la situation de fait montrât, par exemple par des erreurs et leur constat, qu’il était incapable ou trop faible pour continuer. (Cette situation était-elle déjà arrivée ?) L’autre éventualité était de démissionner aussitôt. L.V. ne démissionna pas mais continua de travailler. Est-ce qu’en continuant à travailler, il fit une trahison du meilleur de lui-même, encore une autre, s’enfonçant encore plus dans les ténèbres ?

Dans le Document de l’I.R.É., il y a aussi des extraits de la lettre de Satprem du 22 avril 1987* dont voici la totalité où chaque aller-à-la-ligne-suivante est remplacé par une barre oblique.
« (...) Voyons Luc, tu débloques complètement ! excuse-moi. Est-ce que tu vas retrouver ta lucidité ou te laisser couler par ces vilaines forces ?... Alors je t’en prie, sois un peu simple et dénoue toi-même la situation que tu as créée. Si tu ne veux pas la dénouer, eh bien, que puis-je ? J’ai autre chose à faire, et c’est très difficile physiquement (si tu comprends). / autre chose, tu comprends ? / Et je ne veux plus écrire à qui que ce soit. / P.S. : Luc, / En pensant à toi, il y a plusieurs mois, ces lignes de Sri Aurobindo me sont venues : / This hidden foe lodged in the human breast / Man must overcome or miss his higher fate. / This is the inner war without escape. »
Traduction de ces derniers mots faite par Satprem, dans Savitri, Livre 6 : Le Livre du destin, Chant 2, vers le milieu : « L’ennemi caché qui loge dans la poitrine humaine / L’homme doit le vaincre ou manquer son haut destin. / C’est la guerre intérieure sans merci. »
Les expressions « retrouver ta lucidité » et « dénoue toi-même la situation que tu as créée » se rapportent aux faits réels concernant la décision d’aller s’installer aux É.U.A.

Il y a aussi ceci : « Réponse de Luc, sept jours plus tard, le 29 avril 1987 [:] « (...) Peut-être le moment de trembler devant votre grande barbe en bataille est-il fini ? » Quand avait commencé l’état de « trembler » ? Est-ce que c’était seulement au début des problèmes quelques années avant ? Est-ce que c’était depuis le début de la relation entre L.V. et Satprem ? Est-ce que L.V. n’aurait pas dû accepter de rester dans une situation où il tremblait devant Satprem ? Est-ce qu’y rester fut de la trahison du meilleur de lui-même ?

Il y a aussi ceci. « De Satprem à Luc / (Après un sursaut de lucidité chez Luc, qui parle d’un "petit être mesquin et jaloux" en lui :) »
Satprem aurait-il pu répondre que L.V. n’avait donc pas encore constaté l’existence de l’aspect orgueilleux de lui-même jusqu’à envisager de la transformation corporelle pour lui-même tel qu’il était et dont les aspects « mesquin et jaloux » étaient probablement des conséquences ? Éventuellement il aurait pu parler de l’aspect orgueilleux mais pas de l’élément transformation corporelle puisque Satprem considérait qu’il était bien que les autres que lui-même soient en train de s’occuper de cela et il les poussait dans cette folie.
Satprem aurait pu répondre à L.V. que la partie de lui-même qui avait fait le constat indiqué était sa meilleure partie actuelle et qu’il devait continuer à s’identifier à elle, à observer, réfléchir, agir à partir d’elle. Mais, ce ne fut pas cette partie que Satprem valorisa, soutint. Au contraire, ce fut la mauvaise partie qu’il valorisa en la mettant au premier plan. Ce fut fait dans la lettre de réponse à celle de L.V. et la voici.
« 4 octobre 1987 / C’est un grand pas de l’avoir mis en évidence, c’est même le pas élémentaire parce qu’il détruira tout (je veux dire tout Luc, le vrai) si tu le laisses aller à sa guise… » Ce qui précède est la totalité de la citation faite par l’I.R.É.
Est-ce que dire cela pouvait aider L.V. ? Non.


AVRIL-MAI 1989*, L’ASSOCIATION MENÉE PAR MI. FIT RUPTURE AVEC AUROVILLE ET CHANGEA SON NOM

Après l’affaire de 86, il y eut un rabibochage, semble-t-il, entre les associations québécoise et française, et les autres et Auroville, mais l’histoire eut un rebondissement en avril 89. L’association française désapprouvant ce qui se passait à Auroville, elle décida de ne plus soutenir cette ville et de changer son nom. Au lieu de s’occuper, chacun, de suivre son guide intérieur, la position de l’association fut la conséquence d’un mouvement mental : comparer ce qui était appelé « l’esprit vrai d’Auroville » avec « la réalité sur le terrain ». (Ce qui était appelé « l’esprit vrai » était l’idéal qu’avaient ces gens, mais le véritable « esprit vrai » n’est pas un idéal.) La comparaison entre ce qui était objectivement leur conception et la réalité telle que comprise faisait constater un « écart ». Et puisque ces individus voulurent rester près de leur idéal, ils décidèrent de s’éloigner, non seulement de ce qui était appelé « la réalité sur le terrain », mais d’Auroville. Le nouveau nom fut Agenda International France, ce qui faisait que le sigle restait le même : A.I.F. L’association nouvellement nommée fut installée peu après dans une « boutique » à Paris, rue des Taillandiers, près de la place de la Bastille, « avec sa vitrine sur rue ». Pour avoir davantage d’informations, lire un article du blog Antiténèbres, sur Canalblog, qui est relatif notamment à l’histoire de cette association.



JUIN-JUILLET 89, CRÉATION D’UNE ASSOCIATION REPRÉSENTANTE D’AUROVILLE ET SITUÉE EN FRANCE

Les individus qui, au début de 89, étaient encore membres de l’association Auroville International France étaient (normalement) ceux qui en avaient approuvé les positions successives. Quelques-uns effectuèrent ou acceptèrent les changements en avril 89 mais d’autres refusèrent ceux-ci. Quelques-uns de ces derniers allèrent à Auroville et il y eut une réunion le 4 juin 89. Dans son compte-rendu il fut notamment écrit ceci : « les Auroviliens se trouvent dans l’obligation de créer une nouvelle association pour Auroville » et « Les Auroviliens décident en outre qu’un rapport sera transmis en Hollande avant le 22 juin 1989 pour exprimer le souhait de ne plus être représentés par A.I.F. » (Agenda International France). Ensuite, il y eut en France la création de la nouvelle association, nommée Auroville International France, la nouvelle « antenne d’Auroville à Paris ». (Vu sa position par rapport à Auroville, c’est, par rapport à la France, une association étrangère.) Pour avoir davantage d’informations, lire un article du blog Antiténèbres, sur Canalblog, qui est relatif notamment à l’histoire de cette association. C’est le même article que pour l’association dont le dernier nom fut Agenda International France.



EN 90, UN BILAN FAIT PAR SATPREM AVEC LE MOT « EXORCISME »

P. 21 et 22. « […] ma dernière visite chez Satprem, en 1990. Susie et moi avions été conviés à quelques jours de "repos". Il y avait une telle masse de rancœur entre nous, tant de non-dits qui en disaient long, que la sagesse eût été de s’expliquer à cœur ouvert, simplement. Mais ce n’était pas le style de la maison. Au contraire, on était invité à communier dans le silence et à "comprendre" sans mot. Mais la tension était si palpable entre nous – lui muré dans son silence yoguique, moi dans ma peine rentrée – qu’il ne pouvait être question que quiconque fasse un pas vers l’autre. C’est à ce moment qu’il s’est laissé aller à parler d’exorcisme à mon égard, ce qui dans sa bouche signifiait que j’étais irrécupérable et que seul un miracle aurait pu me sauver. […] C’est avec un soulagement partagé que Susie et moi quittâmes les Nilgiri quelques jours plus tard et reprîmes notre avion pour regagner les États-Unis. »

L.V. s’était enfoncé toujours plus dans des ténèbres et s’y était emmuré, orgueilleusement durci, tout en ayant l’illusion d’être bien, bon, un innocent et une victime de Satprem.
Durant cette rencontre avant l’annonce du recours à un « exorcisme », est-ce que, du point de vue de Satprem, il y avait seulement lui-même qui attendait le moment propice pour annoncer quelque chose à L.V. ?
Admettons que Satprem ait dit ce que L.V. indiqua en 07.
Parler d’un « exorcisme », même en tant qu’image, relève du subconscient chrétien papiste de Satprem.
Est-ce qu’il voulut dire que L.V. était sous l’influence d’êtres hostiles ? Lorsqu’on a une conception où l’existence de cela est admise, on ne devrait pas employer le mot « exorcisme » de manière anodine. Cela dit, ce n’était pas un « exorcisme », rituel religieux superficiel, qui pourrait y faire quelque chose : à propos de solution à une éventuelle soumission de L.V. à un ou plusieurs êtres hostiles, Satprem n’aurait donc rien indiqué. Il ne se serait pas exprimé correctement, mais sans pousser L.V. dans l’erreur.
Est-ce que Satprem voulut exprimer la signification du mot « exorcisme » que L.V. lui attribua : « dans sa bouche » ? Est-ce que Satprem considérait désormais que L.V. était tellement enfermé, durci, dans une position psychologique mauvaise qu’il ne pouvait plus envisager son amélioration sauf si un évènement grandement extraordinaire arrivait ? Autrement dit, est-ce que Satprem espérait encore que L.V. allait s’améliorer mais sans arriver à imaginer ce qui pourrait faire commencer ce changement ? C’est possible.


1990*, L.V. COMMENÇA À SORTIR DE SES ILLUSIONS SATPRÉMISTES

P. 1. « En 1990, lors de ma dernière rencontre avec Satprem, chez lui dans les Nilgiri, après qu’il m’ait affirmé sans ambages que mon cas personnel relevait de l’exorcisme pur et simple, mon regard d’enfant confiant s’est éteint à jamais sur le monde de miroirs et d’illusions que j’avais entretenu, à ses côtés, pendant plus de vingt ans. Toutes ces années depuis la première rencontre – que je croyais avoir vécues dans un dévouement absolu à l’idéal de Mère et de Sri Aurobindo, […] justes et bonnes – s’effondraient dans la poussière indifférente du chemin. Il fallait faire face à la réalité nue, sans illusions et sans fard, ou mourir de chagrin sur le champ. »
(
« dévouement absolu à l’idéal de Mère et de Sri Aurobindo ». À cause du mot « idéal », cette position est erronée et elle est déjà commentée plus haut dans une partie dont le titre commence par : Durant les premières années.)

Parmi ce qui fut ainsi détruit, est-ce qu’il y eut l’idée que la fréquentation de Satprem pourrait continuer ? Quoi qu’il en soit, tombèrent les illusions de L.V. concernant les grandes expériences qu’il s’imaginait pouvoir obtenir (telles qu’il les concevaient) par la seule fréquentation de Satprem, notamment à propos d’« expérience corporelle », de « transformation », et de ce qu’il attachait à ça.
En 90, si L.V. pensa vraiment qu’il allait se retrouver « face à la réalité nue », il se trompa. Et il n’y était pas encore en 2007* lorsqu’il publia son texte sur internet.


BILAN DE LA SITUATION ET DES CONFLITS DEPUIS LA RENCONTRE DE L.V. AVEC SATPREM EN 1976* JUSQUÀ LA SCÈNE AVEC LE MOT « EXORCISME »

Voici un bilan établi pour répondre à une recherche qui fut faite par L.V. et qui est indiquée dans quelques lignes, là où il y a le mot « prémices ». Pour chaque conflit qui exista, y compris ceux dont il ne parla pas dans son texte de 07, est-ce que L.V. en fut ou non la cause et est-ce que, selon les informations disponibles, il avait tort ou raison sur le fond ?


Sur la page 1 du texte de L.V., dans l’« Introduction », il y a ceci.
« […] j’ai rencontré Satprem pour la première fois […] en 1969 […]. […] En 1990, lors de ma dernière rencontre avec Satprem […]. […] / Je voudrais tenter ici de conter de quoi ont été faites les années entre ces deux rencontres – et peut-être pourquoi la première portait déjà les prémices de la seconde. »
P. 9. « J’étais désormais un adhérent complet et complètement convaincu. »
P. 12. « Ma propre petite tragédie n’allait pas tarder à éclater – comme une conséquence de mon aveuglement. »
P. 18. « […] j’allais sous peu rentrer dans la vraie réalité de ma situation. »

P. 19 et 20. « Cette drôle de période a dû commencer vers le milieu des années 80, peut-être à l’occasion de l’écriture et de la publication de "notre" livre. […] "La vie sans mort". […] Et c’est à cette occasion que j’ai senti la première déchirure entre nous. Le livre se terminait par ces simples mots : "à suivre…". » « Un tour de vis de plus et je sortirais imposteur… Drôle de mécanique quand même. Nous sommes peut-être là au cœur du problème. » L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.
En aout 85, il y eut la lettre de Satprem à Auroville, qui fit un conflit avec L.V. Celui-ci l’avait provoqué en écrivant sa lettre au printemps précédent, et il avait agi notamment par orgueil, par le sentiment de supériorité que lui donnait sa fréquentation de Satprem et par défaitisme envers Auroville. L.V. fut donc la cause du conflit et il avait tort sur le fond.
Vers le début de 1986*, il y eut un conflit à propos d’un livre de Sujata et d’une lettre de L.V. dont Satprem écrivit qu’elle était « violente et obscure ». Même si L.V. n’avait pas eu tort de proposer ses corrections, s’il avait ensuite obéi à Satprem à propos de ce travail où celui-ci était légitimement le dirigeant, c’est-à-dire si L.V. n’avait pas écrit sa lettre dite « violente et obscure », il n’y aurait pas eu de conflit. Le fond de celui-ci fut cette lettre. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.
Aussi vers le début de 1986*, il y eut un autre conflit à propos d’une autre lettre que L.V. adressa à quelqu’un. Vu ce qu’en écrivit Satprem, elle avait été provoquée par un mauvais aspect de la personnalité de L.V. C’était celui où il y avait au moins de l’orgueil. L.V. fut la cause du conflit mais le manque d’information fait qu’on ne peut pas savoir s’il avait tort sur le fond.
En 87, il y eut le conflit pour savoir qui avait pris la décision pour que L.V. et Su. aillent s’installer aux É.U.A. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.
En 90, il y eut la dernière rencontre entre L.V. et Su. avec Satprem et Sujata. Comme déjà dit, L.V. en écrivit ceci p. 22. « C’est à ce moment qu’il s’est laissé aller à parler d’exorcisme à mon égard, ce qui dans sa bouche signifiait que j’étais irrécupérable et que seul un miracle aurait pu me sauver. »

L.V. avait bien agi lors de son engagement auprès de Satprem en 76, même s’il l’avait fait avec de graves défauts (ce qui n’était pas anormal). Or, rien ne l’obligeait à conserver ceux-ci : il aurait pu s’améliorer.
Ensuite, même en ne s’occupant pas de supprimer ses défauts de base, L.V. aurait pu continuer de fréquenter Satprem s’il n’avait pas ajouté des faits qui causèrent des conflits, et où il avait tort sur le fond, or c’est ce qui exista comme indiqué ci-dessus.

