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Ohoettilto-4 (oho-et-til-to-4)

---Partie 3, conflit Venet/Satprem (54pages environ.)

 

Pour lire la partie précédente, cliquer ici.
 

JUSQUE VERS LE 2 SEPTEMBRE 93, SUITE DE L’AFFAIRE AVEC LES « DISCIPLES AMÉRICAINS »

P. 28. « […] gens qui se retrouvent pour partager ce qui les relie naturellement. / Nous décidâmes de ne pas en rester là, de nous retrouver prochainement pour tenter de concrétiser notre rapprochement par un projet ou un effort commun sur le sol américain. »
Un « projet » ou un « effort commun » pour quoi faire !? La chose sensée à faire était de pratiquer le yoga intégral, chacun à sa mesure.


Suite immédiate.
« Quelques mois plus tard, ce petit groupe, tout à fait informel, se réunissait à Chicago. C’est alors que je me suis souvenu que Satprem avait autrefois, lors de la création de l’Institut en France, envisagé la possibilité future de "Laboratoires de recherches évolutives" au sein desquels, avait-il dit à l’époque, quelques humains se prêteraient volontairement et consciemment à mettre en pratique les recherches de Mère. »
Ce souvenir qu’eut L.V. était conforme à ce qui avait existé en 1977*, lors de la création de l’I.R.É. Les statuts de cet organisme sont cités plus haut.

Suite immédiate.
« Oui, ce qui nous animait n’était rien moins que l’expérience corporelle du Yoga, telle que Mère l’avait vécue et décrite dans l’Agenda – et surtout telle que Satprem lui-même semblait désormais la vivre. Ce "Nouvel Être" devait bien commencer quelque part, à partir de quelque chose. »
L.V. et ses collègues voulurent se mettre à s’occuper ensemble de créer immédiatement en eux, par eux-mêmes, « l’expérience corporelle » (telle qu’ils l’imaginaient) ! Ils pensèrent que, « à partir de quelque chose », eux-mêmes tels qu’ils étaient, ils pourraient créer un « Nouvel Être » !

C’était une très grande folie !
Ce qui est appelé « expérience corporelle du Yoga, telle que Mère l’avait vécue et décrite dans l’Agenda », compris objectivement, arrive après beaucoup d’étapes (peut-être après plusieurs autres vies) et ce n’est pas quelque chose dont quelqu’un peut décider que ça va commencer en lui à tel moment dans telles conditions inappropriées. D’ailleurs, Sri Aurobindo et la Mère ne dirent jamais qu’il fallait agir ainsi. L.V. et ses collègues étaient en train d’inventer quelque chose, de la folie. Plus exactement, ils se firent aller là où Satprem les avait poussés. Ils auraient dû commencer par chercher à comprendre suffisamment les grandes lignes de ce qu’était vraiment ce dont avaient parlé Sri Aurobindo et la Mère, chercher à savoir ce que, dans leur situation, ils devaient faire et, se mettant à pratiquer, ils auraient dû commencer par ce qui, pour chacun, était le début, ou le nouveau début. Ils auraient cherché à se mettre sous l’influence de plus en plus grande du guide intérieur (jusqu’à ce que, peut-être longtemps plus tard ou jamais dans cette vie, celui-ci, grandi, passe au premier plan de l’être, etc.). Et avant d’être arrivé à cela, ils auraient cherché à laisser la Mère agir en eux de plus en plus. Car c’est ça qui agit et qui produit des effets. Ce n’est pas soi-même tel qu’on est déjà qui s’occupe activement immédiatement de créer des effets. Dans tout ça, ils auraient eu des expériences diverses, etc. Et un jour, après qu’ils se soient encore retrouvés en train de vivre d’autres étapes, ladite « expérience corporelle » aurait fini par se présenter toute seule, par être vécue par eux. (Et rien ne dit que tout ça aurait pu se présenter en leur vie actuelle.)
Satprem vivait ce que pouvait vivre un être humain qui n’est pas un avatar mais qui reçoit ce qu’il y avait alors de plus avancé à propos de manifestation supramentale, et ça continua ensuite.

Suite immédiate.
P. 28 et 29. « Et comment ne pas tenir compte du formidable espoir que Satprem avait fait naître par sa propre percée ? Étions-nous dans la démesure ou la présomption ? Était-ce chimère que de vouloir envisager un tel "programme", comme ça, si simplement et bonnement, entre gens "ordinaires". Sur le moment, cela paraissait parfaitement normal et naturel, et il régnait une belle lumière, et même une puissance inaccoutumée lorsque nous mettions cette aspiration en commun dans notre méditation… »
Il y avait plus que de la « démesure » ou de la « présomption », car il y avait de la folie, rien qu’à imaginer cela, à « envisager » cela, cette « chimère », qui était immensément grotesque. Le fait que cela parut « parfaitement normal et naturel » montre l’ampleur de cette folie, qui avait « spontanément réuni » ses « disciples ». Aucun des individus en jeu ne se comporta correctement. Tous déraillaient. La « belle lumière » et la « puissance inaccoutumée » dont il est parlé n’existaient pas ou ne relevaient pas du bien.


Suite immédiate.
« / Afin de nommer ce qui nous avait si spontanément réuni, j’ai donc trouvé un nom pour ce petit groupe informel que nous étions – American Laboratory for Evolutionary Research, qu’il n’était pas un instant question de pourvoir d’une structure officielle ou juridique. J’ai même écrit quelques mots pour en définir l’objet – In search of the Future of the Human Species [À la recherche de l’avenir de l’espèce humaine]. »
« American Laboratory for Evolutionary Research » : Laboratoire américain de recherches évolutives.

Les signes « [À la recherche de l’avenir de l’espèce humaine] » sont dans le texte de L.V.

Dans les relations entre Satprem et L.V., celui-ci eut tort sur le fond d’avoir créé cela puisque Satprem lui avait dit en juin qu’il n’en voulait pas. L.V. fut aussi la cause du conflit qui suivit.

Indépendamment de cela, il avait tort sur le fond puisque son action relevait de la folie mais Satprem ne le lui reprocha jamais puisqu’il pensait que cétait  bien. Ce qui était le pire dans L.V. ne fut donc pas l’occasion d’un conflit avec Satprem !


VERS LE 2 SEPTEMBRE 93, L.V. INFORMA SATPREM

Suite immédiate.
P. 29. « Puis j’ai envoyé le tout à Satprem accompagné du mot suivant : "Depuis le 15 août a commencé un rassemblement des disciples américains autour de cette aspiration à la transformation corporelle. Avec amour". »
Il y a la confirmation que tous ces gens s’occupaient de (tenter de) se faire de la « transformation corporelle » supramentale (telle qu’ils l’imaginaient) en agissant immédiatement par eux-mêmes ! Ils étaient des disciples de cette folie diffusée par Satprem.



LE 10 OCTOBRE 93, SATPREM ÉCRIVIT À MI. EN LUI PRÉSENTANT L’AFFAIRE, EN LUI ANNONÇANT QU’IL DÉCIDAIT DE FERMER L’I.R.É. ÉTATSUNIEN, ET EN LA CHARGEANT DE S’OCCUPER DE CETTE FERMETURE

L.V., dans son texte rédigé en 2007*, reproduisit des extraits d’une lettre de Satprem mais sans dire sa date.

Dans le Document de l’I.R.É., il y a un texte dont une grande partie de son contenu correspond à ce qui est cité par L.V. Il correspond donc visiblement à la même lettre. (Il commence par « Chère Micheline » et se termine par la signature « Satprem ». L.V. ne reproduisit pas cela.)
Sa date est indiquée : 10 octobre 93. (Le courrier posté le 2 septembre par L.V. arriva vers le 12 ou 15 à Satprem. Celui-ci envoya sa lettre le 10 octobre.)
La lettre originale était en français mais, dans le Document de l’I.R.É., il y a seulement un texte en anglais qui est présenté comme étant « Traduit du français par Luc Venet ». Pourquoi ?
Il faudrait connaitre le texte authentique en français. Est-ce que c’est celui indiqué par L.V. dans son écrit de 07 et que voici ?

P. 29. « Je viens de recevoir trois lignes de Luc m’annonçant la formation de son nouveau groupement de disciples américains. Sur un bout de papier daté de Chicago, 2 sept. Luc avait écrit ‘American Laboratory for Evolutionary research’. »
Pourquoi dire « nouveau » (« groupement de disciples ») !? Est-ce que Satprem considérait que l’Institut-éditeur dont s’occupait L.V. en était déjà un de même nature ?

Pourquoi reprendre le mot « disciples » !?
Précision concernant la date de création, par L.V., de ce Laboratoire. Selon lui, il y avait une réunion « chaque été » « pour célébrer l’anniversaire de Sri Aurobindo », c’est-à-dire le 15 aout. « Nous décidâmes de nous y rendre » le 15 aout 93. « Quelques mois plus tard, […] à Chicago. C’est alors que je me suis souvenu […]. […] Puis j’ai envoyé le tout à Satprem accompagné du mot suivant : "Depuis le 15 août a commencé un rassemblement […]". » Plus loin dans le texte de L.V. il y a donc le passage commenté ici avec la date du 2 septembre. Selon le texte lui-même de L.V., dire « Quelques mois plus tard » après le 15 aout ne fut pas exact puisque ce fut au maximum 18 jours plus tard. Dans le Document de l’I.R.É., dans un ajout il est dit que c’est en « Août-septembre 1993 » que L.V. créa son American Laboratory for Evolutionary Research.

Suite immédiate.
« Étrangement, cette note de Luc se trouvait écrite au verso d’un numéro de la ‘Gazette Aurovilienne’… / Nous connaissons les mélanges d’Auroville et je ne sais pas ce que sera ce mélange américain – il y aura de tout comme d’habitude. / Mais je considère que notre Institut américain n’existe plus étant donné la nouvelle direction prise par Luc. » (F. prov. d.c.)
Après « ’Gazette Aurovilienne’ », il y a des points de suspension. Est-ce qu’ils furent placés par Satprem en ayant la signification qui apparait naturellement lors de la lecture par le lien entre « Gazette Aurovilienne’ » et « mélanges d’Auroville » ? Est-ce qu’ils expriment, mal, une coupure faite par L.V. ? Dans le Document de l’I.R.É., après « Aurovilienne’ » avec son guillemet fermant, il n’y a même pas de point final alors que la suite est évidemment une autre phrase. On peut considérer que les points de suspension furent placés par Satprem et ont la signification qui apparait naturellement par le lien entre « ’Gazette Aurovilienne’ » et « mélanges d’Auroville ».
Dans ce Document de l’I.R.É., le passage en anglais que L.V. indiqua être « je ne sais pas ce que sera ce mélange américain – il y aura de tout comme d’habitude » est : « I wonder what this new American mixture will be like — it will be a hodgepodge, as usual ». Traduction : Je me demande comment sera ce nouveau mélange américain - ce sera un fatras [« hodgepodge »], comme d’habitude. Il faudrait connaitre le texte authentique en français.
Dans le Document de l’I.R.É., dans le texte en anglais qui provient de la traduction faite par L.V. il y a « So I consider », c’est-à-dire : Ainsi je considère, ou : Donc je considère, ce qui correspond à l’annonce générale faite par Satprem. Le mot « Mais » du texte de 07 ne correspond pas à cela.
Satprem n’envisagea pas l’expulsion de L.V. plutôt que la fermeture, peut-être parce qu’il ne connaissait personne qui aurait pu le remplacer.

Suite immédiate.
« Nous ne cherchons pas à former des groupements et à réunir des disciples sous quelque nom que ce soit – nous n’avons qu’un Nom, c’est Mère et Sri Aurobindo, et Leur Œuvre, que nous sommes prêts à diffuser partout, quels que soient les groupements, auroviliens ou américains ou que sais-je. Je ne veux pas que l’IRE [Institut de Recherches Evolutives], ou les divers Instituts soient associés à ces mélanges, même si nous y avons de bons amis… »
L’indication « [Institut de Recherches Evolutives] » est dans le texte de L.V.

Le « Nous » de « Nous ne cherchons pas » désigne Satprem et les individus fidèles qui étaient dans les établissements d’édition qui lui étaient rattachés.
Est-ce qu’il est sans confusion de dire « nous n’avons qu’un Nom » et d’avoir aussi le nom « Institut de recherches évolutives » ?
À propos de la relation entre « l’IRE […] ou les divers Instituts » rattachés à Satprem, d’un côté, et d’autres groupes, de l’autre, le mot « associés » est employé, pas le mot mélange qui concerne autre chose.
Satprem ne voulait pas que les divers « Instituts » qui lui étaient rattachés fussent « associés à ces mélanges », fussent « associés » même indirectement à un ou plusieurs groupes, même existant seulement de fait, même avec des individus se disant « disciples » de Sri Aurobindo et la Mère. Ça se comprend. Or une telle association peut exister, non seulement lorsque plusieurs groupements se mettent à agir ensemble, mais aussi lorsqu’un haut responsable de l’un est aussi un haut responsable d’un autre. Satprem voulait que les Instituts-éditeurs qui lui étaient rattachés fussent indépendants. Ce fut pour cela qu’il se débarrassa de L.V.
Dans le début du texte, le mot mélange est employé à propos d’Auroville : « les mélanges d’Auroville ». Satprem ne dit pas qu’il considérait Auroville toute entière, créée par la Mère étant à Pondichéry, comme étant au même niveau que tous les autres groupements, notamment celui créé par L.V. Il exprima que, dans cette ville, il y avait des « mélanges » qui semblent aussi avoir été désignés par : « les groupements » « auroviliens ».
Satprem dit que le « nouveau groupement » fondé par L.V. était en lui-même un « mélange » : « ce mélange américain ».
Par ailleurs, à quoi correspondent les points de suspension qui sont après « amis » ?

Suite immédiate.
« / Par conséquent, tu voudras bien dire officiellement à Luc de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la fermeture de l’Institut américain vis-à-vis des autorités légales américaines. »
Puisque Satprem ne voulait pas que les organismes qui lui étaient rattachés « soient associés à » des « mélanges » et puisque L.V. et Su. s’étaient associés à l’un d’eux (en lui donnant même son nom) quoiqu’il n’existât que de fait, Satprem décida de se débarrasser d’eux. Il le fit, pas en les expulsant de l’I.R.É., peut-être car il ne connaissait personne qui aurait pu les remplacer, mais en fermant celui-ci !
Dans le Document de l’I.R.É., dans le texte en anglais (qui est présenté comme la traduction faite par L.V. de cette lettre de Satprem à Mi.) il y a ceci : « Therefore, I want you to officially communicate to Luc ». En français : Par conséquent, je veux que tu communiques officiellement à Luc. Est-ce que le texte authentique est celui écrit en 07 ?
Dans le Document de l’I.R.É., dans ce texte en anglais il n’y a pas l’équivalent anglais de « vis-à-vis des autorités légales américaines ». Est-ce que l’I.R.É. français supprima ces mots sans placer un signe de coupure ? (Quel aurait été son intérêt à faire cela volontairement ?) Est-ce que ce fut L.V. qui, en 07, l’ajouta ? (Quel aurait été son intérêt à faire cela volontairement ?) Est-ce que L.V. avait omis involontairement de traduire ces mots en anglais ? Est-ce que ce fut sur le blog internet Flamme d’altérité où fut trouvé le Document de l’I.R.É. qu’il y eut un oubli de les écrire ?

Suite immédiate.
« Je m’excuse de cette besogne désagréable, mais tout devient très compliqué dès que le Mensonge et les Mélanges humains s’en mêlent. »
Satprem chargea Mi. d’effectuer la « besogne désagréable ».

La cause profonde de la décision d’agir ainsi indirectement est indiquée : « le Mensonge et les Mélanges humains » en action.
La cause immédiate de la décision d’agir ainsi indirectement, celle qui fit décider de ne pas s’adresser à L.V. mais d’agir indirectement, ne fut pas indiquée.
Par contre, l’effet de ces causes le fut : la grande complication consistant à charger Mi. de la « besogne désagréable ».
Il ne semble pas que, pour Satprem, il était désagréable d’annoncer à L.V. sa décision de fermeture de l’Institut. Il semble plutôt qu’il considéra que L.V. ne pouvait pas continuer de gérer l’I.R.É. même si c’était seulement pour le fermer.

Suite immédiate.
« / Je souhaite la meilleure chance au ‘laboratoire’ de Luc, mais en définitive tout dépend de la simple Sincérité des individus. / On ne peut devenir que ce que l’on a dans son propre cœur. » (F.d.c.)

Satprem ne voulait plus que L.V. et Su. s’occupassent de l’I.R.É. mais ne leur indiqua pas, par l’intermédiaire de Mi., de cesser de faire partie de leur groupe, ce « mélange ». Pour ce qu’allaient devenir L.V. et Su., et même pour les autres membres du groupe, Satprem, selon L.V., écrivit ces deux phrases.
Satprem ne pensait pas que le groupe pouvait mener à quelque chose de bien. Il souhaita donc seulement « la meilleure chance » possible relativement à ce qu’était le groupe.
Le mot « Sincérité » est écrit avec une majuscule, ce qui fait partie de la manière spéciale de s’exprimer qu’avait Satprem. Dans le vocabulaire de Sri Aurobindo et de la Mère, la sincérité se rapporte au fait d’agir selon son propre psychique. Le mot « cœur » employé par Satprem ne peut pas désigner le psychique : il désigne autre chose.

Dans le Document de l’I.R.É., dans le texte en anglais (qui est présenté comme la traduction faite par L.V. de cette lettre de Satprem à Mi.), tout ce passage n’est pas présent. Est-ce que L.V. inventa ces deux phrases en 07 ? Ça ne semble pas car il n’est pas pensé possible qu’il ait pu falsifier. Par ailleurs, ça correspond au langage de Satprem et on ne comprendrait pas pourquoi L.V. serait allé jusqu’à falsifier en imitant ce langage dans le but de dire cela.
Est-ce que ce fut l’I.R.É. français qui omit les phrases mais sans les remplacer par un signe de coupure ? Dans son dossier à charge contre L.V., on pourrait comprendre qu’il ait voulu supprimer « Je souhaite la meilleure chance au ‘laboratoire’ de Luc » puisque, par ailleurs, Satprem en disait du mal. Si l’I.R.É. omit sans l’indiquer, ça n’aurait pas été bien. Qui va s’occuper de prouver que ces deux phrases existent ou n’existent pas ?

Sur cette affaire des « disciples américains », voici des informations que L.V. connaissait ou pouvait connaitre au 10 octobre 93 mais pour lesquelles il n’écrivit rien dans son texte rédigé en 07.

Dans le Document de l’I.R.É., un ajout est ceci. « Juin 93 : Luc et Susie participent à une foire du livre à Miami, au cours de laquelle ils entrent en contact avec des néo-chrétiens et envisagent de devenir "membres de base" d’un groupe qui cherche à se créer autour de ces néo-chrétiens. »
Les mots « membres de base » placés entre des guillemets semblent une citation d’une lettre écrite par L.V. en juin 93 et qu’il faudrait connaitre dans sa totalité.
D’où vint le nom « néo-chrétiens » ? Est-ce que ce fut L.V. qui l’employa ? Est-ce qu’il donna des informations desquelles Satprem conclut que les individus étaient des « néo-chrétiens » ? Si oui, est-ce que c’était exact ?
Est-ce que les individus présentés par L.V. comme « disciples » de Sri Aurobindo et la Mère étaient d’abord ou seulement des « néo-chrétiens » ? Est-ce que « Seyril » était une telle néo-chrétienne ? Si tous ces gens étaient vraiment « néo-chrétiens », leur fréquentation par L.V. et Su. montrerait aussi le mauvais état de conscience de ceux-ci.

Dans le Document de l’I.R.É. il y a ceci. « Juin 93 : [...] un groupe qui cherche à se créer autour de ces néo-chrétiens. Satprem le met en garde [en] lui envoyant un mot qu’il citera dans sa lettre à Micheline du 10 octobre 1993. »
Dans ce Document, cette lettre de Satprem de juin 93 ne fut pas reproduite en tant que telle, complète ou par extrait. Est-ce que l’I.R.É. ne la connaissait que par ce qui en fut placé par Satprem dans sa lettre envoyée à Mi. le 10 octobre 93 (un extrait, ou des extraits, ou un résumé peut-être déformateur) ?
Il faudrait connaitre la totalité de cette lettre de Satprem en juin 93.

Dans le Document de l’I.R.É., il y a, comme déjà dit, un texte qui est présenté comme étant la lettre de Satprem adressée le 10 octobre 93, en une traduction en anglais faite par L.V. Elle contient un passage qui ne fut pas reproduit par celui-ci dans son texte de 2007* et qui contient un extrait de la lettre que Satprem lui avait adressée en juin ! Voici ce passage traduit en français.
« En juin dernier déjà, j’ai mis en garde Luc alors qu’il était en train de s’associer avec une sorte de "groupe" ou autre chose. Je lui ai dit : "Si tu veux avoir des relations personnelles avec ce ‘groupe’... c’est ton affaire, mais je veux qu’il soit absolument clair que l’Institut n’a rien à faire avec tout ce méli-mélo [« mishmash »] spirituel bien-intentionné... Ces sortes de gens utilisent généralement Sri Aurobindo et la Mère pour gonfler leur propre Église ou leur propre Ego ou leurs propres affaires." Tout cela est parfaitement clair, comme cela aurait dû être parfaitement clair pour Luc ».
En juin 93, L.V. fut donc prévenu par Satprem, pas clairement mais suffisamment quand même, que celui-ci n’accepterait pas que l’I.R.É. étatsunien se retrouvât en interpénétration avec le groupe d’individus en jeu. Ça serait le cas notamment si L.V. se mettait à en faire partie, seul ou avec Su., ou à créer un autre groupe ensemble. Par ailleurs, Satprem annonça que si L.V. voulait « avoir des relations personnelles avec ce ‘groupe’ », « c’est ton affaire ». Ça signifiait que Satprem n’empêcherait pas L.V. d’en avoir et ça signifiait que celui-ci devait choisir entre rester à l’I.R.É. ou aller avec le « "groupe" ». Autrement dit, si L.V. allait avec ce dernier, il devrait quitter l’I.R.É., par démission ou expulsion.
Tout ce qui est écrit dans le présent texte l’est en considérant qu’une lettre exista vraiment au mois de juin 93 en contenant le passage indiqué ci-dessus. Si ce n’était pas le cas, il faudrait corriger.

Est-ce que L.V. ne comprit pas qu’il lui était impossible de continuer sa présence dans l’I.R.É. en même temps que de continuer les fréquentations en jeu dans son « laboratoire » !? Est-ce qu’il ne comprit pas qu’il avait à choisir entre l’un ou l’autre !? (Le choix était facile puisque le « laboratoire » était en très grande partie fondé sur la présence de L.V. dans l’I.R.É. Sans cela, les autres « disciples » ne pourraient plus s’illusionner à propos de « concrétiser un rapprochement entre eux-mêmes et Satprem », de se sentir « inclus dans l’activité de l’Agenda en Amérique – et même dans l’effort intérieur de Satprem » en étant « prêts à y participer plus étroitement ». L.V. préféra s’illusionner, sans concevoir que la continuation de son action allait le mener à son expulsion de l’I.R.É.
En 07, L.V. ne reproduisit pas tout cela ! Il le coupa en le remplaçant par des points de suspension après « amis », ce qui n’est pas un signe de coupure… car L.V. ne chercha pas à exprimer qu’il en faisait une.
Pourquoi L.V. fit-il cette coupure ? Est-ce qu’il ne voulut pas exprimer qu’il n’avait pas compris que la continuation entrainerait son expulsion ? Est-ce qu’il ne voulut pas dire qu’il avait été prévenu que Satprem n’accepterait pas la continuation de ce que lui et Su. faisaient à ce sujet, en pensant que l’omission lui donnerait davantage l’air d’être la victime d’un caprice de Satprem ?
En tout cas, L.V., lors de sa rédaction en 07, décida de faire cette coupure comme il décida d’être très imprécis sur ce qui exista en juin 93. Il voulut cacher tout cela. Ce faisant, il réécrivit l’histoire à son avantage... momentané.

Satprem, dans sa lettre du 10 octobre 93, s’exprima à propos du premier aspect du message de L.V. du 2 septembre 93 qu’il avait reçu : « a commencé un rassemblement des disciples américains ». Il comprit que L.V. s’était mêlé à un « mélange » et qu’il ne pouvait donc plus s’occuper de l’I.R.É. étatsunien. En conséquence, il s’occupa de l’évacuer.
Satprem n’écrivit rien à propos de ce que L.V. avait écrit sur la Gazette envoyée en même temps que ce message : le nom « American Laboratory for Evolutionary research », Laboratoire américain de recherches évolutives. Pourtant, constater que ce nom inventé par lui était donné à un « mélange » aurait pu lui déplaire !
Par ailleurs, Satprem n’indiqua rien à propos du deuxième aspect du message : « cette aspiration à la transformation corporelle ». Il fit comme s’il ne percevait pas que c’était une très grande folie ! Il fit cela parce que, pour lui, ce n’en était pas une ! Il pensait que c’est cela qui devait être fait par toute personne s’intéressant à Sri Aurobindo et la Mère ! Depuis le début de sa relation avec L.V., il avait poussé celui-ci dans cette folie.


VERS LE 20 OCTOBRE 93, MI. REÇUT LA LETTRE DE SATPREM PUIS ACCEPTA LA MISSION

Par une lettre du 10 octobre 93, Satprem chargea donc Mi. de s’occuper de la fermeture de l’I.R.É. étatsunien.
À l’époque, une lettre postée en Inde mettait environ dix jours pour arriver en France. Elle y arriva donc vers le 20 octobre. Mi. connut notamment la mission dont Satprem la chargeait. Elle l’accepta. Ce faisant, est-ce qu’elle agit en conformité avec son psychique ? Ou est-ce que celui-ci lui indiqua de refuser la mission mais que, pour plaire à Satprem, par soumission à lui, elle l’accepta ? Ou est-ce qu’elle ne s’occupa même pas de connaitre la position de son psychique mais ne fit qu’obéir à Satprem ? Ou est-ce qu’il y eut autre chose ? Ici, on n’en sait rien.


ÉTAT PSYCHOLOGIQUE DE L.V.

Dans le récit de L.V. il y a un passage qui concerne son état psychologique et qui est placé de telle sorte qu’on ne sait pas s’il est relatif au moment d’avant le réveil provoqué par l’affaire des paquets de lettres ou à celui d’avant qu’il apprenne la décision de son expulsion, ce qui est indiqué dans quelques lignes. Le contenu de ce passage fit décider de le placer ici. Le voici.

P. 18. « […] ma foi en Satprem et en l’espoir qu’il avait fait naître – en fait, jusqu’à la dernière minute, en 1993, je continuerai de le porter dans mon cœur, et c’est lui-même et personne d’autre qui parvint finalement à me convaincre de la teneur de l’illusion dans laquelle j’avais vécu toutes ces années. »
La sortie de l’illusion fait penser à l’affaire des paquets de lettres mais « porter dans mon cœur » fait penser à l’autre possibilité puisque le message du 2 septembre se terminait par les mots « Avec amour ».
« convaincre » : Satprem est considéré avoir agi consciemment afin de sortir L.V. de son illusion le concernant. Les faits indiqués par L.V. ne correspondent pas à cela. Donc, L.V., même pour la sortie (partielle) de son illusion, attribua la responsabilité à Satprem, s’exprima comme s’il l’attribuait.


LE 24 OCTOBRE 93, MI. INFORMA L.V.

L.V., dans son texte de 07, raconta ce qui suit sous le titre p. 29 « L’explosion ».
P. 29. « Le 24 octobre 1993, je recevais un fax de ma vieille amie Micheline : "Ci-joint ce que j’ai reçu de Satprem. Vu les grèves à Air France, le courrier étranger ne part pas. Donc, dans un premier temps je préfère l’envoyer en fax et plus tard par lettre." / Suivaient les feuillets de la lettre que Satprem lui avait envoyée : / ["] Je viens de recevoir trois lignes de Luc […]. […] On ne peut devenir que ce que l’on a dans son propre cœur." »
Voilà comment L.V. eut connaissance de la lettre du 10 octobre que Satprem avait expédiée à Mi.


RÉACTION IMMÉDIATE QU’EUT L.V.

Ci-après il n’y a qu’une partie de la réaction, celle qui se rattache le plus aux faits, et le reste est reproduit plus loin.


L.V., en 2007*, indiqua le contenu de son message adressé à Satprem le 2 septembre 93, qui, comme déjà dit, p. 29, était ceci : « "Depuis le 15 août a commencé un rassemblement des disciples américains autour de cette aspiration à la transformation corporelle. Avec amour". » Aussitôt après il écrivit ceci : « Je venais de signer mon arrêt de mort. »

Aussitôt avant « Le 24 octobre 1993, je recevais un fax » il y a ceci : « Il y a bien des façons de mourir en dehors de la mort physique ». Il y a un jeu de mots avec « mort ».

Aussitôt après « dans son propre cœur." », il y a ceci.
P. 29. « La terre s’ouvrait sous moi. Ici n’est pas le lieu pour tenter de décrire ce qu’a été mon état durant les mois qui suivirent cette exécution. J’étais devenu essentiellement un gigantesque point d’interrogation, qui semblait avoir pris la place de tous mes organes, et qui me rendait surtout incapable de mettre une pensée cohérente devant l’autre. »Durant ces « mois qui suivirent », il y eut aussi la suite des évènements concernant la fermeture de l’I.R.É. étatsunien et aussi celle de l’affaire du livre India’Rebirth. C’est présenté plus loin.

P. 30. « […] cette lettre […] sa particularité la plus importante était son caractère public. J’avais été sidéré, à l’époque, qu’il envoie sa missive à une tierce personne – Micheline – plutôt que de me l’adresser directement, "d’homme à homme". Je voyais la lâcheté en lui mais ne voyais ni le calcul ni le symbole. D’abord, le côté public rendait la sentence définitive et sans appel – on ne se met pas à discuter de sa condamnation en place de Grève, devant la foule venue voir rouler votre tête. »
« place de Grève », autrefois : Grêve. Lieu au centre de Paris, sur une berge de la Seine où, autrefois, des individus condamnés à mort par un jugement étaient tués.

Suite immédiate.
« Ensuite, c’était un avertissement et une mise en garde pour les autres : voilà ce qui attend quiconque sortira de "la simple Sincérité" et oubliera que l’on ne devient "que ce que l’on a dans son propre cœur". Enfin, c’était un moyen de resserrer le groupe autour de lui en donnant à chacun une part de responsabilité dans l’exécution de la sentence. / C’est cette pauvre Micheline qui a dû transmettre la lettre ("Je m’excuse de cette besogne désagréable…") et s’impliquer par la suite dans tous les détails de son exécution. Moins d’une semaine plus tard, a commencé la diffusion publique des preuves de ma duplicité : tous mes amis, tous ceux susceptibles de s’interroger sur la soudaineté de cette décision, et surtout sur l’apparent revirement de Satprem à mon égard, ont dûment reçu par la poste un petit "dossier" contenant copies de certaines lettres personnelles où éclatait ma soi-disant fourberie. »
Parmi les personnes qui s’occupaient de l’édition de l’Agenda et d’autres livres en plusieurs pays, il est probable que Satprem parlait à chacun de ce qui se passait avec d’autres, même s’il ne racontait pas tout. Est-ce que le comportement de Satprem envers L.V. en octobre 93 étonna beaucoup de ses proches ? Y virent-ils un « revirement » ou un aboutissement ?
Ici, il n’y a aucune information concernant ce « petit "dossier" » de fin 93 qui fut diffusé « par la poste » car il n’est pas celui qui est utilisé ici. D’abord, la lettre de présentation de ce dernier date du 28 avril 94 (indépendamment du problème de savoir quelle était la composition véritable de ce dossier à cette date). Ensuite, L.V. dit que ce dossier de fin 93 contenait des « copies de certaines lettres personnelles », c’est-à-dire de lui-même, ce qui n’est pas le cas en avril 94.
Publier le « petit "dossier" » tel qu’il était.