Entre la première rencontre de 1976* et la dernière de 1990*, on ne perçoit donc rien qui montre que L.V. aurait été la victime de Satprem, que ce soit d’une suite d’actions spontanées de celui-ci ou d’une machination programmée faite par celui-ci.

La « première » rencontre ne « portait » pas « déjà les prémices de la seconde » au sens de L.V. mais elle les portait parce que l’orgueil de L.V. et la trahison du meilleur de lui-même furent continuellement développées, augmentées.
Au moment de l’affaire de l’indication « (à suivre) », « la "mécanique" » qui « s’était mise en marche et ne s’arrêterait plus » était celle de L.V. jouant à être tout bon et la victime de Satprem. C’était le « cœur du problème ».

Quant à Satprem, pendant ce temps il eut des réactions spontanées au fur et à mesure des problèmes créés par L.V. (car on ne parle que d’eux ici, pas de ce qui allait bien). Il le voyait s’enfoncer dans des ténèbres, et il s’occupa de l’inciter à corriger ce qu’il percevait comme étant mauvais en lui et qui causait des problèmes. Il fit cela jusqu’au moment où il pensa ne pas pouvoir réussir et qu’il utilisa l’image d’un « exorcisme ».
(Est-ce qu’il perçut tout ce qui était mauvais ? Il ne semble pas. Il ne parla jamais de la folie qu’avaient des individus autres que lui-même de s’occuper immédiatement et par soi-même de « transformation corporelle ». Il parla d’orgueil mais en minimisant cela, en se rabattant aussitôt sur seulement de la « fierté », et en parlant d’une « sorte de persuasion intime de ta "supériorité" » sans développer ce qui était mauvais en cela.)
Par ailleurs, est-ce que Satprem apporta l’aide dont L.V. avait besoin. Ici, il est pensé que non et rien n’est répété.

On peut envisager que ce qui se passait de mauvais en L.V. était très puissant car c’était son karma.
À cela se rattachait la grande ambition d’avoir ladite transformation corporelle qu’il imaginait, qui était peut-être ce par quoi il avait été le plus intéressé lors de la lecture de son premier livre, celui de Satprem. Il y avait aussi son grand orgueil, son grand sentiment de supériorité, et peut-être d’autres choses comme la renonciation à utiliser sa raison et son guide intérieur.
Le karma, il fallait faire avec.
Il est possible que L.V. n’aurait pas pu s’en débarrasser par une décision de changement mais qu’il lui fallait aller jusqu’à la création d’une situation dont il aurait fini par percevoir avec évidence qu’elle était mauvaise et où il aurait donc enfin pu comprendre que toute la partie de sa personnalité qui avait mené à cela était mauvaise. Il aurait pu alors s’en débarrasser, se retrouver à vide, rester dans le silence par exemple en s’occupant d’une activité matérielle comme celle de faire pousser des légumes et, en réagissant correctement au fur et à mesure des évènements, il se serait graduellement remis sur les rails, aurait graduellement retrouvé le fil de sa vie, et aurait fini par le constater.
On peut aussi envisager qu’il eut une grande expérience mais que quelque chose en lui n’était pas en état suffisamment réceptif, passif, pour laisser passer sans intervenir, et qu’il intervint, par exemple en voulant l’utiliser, et que ça lui provoqua finalement une chute, de la folie. Mais rien dans le texte de L.V. ne fait penser que ça pût exister.

 

ANNONCE DU RENFORCEMENT DU « MALAISE », PAR L’ARRIVÉE DE FAITS PLUS GRAVES À PARTIR DE 90 ET QUI MENÈRENT À L’EXPULSION DE L.V. (AVEC SU.) EN 93

P. 21, dans le début d’une partie, il y a ceci. « Mon histoire s’achève. Il ne reste plus qu’à énoncer la litanie des "malentendus" divers ([…]) qui ont émaillé les années à partir de 1985 et renforcé le malaise entre Satprem et moi jusqu’à l’explosion finale en 1993. »

Vu les évènements racontés après cela, et vu le contenu de la partie qui précède (celle qui est titrée « Le malaise »), on comprend que, au lieu de « 1985 », il aurait fallu écrire : 1990*.
« Mon histoire s’achève. » Correspond à : Le récit de ma relation avec Satprem est presque arrivé à sa fin.
Au-dessus du paragraphe qui commence par « Mon histoire s’achève », il y a le titre de partie qui est « Premier tour de vis ». Il concerne la visite de L.V. et Su. en 90 avec le mot « exorcisme », qui fut placée par L.V. à cet endroit car il n’en valorisa pas l’aspect bilan mais un aspect annonciateur de l’avenir et qui est indiqué dans quelques lignes, avec un autre emploi du mot « premier ». Ce fut le premier fait d’une période qui se termina par l’expulsion en 1993*. Après cette scène de 1990*, L.V. parla de cauchemars qui existèrent ensuite, et d’un déménagement à l’intérieur des É.U.A.
Ensuite, d’autres conflits furent présentés, avec d’autres titres. L.V. traita chacun d’eux en entier, avec très peu de dates. Ça nuit à la compréhension car, dans la réalité, plusieurs se déroulèrent en même temps (et ce fut pour cela que L.V. préféra placer peu de dates).
C’est le Document de l’I.R.É. qui fait comprendre cela. Ci-après, ces affaires sont présentées par fragments, en alternance, pour que la chronologie soit globalement respectée.
Du Document de l’I.R.É., d’autres informations sont utilisées ci-après.


EN 90, UN « COUP DE SEMONCE » REÇU PAR L.V., AVEC LE MOT « EXORCISME »

P. 21 et 22. « Le premier coup de semonce survint lors de ma dernière visite chez Satprem, en 1990. Susie et moi avions été conviés à quelques jours de "repos". […] exorcisme à mon égard, ce qui dans sa bouche signifiait que j’étais irrécupérable et que seul un miracle aurait pu me sauver. »

Dans le passage qui est reproduit plus haut à propos de l’aspect bilan, il n’y avait pas le début avec « Le premier coup de semonce » car ce qui fut appelé ainsi concernait l’avenir.

L’expression coup de semonce est relative à un avertissement qui est adressé à quelqu’un pour lui ordonner de faire quelque chose avec la menace que, s’il ne le fait pas, il recevra une sanction.
Cette expression fut employée par L.V. de manière rétroactive.

Selon lui, le « coup de semonce » serait l’un des « "malentendus" divers » ayant « renforcé le malaise entre Satprem et » lui. Il fut l’émission du mot « exorcisme » et la compréhension que L.V. en eut et qu’il indiqua : être « irrécupérable » et « seul un miracle aurait pu me sauver ».
Lorsque Satprem parla d’exorcisme, est-ce qu’il espérait encore que L.V. allait s’améliorer mais sans arriver à imaginer ce qui pourrait faire commencer ce changement ? La réponse est oui comme ça se constate plus loin.
Puisque Satprem avait cet espoir, est-ce qu’il allait attendre de voir ce qui allait arriver ?
Ou e
st-ce qu’il se mit dès ce moment à guetter l’arrivée d’un prétexte pour expulser L.V. avec Su. ? La réponse est non comme ça se constate d’après la suite de l’histoire.


LES CAUCHEMARS DE L.V.

P. 22. « […] notre avion pour regagner les États-Unis. / C’est alors qu’ont commencé les rêves, comme s’il fallait que l’atmosphère des jours s’étende également à la nuit pour, en quelque sorte, compléter le tableau. Dans ces rêves, je me voyais quémander un peu d’amour et d’affection à Satprem. En général, je devais passer par un "comité d’accueil", constitué de jeunes gens qui l’entouraient et le protégeaient, et qui ne se privaient pas de me faire sentir l’abjection de ma condition. Une fois admis en sa présence, les choses se gâtaient franchement car il me signifiait alors d’un geste ou d’un mot que je n’étais toujours pas prêt pour la "réalisation", que ma rigidité, mon manque de flexibilité intérieure, et surtout mon refus de me donner, faisait obstacle en moi à "l’illumination" que j’appelais de mes vœux. / Ces cauchemars se reproduisaient à intervalles réguliers, d’abord assez espacés, puis de plus en plus rapprochés au cours des mois, jusqu’à finir par envahir toute la vie nocturne – et diurne. »

En disant « et surtout mon refus de me donner », L.V. ne dit pas à quoi il était censé se donner. Le sous-entendu était peut-être tellement évident pour lui qu’il oublia de préciser : se donner à Satprem, se soumettre à lui. C’est la signification qui apparait de l’ensemble de la description du rêve. Est-ce que quelque chose de bien aurait dit ça alors que ça ne fait pas partie de ce qu’indiquèrent Sri Aurobindo et la Mère et ne s’en déduit pas !?
Si L.V. n’avait pas eu son obsession sur Satprem, son centrage sur celui-ci, s’il n’avait pas eu son orgueil amplifié par la fréquentation de celui-ci, et s’il n’avait pas eu l’idée que celle-ci lui permettrait d’atteindre les expériences spirituelles qu’il voulait avoir selon l’idée qu’il en avait, est-ce qu’il aurait eu ces « rêves » ? Non !
Ayant ces « rêves », L.V. ne comprit pas qu’ils reflétaient une partie de ce qui était mauvais en lui, son mauvais centrage, ses demandes d’« un peu d’amour et d’affection à Satprem », son aspiration à « la "réalisation" », « à "l’illumination" », telles qu’il les imaginait, et alors qu’il n’avait rien commencé sauf tout ce qui avait fait qu’il s’était retrouvé en situation de contribuer à la publication de l’Agenda et dautres livres. Il ne comprit pas que ses cauchemars correspondaient à ces éléments de sa situation en éveil, et que, s’il changeait celle-ci, ses cauchemars cesseraient.
Ces « rêves » exprimaient aussi que, depuis l’affaire de « (à suivre…) », L.V. sentait qu’il plaisait de moins en moins à Satprem.
Ces « rêves » étaient des moyens pour comprendre les erreurs et les abandonner, les rejeter, mais L.V. ne les comprit pas. Il s’était déjà laissé tomber depuis longtemps dans l’abjection, et s’y voir en rêve ne le poussa pas à en sortir dans la réalité. Dans sa volonté de rester proche de Satprem, il était prêt à aller encore plus bas, à s’enfoncer encore plus dans l’erreur, à s’abaisser encore plus, à tout faire pour tenter de montrer qu’il était digne de fréquenter Satprem car incapable de commettre des erreurs, et pour pouvoir continuer à le fréquenter et à espérer avoir les grandes expériences spirituelles qu’il s’imaginait. Ce faisant, il s’en éloignait de plus en plus et le pire est qu’il s’éloignait de plus en plus du vrai lui-même, son psychique.
Si L.V. avait été bien centré en éveil, il se serait occupé de suivre de plus en plus son guide intérieur, d’appeler la Mère, de chercher de plus en plus à s’ouvrir à son action, à être ouvert par elle à cette action, à ne pas s’y opposer, à recevoir et à agir en conséquence, (même si c’était en continuant aussi à commettre des erreurs, etc.).
Ces « cauchemars » ne semblent pas faire partie des « "malentendus" divers » qui « renforcèrent le malaise entre Satprem et » L.V. Il semble que celui-ci en parlât parce qu’ils existèrent entre deux « malentendus ».

Suite immédiate.
« Je tentais tant bien que mal de me rassurer et d’évacuer l’atmosphère délétère dont ils empestaient mes journées en me disant que je voyais là un "faux Satprem" – comme Mère, à une certaine époque, avait vu un "faux Sri Aurobindo" – et que c’était là une phase du Yoga à traverser, qu’il fallait être fort, rester calme, etc. etc. Bref, je continuais à me raconter mes histoires yoguiques. »
S’il y avait eu un « "faux Satprem" », c’est-à-dire un être hostile se faisant passer pour Satprem, son intérêt aurait été de continuer à maintenir L.V. dans l’erreur.
Les cauchemars étaient-il du genre à cela ou à réveiller de l’erreur ?
L.V. n’envisagea pas que ce qui était mauvais était son mauvais centrage, ses demandes d’« un peu d’amour et d’affection à Satprem », son aspiration à « la "réalisation" », « à "l’illumination" » telles qu’il les concevait. Il ne vit pas que ça exprimait sa situation.
Encore une fois, il se considéra innocent et victime, subissant un assaut qu’il fallait supporter en attendant sa fin.
Est-ce qu’il pensait être en train de pratiquer le yoga intégral ? Il semble que oui.


AUX ENVIRONS DE L’AUTOMNE 90 ET PENDANT L’ANNÉE 91, À PROPOS DU FUTUR CHANGEMENT DE LIEU DE RÉSIDENCE DE L.V. ET SU.