 

APRÈS LE FAX DU 24 OCTOBRE 93, RÉACTION DE L.V. ET SU. À DES CONSÉQUENCES DE LA DÉCISION DE FERMER L’I.R.É. ÉTATSUNIEN

P. 31. « Il y eut pourtant quelques petites complications pratiques dans l’application de la sentence. Satprem avait exigé que nous abandonnions tout du jour au lendemain – le stock de livres, les listes de contacts, la gestion légale et administrative de l’Institut américain – de façon à ce que Micheline puisse prendre les commandes depuis Paris. »

Satprem ne parlait plus de fermer l’I.R.É. étatsunien mais seulement d’en expulser L.V.

Suite immédiate.
« ("Je continue à espérer que tu prendras le vrai chemin grâce à cette épreuve", me télégraphiait-il, sans doute pour m’encourager…) »
Lorsque Satprem écrivit cela, il montra qu’il pensait que L.V. était globalement sur un mauvais chemin et qu’il pensait qu’il lui indiquait quel était le bon en espérant que L.V. s’y mettrait. Il est certain qu’il le poussait dans le mauvais chemin où il est parlé de s’occuper immédiatement par soi-même de « transformation corporelle ». Est-ce qu’il le poussait sur le bon chemin où on s’occupe de se référer à son psychique et à s’ouvrir à la Mère ? Non ! Est-ce qu’il le poussait sur le bon chemin pour dépasser son karma ? Chacun en pense ce qu’il veut.


Suite immédiate.
« Mais ce qui était possible sur le papier n’était pas tout à fait aussi simple dans la réalité. En particulier, la famille de Susie avait généreusement contribué au développement de l’Institut et à la publication des livres aux États-Unis depuis 1980, et bien que la plus grande part de cette contribution ait été assimilée à un don pur et simple, il restait une somme assez conséquente qui apparaissait sous forme de dette dans les livres comptables de l’Institut. Ces écritures comptables ne pouvaient pas disparaître d’un trait de plume. Et peut-être était-ce pour le mieux, car, au moins sur ce point, Susie et moi décidâmes de ne pas nous soumettre et de refuser d’abandonner le stock de livres aux mains de Paris. Ainsi, toutes les opérations de l’Institut s’arrêtèrent mais l’Agenda de Mère continua d’être distribué aux États-Unis. »
Sans savoir ce que valut la décision du point de vue juridique, la position de L.V. est ici considérée comme bonne.
Lui et Su. pensèrent qu’il y avait une cause qui faisait qu’ils devaient refuser de se soumettre à Satprem et ils surent ne pas se soumettre, et en ayant conscience de cette situation d’opposition, de conflit. Est-ce que ce fut Su. qui poussa L.V. à cela ? Ils continuèrent ainsi à sortir de leur soumission anormale à Satprem. Peu importe que cette cause ait été ensuite considérée ou non comme n’existant pas.

Dans le Document de l’I.R.É., il y a ceci. « 10 octobre 1993 : Satprem écrit à Micheline, lui demandant de fermer l’Institut Américain. Micheline contacte Luc, qui après avoir dit qu’il prenait les mesures nécessaires, trouve toute » toutes ? « sortes d’obstacles légaux ou comptables etc., dont une "dette" à Susie et lui de plus de 40.000 dollars (dont personne n’avait jamais entendu parler). Micheline lui demande les bilans de l’Institut Américain depuis le début pour comprendre ; Luc répond qu’il les enverra sous peu – il ne les enverra jamais. Satprem envoie, le 28 novembre, à Luc, un dernier message lui demandant de démissionner de l’Institut américain, et de le remettre entre les mains de l’I.R.É. avec stock de livres, fichier, bilans et compte-rendu. Il conclue » conclut « : "Je continue à espérer que tu prendras le vrai chemin grâce à cette épreuve." Luc ne répondra jamais. En guise de comptes, le 20 décembre, Susie envoie à Satprem une lettre réclamant 44.500 dollars, sans aucune explication. »
Ce qui précède n’est pas un document datant de 1993* mais un récit préparé en 1994* sans fournir de photocopies de documents et avec deux petites citations.
(Les fautes provinrent-elles de l’I.R.É. ou du blog internet Flamme d’altérité ?)


SUITE ET FIN (ICI) DE L’AFFAIRE DU LIVRE INDIA’S REBIRTH

P. 27. « Le quiproquo » concernant le livre India’s Rebirth « s’aggrava encore lorsque les Trustees de l’Ashram découvrirent l’existence du livre, dont plus de 95 % étaient composés de textes sous le copyright de l’Ashram. Non seulement Sujata n’avait pas jugé bon de demander la permission d’utiliser ces textes, comme il est coutumier et séant de le faire, mais elle avait même fait imprimer, à la place habituelle qui reconnaît le copyright du propriétaire de l’œuvre, une note stipulant que ces textes étaient la propriété de "tous les amoureux de l’Inde", ce qui équivalait à ouvrir le copyright au monde entier… / L’Ashram ne pouvait que réagir, ce qu’il fit en intentant un procès pour violation de copyrights et en demandant au juge de bannir toute vente du livre en librairie. »
L.V. affirma que « plus de 95 % » du livre « étaient composés de textes sous le copyright de l’Ashram » mais est-ce que c’était vrai ?

Si, en Inde, existe le système où des textes publiés entrent après un certain temps dans le domaine public, on peut penser qu’un procès n’aurait pas été engagé s’il avait été certain que les textes en jeu étaient ainsi entrés et s’il n’y avait donc plus de problème de droits d’auteur. Donc, on considère ici qu’il y avait encore un titulaire de droits d’auteur.
D’ailleurs, s’il n’y en avait plus, les textes étaient dans le domaine public, utilisables par tous, pas seulement par « les amoureux de l’Inde ». Lorsque Sujata plaça cette indication, ce ne fut donc pas en considération d’une situation juridique favorable au projet de livre. L’indication semble plutôt résulter d’une tentative de coup de force : savoir qu’un titulaire des droits d’auteur existe mais tenter de passer outre en lui présentant une cause qu’on veut lui faire accepter comme étant supérieure. Coup de force et naïveté, vue à court terme, illusion.
(Dans l’affaire du livre India’s Rebirth, l’idée de faire le livre pouvait être bonne mais, vu la situation à propos de droits d’auteur, est-ce qu’il aurait fallu donner l’idée à l’Ashram titulaire des droits d’auteur, ou préparer la compilation et la lui transmettre pour qu’il l’édite et, dans tous les cas, l’Ashram en faisait ce qu’il voulait et ne devait rien ? Lorsqu’il n’y avait que l’idée donnée à l’Ashram et si celui-ci l’avait acceptée, un travail en commun aurait-il pu exister ? Au cas où une action contre l’Ashram exista, est-ce qu’elle fut une erreur ?)

Suite immédiate.
« En tant que distributeur aux États-Unis, nous étions devenus co-accusés car co-responsables de la singulière générosité de Sujata, et étions requis de nous présenter au palais de justice de Madras pour plaider notre innocence et défendre une cause à laquelle nous nous sentions complètement étrangers. »
Est-ce que le mot « requis » correspond à ceci : L.V. fut « requis » par Satprem et Sujata de « plaider » leur « innocence » (qui semble ne pas avoir existé), de défendre leur « cause » (qui semble mauvaise) ? Ou est-ce que le mot « requis » correspond à une convocation juridictionnelle ?

L.V. n’écrivit pas « une cause à laquelle nous » étions « complètement étrangers » mais il employa le mot « sentions ». Pourquoi ? Est-ce que, depuis sa connaissance de l’inscription en haut de page 1 de couverture, il s’était moralement déjà désolidarisé de ce livre ? C’est possible.

Suite immédiate.
« Pour mettre fin à l’imbroglio et à l’absurdité de notre position, je décidais de prendre les devants et de nous désolidariser légalement de tout ce projet de publication, ce que Satprem ne manqua pas, ultérieurement, de stigmatiser comme une preuve supplémentaire de ma duplicité. »
Est-ce que L.V. aurait pu ne pas décider « de prendre les devants » mais aurait pu décider de rester au calme en attendant de voir ce qui allait se passer ou que, s’il avait vraiment voulu « prendre les devants », il n’aurait pas dû utiliser du mensonge : se « désolidariser légalement » ?
L.V. n’indiqua pas la décision de la fin du procès qui, en cette affaire, aurait pu correspondre à la réalité de la situation. S’il y eut une décision juridictionnelle, elle n’est pas connue ici. Si la procédure fut arrêtée avant, la cause n’est pas connue ici.

Dans le texte de 07, c’est tout sur l’affaire du livre India’s Rebirth.


Dans le Document de l’I.R.É. il y a ceci. « Janvier 94 : Luc envoie à Micheline sa démission de l’I.R.É., puis une lettre au sujet d’India’s Rebirth, qu’un avocat américain enverra le 11 février à Harikant-Patel en proposant une "permanent injunction" (interdiction permanente) contre India’s Rebirth. »
Qui est « Harikant-Patel » ? On ne comprend pas ce qui est écrit.

Suite immédiate.
« II faut préciser ici les points suivants, pour montrer la profondeur du mensonge dans lequel Luc est tombé : Luc fera écrire par son avocat que "neither Mr.Venet, nor his American Institute, was even aware that the subject book "India’s Rebirth" was being written or published. His first knowledge of this fact came in the fall of 1993 when he received his first and only copy of said book". Or Luc avait été prévenu dès mars 93 de la préparation d’India’s Rebirth (le livre est sorti en juillet-août). »
En résumé, il est écrit en anglais que L.V. et l’I.R.É. étatsunien n’eurent connaissance du livre en jeu que lorsque L.V. en reçut un exemplaire « in the fall of 1993 » (à l’automne 1993 ?).
Selon le télégramme indiqué plus haut, et dans l’hypothèse où L.V. expédia un télégramme à Sujata aussitôt après avoir pris connaissance du livre, ce serait le 16 juillet 93.

L.V. avait été très choqué, à juste titre, par sa lecture de l’inscription ajoutée en haut de la page 1 de couverture. Le 16 juillet 93, il prit connaissance pour la première fois du livre tel qu’il était et dont il n’avait pas été prévenu avant. Il semble que la situation par rapport à cette inscription fut étendue ensuite à tout le livre.


PEUT-ÊTRE FIN 93, LE PROCÈS-VERBAL D’EXPULSION

P. 31. « Quelques mois plus tard, les plus fidèles membres du groupe (dont Patrice) devront même apposer leur signature au bas du procès-verbal m’expulsant officiellement de l’Institut. »

Dans le texte de 2007*, on ne comprend pas si ce fut « Quelques mois » après le 24 octobre 93 ou après la présentation d’un « dossier » dans une « librairie parisienne ». Le premier cas semble le bon. Publier ce « procès-verbal ».
Il apparait que, après que Satprem ait décidé de se débarrasser de L.V., il fallait suivre la procédure légale.


SUITE ET FIN (ICI) DE L’EXPULSION DE L.V. ET SU.

P. 31 et 32. « […] mais l’Agenda de Mère continua d’être distribué aux États-Unis. / Comme nous n’avions pas cédé sur toute la ligne, Satprem dut estimer qu’il restait à mettre certains points sur les i, car quelques mois plus tard nous commençâmes à recevoir d’impressionnantes lettres d’un avocat parisien. Mr. Okoshken, du barreau de Paris et de New York, nous faisait aimablement parvenir le procès-verbal de mon expulsion officielle de l’Institut français, accompagné de menaces non voilées concernant certains manquements que j’étais censé avoir commis vis-à-vis du fisc américain. Il m’enjoignait de lui retourner sans délai l’acceptation signée de mon expulsion »

Il y aurait une expulsion, sur le « procès-verbal » de laquelle il faudrait la signature de l’expulsé ! Dans quel but ? Pour qu’elle soit valable !?

Suite immédiate.
« ainsi que de ses conclusions, faute de quoi mon "refus de coopérer" déclencherait toute une série de mesures et d’enquêtes déplaisantes auprès des autorités américaines. Tout cela était cousu de fil blanc, mais suffisamment désagréable pour que nous ne puissions nous permettre de l’ignorer. / Une grâce devait veiller car au moment même où nous devions faire face à cet assaut juridique ordonné depuis l’Inde par Satprem et commandité par Micheline, c’est l’Inde qui est venue à notre secours en la personne de H, un ancien élève de l’école de l’Ashram, qui avait ouvert une étude d’avocats en Californie après de brillantes études de droit. Il prit rapidement la mesure du harcèlement dont nous étions l’objet et s’offrit de nous défendre gracieusement. M. Okoshken reçut toutes les réponses à ses questions, plus de nouvelles questions auxquelles il fallut bien qu’il cherche des réponses, et ainsi de suite. Le temps passait, un autre avocat américain, Mr. Stone, de Stamford, Connecticut, se mêlait de la partie contre nous : l’argent de Micheline grossissait l’escarcelle de Mr. Okoshken... Toute cette bulle parfaitement ridicule, dont le seul but avait été de nous impressionner, finit par s’épuiser d’elle-même. Les apparences étaient sauves. Satprem pouvait s’enorgueillir d’avoir agi comme un grand capitaine, avec dextérité et détermination. »
Un but de la procédure était-il de récupérer des livres et l’argent lorsqu’ils étaient vendus ?
« finit par s’épuiser d’elle-même ». C’est imprécis. Comment se termina l’affaire ?


Dans le Document de l’I.R.É., il y a ceci : « Janvier 94 : Luc envoie à Micheline sa démission de l’I.R.E. ».
Est-ce que l’acte d’expulsion impliqua la démission ? Est-ce qu’il y eut une démission ? Si oui, que serait-il arrivé si L.V. avait refusé de démissionner ?
Est-ce que le mot « démission » correspond à ceci : « Il m’enjoignait de lui retourner sans délai l’acceptation signée de mon expulsion » et « pour que nous ne puissions nous permettre de l’ignorer » ? Est-ce que ça ne fut pas une démission, mais l’acceptation d’une expulsion ? Est-ce qu’il y eut quand même une démission ?
Et de quoi sortit L.V. ? Est-ce que ce fut de l’I.R.É. étatsunien et aussi de l’I.R.É. français ? Est-ce que ces deux entités étaient deux organismes ou un seul ?


BILAN DE LA SITUATION ET DES CONFLITS DEPUIS 1985* ET COMPLÉMENTS, AVEC LA CONCEPTION ERRONÉE, COMPLOTISTE, QUE L.V. SE FIT DES ÉVÈNEMENTS

L’affaire des paquets de lettres puis celle dudit « bandeau » du livre India’s Rebirth furent employées par L.V. pour attribuer tous les torts à Satprem dans d’autres affaires, et pour s’innocenter complètement.

Ensuite, il s’enfonça encore plus dans sa mauvaise position et il se mit à réinterpréter toute sa relation passée avec Satprem à travers cette conception, couvrant son passé de ténèbres, salissant ses actions passées, se salissant donc lui-même.
Dans les extraits qui suivent, certaines parties sont reproduites plus haut et il y a aussi, surtout, des passages qui avaient été remplacés par un signe de coupure ainsi que des compléments.


ANNONCE QU’UNE PÉRIODE DE « MALAISE » COMMENÇA EN 1985*

P. 18 dans le texte de 07, un titre de partie est « Le malaise ».
Aussitôt après il y a ceci. « Pour moi aussi, le destin avançait irrémédiablement, et j’allais sous peu rentrer dans la vraie réalité de ma situation. »
« destin » : une partie provenait de la nature de L.V. incluant notamment son orgueil et son psychique, indépendamment de son karma. Une autre était ce dernier. Après que tout cela ait fait que L.V. se retrouvât dans une certaine situation psychologique et matérielle, il aurait pu agir à l’époque, comme il le put après jusqu’en 07, et aussi tant qu’il sera dans la même vie (car on ne parle pas de celles d’après), pour se transformer psychologiquement en s’améliorant, en mettant de l’ordre en lui. Mais il se comporta comme il le fit. Ce fut lui qui décida de ce qu’il devint, qui se créa sa vie et ce qu’il devint.


L’AFFAIRE DE « (à suivre) »

P. 19 et 20. « […] vivre avec le nœud glacé de la désillusion au cœur. Ce froid glacial a duré des années, sans dire son nom, alors même que tout semblait normal et affable à la surface. C’est la longue épreuve où l’on sent tout mais où l’on ne sait rien encore – où l’intérieur n’a pas encore rejoint l’extérieur pour en faire un tout compréhensible. / Cette drôle de période a dû commencer vers le milieu des années 80, peut-être à l’occasion de l’écriture et de la publication de "notre" livre. […] "La vie sans mort". […] Et c’est à cette occasion que j’ai senti la première déchirure entre nous. Le livre se terminait par ces simples mots : "à suivre…". […] Un tour de vis de plus et je sortirais imposteur… Drôle de mécanique quand même. Nous sommes peut-être là au cœur du problème. »
Dans cette affaire, même si l’on conteste l’existence de la trahison d’avoir placé « (à suivre…) » sans l’accord de Satprem, et quoi que l’on pense de l’intention qu’avait eu L.V., il y avait la signification objective. À cause d’elle, L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.
L.V. se voulut très aveugle, et s’enfonça dans des ténèbres, et ça ne pouvait que continuer de plus en plus (tant qu’un sursaut n’existerait pas). Pour lui, ça correspondait à s’illusionner sur lui-même (en se croyant bon dans cette affaire et en jouant à la victime), et aussi à s’illusionner sur Satprem (en l’assombrissant illégitimement).
L.V. écrivit que cette affaire fut « la première déchirure entre nous ». Satprem ne pouvait que commencer à se méfier (ou se méfier davantage ?) de L.V., commencer à perdre confiance (ou perdre davantage confiance ?) en lui, c’est-à-dire aussi en son activité, penser qu’il s’enfoncerait toujours plus dans les ténèbres (tant qu’un sursaut n’existerait pas).

Suite immédiate.
« / Si j’avais eu le courage et surtout plus de confiance en moi, j’aurais sur le champ tiré ma révérence et salué la compagnie. Mais – et c’est là que le sortilège fonctionne admirablement (Patrice, m’entends-tu)– non seulement je me suis mièvrement et piteusement aplati devant ces insinuations dont j’étais la cible, mais j’ai commencé l’acrobatie qui consiste à s’accuser soi-même de fautes que l’on ne peut pas avoir commises. […] tenter de trouver dans mon ego la cause de tous ces troubles […], je n’ai évidemment rien trouvé. Mais, bien entendu, il ne me serait jamais venu à l’esprit de chercher la cause dans Satprem. Lui était à jamais hors de cause, hors du champ terrestre, et remettre en question le sublime en lui était un acte tout bonnement impensable – presque une hérésie. »
Se demander si Satprem avait un tort n’aurait pas correspondu à « remettre en question le sublime en lui », ne concernerait pas « le sublime », mais aurait correspondu à mettre en réduction l’illusion satprémiste que L.V. avait très forte à l’époque. (Lorsque de véritables erreurs, fautes, défauts de Satprem existent, on peut les dénoncer, et c’est même un devoir, notamment pour empêcher que d’autres individus, débutants ou non, s’y égarent. Qui dit quand il y a ce caractère véritable ? Peu importe qu’il existe ou non, il faut dénoncer ce que chacun considère comme tel, et la clarification se fera au fur et à mesure des réparties. L.V. y contribua quoiqu’avec beaucoup d’obscurité.)

Suite immédiate.
« / Voilà, la "mécanique" s’était mise en marche et ne s’arrêterait plus. »
La « mécanique » qui « s’était mise en marche et ne s’arrêterait plus » était celle personnelle à L.V. où, d’abord, pour plaire à Satprem, il tenta de lui faire admettre qu’il n’avait pas eu l’intention d’annoncer qu’il y aurait au moins un autre entretien, se déclarant complètement innocent. Cette « mécanique » se développa ensuite en rendant Satprem responsable de l’état dans lequel se retrouvait L.V. et en imaginant qu’il avait comploté contre lui afin d’arriver à l’expulser. La « mécanique » était donc aussi celle du noircissement de Satprem par L.V. lorsqu’il n’y avait pas de cause, et qui pouvait paraitre justifié lorsqu’il y en avait.
Ce faisant, L.V. s’enfonça de plus en plus dans des ténèbres.
Lorsque L.V. écrivit cela en 07, il exprima ainsi malgré lui qu’il était encore dans cette « mécanique ».

Suite immédiate.
« Quoi qu’il arrive, il faudrait aller au bout du développement dramatique – il fallait un drame pour conclure et mettre un point final à ce qui avait commencé sous des dehors si anodins. Il y avait là un processus, une "logique" absolue, dévorante, qui ne s’apaiserait qu’avec son pesant d’innocence fraîche. »
Il semble que lesdits « dehors si anodins » étaient les circonstances du début de la fréquentation de Satprem par L.V., en 76. Ils n’étaient pas « anodins ».

Ladite « innocence fraîche » était aussi ce qui existait à ce début en 76, et aussi ce que L.V. était, selon lui, avant son expulsion.

Suite immédiate.
« / Alors qu’il aurait pu facilement oblitérer d’un mot ou d’un geste cette interprétation grossière et abusive qu’il avait eue à mon égard, il choisit de ne rien en faire et de maintenir en lui cette tête d’épingle de suspicion et d’ombrage. Avec une logique implacable, le temps se chargea ensuite d’accumuler d’autres causes matérielles de malentendus, qui allaient venir grossir cette tête d’épingle en un volcan irrésistible. »
C’est l’interprétation complotiste.
L.V. jouait à être la victime de Satprem, en faisant comme si la « tête d’épingle de suspicion et d’ombrage » concernait quelque chose que lui-même n’avait pas fait.

Suite immédiate.
« J’allais vivre plusieurs années avec cette sensation diffuse d’un malaise ou d’un mal mystérieux qui s’accumulait, mais sans jamais pouvoir le saisir exactement ni y mettre un terme. »
Il n’y avait objectivement aucun malentendu entre L.V. et Satprem à propos de « (à suivre) ». Ce fut entre diverses parties de L.V. qu’il y en eut un, provenant principalement, au minimum, de son incompréhension de ce qui était en jeu, et plutôt de sa volonté de ne pas comprendre, de ne pas mettre de la lumière dans la situation.
Le « malaise ou » « mal mystérieux » qui augmentait était-il la conséquence du psychique de L.V. qui étouffait de plus en plus, ou le développement des ténèbres en L.V., comme une montée de folie qui envahit tout de plus en plus, ou les deux ?
Quoi qu’il en soit, L.V. ne voulut pas y mettre un « terme », ne fit pas ce qu’il fallait pour arriver à un « terme ».
Les ténèbres dans lesquelles il s’était placé volontairement n’étaient pas seulement celles de l’ignorance ou celles de l’orgueil qui peuvent recevoir la lumière, la remise en place, la remise en ordre, avant l’occasion suivante de faire un autre progrès. Elles étaient celles où quelqu’un se place volontairement, où il y a une trahison de la lumière en soi, où on distingue de moins en moins le vrai du faux, où on s’enfonce toujours plus… jusqu’à ce qu’une remise en place puisse exister, si ça se fait. Il y a des cas où ça correspond à s’enfoncer dans de la folie grave.

Suite immédiate.
« Mes quelques tentatives maladroites […] mur de silence. Il fallait donc se résoudre à vivre avec cette drôle de contradiction entre une activité quotidienne qui allait bon train, et avait toujours ses attraits, et une interrogation muette et grandissante qui refusait de donner son sens. / À n’importe quel moment, Satprem aurait pu, consciemment, mettre fin à ce malaise, à cette ambivalence qui s’installait invisiblement entre nous. »
Le malaise de L.V. augmentait, et celui-ci n’en voyait pas le « sens » puisqu’il ne voulait pas le voir, puisque le malaise était dû désormais à sa volonté de ne pas le voir.
Satprem percevait que L.V. s’enfonçait dans les ténèbres car une mauvaise partie de lui grandissait, et il le lui disait (mais sans rien dire d’utile pour que L.V. puisse changer de cap ou, au moins, prendre conscience de ce qui, au fond de lui, n’était pas bien).

Suite immédiate.
« N’était-il pas censé être "au-dessus" de ces tourbillons émotionnels, capable de saisir les choses dans un esprit et une lumière plus vastes que ces petites pesanteurs humaines qui nous condamnent sempiternellement à vivre au ras des pâquerettes ? Peut-être ne l’a-t-il pas fait parce qu’il était lui-même pris dans cette "logique dévorante", ou bien tout simplement parce qu’il n’a pas jugé utile ou nécessaire de descendre à ce niveau de conflit humain, lui qui avait maintenant émergé dans une toute autre dimension ? »
D’après ce que L.V. indiqua plus ou moins malgré lui, Satprem n’était pas dans cette « logique dévorante » par rapport à L.V. et il s’occupait (pas bien) de pousser celui-ci à se remettre sur les bons rails sauf à propos de la folie dans laquelle il le poussait.
L.V. s’obstinant à s’accrocher à sa mauvaise position, à ne pas vouloir comprendre, que pouvait faire Satprem en plus ? Mieux expliquer !? Cesser toute relation avec L.V. en l’expulsant de l’Institut-éditeur !?

Suite immédiate.
« Mais alors si Mère non plus n’était jamais "descendue" au niveau de Satprem, que serait-il advenu de lui ? Et où en serait-il aujourd’hui ? Il y a des cas où l’on se doit de renvoyer l’ascenseur, même (et peut-être surtout) si cela apparaît comme une corvée. »
Est-ce que L.V. exprima ainsi qu’il considérait Satprem comme son gourou ?À propos d’« ascenseur », est-ce que L.V. annonça qu’il avait aidé Satprem et qu’il espérait en recevoir une aide ? Ou est-ce qu’il annonça que, puisque Satprem avait été aidé par la Mère, il pourrait à son tour aider L.V. ?
Quoi qu’il en soit, Satprem s’occupa d’apporter une aide à L.V., même si elle ne pouvait pas être efficace, et en le poussant dans la folie consistant à s’occuper immédiatement et par soi-même de ladite « transformation corporelle ». De l’aide insuffisante apportée par Satprem, L.V. n’en accepta qu’une petite partie, préférant s’enfoncer dans ses ténèbres.

Suite immédiate.
« On retrouve ici la grande difficulté de "l’amour de tout et la foi en tout". »
L.V. ne comprenait pas le mot « amour ». Il ne comprenait pas que ce qui est ainsi désigné ou évoqué est notamment compatible avec l’existence d’ennemis, et de lutte contre eux jusqu’à leur destruction physique. Par amour pour ce qui est divin, quelle que soit la manière d’en percevoir l’indication, par volonté de suivre son guide intérieur parce que c’est en faisant cela qu’on se sent bien, par volonté de contribuer, consciemment ou non, à ce qui est objectivement la manifestation progressive des plans supérieurs et surtout du plus haut, des luttes peuvent exister, avec éventuellement des morts, des révoltes, des révolutions, des guerres. L.V. aurait pu penser à la Bhagavad Guita, à ce que dit et fit Sri Aurobindo contre l’envahisseur britannique de l’Inde, à ce qu’il écrivit sur la Révolution française, et il y a d’autres textes sur ce sujet.
C’est une erreur du même genre qu’une autre déjà indiquée. L’« universalité de la vision de Sri Aurobindo », celle qui « embrasse tout dans sa compréhension », existe du point de vue du plan supramental (puisque tous les autres plans lui sont inférieurs en provenant d’un processus de division qui est de plus en plus diviseur, où la connaissance est de plus en plus déformée, perdue, détournée, renversée, transformée en son contraire, et avec un processus de densification de plus en plus grande, et un processus de complexification de plus en plus grande), mais elle n’empêche pas l’existence d’ennemis, de combats, de destructions, de morts, et pas seulement sur le plan physique.

Suite immédiate.
P. 21. « / Il est cependant nécessaire de s’arrêter encore quelques instants pour bien mesurer la nature de cet état de profonde ambivalence intérieure, de schizophrénie larvée, où une partie de mon être tentait désespérément de sauver les meubles en se raccrochant à n’importe quoi, tandis que l’autre, plus profonde et libre des illusions de surface, savait qu’il n’y a déjà plus de meubles à sauver – que la vérité était là, à me crever les yeux, et qu’il était grand temps de l’accepter et de l’accueillir avec tout le respect et la révérence qui lui étaient dus. »
Selon L.V., « une partie de » son « être tentait désespérément de sauver les meubles en se raccrochant à n’importe quoi » et c’était la partie qui voulait continuer à fréquenter Satprem car elle en avait encore une bonne opinion, s’enorgueillissait de cette relation et faisait que L.V. jouait à être plus développé que ce qu’il était, et qui espérait encore en obtenir de grands évènements intérieurs. Selon L.V., ce n’était pas une partie « profonde » de lui-même et c’était des « illusions de surface ».

Il aurait pu s’occuper de se débarrasser de celles-ci, reconnaitre ses erreurs à propos de « (à suivre…) » et se retrouver simplement dans sa situation de base qui était de travailler pour diffuser les livres et cassettes.
L.V. écrivit qu’une autre partie de lui-même, « plus profonde » était aussi présente, sans qu’il en ait encore conscience, et qu’elle « savait » déjà ce qui était la « vérité » de la situation, « vérité » qui « était là, à » « crever les yeux » de L.V., c’est-à-dire qu’elle était très évidente, mais celui-ci ne s’était pas encore identifié à cette partie. Il n’acceptait pas encore consciemment cette « vérité » qu’il fallait pourtant « accepter », « accueillir ».
Cette « vérité » était objectivement la conception selon laquelle Satprem était le responsable du mauvais état psychologique de L.V., à cause de son mauvais comportement. Autrement dit, concevoir cela ne correspondait pas à une partie « plus profonde » de L.V. mais, au contraire, à une partie plus superficielle que l’autre, et même pire que cela, elle était artificielle, elle était un quelque chose ajouté sur la surface, une couche supplémentaire d’erreurs, de ténèbres.
L.V. s’enfonça davantage dans de l’illusion. Celle-ci était en partie un contraire de la précédente.
Il n’y avait plus l’illusion que tout ce que disait et faisait Satprem était bien, que celui-ci était un guide parfait sur lequel on se centrait en renonçant à suivre sa raison et son psychique, en ayant un grand sentiment de supériorité sur les autres humains et en espérant que cette fréquentation permettrait d’obtenir de la « transformation corporelle ».
Il y avait, concernant Satprem, une illusion contraire. Il y aurait l’absence de centrage sur Satprem mais sans se centrer sur son propre psychique, il y aurait l’entrée dans la déraison ténébreuse en s’éloignant davantage de son psychique, et avec beaucoup d’amertume et d’autres sentiments du même genre dus à la perte de l’espoir d’obtenir de la « transformation corporelle ». (Si L.V. pouvait finir par comprendre que, à ce dernier sujet, il ne perdit rien car son espoir était de la folie et ne pouvait mener à cela, ce poids d’amertume, etc., se réduirait-il ?)