P. 22 et 23. « Puis vint l’épisode du déménagement […]. Comme Susie et moi avions peut-être fait allusion à un voisin irascible ou bien au trafic de drogues qui envahissait Washington et sa région, Satprem en profita pour suggérer notre déménagement pur et simple, sous le prétexte que notre environnement était devenu négatif et potentiellement hasardeux. / Cela n’aurait pas pu plus mal tomber : il restait encore plusieurs volumes de l’Agenda à publier, j’étais sans doute au beau milieu d’une traduction, et nos livres partaient presque quotidiennement aux quatre coins des États-Unis, mais les "suggestions" de Satprem ne pouvaient pas être ignorées ou balayées, surtout au moment où nos relations étaient si tendues. […] cette étonnante suggestion […]. Mais il n’était pas une seule seconde question des livres ni du travail que nous avions entrepris aux États-Unis, et qui exigeait une continuité. Oubliés les contacts, les amis, les clients, les libraires, à la trappe les "Laboratoires de l’évolution". Je croyais rêver ! (Ou plutôt, je redescendais sur terre…) Dans l’esprit de Satprem, rien des dix dernières années ne semblait avoir existé ! Ou bien est-ce nous qui n’avions pas vraiment existé ? Sans explications, avec un détachement qui ressemblait à s’y méprendre à de l’indifférence, tout le travail accompli était arrêté net et nous devions aller nous parquer – j’allais écrire "en Sibérie", mais c’est une autre histoire – en Alaska. Je vivais le choc, et l’abîme de la déconvenue, mais pas encore l’analyse : […]. »

Pourquoi dire « peut-être » dans « avions peut-être fait allusion » ? L.V. mit-il en doute la cause de l’existence de toute l’affaire : ses propres paroles à propos de « voisin » ou de « trafic », comme pour s’enlever même cette responsabilité.
Ce qui suit exista-t-il ?

On peut penser que Satprem, entendant de telles allusions, pensa que L.V. et Su. pourraient déménager et le leur dit, sans que ça soit un conseil, une suggestion,... Ça aurait correspondu aussi à une idée de Satprem de fuite des villes, des groupes d’humains, etc., et à son idée d’Occident désastreux.
Le mot « suggérer » fut-il employé à la place de envisager, à la place de émettre l’idée de ? D’après ce qu’écrivit L.V., rien ne dit que Satprem voulut que L.V. et Su. déménageassent.
D’ailleurs, si ça avait existé, ce n’est pas le mot « suggérer » qu’aurait employé L.V. mais inciter  : en profita pour nous inciter à déménager. Donc, il n’y eut pas d’incitation.

Même s’il y eut vraiment une suggestion de Satprem, personne n’était obligé de l’accepter, de la suivre. Et même s’il y avait eu une incitation ou un ordre impératif, personne n’était obligé d’obéir si une indication intérieure poussait à ne pas déménager.

Face à ce qui émana de Satprem à propos de déménagement, quoi que ce soit, L.V. et Su. auraient pu répondre aussitôt que c’était complètement inenvisageable à cause de « l’Agenda à publier », de « traduction », d’expédition de « livres », bref « des livres » et « du travail », de « contacts », « amis », « libraires », « Laboratoires de l’évolution ». Ainsi, l’affaire aurait été terminée.

Mais ça ne se passa pas ainsi. L.V. n’exprima pas complètement la situation. Selon lui, celle-ci était que, pour quelqu’un comme lui qui voulait continuer de fréquenter Satprem, il fallait plaire à celui-ci, notamment en effectuant même ce qui peut sembler la plus petite suggestion, surtout « au moment où » les « relations étaient si tendues ». (Est-ce que Satprem n’aurait pas préféré être fréquenté par un individu ne cherchant pas à lui plaire mais qui savait suivre son guide intérieur, au moins à propos de grandes décisions ? Ce n’est pas certain.)
Donc, est-ce qu’il y eut ceci ? Après que l’idée d’un déménagement ait été formulée, proposée, par Satprem, comme idée pouvant être utilisée par L.V. et Su. s’ils le voulaient, ceux-ci, voulant plaire à Satprem, croyant lui plaire, se mirent à envisager un déménagement, comme si c’était possible, comme s’il n’y avait pas de problèmes à propos des « livres », etc. Satprem n’avait donc pas à parler de ces derniers.

L.V. pensa que Satprem le poussait dans une situation très difficile et il en fut tellement choqué qu’il parla d’une redescente sur Terre, ce qui correspond à la disparition d’une partie de son illusion satprémiste, et il y eut une aggravation de l’illusion de L.V. à propos de lui-même et de celle anti-Satprem.

L.V. écrivit : « à la trappe les "Laboratoires de l’évolution" ». Est-ce qu’il avait déjà préparé ou créé quelque chose à ce sujet ?

« […] les "suggestions" de Satprem ne pouvaient pas être ignorées ou balayées, surtout au moment où nos relations étaient si tendues. La solution qui semblait avoir toutes les faveurs de Satprem et de Sujata consistait à quitter les États-Unis séance tenante et à nous retirer au Canada, auprès de X, une vague relation épistolaire de Sujata, qui avait un certain talent de clairvoyance et avait décidé d’aller attendre la "fin du monde" sur une côte quasi-désertique du Canada, juste au sud de l’Alaska. / Pour rendre cette étonnante suggestion crédible, Satprem se devait de faire apparaître ce départ comme une nouvelle conquête, alors même que les conditions et le terrain choisis ne s’y prêtaient guère. À cette fin, il présenta X comme une personne "très évoluée, exceptionnellement avancée sur le chemin de Mère". Mais il n’était pas une seule seconde question des livres […]. […] les implications profondes de son attitude. / Susie et moi fîmes pourtant le voyage au Canada, nous prêtâmes de bonne grâce aux attentions de X, pour finalement tomber d’accord sur le fait que nous n’adhérions pas du tout à ce projet canadien. Susie se fit par la suite vertement tancer par Satprem pour avoir émis certaines réserves à propos de X elle-même. »
Lorsqu’on veut déménager, il n’est pas nécessaire d’aller en un lieu où l’on connait déjà quelqu’un mais L.V. se poussa d’abord jusqu’à admettre cette idée.

Est-ce qu’il y eut ceci ?
Puisque L.V. et Su. avaient envisagé de déménager, Satprem suivit alors cette idée et leur proposa d’aller au Canada.
Lorsque Satprem présenta la personne « X » comme une personne « très évoluée », est-ce que ce fut vraiment pour pousser au déménagement, ou est-ce que ce fut seulement pour proposer un lieu où emménager ?
Cette présentation de « X » ne servit en rien à justifier le déménagement envisagé comme étant « une nouvelle conquête ».
Si cette présentation fut le seul argument, et si Satprem ne parla pas de « nouvelle conquête », ce serait L.V. qui aurait interprété la présentation de « X » comme correspondant à l’idée de « nouvelle conquête ».
Le « projet canadien » contenait deux éléments : un déménagement, et un emménagement au Canada. L.V. et Su. rejetèrent-ils seulement le deuxième ou aussi le premier ?
Si « X » s’était installée en son lieu pour y « attendre la "fin du monde" », elle ne pouvait pas être complètement saine. L’émission de « réserves » par Su. fut un grand acte de courage, une absence de servilité, une sortie de celle-ci si ce fut le premier acte de ce genre. Lorsque Su. se fit « vertement tancer par Satprem pour avoir émis certaines réserves à propos de X elle-même », celui-ci avait tort.

Dans le Document de l’I.R.É., il n’y a rien qui dit comment arriva l’idée d’un déménagement.
Par contre, dedans, à propos du lieu d’emménagement, il y a une lettre de Satprem datant du 27 septembre 90 que voici complète. « Frère Luc, / Chacun choisit son chemin. / choisir. / Le lieu choisi ne me regarde pas, mais l’individu, Luc, qui choisit ou non, qui a le courage ou non. » Est-ce que Satprem eut toujours cette position ou est-ce qu’il l’eut à la fin seulement ? Le « courage » de quoi faire !?
Aussitôt après ce qui précède il y a ceci complet. « De Satprem à Susie / 2 Novembre 1990 / (À Susie) / Maintenant tout est clair et dit avec simplicité, il reste à faire votre propre travail de nettoyage, courageusement. Avec toi et Luc, dans l’Amour vrai. » Il semble que L.V. et Su. avaient finalement reconnu qu’ils étaient seuls à l’origine de leur déménagement.

Ici, il est considéré que L.V. fut la cause du conflit, qu’il avait tort sur le fond, et que cette affaire ne faisait pas partie d’un plan manigancé par Satprem.


VERS LE DÉBUT DE 91, L’INTERVENTION DE L.V. DANS L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE L’I.R.É. FRANÇAIS

Dans le Document de l’I.R.É., il y a un ajout qui est ceci complet : « Luc avait tenté de changer la direction de l’I.R.E., demandant à Micheline de mettre en application certaines mesures sans en référer à Satprem. Lorsque Micheline a préféré soumettre ce plan de Luc à Satprem, Luc a envoyé un furieux télégramme d’adieux à Micheline. »

Est-ce que ce résumé correspond exactement à la situation ?
Une rupture exista donc entre L.V. et Mi.

Il y a des extraits de deux lettres de Satprem à L.V. qui concernent nommément cette affaire.

L’une date du 11 mai 91 et la voici complète telle qu’elle est. « (...) Je veux beaucoup essayer d’éclairer mon frère Luc. Non de juger ni de critiquer inutilement, mais... oh ! frère, il faut que tu voies clair en toi-même. Tu es dans un embrouillement complet, si complet, mon pauvre frère. (...) C’est cet aveuglement, ou ce manque de discernement, ou ces réactions primesautières, vitales, qui sont ton malheur. Tu réagis selon des forces superficielles, ou souterraines qui sont complètement en dehors de ce qu’est Luc. Où est ta clarté, Luc ? (...) Puis il y a eu ces lamentables histoires avec Micheline*. Je n’ai pas voulu savoir le détail de tout cela. Mais j’ai su, on m’a communiqué ton télégramme où tu parles des "devious ways" de Micheline... Frère Luc, encore une fois, où es-tu ? Où est ton discernement, où est ta clarté ? Micheline est honnête, il n’y a rien de "devious" dans Micheline ; qu’est-ce que c’est que ces réactions aveugles qui jaillissent d’une obscurité souterraine ? — ce n’est pas Luc, tout cela. (...) Si tu ne veux pas faire ton nettoyage intérieur, si tu ne veux pas mettre le phare de la conscience dans ces souterrains, tu vas au désastre, Luc. Est-ce que la Fraternité sera jamais entre ces pauvres derniers hommes d’une époque, d’un âge qui s’effondre ? On est triste quand on pense que même ceux qui comprennent un peu, ceux qui ont de la bonne volonté, puissent encore se fourvoyer dans des petites histoires si peu fraternelles. J’aimerais t’aider, mais je ne sais comment. J’ai essayé, mais maintenant je ne sais plus. Tu fermes les bonnes portes et tu ouvres les mauvaises ou qui ne conduisent sur rien. (...) Tu te souviens certainement de Sri Aurobindo : "La fin d’un stade de l’Evolution est marquée par une puissante recrudescence de tous les éléments qui doivent sortir de l’évolution." Et c’est vrai des nations et des individus. Alors tous ces éléments malpropres et négatifs, il faut les extirper impitoyablement de sa propre chair. Sinon, on est balayé avec le vieux monde. Voilà frère, je t’embrasse. Courage. / Satprem »
« devious ways » : manières sournoises ?
« J’aimerais t’aider, mais je ne sais comment. J’ai essayé, mais maintenant je ne sais plus. » Ce fut la même position que lors de la dernière rencontre en 90, mais sans évoquer un « exorcisme » qui ne correspondait à rien.
Satprem continuait d’espérer que L.V. s’améliorerait.
Où pouvait être le phare de la conscience de L.V. puisque celui-ci avait renoncé à la sienne pour se faire le soumis de Satprem ?
Ce dernier ne s’occupa jamais de pousser L.V. à trouver cela en lui. Dans cette lettre, dire « il faut que tu voies clair en toi-même » ne sert à rien pour quelqu’un qui a renoncé à utiliser sa raison et son psychique. Il y a l’équivalent pour « faire ton nettoyage intérieur » et pour « ces éléments malpropres et négatifs, il faut les extirper impitoyablement de sa propre chair ».

L’autre lettre date du 21 juin 92 et la rupture continuait encore à ce jour puisqu’il y est écrit ceci : « Tu t’es fâché avec Micheline ».

L.V. en 07 ne parla pas de cette affaire. Pourquoi ? Est-ce que ce fut parce qu’elle n’était pas à son avantage ? Il est possible qu’il ait fini par comprendre qu’il avait eu tort concernant son intervention dans l’organisation et le fonctionnement de l’I.R.É. de Paris. Est-ce qu’il avait aussi reconnu qu’il avait eu tort dans son appréciation de ce qu’était Mi. ?

L.V. intervint dans l’organisation et le fonctionnement de l’I.R.É. français sans avoir prévenu Satprem. Celui-ci était l’un des dirigeants de cet Institut, et le principal. Même si le changement envisagé par L.V. était bon, ne pas en avoir parlé d’abord à Satprem fut une faute. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur ce fond.


FIN 91 OU DÉBUT 92, PAQUETS DE LETTRES DE SATPREM QUI LUI FURENT RENVOYÉS PAR L.V.

P. 23 et 24. « Bien des années auparavant, » avant l’année 1991*, « pour des raisons de sécurité, il avait confié la garde de paquets de ses lettres personnelles à des amis sûrs. Vu l’urgence de la situation de l’époque, aucun inventaire précis des paquets n’avait été établi. À plusieurs reprises, j’avais donc ramené aux États-Unis des valises bourrées de papiers, que j’avais soigneusement rangés dans un coffre. De temps en temps au cours des années, il me demandait d’ouvrir un dossier ou un autre pour consulter une lettre ou un papier. À un moment, j’avais même caressé l’idée d’enregistrer thématiquement les lettres les plus importantes sur notre ordinateur afin qu’elles soient plus faciles à retrouver dans leur dossier respectif, mais j’avais abandonné ce projet devant l’énormité de la tâche. Avant d’entreprendre notre déménagement vers le Pacifique, Satprem m’avait demandé de lui renvoyer toutes ses lettres par sacs postaux en Inde, ce que nous avions fait, à grand frais, avec toutes les précautions et garanties que pouvait offrir le transport par bateau. »
Ça exista dans la fin de 91 ou le début de 92.



FIN 91 OU DÉBUT 92, SUITE AUX PREMIÈRES DÉMARCHES RELATIVES À UN EMMÉNAGEMENT AU CANADA, AUTRES RECHERCHES ET CHANGEMENT DU LIEU D’HABITATION DE L.V. ET SU.

P. 23. « Après plusieurs semaines d’exploration à travers l’Ouest des États-Unis nous finîmes par trouver une nouvelle demeure dans une jolie petite ville de l’état de Washington, non loin de Seattle et… de la frontière canadienne. Ce fut ensuite la longue épreuve du déménagement lui-même, de la côte est à la côte ouest des États-Unis, avec nos 50.000 livres par camion spécialement affrété. Nous avions bien mérité le repos et le calme de l’océan pacifique sous nos fenêtres. »

(Il semble qu’il y eût un seul camion. Est-ce exact ?)
Alors que L.V. avait dit qu’il y avait des problèmes à propos de « livres », de « contacts », etc., faisant penser qu’un déménagement était impossible, et alors qu’il avait dit que, pensant que Satprem faisait comme si ces problèmes n’existaient pas, ça l’avait mis en état de « choc », dans un « abîme de déconvenue », L.V. et Su. déménagèrent ! Ils voulaient tellement plaire à Satprem (selon leur conception de ce qu’il fallait faire) !
La trahison de soi continuait, l’enfoncement dans les ténèbres.


EN 92, TROIS LETTRES DE SATPREM À L.V. ET UNE DE SUJATA

Le dossier qui est nommé ici Document de l’I.R.É. fut créé pour montrer que Satprem chercha à aider L.V. Dedans, il y a notamment quatre lettres adressées à celui-ci de janvier à septembre 92, trois de Satprem et une de Sujata. Les voici sauf que, des deux premières, il y a seulement les passages qui se rapportent à l’état psychologique de L.V. et à ce qui correspond à de l’aide apportée par Satprem. (Comme déjà dit, leur totalité peut être lue sur le blog internet indiqué plus haut.)


Lettre du 19 janvier 1992*. « Un acte de simple vérité peut tout sauver et en même temps sauver ta vie... […] Luc ne doit pas être un faux-semblant qui sera balayé avec tant d’autres. Quelle "gloire" y a-t-il ici et là, s’il n’y a pas cette simple lumière de vérité qui porte nos pas ? On est seul, Luc, devant ça. Il n’y a pas d’"image" de soi, c’est de la poussière dorée qui va avec les débris du vieux monde. Devant le Nouveau, on est tout simple, ou on n’est rien du tout. »
On perçoit qu’il y a le jeu orgueilleux de L.V. à être très développé et à en donner une « image » telle qu’il la concevait.
Satprem avait encore l’espoir que L.V. finirait par s’améliorer. Il s’occupait de l’aider mais n’indiqua pas ce qu’est « cette simple lumière de vérité qui porte nos pas » et ne renvoya même pas pas à la lecture du b-a-ba dans les écrits de Sri Aurobindo et la Mère.

Lettre du 21 juin 92. « (...) Alors, Luc, il y a un abîme entre deux Luc. Et je vois — ce n’est pas la première fois que je le vois — que si tu n’exorcises pas tout de suite ce vilain petit bonhomme, tu vas à ta ruine, à la ruine du vrai Luc. (...) Dans cette "sourdine" derrière ta lettre, j’entends aussi tes amertumes à propos de mes décisions pour l’Institut — qui n’ont rien de "surprenantes", je te l’ai écrit noir sur blanc. Tu t’es fâché avec Micheline qui, elle, fait fonctionner l’Institut de Paris — alors qui allait le faire fonctionner ? […] Donc j’ai fait cette division pratique et géographique. (...) Luc, il te manque un discernement fondamental qui ne peut venir que de l’âme — tout le reste, c’est du grouillement de petites personnalités qui se donnent des "airs", et ça s’écroule naturellement. Alors, si tu laisses une prise à ce grouillement dans ta conscience, où va Luc ? […] Alors, frère, mets-toi à ton œuvre et à ton propre exorcisme. / Courage. Avec toi, / Satprem / élargis-toi. »
Satprem valorisa l’aspect « vilain petit bonhomme » de L.V.
Satprem, dans sa lettre du 11 mai 91, avait écrit : « J’aimerais t’aider, mais je ne sais comment. J’ai essayé, mais maintenant je ne sais plus ». Dans sa lettre du 21 juin 92 il écrivit donc : « il te manque un discernement fondamental qui ne peut venir que de l’âme ». Ce disant, est-ce que Satprem pensa avoir trouver un moyen d’aider L.V. ? Est-ce qu’il se rendit compte qu’en disant cela, comprit selon les écrits de Sri Aurobindo et la Mère, il créait une nouveauté dans l’aide qu’il pensait apporter ?
Mais est-ce qu’une aide fut vraiment apportée lorsqu’il écrivit cela qui indique ce qu’il faut chercher à reconnaitre en soi et à prendre comme guide ? À première vue, Satprem parla du psychique, sans employer ce dernier mot qui est celui caractéristique de Sri Aurobindo et la Mère. Selon cette signification, ce serait la seule fois, d’après le Document de l’I.R.É., où une véritable aide aurait été apportée ainsi, en étant petite puisque Satprem n’aurait pas conseillé expressément de se mettre à écouter son psychique et à le prendre pour guide et n’aurait pas conseillé de se mettre à lire ou relire le b-a-ba de ce qui fut écrit par Sri Aurobindo et la Mère à ce sujet, et de le comprendre et de pratiquer. Mais il y a ce qui apparait à deuxième vue. Dans la lettre d’aout 85 reproduite plus haut, il y a : « mais qui s’en sert, de l’âme ? Elle est là, comme ça (geste au-dessus, un peu loin) ». Il est donc probable que Satprem ne fit pas référence au psychique-guide intérieur, et que L.V., qui avait longtemps côtoyé Satprem, ne pouvait que comprendre qu’il fallait s’occuper de recevoir quelque chose « qui ne peut venir que de l’ » « au-dessus, un peu loin » (sans que Satprem fasse allusion à la Force de la Mère). Autrement dit, l’affirmation « il te manque un discernement fondamental qui ne peut venir que de l’âme » ne pouvait pas être utile à L.V., ne lui fut pas une aide.
Est-ce que dire : « mets-toi […] à ton propre exorcisme » pouvait aider L.V. ? Non.
Est-ce que dire : « élargis-toi » pouvait lui être utile ? Oui, puisqu’une signification ordinaire peut exister, comme quand on dit : sois moins égoïste.

Lettre du 24 juin 1992*. « J’ai toujours vu aussi cet autre "bonhomme" que tu abrites, et qui n’est pas bon du tout et qui voudrait bien te détruire. Telle est la bataille. / C’est l’Heure où tout se démasque, et il est temps que tu nettoies cela, sinon tout s’en ira avec la bouillie générale. »
Satprem valorisa l’aspect « vilain petit bonhomme » de L.V.
Est-ce que dire « il est temps que tu nettoies cela » pouvait être utile à L.V. ? Non, puisqu’il ne fut pas dit comment faire.

Lettre du 14 septembre 1992* de Sujata. Le texte est en anglais dont voici une traduction. La première nécessité pour pouvoir entreprendre ce "Travail" est de se débarrasser de son ambition. Il faut l’abolir. Pas d’ego Pas d’ambition. Un « surrender ». Complet. "Seigneur, Toi, toi, toi." »
Quel « "Travail" » fut évoqué par Sujata ? L’activité d’édition et de diffusion de livres par L.V. et Su. ? L’action de pratiquer le yoga intégral, quel que soit le développement déjà atteint, lorsqu’on est en harmonie avec sa situation dans la vie ? Mais L.V. fut présenté comme ayant déraillé. Est-ce que c’était l’action de s’occuper de contribuer à la manifestation supramentale ? Ou l’attitude à prendre lorsqu’on est au maximum du meilleur de soi-même dans une situation personnelle qui est très difficile ? Mais L.V. n’était pas au meilleur de lui-même puisqu’il se laissait aller à des actions d’orgueil, etc. et que ça prenait beaucoup de place dans sa vie. Il semble fortement que Sujata parlait de ce qui se passait en Satprem et quelle incitait L.V. à soccuper de sa « transformation corporelle » : elle le poussait dans cette folie au lieu de linciter à pratiquer le yoga intégral à partir de létat où il était.
Le mot surrender correspond à l’état où on suit la direction divine perçue en soit, qu’elle vienne du psychique ou d’ailleurs. On se laisse guider par elle, on s’y soumet. Sujata, malgré lemploi de ce mot, poussait L.V. à faire un contraire : soccuper dentreprendre ce "Travail", cest-à-dire de sagiter mentalement et avec orgueil pour tenter de se conformer à un idéal.
Est-ce que cette lettre pouvait aider L.V. ? Non ! et elle faisait le contraire.


FIN 92 SEMBLE-T-IL, SINON DÉBUT 93, À PROPOS DES PAQUETS DE LETTRES, DÉBUT D’UN CONFLIT ENTRE SATPREM ET L.V.

P. 23 et 24. « […] quelques mois après notre installation au bord du Pacifique […]. […] / […] Satprem m’avait demandé de lui renvoyer toutes ses lettres par sacs postaux en Inde, ce que nous avions fait, […]. / Mais maintenant il constatait qu’il manquait des lettres ! »

Plus exactement selon L.V. : « Mais maintenant il » disait avoir constaté « qu’il manquait des lettres ! ».
D’abord, L.V. et Su. cherchèrent chez eux s’il y avait des paquets de lettres qu’ils avaient oubliés de renvoyer.


DÉBUT 93, PRÉMICES DE L’ACTIVITÉ MENÉE PAR L.V. AVEC D’AUTRES « DISCIPLES »… DE LEUR PROPRE ILLUSION, ET LA NOTION DE « MÉLANGE »

À partir de la p. 27, commence le récit d’une affaire sous le titre « La goutte d’eau ». Ces quatre mots forme le début d’une expression française dont le complément est : qui fait déborder le vase.
P. 27 et 28. « Le dernier épisode, celui qui devait déclencher l’explosion finale, concerne mes relations avec l’Amérique et plus particulièrement avec les disciples américains de Mère et Sri Aurobindo. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, nous vivions avec le sentiment qu’il convenait de rester en marge des autres, comme si notre identité était distincte, unique, jamais soluble dans le corps plus vaste de l’humanité ordinaire – ce que j’appelais plus haut "le schisme satprémien". »
Avant, L.V. avait donné le nom « schisme satprémien » au fait de vivre en bonne relation à l’intérieur d’un groupe en étant séparés de ce qui était hors de celui-ci, par volonté de Satprem. Là, L.V. l’employa pour désigner aussi le contraire de la notion de solubilité « dans le corps plus vaste de l’humanité ordinaire ».

Autrement dit, pour L.V. et Su., ne plus vivre ensemble isolés des autres, ne consistait pas seulement à avoir des relations avec certains d’entre eux en étant individualisés, mais à être avec eux sans individualité ! L.V. avait depuis longtemps renoncé à sa raison et à suivre son psychique, et avait donc renoncé à être lui-même, à être le meilleur de lui-même, avait renoncé à son individualité pour être un soumis de Satprem et, envisageant une sortie de l’isolement, l’idée de solubilité, de dissolution, lui vint donc naturellement. Est-ce que sa décision de ne plus vivre isolé pouvait le mener vers quelque chose de bien !? Non.
L.V. n’était pas soumis à Satprem lorsque la mauvaise partie de lui-même s’exprimait, provoquant des conflits avec lui. Lorsqu’il envisagea une sortie de l’isolement, ce fut cette partie de lui-même qui envisagea cela, pour pouvoir aller s’épanouir.

Suite immédiate.
« En fait, Satprem ne manquait jamais une occasion de nous rappeler notre différence en stigmatisant, par exemple, "le mélange américain" ou même "le mélange aurovilien", comme il apparaît un peu plus loin dans ce récit. Les limites exactes et l’étendue de ce "mélange" étaient évidemment laissées à son entière appréciation personnelle et à son humeur du moment. Mais au fur et à mesure du temps, ce "mélange" couvrit de plus en plus de terrain et finit par englober pratiquement tout le monde et toute la vie dans son champ. »
Ce que Satprem appelait « mélange » contenait toujours une partie qui était d’être intéressé par l’apport de Sri Aurobindo et la Mère et d’être au service de cela. Concernant ce dernier élément, Satprem en avait une mauvaise conception, puisqu’il avait son idéologie selon laquelle les individus autres que lui-même et Sujata devraient s’occuper immédiatement et par eux-mêmes de transformation corporelle, etc.
Une autre partie de ce que Satprem appelait « mélange » était, disons, ce qui provenait de l’ego, ne serait-ce que l’insuffisance à être au service de l’apport indiqué ci-dessus, tel que Satprem concevait ce qui devrait exister.
Dans l’affirmation de L.V., il fut donc erroné de dire que la notion de « mélange » de Satprem « finit par englober pratiquement tout le monde et toute la vie dans son champ » car il n’y avait pas partout sa première partie mais seulement de la vie ordinaire par rapport à celle-ci.