Suite immédiate.
« Faute de savoir ce qui m’arrivait, cet état – que j’ai déjà appelé plus haut "la cage aux illusions" – a été mon logis pendant des années, et j’en connais donc bien tous les coins et recoins. Le prix du loyer de ce logis est la douleur : […], la douleur des habitudes et des étourdissements confortables qui seraient censés faire oublier le dénuement des heures creuses. / À l’extrême, cette douleur peut devenir si intense, si insupportable que tous les moyens semblent bons pour y échapper – y compris de mettre fin à une vie qui se confond avec elle. »
(Ce à quoi correspond la coupure est présenté plus loin.)
Les « habitudes » et les « étourdissements » « confortables » furent présentés comme faisant « oublier le dénuement des heures creuses ». Ça fait penser à ce que L.V. disait de sa situation avant de rencontrer Satprem : « Ma vie s’écoulait comme un long fleuve tranquille, et peut-être trop terne ». Ça fait penser que L.V., à part son action avec Satprem, ne vivait rien d’intéressant en lui-même. Est-ce qu’il espérait vivre quelque chose qui serait tellement grand que sa réalité lui paraissait insipide ?
Le « logis » était celui de la trahison du psychique, de l’enfoncement voulu dans les ténèbres, de l’avancée progressive vers davantage de folie, peut-être jusqu’au suicide, plutôt qu’abandonner cette situation de mensonge. L.V. en connaissait « les coins et recoins » vus à travers cette folie.
Un moyen d’échapper à la « douleur » produite par le fait d’être dans une situation mensongère est de s’occuper de sortir de celle-ci.
Pour qui n’a pas une conception matérialiste, la mort ferait-elle échapper à la douleur indiquée ? Et ferait-elle échapper à la cause de cette douleur ? La réponse dépend de la conception que l’on a. Selon l’une d’elle (ou plusieurs ?) le suicide ferait s’enfoncer encore plus dans l’erreur dans la vie suivante (tant qu’on n’en sort pas).


AUTRES AFFAIRES

Au printemps 85 il y eut la lettre de L.V. sur Auroville qui mécontenta Satprem, et à laquelle celui-ci répliqua en aout 85. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.

Vers le début de 1986*, il y eut un conflit à propos d’un livre de Sujata et d’une lettre de L.V. dont Satprem écrivit qu’elle était « violente et obscure ». L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.

Aussi vers le début de 1986*, il y eut un autre conflit à propos d’une autre lettre que L.V. écrivit à quelqu’un. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.

Vers 1987*, Keya en dépression fut rapatriée en Inde. Lorsque Satprem décida de l’envoyer aux É.U.A., ce ne fut surement pas après avoir pensé qu’elle allait entrer en dépression jusqu’à devoir être rapatriée (puis se laisser mourir de faim). En ce développement, il n’a aucune responsabilité. Pourtant, L.V. en écrivit ceci.
P. 15. « […] refusera de s’alimenter et s’éteindra en juin 1995, à l’âge de cinquante et un ans. Il y avait là un premier signe et un premier coup de glas, mais nous étions tous si occupés à des tâches autrement plus importantes qu’il ne pouvait être question de s’arrêter à Keya. Il était plus facile de lui attacher l’étiquette : "Trop Entichée de Satprem" et de reléguer son cas avec ces gens qui n’ont pas les pieds sur terre et prennent leurs rêves pour la réalité. Bien entendu, nous étions tous dans ce même bateau de l’illusion, mais nous ne le savions pas encore. Keya était simplement le premier drame intérieur d’une longue liste. »
La dépression de Keya jusqu’à son rapatriement ne fut pas « un premier signe et un premier coup de glas » mais L.V. écrivit cela à cause de son interprétation complotiste. (La mort de Keya ne fut pas en jeu puisqu’elle arriva après l’expulsion de L.V.)
Que signifie « un premier coup de glas » ? Est-ce que L.V. exprima que la cause de cette mort était Satprem ? La réponse est oui, comme ça se constate plus loin, alors qu’il ne le fut pas. L.V. avait tort sur le fond lorsqu’il pensa cela après son expulsion mais, à l’époque, il n’y eut pas de conflit à ce sujet entre lui et Satprem.
Pour L.V., le « bateau de l’illusion » n’était pas seulement de se centrer sur Satprem mais aussi de compter sur lui pour atteindre ce qui était espéré pour soi. Est-ce que les autres avaient aussi cet espoir ?
La « liste » dont parla L.V. est « longue », façon de parler, relativement à la situation, pas en absolu. Les autres personnes, selon L.V., de cette liste sont indiquées plus loin.

En 87, il y eut le conflit pour savoir qui avait pris la décision pour que L.V. et Su. aillent s’installer aux É.U.A. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.


P. 19. Avant la dernière rencontre en 1990* : « l’intérieur n’a pas encore rejoint l’extérieur pour en faire un tout compréhensible ». L.V. présenta la rencontre de 1990* comme ayant été le dernier fait d’une période qui avait commencé « vers le milieu des années 80 », en 1985*.

La dernière rencontre en 1990*, L.V. la présenta aussi comme le premier fait d’une période qui se termina par son expulsion en 1993*.
Ce caractère de premier fait fut indiqué ainsi, p. 21. « Mon histoire s’achève. Il ne reste plus qu’à énoncer la litanie des "malentendus" divers (ou peut-être parfaitement entendus ailleurs, qui sait ?) qui ont émaillé les années » suivantes « et renforcé le malaise entre Satprem et moi jusqu’à l’explosion finale en 1993. » (Il y a bien : « entendus ailleurs », pas : d’ailleurs.) Écrire « (ou peut-être parfaitement entendus ailleurs, qui sait ?) » fut écrit par L.V. en 07 à cause de son interprétation complotiste.
Cette dernière rencontre en 1990*, L.V. en annonça notamment ceci, p. 22. « […] exorcisme […], ce qui dans sa bouche signifiait que j’étais irrécupérable et que seul un miracle aurait pu me sauver. Le destin était scellé, il n’y avait pas à en démordre. C’est avec un soulagement […]. »
Quoi que soit ce que désigne le mot « destin », L.V. l’employa à cause de son interprétation complotiste du passé. Il n’y avait pas quelque chose provenant de Satprem et qui créait ce qui pouvait être dit « scellé ». L.V. ne perçut pas que ce qui pouvait être dit tel existait à cause de son obstination dans son attitude antérieure et que, s’il changeait, ce scellement cesserait. Mais il semble que L.V. était entrainé dans son engrenage mauvais commencé notoirement dans l’affaire « (à suivre) » et qui faisait semble-t-il partie de son karma.


Puis il y eut des cauchemars où L.V. quémandait « un peu d’amour et d’affection à Satprem ». Ça exprimait (notamment ?) que, depuis l’affaire de « (à suivre) », L.V. sentait qu’il plaisait de moins en moins à Satprem.

Aux environs de l’automne 90 et pendant l’année 91, affaire de la recherche d’un nouveau lieu d’habitation.
P. 22 et 23. « Puis vint l’épisode du déménagement qui, je le vois bien aujourd’hui, était avant tout un dernier test d’allégeance. […] Susie et moi […] nous n’adhérions pas du tout à ce projet canadien. Susie se fit par la suite vertement tancer par Satprem pour avoir émis certaines réserves à propos de X elle-même. Nous avions complètement raté notre test d’allégeance. »
Il y a un manque d’informations mais, même s’il y avait eu un ordre émis par Satprem, L.V. et Su. n’auraient pas été obligés d’obéir. Il est considéré ici que L.V. fut la cause du conflit et qu’il avait tort sur le fond.

Est-ce que Satprem fit passer un « test d’allégeance » ?
S’il avait voulu en faire passer un, il aurait trouvé un moyen où l’enjeu serait exprimé de manière notoire et qui pouvait être beaucoup plus simple. Il lui aurait suffi de donner un ordre précis à propos de quelque chose à faire qui pouvait recevoir immédiatement obéissance ou rejet. Ici, il est pensé qu’il n’y eut pas de « test d’allégeance » mais que l’annonce de cela fait partie de l’interprétation complotiste de L.V.
Par ailleurs et comme déjà dit, l’émission de « réserves » par Su. fut un grand acte de courage, une absence de servilité, une sortie de celle-ci si ce fut le premier acte de ce genre.
P. 23. « […] nous devions aller nous parquer […] en Alaska. Je vivais le choc, et l’abîme de la déconvenue, mais pas encore l’analyse : comme dans le cas de mon malheureux "à suivre", je n’enregistrais ni n’acceptais toujours pas les implications profondes de son attitude. »
De la lecture de tout le texte, on comprend que lorsque L.V. se mit à analyser, il le fit en étant encore à l’intérieur de ce qui restait de son illusion de centrage sur Satprem, et surtout en étant dans une illusion concernant lui-même et aussi dans une illusion anti-Satprem qui correspond à « implications profondes ». Il ne s’occupa pas de connaitre ses défauts et attribua tous les torts à Satprem. Il aggrava sa situation antérieure. Il était dans la même lignée générale mais en étant déçu, amer, en ayant renoncé à compter sur Satprem pour atteindre, obtenir, ce qu’il espérait.

Vers le début de 91, il y eut l’intervention de L.V. dans l’organisation et le fonctionnement de l’I.R.É. français sans avoir prévenu Satprem. Celui-ci était l’un des dirigeants de cet Institut, et le principal. Même si le changement envisagé par L.V. était bon, ne pas en avoir parlé d’abord à Satprem fut une faute. L.V. fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.

Dans la fin de 91 ou le début de 92, il y eut le déménagement de L.V. et Su. P. 23, L.V. écrivit ceci. « Ce fut ensuite la longue épreuve du déménagement lui-même, de la côte est à la côte ouest des États-Unis, avec nos 50.000 livres par camion spécialement affrété. Nous avions bien mérité le repos et le calme de l’océan pacifique sous nos fenêtres. Mais le calme fut de courte durée, car le volcan grondait sourdement et réclamait son dû. Il restait dix-huit mois avant l’explosion. »
Sans parler du mot « volcan », les mots « réclamait son dû » expriment l’interprétation complotiste qu’avait L.V.

Dans le début de 93, il y eut ce que L.V. décrivit ainsi p. 27 et 28. « Le dernier épisode, celui qui devait déclencher l’explosion finale, concerne mes relations avec l’Amérique et plus particulièrement avec les disciples américains de Mère et Sri Aurobindo. » Il écrivit aussi qu’il fit cela sous l’impulsion de Sujata. Celle-ci fut la première responsable. L.V. le fut aussi pour avoir décidé d’obéir, sans qu’il y ait eu de conflit avec une autre partie de lui-même dont il était conscient.

Au printemps 93, lorsque L.V. fut informé par Satprem ou son équipe du projet de publication du livre India’s Rebirth, il n’y eut pas de problème car ce fut seulement après son expulsion qu’il affirma n’en avoir pas été informé.

En juin 93, lorsque L.V. et Su. entrèrent « en contact plus étroit avec les disciples américains, et notamment avec ceux qui habitaient la région du Colorado », L.V. put penser qu’il ne commettait pas de faute puisqu’il suivait l’impulsion de Sujata.
Par contre, il reçut une lettre de Satprem qui l’informait, pas clairement mais suffisamment quand même, que celui-ci n’accepterait pas que l’I.R.É. étatsunien se retrouvât en interpénétration avec le groupe d’individus en jeu. Ça serait le cas notamment si L.V. se mettait à en faire partie, seul ou avec Su., ou à créer un autre groupe ensemble. Par ailleurs, Satprem annonça que si L.V. voulait « avoir des relations personnelles avec ce ‘groupe’ », « c’est ton affaire ». Ça signifiait que Satprem n’empêcherait pas L.V. d’en avoir et ça signifiait que celui-ci devait choisir entre rester à l’I.R.É. ou aller avec le « "groupe" ». Autrement dit, si L.V. allait avec ce dernier, il devrait quitter l’I.R.É., par démission ou expulsion. Pour L.V., continuer serait la cause d’un conflit et il aurait tort sur le fond.
Il ne semble pas que L.V. ait compris tout cela. Il était motivé par son orgueil et sa folie. La continuation des relations qui exista ne provint pas d’un acte courageux lui faisant affronter Satprem, mais exista sous la poussée de son orgueil, sa folie de « transformation corporelle », etc., et aussi de son karma dont tout cela faisait d’ailleurs probablement partie.

17 juillet 93, à propos des paquets de lettres qui, dans la fin de 92 semble-t-il, sinon début 93, avaient été renvoyés à Satprem, L.V. reçut un télégramme de Satprem.
P. 33. « […] ma condamnation était jouée d’avance, par une "mécanique" qui avait déjà déroulé ses engrenages dans le silence, hors de moi, bien avant que les faits adhèrent à ses conclusions. »
Il n’y avait eu aucune « condamnation » « jouée d’avance » de la part de Satprem. Par contre, L.V., avec son orgueil, la trahison du meilleur de lui-même, ses illusions, son sentiment de grande supériorité aux autres sauf Satprem et Sujata, son refus de reconnaitre son erreur dans l’affaire de « (à suivre) », s’était condamné à vivre quelque chose de très dur… s’il ne changeait pas ou, au moins, s’il ne se développait pas de manière à ce que, lorsque le moment très dur allait arriver (peut-être en conséquence de son karma si tout cela en faisait partie), il pourrait le comprendre et s’en remettre.
Au télégramme envoyé par Satprem, L.V. répondit le 5 aout sans jamais recevoir de réponse. Quelle fut la cause de cette absence ?
Il est possible qu’il n’y en eût pas car L.V. fut expulsé peu après.
Mais Satprem continua pourtant de réclamer des choses à propos de l’I.R.É. étatsunien, et même lui écrivit le 7 mars 95, sans parler de ces lettres.
Si Satprem avait continué de penser qu’il lui en manquait, il aurait continué de les réclamer. Puisqu’il ne les réclama plus, ce fut probablement car il les avait retrouvées. Cest largument qui est annoncé plus haut. Il n’y a pas de certitude mais, ici, il est considéré qu’il en fut ainsi. Donc, dans cette affaire, Satprem fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond sans que ça ait résulté d’une mauvaise intention. Mais ne pas annoncer à L.V. qu’il avait retrouvé ces lettres fut une faute.
Avant cela, Satprem, pensant avoir raison sur le fond, pensa que L.V. continuait d’agir selon la mauvaise partie de lui-même contre laquelle il avait incité (mal) L.V. à lutter, et il le renvoya à s’occuper de L’ennemi caché qui loge dans la poitrine humaine et que L’homme doit le vaincre ou manquer son haut destin.
Pour L.V., la rencontre entre son mauvais développement antérieur et la réalité où Satprem avait tort fit qu’il pensa avoir la confirmation de sa conception selon laquelle il était innocent pour tout et, donc, une victime de Satprem qui avait tort.
P. 24. « […] voler ces lettres aurait été une absurdité matérielle. / Bien entendu, la cause était perdue. Et mes dénégations se perdaient dans le vide interstellaire. C’est cela que me disaient mes cauchemars de la nuit et du jour. Nous avions depuis longtemps dépassé le stade où l’on peut arrêter un volcan en ébullition – […]. »
L.V., pensant avoir raison sur le fond, et l’étant, il perçut ceci.