Une bonne notion de « mélange » peut être utile afin de se protéger contre des influences retardataires, hostiles ou autres éventuellement, lorsque le psychique (ou éventuellement tout autre bon élément de soi-même) pousse à vivre ainsi. Mais s’il pousse à avoir des relations avec les autres, ou même à vivre avec eux, l’important est d’obéir à cela, pas de vivre selon une conception considérée bonne consistant à ne pas fréquenter tout « mélange » et encore moins à en faire partie.
À cause de l’idéologie de Satprem indiquée ci-dessus, il est probable que celui-ci considérait comme « mélange » des situations où des humains vivaient le plus possible selon leur psychique ou autres expressions du divin en eux, alors qu’il y avait aussi, inévitablement, des conséquences de ce qui, en eux, n’étaient pas encore soumis à cela.
Si Satprem avait pu comprendre que lui-même était un « mélange », c’est-à-dire que toutes ses pensées, sentiments, actions, etc., ne relevaient pas toujours du bien, il aurait été moins intransigeant avec les autres, moins fanatique. Pareil pour Sujata. Car il était un « mélange » et c’est facile à comprendre. Il y a le plan supramental, et tout ce qui est dessous est, dit avec le mot de Satprem, du « mélange ». Ça l’est à partir des Premiers Émanés et de leurs premières actions, suivis par l’apparition d’autres êtres faits pour s’occuper de corriger ce qui était mauvais, et la première manifestation exista comme résultat de l’action de combat de ces deux sortes de forces (et leurs formations, émanations et autres êtres éventuels) et, cela, à travers plusieurs pralayas et manifestations alternés, jusqu’à l’apparition de l’humanité actuelle, dont Satprem faisait partie. Par ailleurs, il y a les écrits de Sri Aurobindo et la Mère qui expriment que chaque être humain est, dit avec le mot de Satprem, un « mélange » et, avec eux, il y a de quoi faire un texte pour montrer que Satprem en était un.
Est-ce que des satprémistes qui lisent cela en sont choqués ?
Il y eut un moment où Satprem savait que lui aussi était un « mélange ». Dans le tome 1 de Carnets d’une Apocalypse, p. 239, 27 avril 77, il y a ceci. « Le but évident de cette force de Mensonge, c’est d’éliminer d’Auroville tout ce qui contient un peu de simple vérité sincère, parce que cette petite lumière-là, c’est sa mort. [...] En fait, chacun de nous est déjà un aimable mélange des deux forces, c’est pourquoi il est tellement facile pour l’Ennemi de faire appel au petit serpent-frère qui est en chacun de nous. »

P. 14. « Bien entendu, nous avions battu le rappel de tous les disciples de Mère et Sri Aurobindo aux États-Unis et beaucoup nous offraient une aide précieuse, pour la préparation des manuscrits, par exemple, ou en facilitant la distribution des livres dans leur région. Pourtant, nous restions […] en marge des autres, comme si une règle non écrite nous forçait à l’isolement, à la différence. »

Il y a des gens qui aiment beaucoup se dire « disciples » ! L.V. en faisait partie. L’orgueil en est flatté. Un inconvénient est de pousser à ne pas distinguer entre la partie de soi qui relève du psychique (qui pousse à s’ouvrir à la Mère, à recevoir, etc. avec des conséquences), et la partie de soi qui est ordinaire.

Suite immédiate.
P. 28. « / Mais vers le début de cette année 1993, Sujata avait pris l’exact contre-pied de cette attitude de repli et m’avait écrit : / […] [Ici, L.V. plaça le texte en anglais puis sa traduction en français en la plaçant entre des crochets et la voici.] / [Comment communiquez-vous avec autrui ? Par des bulletins périodiques ? Assis derrière votre ordinateur ? Eh bien, il m’est venu que le meilleur moyen de communiquer est d’avoir des contacts directs et personnels avec les gens. Donc, pourquoi ne pas sortir et rencontrer des gens ? Leur parler. Les écouter. Leur parler, pas leur faire des discours… / Luc, puis-je vous poser une question ? Depuis douze ans que vous êtes aux États-Unis, avec combien de personnes vous êtes-vous lié d’amitié ? Combien de contacts personnels ? Sortez et parcourez le monde.] / Les désirs de Sujata allaient se réaliser au-delà même de ses espérances ! Ses conseils tombaient d’autant mieux que le nouvel environnement de notre petite île m’avait rendu plus sensible à notre isolement. »
Il y a donc un but de communication qui est admis. Est-ce que Satprem et Sujata pensèrent qu’il y avait un problème de communication entre eux et L.V., et que la faute en revenait à ce dernier car il ne savait pas communiquer ? Est-ce qu’ils voulurent le pousser à apprendre à le faire ? Est-ce qu’ils cherchèrent un moyen ?

En tout cas, une idée d’un « meilleur moyen de communiquer » vint à Sujata concernant L.V., celui de rencontrer des gens, de leur parler, sans leur tenir de discours.
« il m’est venu » : Sujata pensa que ce qui lui passait par la pensée à ce sujet, ce qui y arrivait, était bien et que L.V. devrait agir en conformité. Car cette pensée qui lui arriva devint d’abord une proposition faite à L.V., c’est-à-dire une idée présentée comme pouvant être admise ou refusée : « pourquoi ne pas sortir et rencontrer des gens ? », puis elle devint un ordre : « Sortez et parcourez le monde ».
Qu’est-ce qu’espéra vraiment Sujata ? On ne sait pas mais ce que fit ensuite L.V. n’y correspondit visiblement pas.
L.V. obéissait au couple Satprem-Sujata en restant isolé, quoiqu’il eût voulu briser cet isolement. Il reçut, pas l’autorisation de le briser, ni la suggestion, ni l’incitation, mais l’ordre. Il aurait pu refuser d’obéir mais, puisque ça correspondait à ce qu’il voulait déjà, l’ordre lui plut.


AU PRINTEMPS 93, L.V. FUT INFORMÉ PAR SATPREM OU SON ÉQUIPE DU PROJET DE PUBLICATION DU LIVRE INDIA’S REBIRTH (MAIS, QUELQUES MOIS PLUS TARD ET ENCORE EN 07, IL NIA L’AVOIR ÉTÉ)

L.V., dans son texte publié en 07, raconta toute l’histoire concernant ce livre avant de raconter toute celle concernant sa relation avec les « disciples américains », probablement car ce fut cette dernière qui provoqua son expulsion. Mais, dans les faits, les deux existèrent parallèlement au cours de l’année 93, avec en plus les moments décisifs de l’affaire des paquets de lettres. Présenter leurs épisodes avec les alternances nécessaires fait donc mieux comprendre ce qui exista.


P. 26. « […] Michel avait réuni des textes où Sri Aurobindo parlait de […]. Cette compilation […] un livre dont le titre, "India’s Rebirth" [La Renaissance de l’Inde], […]. »
Dans le Document de l’I.R.É. il y a ceci, qui n’est pas d’un document d’époque mais un récit narré lors de la diffusion de ce Document. « Luc avait été prévenu dès mars 93 de la préparation d’India’s Rebirth (le livre est sorti en juillet-août). Sujata écrivait encore à Susie, le 12 mai 93 : India’s Rebirth "has just gone to press ; can be expected by mid-July." Luc a tout d’abord manifesté son enthousiasme, écrivant le 10 juin : "Bravo pour ‘India’s Rebirth’ ! J’espère bien que quelques Américains seront preneurs." Avant que le livre ne sorte, Luc en avait commandé 200 exemplaires à Mira Aditi en Inde ; il savait donc fort bien que l’adresse de l’Institut Américain figurerait dans le livre, puisqu’il devait être envoyé aux USA. (L’adresse de l’Institut Américain avait toujours été mise automatiquement dans tous les livres imprimés en Inde, de "l’Agenda" aux "Chroniques", et Luc le savait bel et bien. »

La traduction de la phrase en anglais est ceci : Le manuscrit d’India’s Rebirth « vient de partir chez l’imprimeur ; sortie » du livre « espérée pour le milieu de juillet ».
Ici, il est pensé que le contenu de ces affirmations est vrai : L.V. fut mis en implication, avec son acceptation, dans l’existence du livre India’s Rebirth… tel qu’il lui avait été présenté au printemps 93.
Plus tard, il affirma n’avoir pas été informé de la publication et la cause probable de cela est indiquée plus loin.


JUIN 93, DÉBUT DE L’ACTIVITÉ MENÉE PAR L.V. AVEC D’AUTRES « DISCIPLES »… DE LEUR PROPRE ILLUSION

P. 28. « […] rendu plus sensible à notre isolement. Je décidais donc de rentrer en contact plus étroit avec les disciples américains, et notamment avec ceux qui habitaient la région du Colorado. »
(Le Colorado est au centre-ouest de l’États-pays U.S.A.)

L.V. reçut l’incitation, l’ordre, de Sujata. Par ailleurs, lorsque l’étiquette « disciple » est posée sur les individus d’un groupe qui vivent isolés des autres individus, ainsi que sur certains de ceux-ci, il n’y a que des individus semblables, et la pensée apparut en L.V. qu’il n’y avait pas de cause valable à ce que les individus isolés n’aillent pas rejoindre les autres.
Sur cette affaire, L.V. n’apporta aucun développement.
Selon le Document de l’I.R.É., quelque chose exista en juin 93, L.V. en informa Satprem qui lui répondit. Dans cette réponse, il y avait ceci. « Si tu veux avoir des relations personnelles avec ce ‘groupe’... c’est ton affaire, mais je veux qu’il soit absolument clair que l’Institut n’a rien à faire avec tout ce méli-mélo [« mishmash »] spirituel bien-intentionné... Ces sortes de gens utilisent généralement Sri Aurobindo et la Mère pour gonfler leur propre Église ou leur propre Ego ou leurs propres affaires. »
Est-ce que les deux groupes de points de suspension furent placés par Satprem ou est-ce qu’il y a deux mauvais signes de coupure ?
On peut considérer que Satprem annonça, pas clairement mais suffisamment quand même, qu’il n’accepterait pas que l’I.R.É. étatsunien se retrouvât en interpénétration avec le groupe d’individus en jeu. Ça serait le cas notamment si L.V. se mettait à en faire partie, seul ou avec Su., ou à créer un autre groupe ensemble. Par ailleurs, Satprem annonça que si L.V. voulait « avoir des relations personnelles avec ce ‘groupe’ », « c’est ton affaire ». Ça signifiait que Satprem n’empêcherait pas L.V. d’en avoir et ça signifiait que celui-ci devait choisir entre rester à l’I.R.É. ou aller avec le « "groupe" ». Autrement dit, si L.V. allait avec ce dernier, il devrait quitter l’I.R.É., par démission ou expulsion.
(Dans la suite de l’histoire, L.V. s’engagea davantage avec le « "groupe" » et il fut, en conséquence de cela, expulsé de l’I.R.É. Puisque, en 07, il jouait encore à être une victime innocente de Satprem, on comprend pourquoi, dans son texte, il n’apporta pas dinformations sur ce qui exista en juin 93.

P. 15. « Mes propres problèmes avec Satprem verront d’ailleurs leur apogée lorsqu’une vraie sympathie pour l’Amérique commença de poindre en moi et que je me mêlais sans retenue aux Américains "ordinaires", et en particulier aux disciples de Sri Aurobindo. Bien que ce mouvement d’expansion et d’empathie me semble aller de soi lorsqu’on se réfère sans cesse à l’universalité de Sri Aurobindo pour fonder sa vie, […]. »
« en particulier » : il n’y avait donc pas seulement desdits « disciples » mais aussi d’autres personnes. Avant, L.V. avait déjà exprimé cela mais moins bien : « mes relations avec l’Amérique et plus particulièrement avec les disciples américains de Mère et Sri Aurobindo ».

Il dit qu’il s’y mêla « sans retenue ». Est-ce que ça correspondit à s’y placer en solubilisation ? Est-ce qu’il y eut autre chose que L.V. n’indiqua pas dans son texte ou est-ce que ça correspondit seulement à la création finale du « Laboratoire américain de recherches évolutives » ?
Si ce « mouvement d’expansion et d’empathie » semblait « aller de soi », pourquoi L.V. attendit-il l’intervention de Sujata pour le commencer ? Est-ce qu’il avait besoin d’un ordre ?
L.V. apporta un argument pour justifier l’idée de « aller de soi » : « lorsqu’on se réfère sans cesse à l’universalité de Sri Aurobindo pour fonder sa vie ».
L.V. ne comprenait pas cela et c’est commenté dans le début du présent texte, dans la partie dont le titre commence par : L.V. fut enthousiasmé.
Malgré quelque chose qui proviendrait, pour L.V., d’une lecture de livres de Sri Aurobindo, il aurait attendu l’intervention de Sujata pour agir ! Il aurait placé, dans sa conception, Satprem et celle-ci au-dessus de Sri Aurobindo !
Par ailleurs, L.V., dans son argument, dit qu’il fonda sa vie sur « l’universalité de Sri Aurobindo », c’est-à-dire sur un concept qu’il avait, sur un idéal, sur un élément mental. Par exemple, il n’annonça pas que, en suivant son guide intérieur, il se retrouva en train de prendre contact avec des gens et d’agir avec eux. Il exprima donc implicitement qu’il n’avait pas encore commencé à agir ainsi pour mener sa vie. (C’était faux au moins à propos de 68 à 76.)


17 JUILLET 93,
SUITE DE L’AFFAIRE DES PAQUETS DE LETTRES

Cette affaire depuis son début reproduit plus haut fut narrée sous le titre : « En flagrant délit » p. 23.
P. 24. « Mais maintenant il constatait qu’il manquait des lettres !

Le 17 juillet 1993, en réponse à un télégramme où j’affirmais une fois de plus, ne rien savoir des lettres manquantes (car Susie et moi avions passé notre maison au peigne fin), et où je suggérais fortement l’influence de forces de désunion dans ce malentendu, Satprem m’écrivait de sa main :
Ton télégramme du New Jersey nous est bien parvenu. / Sujata et moi, nous avons trouvé cela choquant. / C’est aussi une peine dans le cœur – et dans le corps aussi. / Nous nous sommes donc mis à cette éprouvante besogne et avons regardé en détail ce ‘postal bag’ que tu nous as envoyé en janv. 92 [en fait, au moins deux "postal bags" avaient été envoyés]. Et j’ai vu, alors, avec consternation ce pillage de ma correspondance. / Puisque tu ne sembles plus voir clair dans la Vérité, je joins à cette lettre quelques photocopies de tes propres lettres où tu parles explicitement de mes dossiers, partis [chez toi] à Watermill, et de leur enregistrement sur ‘fiches électroniques’ avec ton [ordinateur] Ganesh… / Je t’ai assez souvent parlé de ce ‘hidden foe’ [adversaire caché] que l’homme doit conquérir ‘or miss his higher destiny’ [ou passer à côté de sa destinée supérieure]. / Le Mensonge se débat partout. / Je vais avoir 70 ans. / Mais je lutte. / J’attends un dernier sursaut de Vérité de ce Luc, que j’appelais mon frère."
J’étais atterré. 
»

Les mots entre crochets sont dans le texte de L.V.
Dans le Document de l’I.R.É. tel que reproduit sur le blog internet indiqué plus haut, un passage de cette lettre fut placé en commençant ainsi « (...) Je t’ai assez souvent parlé » et en se terminant ainsi : « sursaut de vérité, de ce Luc, que j’appelais mon frère. / Satprem ». Deux différences : la majuscule ou non au mot vérité, et une virgule ou non après lui.

Satprem parla d’un seul sac alors qu’il y en aurait eu « au moins deux ».
L.V., en 07, se serait souvenu s’il y avait eu 15 sacs par exemple en 92 mais, s’il n’y en eut que trois ou même quatre, on peut comprendre que finalement, il ne se souvienne plus exactement du nombre sauf qu’il y en eut « au moins deux ». L.V. et Su. expédiaient de nombreux paquets à travers le pays où ils vivaient. (Prendre, en 92, ou dans la fin de 91 si ce fut à ce moment que partit le « bateau » qui arriva en Inde en 92, « toutes les précautions et garanties » implique la détention de papiers d’expédition mais ceux-ci purent être jetés ensuite, ou L.V. aurait pu ne pas prendre le temps, en 07, de les chercher, ou il y a une autre explication de l’imprécision. Il est probable que ces papiers faisaient partie des archives de l’I.R.É., soit celui des É.U.A., soit celui de Paris, auxquelles L.V. n’avaient plus accès. Ce sont donc les dirigeants actuels de ces organismes, qui sont peut-être les mêmes pour les deux, qui, après la publication du texte de L.V. en 07 auraient pu fouiller dans les archives et retrouver ces papiers. Onze ans après cette publication, ça ne semble pas encore fait puisque rien n’apparait sur internet, lieu de publication en 07. Il n’y a même pas un message informant que ces archives ne sont pas en leur possession ou autre chose. Est-ce que c’est à cause de la puissance des ténèbres ?
On pouvait penser que si Satprem parla d’un seul paquet alors qu’il y en eut au moins deux, c’était parce qu’il avait rangé les deux paquets (ou plus) en des endroits différents, qu’il l’oublia, et qu’il n’en retrouva qu’un au moment de l’affaire. Ça expliquerait l’absence de lettres dans un paquet, alors qu’elles seraient dans un autre.
Mais la lecture du tome 6 des Carnets d’une Apocalypse, qui parut en 2005* apporte peut-être l’explication car, p. 118, à la date du 6 avril 86 il y a ceci. « [...] hier matin, Sujata a sorti de leur cachette dans la penderie, une série de vieux dossiers pour les envoyer aux USA et à Paris : dossier "Ashram", "Auroville", "les faussaires", etc... » L.V. renvoya les dossiers qu’il avait. Satprem lui dit qu’il manquait des lettres. Est-ce que ce fut parce qu’il avait oublié qu’il en avait envoyées aussi à Paris ?
Ici, il est considéré que Satprem avait oublié qu’il avait envoyé des dossiers à Paris. Par ailleurs, plus loin il y a un argument.
Donc, il est considéré que L.V. ne vola pas de lettres et que Satprem se trompa. D’abord, même lui pouvait se tromper dans une affaire de ce genre et, ensuite, il y avait la situation conflictuelle entre lui et L.V. qui aurait pu le pousser naturellement à conclure trop vite à une nouvelle mauvaise action de L.V.

Suite immédiate.
P. 24. « / Là, noir sur blanc, l’être vivant que je plaçais au-dessus de tout, au-dessus de moi-même quand il s’agissait de départager le vrai du faux, celui qui m’avait si bien guidé, si bien compris, qui m’avait tant appris – celui-là même que Mère avait choisi pour recevoir ses secrets – »
À ce moment, l’illusion satprémiste que L.V. avait eu autrefois était déjà très atténuée mais il en exprima encore des éléments : « celui qui m’avait si bien guidé, si bien compris, qui m’avait tant appris » et « au-dessus de moi-même quand il s’agissait de départager le vrai du faux ».
Est-ce que Satprem avait vraiment « si bien guidé » L.V. ? Non, comme déjà indiqué.
Est-ce qu’il lui avait vraiment « tant appris » ? Il n’y avait même pas les éléments de base : le psychique est déjà en soi, reconnaitre ce que c’est, ne pas le trahir, le prendre pour guide, s’ouvrir à la Mère (et s’il n’y a même pas de descente jusqu’au niveau des sourcils c’est parce que le mental est encombré d’éléments qui s’y opposent et dont il faut se débarrasser).
« si bien compris » : Satprem avait-il compris que L.V. avait renoncé à sa raison et à suivre son psychique pour se centrer sur lui, pour s’y soumettre ? Non, sinon, il lui aurait dit et répété qu’il ne fallait pas faire cela. Avait-il compris qu’il y a folie à s’occuper immédiatement et par soi-même de transformation corporelle ? Non et, en plus, il le poussait dedans. Ces deux questions suffisent pour montrer l’erreur de l’affirmation de L.V.
Pour « départager le vrai du faux », L.V. aurait dû tenir compte d’abord de son guide intérieur. En plus, L.V., au-dessus de sa raison et de son guide intérieur, plaçait son idée de Satprem plutôt que ce dernier. Car L.V. énonça aussi un mensonge objectif : penser à l’affaire de « (à suivre) ».

Suite immédiate.

« non seulement m’accusait de mensonge et de vol à la tire, mais surtout semblait pris d’une telle hystérie aveugle, comme si rien n’arrêterait jamais ce délire insensé, ces tirades qui s’enroulaient les unes sur les autres où il était question de Mensonge, de Vérité, de Destinée, d’Adversaire, de lutte… mais pas une seconde de la simple réalité qui lui crevait les yeux : le simple fait que voler ces lettres aurait été une absurdité matérielle. / Bien entendu, la cause était perdue. Et mes dénégations se perdaient dans le vide interstellaire. […] Tout "cadrait" si bien avec les mots, les phrases toutes faites qui s’enchaînaient comme dans les livres, et où la présomption d’innocence n’avait plus de place. Malgré tout, malgré mon cœur serré, j’ai fait appel à toutes mes ressources de raison et de calme pour essayer de faire la démonstration claire, précise, irréfutable qu’ils étaient tous sur une fausse piste, que je ne pouvais pas avoir volé ces lettres. »
« ils étaient » « tous ».
Le « vol » n’aurait pas été fait « à la tire ».
Il y a des humains qui commettent une « absurdité matérielle », et même plusieurs, et cet argument de L.V. ne vaut donc rien. Cela dit, il est admis ici que L.V. ne vola pas de lettres.


EFFETS IMMÉDIATS SUR L.V. DE L’AFFAIRE DES PAQUETS DE LETTRES

P. 24. « Et mes dénégations se perdaient dans le vide interstellaire. C’est cela que me disaient mes cauchemars de la nuit et du jour. […] – admettre, par un effort surhumain, qu’un petit grain de sable a enrayé la machine quelque part et qu’il faut s’arrêter, considérer la situation dans son ensemble, et peut-être réviser quelque peu ses positions… »

Dans cette affaire de paquets de lettres, L.V. avait raison, comme ça se déduit plus loin, et Satprem avait tort, et ce fut pour cela que cette affaire fut narrée sous le titre « En flagrant délit ». L.V. l’utilisa pour justifier son jeu d’innocent qui est la victime de Satprem, en accusant ce dernier d’être la cause de tous ses maux. Autrement dit, la rencontre entre le mauvais développement antérieur de L.V. et la réalité où Satprem avait tort fit que L.V pensa avoir la confirmation de sa conception selon laquelle il était innocent pour tout et, donc, une victime de Satprem.
Ce fut à propos de ce dernier que L.V. annonça « qu’un petit grain de sable a enrayé la machine quelque part », etc. car il ne perçut pas son déraillement. Mais, dans l’ensemble, c’était L.V. qui aurait dû « admettre » pour lui-même, « par un effort surhumain, qu’un petit grain de sable » avait « enrayé » sa « machine quelque part » depuis l’affaire de «  suivre…) », « et qu’il » lui aurait fallu « s’arrêter, considérer la situation dans son ensemble, et peut-être », certainement, « réviser quelque peu ses positions ».

P. 23. « C’est quelques mois après notre installation au bord du Pacifique qu’est arrivé l’évènement qui m’a finalement ouvert les yeux sur la réalité, qui m’a forcé à comprendre que mes cauchemars des derniers mois et la réalité ne faisaient qu’un. J’ai enfin réalisé que Satprem en personne, en chair et en os, était directement en cause dans le cauchemar que je vivais au quotidien, qu’il était derrière chaque décision, chaque inflexion, chaque insinuation, chaque erreur d’appréciation, comme il avait aussi été derrière chaque acte de courage et de détermination, chaque percée et chaque réussite – qu’il était humain comme nous tous, petit et faillible comme nous tous. Et que c’était en partie moi qui l’avais placé dans ce faux rôle d’infaillibilité au-dessus de l’humanité, qui lui avais donné la mauvaise réplique. »

Cet « évènement » qui provoqua l’ouverture des « yeux sur la réalité » fut indiqué aussitôt après, et il exista à propos des paquets de lettres.
Concernant « chaque décision, chaque inflexion », « chaque erreur d’appréciation », « chaque acte de courage et de détermination, chaque percée et chaque réussite », l’auteur était L.V. mais probablement pas pour « chaque insinuation ». Pour cela, L.V. évoqua-t-il une influence d’êtres hostiles ?

À l’époque comme en 2007*, L.V. ne comprit pas que ses cauchemars lui montraient des caractères mauvais de sa situation : la trahison de son psychique, son mauvais centrage, ses demandes d’« un peu d’amour et d’affection à Satprem », son aspiration prétentieuse à « la "réalisation" », « à "l’illumination" » tel qu’il les concevait et alors qu’il ne s’occupait pas de se faire évoluer à partir de l’état où il était. Il continua de penser que cela était bon.
À partir de l’« évènement » qui provoqua, soi-disant, l’ouverture des « yeux sur la réalité », L.V. interpréta ses cauchemars comme ayant voulu lui exprimer le caractère perdu de sa démarche, comme ayant voulu lui exprimer qu’il n’obtiendrait rien, rien de Satprem, impliquant l’absence des grandes expériences qu’il avait imaginées en conséquence.
Il continua de se croire complètement innocent même à propos de situations où il avait tort, il continua de penser que toutes ses « dénégations » étaient justifiées. Désormais, il interpréta ses cauchemars comme ayant voulu lui exprimer que celles-ci ne seraient pas prises en compte par Satprem qui n’arriverait jamais à le considérer comme innocent.
Autrement dit, L.V. renforça ses erreurs antérieures, il s’enfonça davantage dans les ténèbres.
L.V. augmenta l’illusion qu’il avait concernant lui-même.

L.V. dit avoir « ouvert les yeux » dans une affaire, celle des paquets de lettres, où il avait de quoi se considérer vraiment innocent, et il semble que ce fût précisément à cause de ça, à cause de cette situation de force, qu’il s’appuya ensuite dessus pour faire un classement définitif, étendu aux affaires antérieures (qu’il y ait été innocent ou non).

Il y eut un aspect positif : l’illusion satprémiste de L.V. disparut à propos de certains aspects car il se rendit compte enfin que Satprem n’était pas « au-dessus de l’humanité », qu’il était un être humain « comme nous tous », et qu’il était faillible.
L.V. s’illusionna encore car il pensa que, avant, il avait « placé » Satprem dans un « rôle » alors qu’il n’y avait eu que sa propre illusion ainsi que ce qu’était Satprem en vrai.
Il est possible aussi que Satprem ait joué à l’infaillible et que les deux individus se soient accordés ainsi. Est-ce que Satprem joua à cela ?

Lorsque L.V. écrivit « c’était en partie moi qui l’avais placé dans ce faux rôle d’infaillibilité », à quoi correspondent les mots « en partie » ? Est-ce qu’ils désignent Satprem, ou est-ce qu’ils désignent d’autres individus qui étaient dans la même position que L.V. par rapport à Satprem ?

En plus, L.V. développa son autre illusion, l’anti-Satprem. Il fit cela lorsqu’il écrivit que « Satprem […] était […] petit ». S’il avait dit que celui-ci avait des aspects petits, la situation eût été différente.

C’est tout cela, contenant encore des illusions et des erreurs qui fut appelé « réalité », sur laquelle L.V. dit avoir « ouvert les yeux ».
L.V. ouvrit les yeux sur une partie de son illusion, mais les ferma davantage sur le reste.

Il semble que ce soit aussi à ce moment que se rapporte un passage qui, dans le texte de L.V., est écrit environ une page avant, aussitôt après le passage sur les « cauchemars » qui se termine par « histoires yoguiques ».
P. 22. « Un peu plus tard, j’ai dû me rendre à l’évidence que la réalité diurne avait rejoint les images entrevues la nuit et, à mon corps toujours défendant, j’ai dû finalement ouvrir les yeux sur la vraie réalité de ma situation et de ma relation avec Satprem. »


5 AOUT 93, CONCERNANT LES PAQUETS DE LETTRES, SUITE

P. 24 et 25. « […] qu’ils étaient tous sur une fausse piste, que je ne pouvais pas avoir volé ces lettres. Le 5 aout, je lui répondais : / "Toute cette histoire est absurde de bout en bout, une sorte de ‘bulle’ – gonflée par quoi ? Je crois que ce n’est pas tant un ‘sursaut de Vérité’ qui est nécessaire pour y voir clair qu’un brin de simple logique. / Si j’avais voulu ‘piller’ vos papiers, que j’ai eus à portée de main pendant quelques dix ans, n’aurait-il pas été plus simple (et plus discret) de faire des photocopies des lettres qui m’intéressaient et de vous renvoyer vos dossiers originaux intacts ? Pourquoi laisser tous ces ‘trous’ béants et si visibles lorsqu’il eût été si simple de faire mon ‘pillage’ incognito… Si il y a eu ‘pillage’, alors j’irai me faire pendre ailleurs, car je ne vois pas très bien où l’on peut aller après cela. Mais si il n’y a pas eu ‘pillage’, alors, vraiment, je vous demande d’essayer de faire la lumière, de comprendre comment de telles accusations ont pu naitre. Il n’y a que vous qui puissiez démêler ce nœud." / Je n’ai jamais reçu de réponse à ma lettre. »

Concernant des dossiers manquants, ou les lettres manquantes qui avaient pu être classées dans un dossier autre que celui dans lequel Satprem cherchait chacune, L.V. n’indiqua pas à celui-ci de s’adresser aux autres personnes qui avaient reçus des dossiers en 1986*. Est-ce qu’il avait oublié cela ? Ou est-ce que ces autres personnes avaient aussi reçu des réclamations de la part de Satprem et qu’elles s’étaient associées avec lui contre L.V. ? C’est ce que semble indiquer le mot « tous » dans « ils étaient tous sur une fausse piste ».
Comme indiqué plus haut, L.V. en 07, écrivit : « il avait confié la garde de paquets de ses lettres personnelles à des amis sûrs » : « des ».