P. 23. « […] l’évènement qui m’a finalement ouvert les yeux sur la réalité, qui m’a forcé à comprendre que mes cauchemars des derniers mois et la réalité ne faisaient qu’un. J’ai enfin réalisé que Satprem en personne, en chair et en os, était directement en cause dans le cauchemar que je vivais au quotidien, qu’il était derrière chaque décision, chaque inflexion, chaque insinuation, chaque erreur d’appréciation, comme il avait aussi été derrière chaque acte de courage et de détermination, chaque percée et chaque réussite – qu’il était humain comme nous tous, petit et faillible comme nous tous. Et que c’était en partie moi qui l’avais placé dans ce faux rôle d’infaillibilité au-dessus de l’humanité, qui lui avais donné la mauvaise réplique. »
P. 22. « Un peu plus tard, j’ai dû me rendre à l’évidence que la réalité diurne avait rejoint les images entrevues la nuit et, à mon corps toujours défendant, j’ai dû finalement ouvrir les yeux sur la vraie réalité de ma situation et de ma relation avec Satprem. Un traumatisme qui m’a été administré goutte à goutte, pour ne pas faire trop mal, mais en face duquel je n’avais plus d’explications, yoguiques ou autres, et qu’il a fallu affronter avec le seul recours d’une vie qui bat à nu, telle quelle, sans raison et sans lendemain. »
Dans la perception de ce que L.V. appela « vraie réalité » il y avait encore des illusions et aussi des erreurs.
La dernière phrase de la citation semble concerner l’avenir proche.
En disant « avec le seul recours d’une vie qui bat à nu, telle quelle », L.V. semble n’avoir pas envisagé de s’occuper de se demander quelle était la volonté de son psychique, de se mettre à son écoute (au travers des couches de mensonges placées dessus) pour ensuite lui obéir. Il ne semble pas avoir fait appel à la Mère (qui, dans sa conception, n’était peut-être rien d’autre que la femme enterrée en 73). Il ne semble avoir eu aucune aspiration à recevoir quelque chose d’autre que ce qu’il était déjà, quelque chose plus grand que lui.
L.V. ouvrit les yeux sur une partie de son illusion, mais les ferma davantage sur le reste.
L.V., dans cette affaire de paquets de lettres, avait de quoi se considérer vraiment innocent, et il semble que ce fût précisément à cause de ça, à cause de cette situation de force, qu’il s’appuya ensuite dessus pour faire un classement définitif, étendu aux affaires antérieures (qu’il y ait été innocent ou non).

Peut-être entre le 5 aout et le 16, rêve où L.V. dit avoir vu « Satprem » dans une caverne.

Le 16 aout 93, sur le livre « India’s Rebirth », L.V. découvrit ledit « bandeau » (qui est l’inscription en haut de la page 1 de couverture). Dans cette affaire, Sujata et Satprem eurent tort sur le fond mais la cause du conflit fut L.V. car, s’il n’avait pas protesté, il n’y en aurait pas eu. Pour L.V., il y eut une autre confirmation de sa conception selon laquelle il était innocent pour tout et, donc, une victime de Satprem qui complotait contre lui.
Cette protestation de L.V. fut une attaque frontale à Satprem. Elle exista parce qu’il prit référence au meilleur de lui-même. Ce fut son grand acte courageux, celui qui le fit sortir de sa servilité envers Satprem. (Si les futurs êtres les plus évolués considéraient que leur état devrait les empêcher de recevoir les répliques à leurs mauvais actes car celles-ci seraient des oppositions à la manifestation supramentale, ils se tromperaient.)
Mais il était trop tard pour L.V. car, parallèlement, son mauvais comportement l’avait poussé à continuer ses relations avec les étatsuniens et l’avait mené au point de rupture de celle avec Satprem.

Le 2 septembre, L.V. le prévint de son affaire avec lesdits « disciples » étatsuniens. Puisqu’il avait continué une histoire pour laquelle Satprem lui avait dit en juin qu’il n’en voulait pas, il fut la cause du conflit et il avait tort sur le fond.

Septembre et octobre 93 à propos des paquets de lettres. Il est possible que Satprem ne s’était pas encore aperçu qu’il avait tort sur le fond et qu’il avait été la cause du conflit. Selon lui, L.V. avait tort sur le fond et il était la cause du conflit.

Septembre et octobre 93 à propos du « bandeau » du livre India’s Rebirth, Satprem pensait que LV. avait tort sur le fond, ce qui était faux, et qu’il était la cause du conflit, ce qui était exact.

Ce fut dans cette situation que L.V fût expulsé.
Ce fut fait sans que Satprem lui eût jamais conseillé de se mettre à écouter son psychique et de le prendre pour guide, de s’ouvrir à la Mère, de lire ou relire le b-a-ba de ce qui fut écrit par Sri Aurobindo et la Mère à ce sujet, et de le comprendre et de pratiquer, ni dénoncé son orgueil (quoiqu’il lui ait parlé de son sentiment de supériorité), ni déclaré que considérer qu’il fallait s’occuper immédiatement par soi-même de « transformation corporelle » était de la folie, ni, semble-t-il, de karma à affronter.


L.V. FINIT PAR SORTIR DE L’ÉTAT DE STUPEUR OÙ IL S’ÉTAIT RETROUVÉ LE 24 OCTOBRE 93 ET SE MIT À RÉFLÉCHIR

P. 29 à 31. « J’étais devenu essentiellement un gigantesque point d’interrogation […] Si ce point d’interrogation n’avait pas pris toute la place au-dedans de moi, j’aurais pu voir que sous ses dehors de simplicité et même de banalité, cette lettre était un petit chef-d’œuvre que Machiavel lui-même n’aurait pas renié. / D’abord, il y a l’extraordinaire minceur, pour ne pas dire l’inexistence, des arguments avancés. Bien entendu, à tout moment, il aurait pu me faire comprendre que je faisais fausse route avec "mon" laboratoire, comme il l’appelait, que ce n’était pas la bonne façon de procéder – peut-être que, malgré les bonnes intentions affichées, il y avait là une démesure, quelque chose qui ne pouvait que tourner court ? »
L.V. annonça que les « intentions affichées » du groupe qu’il avait fondé étaient « bonnes » alors qu’elles étaient folles.

Il reprocha à Satprem de ne pas lui avoir dit si la création de son groupe était ou non une « bonne façon de procéder ». Ça suppose la pensée que le but à atteindre était bon, la question concernant la méthode pour s’occuper de l’atteindre. Or le but était mauvais. Il aurait fallu s’occuper de pratiquer le yoga intégral à partir de l’état où L.V. était, et ça aurait mené là où c’était possible, quoi que ce soit. L.V., en voulant agir pour avoir ce qu’il considérait comme le but, s’empêcha de se développer. Son mental était encombré par ses idées folles et ses illusions (sans parler de ce qu’il y avait dans son vital où l’orgueil tenait une grande place). À la méthode semble se rattacher l’idée de « démesure ».
L.V. reprocha à Satprem de ne pas lui avoir dit si, en créant son groupe, il avait fait « fausse route ». Ça peut concerner le but et la méthode conçue pour l’atteindre.
L.V. reprocha à Satprem de ne pas lui avoir dit si son groupe « ne pouvait que tourner court ». Ce groupe aurait pu durer dans la folie s’il l’avait voulu mais, du point de vue évolutif sain en jeu, non seulement il ne pouvait que « tourner court » mais il était mal conçu, mal parti, mauvais dès l’idée de base.
Satprem reprocha l’alliance avec le « mélange », l’intégration dedans, mais il ne pouvait pas reprocher le projet de s’occuper immédiatement par soi-même de « transformation corporelle » qui était de la grande folie puisqu’il pensait que tous les humains s’intéressant à Sri Aurobindo et la Mère devaient l’avoir aussi et il incitait à cela. Il avait poussé L.V. dans cette folie et il ne lui reprocha jamais d’y être !
À quel moment après l’expulsion, L.V. envisagea-t-il que quelque chose pouvait ne pas aller concernant son groupe ? En tout cas, arriver à envisager cela fut produit par un peu de lucidité. Vu ce qui est indiqué ci-dessus, elle ne produisit pas une remise en question suffisante et, vu l’ensemble du récit de L.V., il semble qu’elle ne produisit rien de plus.

Suite immédiate.
« Avais-je jamais refusé de prendre en compte ses conseils ou ses recommandations ? »
La réponse est oui, il suffit de penser à la lettre de juin 93.

Suite immédiate.
« / Mais plus l’argumentation est vague ou imprécise et plus la force d’insinuation contenue est grande. Il suffit de mêler la quantité adéquate de mots vitaux et tonitruants (sans oublier les majuscules) tels que : Mensonge, Vérité, Mélange, Sincérité, Œuvre, Sri Aurobindo, Mère. Puis le lecteur fait le reste du travail : il extrapole et comble la faiblesse du raisonnement en suppléant sa propre conviction "spontanée". (C’est la raison pour laquelle toute justice civilisée écarte délibérément la passion des délibérations et des jugements des hommes et s’efforce d’imposer la raison.) / Après l’échec des deux tentatives précédentes (le déménagement au Canada et le "pillage" des lettres), il était important de m’épurer en douceur, »
C’est l’interprétation complotiste car les deux affaires indiquées ne furent pas des « tentatives » de quoi que ce soit, et toutes les actions de Satprem ne furent pas faites avec le but d’« épurer ».

Suite immédiate.
« sans faire trop de vagues, mais en faisant tout de même comprendre à "l’opinion publique" (le groupe autour de lui) qu’une faute grave avait été commise, une faute de "principe" à défaut de faits. En cela, cette lettre a parfaitement fonctionné – je ne savais pas moi-même quelle faute j’avais commise ! »
La lettre de Satprem du 10 octobre indiquait expressément le « mélange américain » et il y avait celle de juin 93 indiquant, pas clairement mais suffisamment quand même, que Satprem n’accepterait pas que l’I.R.É. étatsunien se retrouvât en interpénétration avec le groupe d’individus en jeu et que L.V. devait choisir entre rester à l’I.R.É. ou aller avec le « "groupe" ». Autrement dit, si L.V. allait avec ce dernier, il devrait quitter l’I.R.É., par démission ou expulsion. L.V. était-il dans un état si grand d’inconscience ou d’autotromperie, d’illusion, qu’il ne comprit pas cela !? Et en 07 encore, il fit comme s’il ne comprenait pas… alors qu’il omit, volontairement, de parler de la lettre de juin 93 et d’en reproduire le passage qui est dans celle du 10 octobre !

Suite immédiate.
« / La lettre contenait pourtant certaines contradictions flagrantes : "Nous ne cherchons pas à former des groupements…" – à l’exception des Instituts ou des "Mira aditi" que moi, Satprem, je forme ici et là dans le monde pour des raisons d’ordre supérieur. »
Il n’y avait pas de contradiction. Satprem avait voulu dire qu’en plus des établissements rattachés à lui, qui avaient été créés d’abord pour le but pratique d’éditer des livres et de les vendre, pas pour d’énigmatiques « raisons d’ordre supérieur », il n’était pas cherché à créer des groupes.


Suite immédiate.
« Il y avait aussi les vitupérations de rigueur contre "les Mélanges américains ou auroviliens" – comme si aucun groupe, aucune organisation humaine (y compris Auroville, fondée et voulue par Mère), ne trouvait grâce à ses yeux. Lui seul était à l’abri de la corruption et de l’érosion qui affectent les tentatives humaines, car lui seul détenait le degré suffisant de "simple Sincérité dont tout dépend". »
L.V. ne percevait pas la folie de son entreprise. Il la concevait comme bonne par nature et n’envisagea pour elle qu’une éventuelle « corruption » et « érosion ».
Satprem n’avait pas empêché L.V. de participer au « mélange américain ». Pour celui-ci, le problème n’était pas de « trouver » ou non « grâce » aux « yeux » de Satprem, il était celui de l’incompatibilité indiquée à nouveau ci-dessus et L.V. en avait été prévenu. L.V. fit comme s’il ne l’avait pas été.
Satprem n’avait pas combattu l’existence d’Auroville « fondée et voulue par Mère » mais avait dénoncé certains faits qui y existaient (et on ne dit rien ici concernant ce dont il souhaitait l’existence).

Suite immédiate.
« Sous ces dehors "bon enfant" cette lettre est donc à l’évidence un monument à la gloire d’un Moi-Je qui, lui, n’avait aucune crainte de la démesure ! / Mais sa particularité la plus importante était son caractère public. […] un petit "dossier" contenant copies de certaines lettres personnelles où éclatait ma soi-disant fourberie. […] »
Ce qui fut déclaré évident n’existait pas.


Suite.
« Quelques mois plus tard, les plus fidèles membres du groupe (dont Patrice) devront même apposer leur signature au bas du procès-verbal m’expulsant officiellement de l’Institut. Rien n’était laissé au hasard pour déloger le trouble-fête tout en resserrant et en renforçant le petit noyau des bienheureux rescapés. »
C’est l’interprétation complotiste et la dernière phrase exprime la position de victime que se donnait L.V. et qu’il se donna encore en 07.
« le trouble-fête ». L.V. troublait l’atmosphère de Satprem et Sujata et il fallait que ça cesse. Puisque L.V. ne s’arrêtait pas d’agir ainsi, il fallait l’expulser. Un problème est de savoir si les causes des actions troublantes de L.V. étaient ou non légitimes. Un autre problème est de savoir si Satprem se comporta bien, toujours bien, avec L.V.

Suite immédiate.
P. 31. « En conclusion, une exécution a valeur de symbole – une sorte de "sacrifice" – préparée de longue date et menée de main de maître, avec la participation inconsciente d’une "opinion publique" manipulée, […]. »
C’est l’interprétation complotiste, comme dans une partie de ce qui suit.


Suite immédiate.
« qui au pire se réjouissait de voir couler un peu de sang pour égayer son ordinaire, mais surtout dont la pureté originelle se trouvait confirmée par ce sacrifice expiatoire sur l’autel de la Vérité, telle que définie et entretenue par Satprem. Et puis, il faut bien le dire, on n’était pas mécontent d’avoir soi-même échappé au désastre… / Quant à la victime expiatoire, eh bien, elle n’était guère en état de penser ni de réagir. Non seulement il n’était pas question de protester de son innocence (il aurait pour cela fallu savoir quel était exactement l’acte d’accusation), mais toute demande d’explications était également hors de question. Chacun savait que Satprem était "trop fragile" pour lire et à plus forte raison pour répondre aux lettres – surtout quand elles étaient "déplaisantes". Alors, où se tourner ? Vers qui ? Mon téléphone s’était tu. Le silence de mes anciens amis autour de moi était assourdissant. Personne n’osait prendre la peine ou la liberté de me demander quelle était ma version des faits – et de s’intéresser à la réponse. Le plus bizarre est que je n’aurais sans doute pas trouvé les mots pour expliquer quoi que ce soit, comme si la question de mon innocence ou de ma culpabilité avait déjà été réglée de longue date, en dehors de moi. Comme si toutes ces années de malaise que j’avais vécues avaient déjà fait leur sournois travail autour de moi et en moi. Et il ne restait rien à dire, juste à vivre la chose. »


AUTRES RÉFLEXIONS DE L.V. SUR CE SUJET

P. 32. « La question que toute personne sensée peut se poser au sortir du récit de tout cet acharnement à m’évincer est de comprendre ce qui a pu provoquer une telle opiniâtreté, une telle vindicte de la part de Satprem. Après tout, il n’y a pas de fumée sans feu. »
Selon L.V. chaque personne qui lit son texte de 07 mais qui n’approuve pas sa position ne serait pas « sensée ».

Il y a d’autres expressions de l’interprétation complotiste.
Il n’y eut pas un « acharnement » de Satprem à « évincer » L.V.
Ce texte de L.V. montre l’acharnement de celui-ci à refuser la lumière, à préférer s’enfoncer dans les ténèbres. Plus précisément, il montre la mauvaise situation psychologique dans laquelle il se retrouva en conséquence de ce qu’il était, où son karma tenait une grande place.

Suite immédiate.
« Aurait-il dépensé tout ce temps et cette énergie, même par personne interposée, pour écarter un complet innocent ? Ne fallait-il pas que quelque chose soit très corrompu (et très aveugle) en moi pour justifier une telle détermination ? / Or c’est justement la question qui m’a obsédé durant des mois. / Si quelqu’un pouvait voir clair dans les choses et les êtres, ce devait être lui. »
C’est l’interprétation complotiste.
L.V., même après son expulsion, continua d’avoir une conception de Satprem qui plaçait celui-ci plus haut que sa place.

Suite immédiate.