PEUT-ÊTRE ENTRE LE 5 AOUT ET LE 16, RÊVE OÙ L.V. DIT AVOIR VU « SATPREM » DANS UNE CAVERNE

Dans le récit de L.V., après « Je n’ai jamais reçu de réponse à ma lettre », il y a p. 25 le titre « La violence » puis ceci.
« Puis j’ai fait, à nouveau, un étrange rêve, peut-être comme un prolongement, ou un tour de vis supplémentaire, du rêve évoqué précédemment. Je voyais une immense caverne souterraine, complètement close vers le haut, dont les parois étaient faites d’une étrange matière translucide et douce au toucher, comme du sel. Satprem se trouvait seul dans cette caverne, assis en tailleur à même le sol, et concentré. En levant la tête, je voyais que le plafond de la caverne ne comportait aucune ouverture vers l’air libre mais semblait comme supporter le monde du dessus – notre monde extérieur. Et en regardant plus attentivement, je m’apercevais que, petit à petit, des fragments de cette matière translucide se détachaient des parois de la caverne au fur et à mesure de la concentration de Satprem. Il évidait la caverne comme les Indiens de l’Orénoque évident un tronc d’arbre pour en faire une pirogue ! Mais, pensais-je, si la matière de cette caverne qui supporte le monde extérieur s’amincit de trop vers le plafond, tout va s’effondrer ! Au moment où je comprenais l’énormité de ce qui se préparait – tout simplement l’effondrement du monde – je me suis retrouvé à l’air libre, face à face à Satprem. Il avait une petite lueur amusée dans l’œil et, comprenant que j’avais compris, il a prononcé ces mots : "C’est la seule solution." / Je ne pense pas qu’un seul homme, fut-il Satprem, puisse détruire le monde. Mais dix ans avant l’attaque des Twin Towers de New York et la banalisation des attentats terroristes dans le monde, ce rêve est indicatif de la sorte d’obsession destructrice dans laquelle Satprem vivait à l’époque. »
(L’attaque par avions contre les deux hautes tours de New York exista le 11 septembre 2001*.)
L.V. interpréta comme si Satprem était en jeu, avec « la sorte d’obsession destructrice », pas du monde en général, mais de « notre monde extérieur », « dans laquelle Satprem vivait à l’époque ». Est-ce que L.V. aurait pu avoir un rêve concernant la situation de Satprem par rapport au « monde extérieur », situation objective ou situation subjective du point de vue de Satprem ? Est-ce que le rêve exprimait un aspect de la relation entre L.V. et Satprem ?
Est-ce que, à l’époque, Satprem avait une obsession destructrice et, si oui, de quoi ? Si oui, il y avait de quoi soutenir l’interprétation que L.V. eut de son rêve et le conforter qu’il avait la bonne position et Satprem la mauvaise… pour tout ce qui concernait sa relation avec L.V.


15 AOUT 93, SUITE DE L’AFFAIRE AVEC LES SOI-DISANT « DISCIPLES AMÉRICAINS »

P. 28. « […] région du Colorado. Là, autour de Seyril, une des premières ouvrières du Matrimandir, se réunissait chaque été un cercle de personnes venues des quatre coins de l’Amérique pour célébrer l’anniversaire de Sri Aurobindo. Nous décidâmes de nous y rendre. / À ma grande surprise, non seulement nous fûmes chaleureusement accueillis, mais je sentais que nos hôtes étaient particulièrement sensibles au fait que notre présence semblait concrétiser un rapprochement entre eux-mêmes et Satprem, comme si par ce simple geste que nous faisions vers eux, ils se sentaient inclus dans l’activité de l’Agenda en Amérique – et même dans l’effort intérieur de Satprem – et étaient prêts à y participer plus étroitement. Leur ouverture, leur enthousiasme faisaient plaisir à voir et me remplissaient d’espoir. Voilà enfin quelque chose de concret, de vraiment positif sur le plan intérieur, me disais-je. Après ces longs mois de sécheresse et de malentendus, d’efforts incompris ou détournés, il me semblait que la simple adhésion spontanée d’un groupe "ordinaire" d’Américains constituait un heureux présage, une preuve tangible que l’Amérique était ouverte, réceptive aux forces de l’avenir. Je sentais qu’un vrai courant chaleureux passait parmi nous, sans arrière-pensées, sans calculs, simplement comme l’évidence d’un même sentiment, d’une même aspiration entre gens qui se retrouvent pour partager ce qui les relie naturellement. »

Pourquoi « l’anniversaire de Sri Aurobindo » et rien à propos de la Mère ? Est-ce parce qu’on voulut faire quelque chose en été et que c’est la date du 15 aout qui y est !? Même en ce cas, on aurait pu décider que, avec cet anniversaire, on célébrait aussi quelque chose à propos de la Mère. (Est-ce que ça se faisait ?)
Dans « concrétiser un rapprochement entre eux-mêmes et Satprem », qu’est-ce qui fut sous-entendu par l’emploi du mot « concrétiser » ?
Que signifie « l’activité de l’Agenda en Amérique » ? Que signifie « inclus […] dans l’effort intérieur de Satprem » ? Que signifie « prêts à y participer plus étroitement » ? Visiblement, il y avait de l’incompréhension, de l’illusion !
L.V. se retrouva rempli « d’espoir » : en quoi !?
Il est parlé d’un « plan intérieur » : celui de qui ou de quoi ?
Il est parlé d’une « adhésion spontanée » : à quoi ?
Quel était le rapport entre la relation de L.V. avec Satprem et celle entre lui-même et ces soi-disant « disciples américains », nommés aussi ainsi par L.V. ?
Il est parlé d’un « heureux présage » : de quoi ?
Est-ce que, dans ce pays, il n’y avait pas depuis longtemps des gens intéressés par Sri Aurobindo et la Mère et pratiquant le yoga intégral, à la mesure de chacun comme ailleurs ? L.V. fit comme si l’« adhésion spontanée d’un groupe "ordinaire" d’Américains » concernait quelque chose d’autre.
La situation semble avoir existé entre des gens qui se racontaient des histoires pour se flatter, qui se disaient « disciples » en aimant cela, et dont l’attitude générale n’était pas bonne. Parmi ces étatsuniens, est-ce qu’il y en eut au moins un qui raconta l’histoire en un écrit publié ?


16 AOUT 93, SUR LE LIVRE « INDIA’S REBIRTH », DÉCOUVERTE PAR L.V. DUDIT « BANDEAU » (QUI EST L’INSCRIPTION EN HAUT DE LA PAGE 1 DE COUVERTURE), ET SUITES IMMÉDIATES

Dans le texte de 2007*, ce qui suit est placé sous le titre « La violence » qui est p. 25, après le récit du « rêve » avec un personnage appelé « Satprem » qui « évidait une caverne », puis un autre (à propos d’un « poing fermé ») qui est placé plus loin à la place chronologique de l’évènement décrit.

P. 26 et 27. « S’il en était besoin, un autre "malentendu" avec Satprem illustre cette violence. Il s’agit de l’épisode de "India’s Rebirth". Michel avait réuni des textes où Sri Aurobindo parlait de l’Inde et de sa destinée, principalement à partir d’extraits du "Bande Mataram", l’hebdomadaire de la période révolutionnaire que Sri Aurobindo publiait à Calcutta, avant le procès d’Alipore. Cette compilation avait vu le jour en Inde sous forme d’un livre dont le titre, "India’s Rebirth" [La Renaissance de l’Inde], surmontait sur la couverture le nom de Sri Aurobindo et une carte de l’Inde avant la partition. Nous avions été surpris de recevoir une copie imprimée du livre, et encore plus surpris de constater que le nom de l’Institut américain figurait sur une page intérieure comme distributeur officiel du livre aux États-Unis, car nous ignorions tout de ce projet, qui avait entièrement été mené à bien depuis les Nilgiri. Mais la plus grande de toutes les surprises, le choc même, nous attendait en découvrant le bandeau en lettres bien grasses qui s’étalait au-dessus du titre : "Out of the Ruins of the West…" [Sur les ruines de l’Occident…]. Autrement dit, Sri Aurobindo, dont le nom apparaissait comme seul auteur du livre, était censé endosser l’idée centrale exposée sur la couverture selon laquelle la renaissance de l’Inde était ou serait fondée sur les ruines de l’Occident… / Voilà vraiment qui semblait pousser la pensée révolutionnaire de Sri Aurobindo aux limites extrêmes, et même au-delà des limites. Sri Aurobindo et Ben Laden même combat ? Je n’arrivais pas à me faire à cette idée. J’ai donc pris, à nouveau, ma plus belle plume et rédigé un précautionneux et respectueux télégramme à Sujata, dans lequel je faisais valoir que ce malencontreux bandeau sur la couverture donnait une bien fausse idée de l’Inde et de son aspiration, ainsi que de Sri Aurobindo, qui ne s’était jamais montré dans ses écrits si fervent partisan de la destruction de l’Occident, etc. Je ne disais même pas comment nous allions nous faire recevoir lorsque nous tenterions de mettre une telle couverture à la devanture des librairies en Amérique ! Tout cela était parfaitement surréaliste, pour ne pas être cliniquement plus précis. »
Les deux traductions en français placées entre des crochets sont dans le texte de L.V.
L.V. employa le mot « bandeau » mais celui-ci ne désigne pas une bande de papier de quelques centimètres de large qui entoure horizontalement tout le livre avec chacun des deux bouts plié et entré entre la couverture et la première page de l’intérieur qui la touche, et dont l’inscription en grandes lettres qui y est sert à favoriser les ventes. Ce qui est mal désigné par le mot « bandeau » est quelque chose qui est écrit, imprimé, sur le haut de la page 1 de couverture. Dans le cas, c’était : Out of the ruins of the West, (Sur les ruines de l’Occident). On voit des images de cela sur internet en y écrivant tous ces mots anglais entre des guillemets.

Comme indiqué plus haut, L.V. sut que le livre India’s Rebirth (La Renaissance de l’Inde) allait être édité. Mais ce fut seulement lorsqu’il en reçut un exemplaire qu’il constata la présence de cette inscription sur le haut de la page 1 de couverture.
Cette page faisait vraiment apparaitre Sri Aurobindo comme étant le « seul auteur du livre », comme indiqué par L.V., alors qu’il y en avait un autre, Satprem, pour l’inscription du haut de cette page.
L.V. fut impliqué dans cela par Satprem et Sujata sans que ceux-ci l’aient prévenu avant le début d’impression du livre (ni pendant celle-ci).
Après que L.V. ait reçu un exemplaire du livre, il s’exprima en un texte qui ne devait pas être long puisqu’il fut écrit en un « télégramme ».

Dans cette affaire, il est considéré ici que, puisque le nom de l’I.R.É. étatsunien était écrit dans le livre, Satprem et Sujata eurent tort d’ajouter l’inscription sur le haut de page 1 de couverture sans avoir obtenu avant l’accord de L.V. (Et, en cas de désaccord, il aurait fallu en tenir compte.)
Par ailleurs, il fut erroné d’affirmer que la renaissance de l’Inde se ferait « sur les ruines de l’Occident » car ça ne correspondait pas aux affirmations de Sri Aurobindo. Constater ou annoncer la faillite prochaine d’un aspect de l’Occident, par exemple du matérialisme (qui côtoie des tyrannies religieuses), ne signifie pas que celui-ci n’apporta pas des avantages à l’évolution, et ne signifie pas non plus qu’il n’y a pas d’autres aspects occidentaux qui ne sont pas en échec. Par ailleurs, un aspect important de l’Inde mena celle-ci aussi à une faillite et ce fut d’ailleurs pour cela qu’il fut parlé de la renaissance à venir de ce pays.
Il est considéré ici que L.V., eut globalement raison. (On dit globalement car écrire « pousser la pensée […] aux limites extrêmes, et même au-delà des limites » ainsi que « si fervent partisan de la destruction de l’Occident » laisse penser que S.A. était partisan de cette destruction mais pas autant que Satprem voulant aller jusqu’à le mettre en ruines, ou annonçant constater que, soi-disant, il l’était déjà, et aussi car on ne connait pas les autres arguments remplacés par « etc. » et qui étaient peut-être mauvais.)

Dans le Document de l’I.R.É., il y a ceci. « Dès que le livre a été imprimé, un exemplaire en a été envoyé à Luc. Il a alors eu une réaction violente vis-à-vis de son sous-titre "Out of the Ruins of the West" (sous-titre d’ailleurs donné au livre par Satprem), et a télégraphié le 16 juillet à Sujata que le livre était un "disservice to Sri Aurobindo and a disservice to India". (Il n’a bien entendu plus été question de lui envoyer les exemplaires qu’il avait commandés.) »
Traduction de l’anglais : un mauvais service à Sri Aurobindo et un mauvais service à l’Inde.
C’est là que fut trouvée la date « 16 juillet » qui servit à placer la présente partie à sa place chronologique.
Écrire « (sous-titre d’ailleurs donné au livre par Satprem) » fait penser qu’il aurait dû être accepté sans contestation, avec soumission, à cause de son auteur. Ce sujet est développé dans quelques lignes.
La dernière phrase exprime l’idée que ce fut Satprem et Sujata qui décidèrent de ne pas envoyer les livres. Ça semble exact car l’écrit de L.V. (« Je ne disais même pas comment nous allions nous faire recevoir lorsque nous tenterions de mettre une telle couverture à la devanture des librairies en Amérique ! ») ne signifie pas qu’il annula sa commande.


Suite immédiate.
« Bien entendu, par retour, je me fis vertement sermonner par Sujata : / "[…] [Ici, il y a le texte en anglais, suivi par la traduction en français, placée entre des crochets et que voici.]" / [Ne voyez-vous donc pas ce qui vous crève les yeux ? Vous semblez vivre dans une commode, Luc. Est-ce que vivre dans un tiroir vous rend capable de critiquer les visions d’une autre personne qui vit à l’air libre ? Personne n’a besoin ‘d’aspirer’ à la ruine de l’Occident. Il est déjà en ruines… avec ces enfants portant pistolets, avec ces homosexuels et ces lesbiennes… Est-ce que les pétrodollars sont le but final de l’évolution ? Si vous pensez que la civilisation occidentale a conduit l’humanité au sommet de l’évolution, alors je vous demande d’y réfléchir à deux fois… à condition que vos cellules aient gardé leur couleur originale et n’aient pas viré au noir et perdu leur capacité de réfléchir la lumière… Pour votre gouverne, la phrase ‘Sur les ruines de l’Occident’, à laquelle vous semblez opposé, est la contribution de Satprem au livre.] »
L’existence de cette lettre n’est pas mise en doute. Si L.V. l’a encore, qu’il la publie en photographie. En plus, connaitre sa date serait intéressant.

Selon Sujata, la destruction de « l’Occident » aurait déjà été effectuée. Quand ? Qu’aurait été cet « Occident » avant cette destruction ? Est-ce que c’est celui d’avant la Révolution française !?

Sujata considéra que si « l’Occident » n’était pas en ruines, il n’y aurait pas des « enfants portant pistolets ». Ça existe surtout aux É.U.A. et ça se développe notamment en France par des adolescents qui utilisent des mitrailleuses ou autres armes, notamment pour s’entretuer dans des règlements de compte entre délinquants ou criminels. Est-ce que Sujata considérait que la « civilisation » indienne était meilleure alors que s’y trouvent des parents qui envoient leurs enfants mendier en les mutilant, par exemple en leur coupant tous les doigts des mains, pour exciter la pitié et l’arrivée d’argent ? Il y a encore peu de dizaines d’années on en voyait encore beaucoup. Et il y a les massacres de bébés filles, et l’acide corrosif jeté aux visages de certaines femmes. Des personnes connaissant l’Inde pourraient développer la réplique à l’argument de Sujata.

Par ailleurs, Sujata considéra que si « l’Occident » n’était pas en ruines, le pouvoir public de plusieurs pays n’aurait pas commencé à réduire son oppression des homosexuels hommes et femmes, mais il aurait continué celle-ci, peut-être en admettant que ceux-ci vivent cachés et sans droits en tant que tels (par incapacité à supprimer physiquement ces individus), ou peut-être en n’admettant même pas cela mais en souhaitant qu’il n’existe aucun homosexuel et peut-être en s’occupant de les supprimer en considérant qu’il y a une maladie (ou autre chose) à faire disparaitre.
En tout cas, elle ne voulait donc pas que l’amélioration du sort des homosexuels hommes et femmes qui avait commencé en Occident soit augmentée et étendue, notamment à l’Asie et l’Afrique. Elle voulait que, dans les pays concernés, les homosexuels continuassent de vivre opprimés, écrasés, parfois dans le mensonge et jusqu’à la trahison de soi, la dissimulation, etc. Autrement dit, elle soutenait les ténèbres, elle voulait les favoriser. Sujata allait-elle jusqu’à approuver les tueries ?
Selon sa réflexion à ce sujet, l’Inde serait en train d’être non seulement en cours de destruction, mais partiellement en ruines, puisque, vers le 2 juillet 09, la Haute Cour de justice de Delhi renonça à appliquer le code pénal punissant comme crime les rapports homosexuels entre adultes consentants, parce qu’elle considéra que cette incrimination était une violation d’au moins un des droits fondamentaux admis en Inde au niveau constitutionnel. Évidemment, les religieux de tout genre, monothéistes ou non, protestèrent. La décision de cette Cour de justice n’avait pas de valeur pour toute l’Inde, et elle sera même peut-être combattue par le Gouvernement indien s’il accepte de se soumettre aux religieux divers pour créer, encore, la tyrannie religieuse à ce sujet. Quoi qu’il en soit, cette décision du début juillet 09 fait partie d’un mouvement de lutte contre l’oppression des homosexuels hommes ou femmes en Inde qui, même s’il subit des revers momentanés, continuera de se développer.) Le présent paragraphe, comme de très nombreux autres, avait été publié le 14 novembre 11 sur le site Ohoettilto désormais interdit.
Après, en 2013*, la Cour Suprême de l’Inde cassa la décision de 09 mais, le 6 septembre 2018*, elle changea d’avis. Selon internet, l’article de loi faisant de l’homosexualité un crime aurait été déclaré « irrationnel », « arbitraire », « incompréhensible », contraire à la constitution. L’article de loi en jeu serait devenu caduque. Avant cette décision, le chef du gouvernement et du parti politique de militantisme hindouiste qui est au pouvoir en Inde depuis 2014* n’avait pas pris position et s’en était remis à la Cour suprême.
Cette décision aurait déplu aux arriérés (à ce sujet) Sujata et Satprem. Il leur aurait déplu en tant que tel et aussi en tant qu’entrée en « ruine », ou développement de la ruine de l’Inde.
Le crachat lancé par Sujata sur les homosexuels hommes et femmes montre que, au moins à ce sujet, elle était une ennemie de l’évolution, une réactionnaire, une arriérée, qui appartenait au vieux monde. Pareil pour Satprem. Cette affaire est très intéressante car elle montre que des individus très évolués dans une partie d’eux-mêmes peuvent aussi ne pas l’être dans une autre, et, donc, peut-être dans plusieurs autres. (Le conflit entre Michel Danino et Nicole Elfi d’un côté et Satprem et Sujata de l’autre montra l’aspect anti-juifs de ces deux derniers. Voir l’article du présent blog Ohoettilto-4 sur ce conflit.)
Lorsque des êtres sont vraiment très évolués dans une partie de ce qu’ils sont mais pas dans une autre, et lorsque celle-ci leur fait contribuer à l’oppression d’humains de manière illégitime du point de vue du développement de la conscience, de la liberté, etc., ils doivent être combattus, jusqu’à leur évacuation de la Terre si le combat en arrive là et si c’est nécessaire. Les futurs êtres de ce genre doivent s’attendre à cela. (Il y a le récit où Satprem annonça avoir été attaqué et où, par l’effet spontané de son état développé, son attaquant ne put finalement pas porter son coup. Dans cette histoire, Satprem était dans le bon camp et l’attaquant dans le mauvais. Mais si un individu très développé dans une partie de lui-même se retrouve en train d’être du mauvais camp dans une affaire particulière, et son attaquant dans le bon, le coup, pas forcément physique, de celui-ci devrait pouvoir atteindre son but.)
Si Sujata avait observé la réalité, elle aurait constaté que dans tous les pays il y a des homosexuels hommes et femmes et que, lorsque quelqu’un comme elle ne les voit pas, c’est parce qu’il n’est pas cherché à voir, ou parce qu’il est cherché à voir les apparences imaginées plutôt que toute la réalité, ou parce que, à cause de l’oppression, des masques sont pris, ou il y a des suicides, ou des fuites à l’étranger, etc.
Sujata pensa ainsi à propos des homosexuels hommes et femmes, parce qu’elle réfléchissait d’après une conception qu’elle avait de ce qui devrait exister. Elle voyait le monde à travers ce filtre, cette coloration. Puisqu’elle avait celui-ci, elle l’utilisait forcément à propos d’autres sujets. Satprem avait probablement le même faisant aboutir à la même position concernant les homosexuels.

Sujata envisagea que L.V. pouvait penser que « la civilisation occidentale » avait « conduit l’humanité au sommet de l’évolution ». Elle avait tort puisqu’il s’intéressait à l’action de deux personnages qui commença d’abord indépendamment l’une de l’autre avant une jonction. L’un était de l’Occident et l’autre en fut imprégné par son long séjour en ce lieu, alors qu’il était de l’Orient, précisément de l’Inde.
Sujata n’envisagea pas que l’Inde n’avait pas conduit « l’humanité au sommet de l’évolution » mais qu’elle s’était poussée elle-même dans le croupissement, la stagnation, en refusant, comme l’écrivit Sri Aurobindo, le projet divin qui était la manifestation. Et ce fut son action avec celle de la Mère qui, avec la lutte contre la colonisation britannique, provoqua le réveil, un début de renaissance, de ce pays.
À ce sujet, Sujata se comporta comme une hindouiste, une orgueilleuse hindouiste.

Par ailleurs, Sujata indiqua l’origine de l’inscription. Ce n’était pas seulement Satprem mais elle-même, par une de ses « visions ». Elle aurait pu lire ce que Sri Aurobindo écrivit sur celles-ci, notamment leur caractère pouvant être partiel et qu’il fallait donc s’en méfier. (Cette affaire montre que toutes les visions de Sujata sont à mettre en doute.) L’inscription contestée fut « la contribution de Satprem au livre » parce qu’il décida d’exprimer ainsi une vision de Sujata.

Pour inciter à « réfléchir » à ce que disait celle-ci, il n’y avait pas besoin de parler de « cellules », et il en serait ainsi même si elle pensait seulement à celles du cerveau. Agir ainsi releva d’un bourgeonnement délirant.

Sujata énonça des sottises. Elle n’avait pas à parler de ça à L.V. et, en plus, elle semble avoir dit que tous les humains auraient d’abord des cellules ayant « leur couleur originale » et la « capacité de réfléchir la lumière », que la conscience qu’elles auraient serait la conscience en éveil en chacun, qu’il en est ainsi pendant longtemps, mais que, parfois, ces cellules pourraient virer « au noir » et perdre cette « capacité » et, cela, sans que Sujata sache (« à condition que ») si la situation psychologique de L.V. (qu’elle considérait pourtant déjà mauvaise) ait pu provoquer une telle obscurité en lui.

Par ailleurs, Sujata fit comme si elle pensait que L.V. ne savait pas que Satprem était l’auteur de l’inscription en page 1 de couverture et que ce fut pour cela qu’il s’était permis de contester. Elle n’arriva même pas à concevoir que L.V. ait pu la contester en pensant que Satprem en était l’auteur, elle n’imagina même pas que L.V. ait pu contester consciemment une action de Satprem. En ajoutant que celui-ci était l’auteur de l’inscription, elle pensa mettre un terme à la contestation, elle pensa que L.V. se soumettrait, car Satprem serait incontestable, car un caractère infaillible de celui-ci existerait. Elle présenta Satprem comme devant être incontestable et voulait que L.V. s’y soumette. C’est cette signification qui fut aussi exprimée par « (sous-titre d’ailleurs donné au livre par Satprem) » qui est dans l’écrit de l’I.R.É. qui est reproduit plus haut.


Suite immédiate.
« / Les mots avaient complètement perdu leur sens. Nous étions sur deux planètes mentales appartenant à des constellations différentes. Quand je parlais de l’interprétation des mots et des associations fâcheuses qu’ils entraînent parfois dans l’esprit d’un lecteur non averti, je recevais d’aveugles tirades rageuses d’où toute nuance était bannie. Comment la suprême élégance, l’infinie subtilité de la pensée de Sri Aurobindo pouvait-elle être mêlée à cette espèce de matraquage fondamentaliste ? N’était-ce pas, justement, le sens de mon rêve à la viande saignante ? N’était-ce pas ça le sens de leur déraison : faire entrer Sri Aurobindo dans une peau de carnivore ? / Le quiproquo s’aggrava lorsque […]. »
P. 34. « Malgré les dénégations irritées de Sujata, ce n’est pas servir la pensée de Sri Aurobindo que d’associer son nom à la ruine de l’Occident. »
(L.V. ne contesta pas expressément l’affirmation de Sujata concernant les homosexuels. Est-ce qu’il approuvait sa position concernant leur oppression en pensant que le mouvement en cours de sa réduction ne devrait pas exister ? Au contraire, est-ce que la position de Sujata à ce sujet était incluse dans les mots « matraquage fondamentaliste » et fut donc désapprouvée par L.V. ?)
L.V. avait probablement envoyé un « télégramme » « précautionneux et respectueux », concernant les « mots » dudit « bandeau » et la signification objective qui apparaissait de celui-ci et du titre du livre. Il écrivit qu’il ne parlait que de « l’interprétation des mots et des associations fâcheuses qu’ils entraînent parfois dans l’esprit d’un lecteur non averti ». Ce faisant, il n’indiqua même pas qu’il pensait que ce qu’il contestait exprimait la conception qu’avaient Satprem et Sujata, alors qu’il pensait que c’était le cas. L.V. s’empêcha d’exprimer cette pensée, par respect, par volonté de ne pas combattre de front.
Mais Sujata, comme Satprem, avait cette conception, et elle répondit à ce sujet.
Et L.V. annonça finalement, dans son texte de 07, qu’il pensait que la signification apparaissant dudit « bandeau » et du titre était une conception qu’avaient Satprem et Sujata : « matraquage fondamentaliste » et « leur déraison », ainsi que « sens de mon rêve à la viande saignante ».
L’affaire fut plus qu’un « malentendu » ou un « quiproquo ». Elle fut un conflit. Il semble que L.V., en 07, n’osât pas encore employer ce mot ou un synonyme.

Par ailleurs, il n’y a pas qu’un « lecteur non averti » qui pouvait avoir l’« interprétation » indiquée, car même un « lecteur » « averti » le pouvait, et avait cette compréhension s’il faisait le lien entre ledit « bandeau » et le titre.

À propos de cette affaire, L.V. sut penser à ce qu’il appela « interprétation des mots » et « associations fâcheuses ». À ce moment comme en 07, il n’en déduisit rien à propos de la signification objective de « (à suivre…) ».

Depuis 93, le livre fut réédité plusieurs fois et l’idéologie mensongère et nuisible de Sujata et Satprem en fut enlevée. Elle le fut par la suppression de l’inscription en haut de la page 1 de couverture et parfois en changeant le titre qui devint L’Inde et la renaissance de la Terre. Préciser en faisant un inventaire par pays et par édition. On voit cela en images sur internet.

Dans cette affaire dudit « bandeau », Satprem avait tort sur le fond mais L.V. fut la cause du conflit puisqu’il n’y en aurait pas eu s’il n’avait pas protesté.
Pour L.V., il y eut une autre confirmation de sa conception selon laquelle il était innocent pour tout et, donc, une victime de Satprem.

Pour lire la suite, cliquer ici.