« Tout son passé avec Mère plaidait dans ce sens – ces longues années d’apprentissage où, jour après jour, elle insufflait en lui une autre compréhension des choses et une autre approche de la vie. / Quelqu’un comme lui pouvait-il si lourdement se tromper ? Passer à côté de la plus simple évidence ? »
Ça fait partie de l’interprétation complotiste.L.V. envisagea seulement deux possibilités.
Soit il était un « complet innocent », ce qui était « la plus simple évidence », et Satprem se serait trompé « lourdement » en ne l’ayant pas constaté.
Soit Satprem avait raison dans toutes les affaires depuis « (à suivre) ». En ce cas, « quelque chose » en L.V. serait « très corrompu » et « très aveugle » puisqu’il ne percevait rien de cela en lui.
La réponse apportée par L.V. fut qu’il fût innocent pour tout et que Satprem fut le fautif pour tout.
L.V. aurait pu se mettre à examiner tous les éléments comme c’est fait dans le présent texte, et il l’aurait fait beaucoup mieux s’il l’avait voulu puisqu’il avait ses souvenirs et ceux de Su., et des lettres, et peut-être d’autres choses. Pour cela, il aurait fallu ne pas penser dans le cadre de l’interprétation complotiste, ou à travers le mauvais état psychologique qu’il avait avant de l’inventer.

P. 35. « Et si l’on pense qu’il s’agit là d’une dramatisation gratuite ou d’une exagération, […]. »
Oui, ce fut cela pour L.V.



DÉBUT 94, LETTRE DE BILAN EXPÉDIÉE PAR L.V. À SATPREM

P. 32. « Le 6 janvier 1994, je lui écrivais une lettre où je disais enfin noir sur blanc ce que je pensais de ses odieuses accusations, depuis le "pillage" de sa correspondance jusqu’à la réunion de "mon" groupe de disciples américains – une lettre que je terminais par un adieu : "Je vous quitte pour cette vie – sans rancune et sans regret." Je sus plus tard qu’il n’avait jamais lu ma lettre – Sujata l’en avait protégé car je disais de "méchantes" choses sur son compte. »
L.V. n’aurait donc pas parlé de l’affaire des mots « (à suivre) ». S’était-il rendu compte que lui, et lui seul, avait eu tort à ce sujet ?

L.V. plaça le mot « mon » entre guillemets comme si ce « groupe » n’avait pas été créé à cause de lui, par lui. Il se trompa, ce qui n’empêche pas que les « américains » qui le suivirent aient aussi leur part de responsabilité puisqu’ils s’engagèrent dedans.
Si cette lettre était publiée, les erreurs de L.V., les vraies, apparaitraient-elles davantage ?


VERS AVRIL 94 ET ENSUITE, PRÉSENTATION À PARIS D’UN DOSSIER HOSTILE À L.V.

P. 30 et 31. « […] ont dûment reçu par la poste un petit "dossier" contenant copies de certaines lettres personnelles où éclatait ma soi-disant fourberie. Quant aux passants anonymes qui avaient entendu des rumeurs mais ne connaissaient pas encore les faits, ils pouvaient aller consulter ce même petit dossier à la librairie parisienne qui distribuait les œuvres de Mère… »
La « librairie parisienne » était celle de la rue des Taillandiers, près de la place de la Bastille, qui appartenait à l’association (dont le premier nom fut Association pour Auroville, dont le deuxième fut Auroville International France et) dont le troisième nom, consécutif à la rupture faite avec Auroville en 89, était Agenda International France. Mi. Ét. en était la dirigeante.

Elle était aussi celle de l’Institut de recherches évolutives.
À cause de la confusion de fait qui existait entre ces deux organismes, Mi. Ét. qui, en tant que dirigeante de l’I.R.É. de France, avait préparé le dossier contre L.V., se retrouva en train de le présenter au public dans la boutique.
Satprem le sut-il ? Connaissait-il toute l’histoire de cette rupture avec Auroville ? Certainement. S’il n’était pas déjà un soutien objectif de la position entièrement négative de cette association à propos d’Auroville, il se retrouva l’être.
(Lorsqu’on allait à cette époque dans cette boutique pour acheter un livre ou pour autre chose, la lecture du dossier était proposée. Lorsqu’on refusait, il n’y avait pas d’insistance. On pouvait refuser par exemple parce que la connaissance de faits antérieurs avait fait avoir depuis longtemps la conception que se quereller et s’entredévorer était une manière d’être ordinaire dans ces associations et qu’on ne voulait pas se retrouver dans cela, et ne même pas s’encombrer par la prise de connaissance de ce qui se passait.)


Dans le Document de l’I.R.É., il y a la reproduction de la lettre de Mi. Ét. du 28 avril 94. Elle commence ainsi.
« Chers amis, / Beaucoup d’entre vous ont exprimé leur surprise devant la "soudaineté" du tournant pris par Luc Venet en 1993, tournant qui a amené Satprem à lui demander de cesser de s’occuper de l’Institut Américain et de le remettre entre les mains de l’IRE (ce que Luc a refusé de faire). Ce tournant n’avait en réalité rien de soudain, et nous avons jugé bon de citer ici quelques extraits de lettres de Satprem à Luc au fil des années — depuis huit ans maintenant. »
Autrement dit, les vrais proches de Satprem ou de Mi. Ét. comprirent qu’il y avait l’aboutissement d’un conflit (composé de plusieurs conflits) alors que des individus plus éloignés mais quand même suffisamment proches de celle-ci pour avoir été informés des problèmes en furent étonnés.
(Par ailleurs, dans la réalité, est-ce que l’étonnement concerna vraiment « la "soudaineté" du tournant pris par Luc Venet en 1993 » ou la « soudaineté » de l’expulsion de L.V. par Satprem ?)

Suite immédiate.
« / Peu importent les occasions tristement multiples qui ont occasionné ces lettres, vous comprendrez sans mal comment Satprem, avec force mais aussi avec tout son amour, a tenté jusqu’au bout de sauver Luc de lui-même. / Qu’il soit clair que notre propos n’est pas de faire le procès de Luc Venet, mais de faire connaître quelques faits, afin que chacun puisse voir clair. Ce ne sont pas des "personnes" en jeu, mais des forces en bataille autour d’une Œuvre. / Bien amicalement, / Micheline »
Les lettres du Document de l’I.R.É. étaient censées montrer que Satprem chercha à aider L.V.
Est-ce que Satprem s’occupa de l’aider à sortir de ses ténèbres et, si oui, est-ce qu’il le fit bien ? Qu’est-ce que Satprem indiqua à L.V. pour l’aider à trouver en lui un critère, un repère, une position de conscience qui serait le meilleur de lui-même et qui l’aiderait à se retrouver, ou à se trouver, qui l’aiderait à se remettre sur les rails ou à s’y mettre ? Est-ce qu’il lui conseilla de lire ou relire des livres de Sri Aurobindo et la Mère où peut se trouver le b-a-ba du yoga intégral ? Qu’est-ce que Satprem et Sujata dirent à propos de l’effet d’un karma qui pouvait être vraiment utile à L.V. ? Tout ce qu’ils dirent et qui est présent dans le Document de l’I.R.É. est reproduit plus haut en plusieurs endroits.
Mais est-ce que toutes les lettres furent citées dans ce Document ? Ça ne semble pas le cas puisqu’il n’y en eut que quatorze en sept ans avec celles de Sujata ? Est-ce qu’il y eut plus de lettres mais que les autres ne contiennent rien qui ait pu avoir sa place dans ce Document ?
Donc, seulement d’après les extraits de lettres citées dans le Document de l’I.R.É., il est conclu que ce que dirent Satprem et Sujata ne put pas aider L.V.
En plus, dans l’affaire du groupe étatsunien avec le Laboratoire américain, Satprem dénonça ce qui déplaisait (le « mélange ») dès juin 93 mais pas le principal défaut qui était l’idée de s’occuper immédiatement par soi-même de transformation corporelle. C’est pourtant ce qui aurait le plus aidé L.V, parce que ça aurait montré son incompréhension et son orgueil. (Satprem ne dénonça pas cette folie car il avait cette idée pour tout individu s’intéressant à Sri Aurobindo et la Mère.)

Par ailleurs, les extraits ne servaient donc pas à présenter les « occasions », les faits, qui provoquèrent la rédaction de lettres par Satprem (et Sujata). Il fut écrit que ces « extraits » servaient à « faire connaître quelques faits ». Ces derniers étaient seulement les affirmations de Satprem !
Lorsque les faits de base de chaque affaire ne sont pas indiqués, il reste seulement les opinions de Satprem.
Tout cela ne permet pas de « voir clair », voir clair par soi-même, sur chacune des affaires. Il faudrait seulement accepter toutes les affirmations de Satprem et Sujata comme étant toujours complètement bonnes, légitimes.
Mi. Ét. était en position de soumission béate envers Satprem et Sujata et elle voulait que tous les individus destinataires du dossier fussent comme elle.


LE 7 MARS 95, RÉCEPTION PAR L.V. D’UNE LETTRE DE SATPREM ET SA RÉACTION

P. 32. « Puis le 7 mars 1995, plus d’un an plus tard, alors même que ses avocats à Paris et dans le Connecticut continuaient à agiter leur bâton légal, je recevais une dernière lettre-carotte de Satprem, dans laquelle il m’invitait tout bonnement à réintégrer l’Institut et à tout remettre en marche comme si de rien n’était – à condition évidemment que je montre patte blanche. Mon acceptation aurait été le signe que j’avais compris la leçon et surtout que je savais qui était le patron. Qu’il ait pu sincèrement croire qu’il fût possible d’effacer en quelques pages du même sempiternel catéchisme tout le contentieux de malaise et de frustration qui avait grandi entre nous depuis des années en dit peut-être plus long que tout sur son propre sens des réalités. »
Le mot « frustration » exprime le point de vue de L.V. à propos de ce qu’il ressentait.

Est-ce que cette lettre de Satprem fut une tentative faite à un moment où la réclamation contentieuse semblait devoir échouer, si ça paraissait ainsi ?
Est-ce que Satprem s’était aperçu qu’il avait eu tort à propos des paquets de lettres et dudit « bandeau » du livre India’s Rebirth ?
Quelle était la condition posée par Satprem, ou les conditions, s’il y en eut vraiment, qui correspond à montrer « patte blanche » ? Publier la lettre. Il est parlé de « quelques pages » écrites par Satprem, formant la lettre reçue par L.V. le 7 mars 95.
L’affirmation « Mon acceptation aurait été le signe que j’avais compris la leçon et surtout que je savais qui était le patron » correspond à la réalité puisqu’elle correspond à l’affirmation de Satprem rapportée par L.V. et par le Document de l’I.R.É. : « Je continue à espérer que tu prendras le vrai chemin grâce à cette épreuve ». Satprem employa un procédé tortueux.
L.V. semble avoir refusé de « réintégrer l’Institut américain ».
La réclamation juridictionnelle semble avoir échoué, d’après ce qu’écrivit L.V. : « Toute cette bulle […] finit par s’épuiser d’elle-même. » Précisément, comment se termina l’affaire ?

La relation entre L.V. et Satprem-Sujata s’arrêta là, selon ce qu’écrivit L.V.


1er DÉCEMBRE 95, DÉCISION DE DISSOUDRE L’ASSOCIATION DE MI. ÉT.

Dans l’association créée à Paris en 1968*, qui eut d’abord le nom Association pour Auroville, puis Auroville International France, puis Agenda International France, une décision d’auto-dissolution fut prise le 1er décembre 95, avec la dissolution prévue pour le 31 décembre suivant.

La boutique nommée Agenda International France continua d’exister en étant prise en main seulement par l’Institut de recherches évolutives.


EN ACCOMPAGNEMENT DE L’INTERPRÉTATION COMPLOTISTE, LE RÉCIT QUI DÉVALORISE SATPREM, EN MOTS, À PROPOS D’« ENNEMIS » RÉELS OU IMAGINAIRES

L.V., après son expulsion, repensa au début de sa relation avec Satprem face aux ashramites. Il s’en fit une conception déformée, en noircissant celui-ci notamment en le ridiculisant, et en se noircissant lui-même, s’enfonçant dans l’illusion à propos de Satprem et de lui-même, s’enfonçant dans les ténèbres. L.V. s’abaissa lorsqu’il conçut et présenta ce qu’il énonça à propos d’ennemis : tout aurait été le produit de l’imagination de Satprem.

Des parties des citations suivantes sont reproduites plus haut et il y a aussi des passages qui avaient été omis en étant chacun remplacé par un signe de coupure, ainsi que des compléments.
Lire en faisant attention notamment aux mots qui furent placés par L.V. entre des guillemets internes aux citations (sauf la première fois).

P. 2 et 3. « Au début de 1976, alors que je résidais depuis quelques années à Auroville, j’avais pris connaissance "par hasard" d’un paquet de feuillets ronéotypés qui circulaient alors librement parmi les Auroviliens, et qui faisaient état de "menaces" que certains notables de l’Ashram faisaient peser sur les manuscrits originaux de l’Agenda de Mère, que Satprem conservait chez lui à Nandanam. / Mon sang n’a fait qu’un tour et je me suis précipité, sans réfléchir, pour lui offrir mon soutien contre un "ennemi", aussi vague pour moi que s’il s’agissait d’un roman, mais qui était bien réel et concret pour lui, et sur lequel il pouvait mettre des visages et des corps de chair et d’os. Sans le savoir, je rentrais dans tout un "contexte" de luttes et de jalousies intestines – affectant principalement certains groupes et membres de l’Ashram – dans lequel Satprem, de par sa personnalité et ses prises de position antérieures, était l’un des principaux acteurs. Mais je n’avais cure de cette réalité "historique" – »
À un moment d’après son expulsion de l’Institut-éditeur, L.V. commença par faire comme s’il n’y avait pas eu de conflit entre des ashramites et la Mère. (En 76, il pouvait l’ignorer puisque l’Agenda n° 13 où il y en a la plus forte expression ne fut publié en français qu’à la fin de 81 ou au début de 82. Est-ce que, avant, un article avait été publié quelque part ? Est-ce que ça se disait fréquemment oralement ? En tout cas, lorsque L.V. se mit à travailler avec Satprem, il finit forcément par en être informé rapidement puis il y eut la préparation et la publication de l’Agenda 13. En 2007*, L.V. fit comme si ce conflit n’avait pas existé !) Cette première déformation facilita les autres.
L.V. écrivit que des conflits entre « certains groupes et membres de l’Ashram » existèrent, mais en mettant les mots « menaces », « ennemi », « contexte » et « historique » entre guillemets, créant aussitôt du doute sur la réalité de ce qui était indiqué.

Suite immédiate.
« le geste que j’accomplissais allait bien au-delà de ces contingences. Il était impératif de se ranger du côté du plus faible, de la victime présumée, même si en offrant mon soutien je faisais également l’offrande de la réflexion et de la raison sur l’autel de la spontanéité. »
Quelqu’un qui est le « plus faible » n’est pas forcément une « victime », ne mérite pas forcément d’être soutenu contre des adversaires, par exemple un criminel notoire se faisant finalement arrêter par la police.
L.V. préféra pourtant dire que ce fut une volonté de soutenir le « plus faible », la « victime présumée », qui fut la cause de son soutien de Satprem en 76, plutôt que d’admettre qu’il alla le soutenir d’abord pour protéger les manuscrits, faisant qu’il pensait que Satprem était du bon camp, avait raison.
Et L.V. affirma cela car il niait (car il chercha à nier) l’existence de deux camps en 76 dans la réalité.
L.V. exprima que, dans la réalité, il n’y avait pas de conflit, pas deux camps, mais qu’il n’y avait qu’un individu, Satprem, sans ennemi, qu’il alla soutenir, et il se retrouva avec la conception de celui-ci concernant des ennemis qu’il aurait mais qui n’existaient pas.
La position de soutien « du plus faible, de la victime présumée », contre des adversaires considérés exister en 76, sans s’occuper du fond de la situation, n’est pas « au-delà de ces contingences », mais en-deçà.
L.V. en 07, par cette histoire « de se ranger du côté du plus faible, de la victime présumée », noircit lui-même dans son passé, s’abaissa, se dévalorisa.

Suite immédiate.
« / Ainsi, subtilement, une nouvelle vie s’ouvrait à moi. J’avais, en quelque sorte, choisi mon camp. Dans mon enthousiasme, j’adhérais à tout un passé qui m’était pourtant étranger ; j’endossais un complexe psychologique qui n’était pas mien. Il y aurait désormais des "pour" et des "contre", des "blancs" et des "noirs" mais peu de demi-teintes – et plus aucune hésitation. Le monde était devenu étrangement simple et linéaire. Je m’engageais sur un chemin tout tracé, dont Satprem détenait la carte. Par un simple geste d’une demi-seconde, j’avais remis à un autre que moi le soin de comprendre et d’interpréter le monde autour de moi. J’acceptais de plonger corps et âme dans un univers déjà formaté, […]. […] J’avais finalement une Vraie Cause à défendre, âprement, contre des ennemis sans nombre (et souvent sans visage). De fait, les "ennemis" semblaient indispensables pour être pris au sérieux : sans ennemis on n’était situé nulle part, indéfini, presque inexistant. […], à mon insu, j’avais épousé le monde intime de Satprem. Mon minuscule geste d’adhésion original me conduisait, par un phénomène d’empathie que je ne contrôlais pas, à m’identifier à son univers intérieur : je sentais comme il sentait, pensais comme il pensait, voyais par ses yeux. »
L.V. accusa Satprem de s’être inventé des ennemis, disant qu’il n’y en avait pas mais qu’il n’y avait que des imaginations de celui-ci : « un complexe psychologique », « interpréter le monde », « un univers », « le monde intime de Satprem », « son univers intérieur ».

Et L.V. indiqua la cause qu’aurait eu Satprem à s’inventer cela : « De fait, les "ennemis" semblaient indispensables pour être pris au sérieux : sans ennemis on n’était situé nulle part, indéfini, presque inexistant ».
L.V. dévalorisa Satprem en mots en s’occupant de le ridiculiser.
Cette prétendue invention de Satprem, L.V. dit qu’il la fit sienne : « j’endossais un complexe psychologique qui n’était pas mien », « J’acceptais de plonger corps et âme dans un univers déjà formaté », « j’avais épousé le monde intime de Satprem », « m’identifier à son univers intérieur ».
L.V. dit avoir été inconscient de cela en 76 : « subtilement » (« une nouvelle vie s’offrait à moi »), « à mon insu » (« j’avais épousé le monde intime de Satprem », (« par un phénomène d’empathie ») « que je ne contrôlais pas ».

P. 5. « Il est peut-être bon, ici, de dire quelques mots de l’Ashram, afin de dissiper certains malentendus en remettant son existence et son développement sur la vraie base qui était la sienne, et de faire la part de la réalité et de la fiction. »

Quelle est la « fiction » qui fut dite en jeu ? Ce sont les affirmations de Satprem que L.V. présenta comme étant des imaginations.

P. 8. « Et puis cet "enthousiasme" vital me cachait mes contradictions inhérentes à ma nouvelle adhésion. Il m’empêchait de voir l’étroitesse manichéenne du monde dans lequel j’étais entré. Sans sourciller, je m’apprêtais à dérouler un cortège de sourds ressentiments à l’égard de tout ce qui n’était pas ma nouvelle religion, […]. »
L.V. fait comme s’il n’y avait pas eu deux camps.
Pourtant, il y eut d’abord celui de la Mère et de Satprem et Sujata contre les autres ashramites qui finirent par interdire à celui-ci d’approcher la Mère et qui eurent avec celle-ci le comportement connu par la diffusion de l’Agenda et des cassettes correspondantes. (À l’Ashram, aucun autre ashramite ne soutint Satprem ou ne dénonça le comportement des meneurs contre la Mère et Satprem et Sujata. S’il en exista mais qui ne s’exprimèrent pas publiquement, ça équivaut à zéro à propos de l’histoire collective.)
Il y eut ensuite aussi le camp des ashramites qui voulaient ne pas publier les propos de la Mère qui leur étaient hostiles, contre Satprem et Sujata qui voulaient publier cela.
Il y avait donc deux camps mais L.V. le nia lorsqu’il écrivit « étroitesse manichéenne ».
Il dévalorisa encore Satprem en mots en s’occupant de le ridiculiser.

P. 15. « Il n’y avait vraiment qu’un plancher sûr après celui des vaches, et c’était celui de la fraternité énoncée par Satprem ; le reste du monde était suspect et miné. Les jihadistes n’ont rien inventé. Peut-être y avait-il là […]. »
Dans le mot jihadiste tel qu’entré récemment abondamment dans le vocabulaire français, il y a la notion de guerre conquérante alors que ce que dit L.V. à propos d’ennemis (réels ou imaginaires) de Satprem relève de la défense des manuscrits, de la défense de soi. En employant ce mot, L.V. se trompa et dramatisa. En plus, il fit du noircissement de Satprem lorsqu’il écrivit que « les jihadistes n’ont rien inventé » car il plaça ceux-ci, en mots, comme successeurs ou imitateurs inconscients de Satprem.


EN ACCOMPAGNEMENT DE L’INTERPRÉTATION COMPLOTISTE, LE RÉCIT QUI DÉVALORISE SATPREM, EN MOTS, À PROPOS DE CE QUI SE PASSAIT PRINCIPALEMENT EN LUI

P. 16 et 17. « Et c’est à ce tournant qu’un certain processus a commencé en lui qui l’a rendu si radicalement autre, si étranger à ce qu’il était auparavant, […]. […] à l’époque, […] je ne mettais pas une seconde en doute les conclusions de Satprem quant à la condition dans laquelle il se trouvait, […]. » Écrire cela signifie que, plus tard, L.V. les mit en doute et il écrivit donc ceci. « Il est impossible de savoir de quelle nature était cette nouvelle force que Satprem sentait en lui et qui transformait si manifestement son être et sa vie. »

Ici il est considéré que cette « force » concernait le supramental et L.V. avait pensé pareil à l’époque. S’interroger sur « la nature » de cette force est mettre cela en doute et ça dévalorise Satprem en mots.
Quant aux effets, directs ou non, vrais ou attribués par L.V., sur la personnalité de Satprem, c’est un autre problème.


EN ACCOMPAGNEMENT DE L’INTERPRÉTATION COMPLOTISTE, LE RÉCIT QUI DÉVALORISE SATPREM, EN MOTS, À PROPOS DE VOLONTÉ D’ISOLEMENT DU GROUPE AVEC UN JEU DE FRATERNITÉ DEDANS

P. 14. « Toute sa vie l’avait placé à l’écart des autres, depuis les fuites en forêt amazonienne ou dans l’Himalaya, jusqu’à l’Ashram, au sein duquel il n’avait jamais pu se lier d’amitié avec quiconque, à part Sujata, qui deviendra sa compagne. »

Lorsque Satprem décida ses départs pour la « forêt amazonienne » et « l’Himalaya », ce ne fut pas en conséquence d’un rejet par les autres.
Pour l’Ashram, dire qu’il n’avait « jamais pu se lier d’amitié avec quiconque » exprime qu’il avait cherché à « se lier d’amitié » avec des gens mais sans pouvoir y arriver car les autres le rejetaient. Or, ce fut sa recherche qui le fit se retrouver dans la situation où il était. Se créer des liens d’« amitié » et les vivre, les entretenir, n’est pas la situation la plus haute. Et même des gens qui peuvent se créer facilement des liens qui pourraient être d’amitié ou plus, veulent aussi ne pas les entretenir, les approfondir, pensent à les briser peu après qu’ils aient commencé, savent (avant que les liens commencent) qu’ils seront brisés par eux-mêmes, et même ne cherchent plus à se créer de tels liens, car ils ont un intérêt supérieur qui les fait vouloir rester seuls ou presque, peut-être dans le secret (par profession ou autre cause), ou parce qu’ils n’ont pas le temps, ou pour un autre motif.
La mauvaise description faite L.V. fait partie de sa présentation dévalorisante, en mots, de Satprem.

P. 15. « Les circonstances du départ de Mère ainsi que son expulsion de l’Ashram (auquel il prétendit n’attacher aucune importance) étaient venues enfoncer un dernier clou et une dernière justification dans le bois dur de ses certitudes de rejet.
L.V., en employant le verbe prétendre au lieu de seulement affirmer, développa sa présentation dévalorisante. Ça correspond à ce qu’il voulait placer d’abord, comme dans la citation précédente : faire passer l’idée que Satprem était rejeté par les autres, et il exprima cela clairement dans la fin avec le mot « rejet ».


Suite immédiate.
« Et c’est évidemment ce sentiment intérieur d’isolement qui l’avait conduit à créer autour de lui ce petit groupe de "frères", pour tenter de combler son isolement et de repousser les murs de l’enfermement et de la solitude. Et puis il y avait ce merveilleux instrument de l’Agenda et une Haute Mission à accomplir, à la lumière de laquelle il pourrait dissimuler ses propres incertitudes et ses propres défaillances. "La vérité est toujours schismatique", me disait-il un jour, comme pour se rassurer lui-même. »
L.V. parla de « sentiment d’isolement », qui ne correspond pas toujours à une situation d’isolement. Et il créa une histoire avec notamment, en plus de ce qui précède, « enfermement », « solitude », « petit groupe de "frères" », et d’autres mots ailleurs.
Dans la situation objective qui correspond aux affirmations de L.V., il n’y avait rien d’anormal.
Lorsque des individus sont dans une situation dont l’enjeu est au-delà d’eux-mêmes, plus grand qu’eux-mêmes, l’important est ce qu’ils font à ce sujet. Leur motivation n’entre pas en jeu lors de l’appréciation de l’action en elle-même. L.V. semble dire que l’entreprise de publication de l’Agenda n’aurait servi qu’à « dissimuler » des problèmes. Ceux-ci auraient été « ses propres incertitudes et ses propres défaillances », celles de Satprem. Éventuellement, chercher ce qu’elles seraient selon L.V.

P. 14. « Bien entendu, nous avions battu le rappel de tous les disciples de Mère et Sri Aurobindo aux États-Unis et beaucoup nous offraient une aide précieuse, pour la préparation des manuscrits, par exemple, ou en facilitant la distribution des livres dans leur région. Pourtant, nous restions étrangement en marge des autres, comme si une règle non écrite nous forçait à l’isolement, à la différence. Je sais aujourd’hui que ce sentiment diffus d’une "différence" entre nous et les autres groupes de disciples était le fruit du même sentiment d’isolement vécu par Satprem en Inde, comme si, encore une fois, sans le savoir, nous endossions ses propres sentiments pour tout ce qui, de près ou de loin, était connecté à l’Ashram de Pondichéry. »
Le mot « étrangement » fait partie du discours dévalorisant, ainsi que le lien fait entre le « sentiment diffus d’une "différence" » et ledit « sentiment d’isolement » lié à de prétendus rejets.

P. 15. « Mes propres problèmes avec Satprem verront d’ailleurs leur apogée lorsqu’une vraie sympathie pour l’Amérique commença de poindre en moi et que je me mêlais sans retenue aux Américains "ordinaires", et en particulier aux disciples de Sri Aurobindo. Bien que ce mouvement d’expansion et d’empathie me semble aller de soi lorsqu’on se réfère sans cesse à l’universalité de Sri Aurobindo pour fonder sa vie, il était probablement perçu par Satprem comme une première trahison à son dogme privé du retranchement. »
Parler d’un tel « dogme » est dévalorisant.
Par ailleurs, le problème ne fut pas la fin du « retranchement » mais l’entrée dans un « mélange ».


EN ACCOMPAGNEMENT DE L’INTERPRÉTATION COMPLOTISTE, LE RÉCIT QUI DÉVALORISE SATPREM, EN MOTS, À PROPOS DE « RÉVOLTE »

INTRODUCTION

Après février 68, moment où L.V. entendit pour la première fois parler de Satprem, il connut l’aspect de révolté social de celui-ci, probablement assez rapidement. Ça lui plut.
Il pensa, au début et pendant longtemps, que l’esprit de révolte était « une condition fondamentale » de « la transformation ».
L.V., après son expulsion, rejeta cette conception, pas parce qu’il prit connaissance de ses erreurs, mais parce qu’il la remplaça par une autre conception qu’il se créa, qui contient des erreurs. Globalement, L.V. s’enfonça dans des ténèbres à ce sujet, à propos de Satprem et aussi à propos de lui-même. L.V. soutint sa conception par plusieurs citations de l’Agenda.
Voici tout ce problème.


À PROPOS DE RÉVOLTE, GÉNÉRALITÉS INDÉPENDANTES DU TEXTE DE L.V.

Voici des généralités pour aider à comprendre le point de vue de L.V. et celui exprimé dans le présent texte.

Il est dit qu’il y a un état de conscience très élevé qui fait percevoir tout de telle manière qu’il n’y a rien qui puisse motiver de la révolte, un esprit de révolte. Mais tant qu’un individu n’a pas cet état de conscience, qu’il est donc dans de l’ignorance par rapport à ça, il n’y a pas à jouer à l’individu très développé qui n’est jamais affecté par un mouvement de révolte, il n’y a pas à faire comme si tout esprit de révolte était mauvais.
Un individu peut être en situation sociale de force, en situation de faire ou de constater que tout lui convient ou, si quelque chose ne lui convient pas, il est en situation de le changer immédiatement. Mais, au contraire, l’individu qui est en train de subir une situation qui lui est hostile peut avoir un mouvement de révolte, peut avoir l’esprit de révolte, peut être un révolté, peut contribuer à créer une révolte (pouvant mener à une révolution). Combattre tout esprit de révolte, toute révolte, en eux-mêmes, est donc avoir une position favorable à ce qui est déjà en place, en puissance.
Mais parmi ces individus pouvant se retrouver avec un esprit de révolte, une distinction doit être faite.
Si ce qui est en place dans un groupe d’humains, ce qui y est en puissance, est favorable au développement de la conscience, à la lumière, à l’évolution, au progrès, à la liberté, etc., ce qui peut entrer en révolte contre ça est donc favorable au contraire : ce sont des forces de ténèbres, réactionnaires, anti-évolutives, antiprogressistes, etc.
Mais une révolte qui est voulue favorable au développement de la conscience, à la lumière, à l’évolution, au progrès, à la liberté, etc., peut correspondre à plusieurs conceptions des améliorations à apporter ou de ce qu’il est voulu mettre à la place de ce qui est combattu, et ces conceptions ne sont donc pas toutes forcément bonnes et peuvent même être mauvaises.

À propos de l’organisation et du fonctionnement d’un groupe d’humains, des membres de celui-ci peuvent constater que des éléments de cette organisation et de ce fonctionnement sont mauvais car s’opposant à l’évolution, au progrès, etc., et ces individus peuvent avoir l’esprit de révolte et peuvent même finir par se révolter. (On ne parle pas ici des mouvements destinés à instaurer ou restaurer des éléments anti-évolutifs, ni de la valeur de ce qui veut être mis à la place du pouvoir qu’il est voulu renverser.) Cette révolte peut être victorieuse et produire des améliorations de la situation. Une telle révolte peut aussi devenir une révolution, une guerre. Une révolte, une révolution, une guerre, peuvent être produites par une bonne impulsion. Penser notamment à ce que Sri Aurobindo écrivit sur la Révolution française et à la lutte indienne contre la domination britannique. À propos de guerre, penser aussi à la position de Sri Aurobindo et la Mère durant la Deuxième guerre mondiale, et aussi à la Bhagavad-Guita, et il y a d’autres textes.
Maintenant, indépendamment de l’organisation et du fonctionnement d’un groupe d’humains, un individu peut être révolté par des faits qu’il perçoit autour de lui quoiqu’ils ne soient pas soutenus par le pouvoir public : certaines pensées diffusées, certains comportements, etc. Il peut se sentir révolté contre eux. Ça peut concerner plusieurs positions : être révolté contre des éléments de progrès, de liberté, etc., qui apparaissent, ou contre le contraire, et, en plus, chacun peut avoir sa conception spéciale de cela.
(Dans tous ces cas, l’esprit de révolte ne mène pas, par nature, à du suicide quoique ça puisse arriver de temps en temps et, par ailleurs, un suicide n’est pas forcément lié à de la révolte sociale.)


LE PREMIER ÉLÉMENT DE LA POSITION ERRONÉE DE L.V.

Un des éléments de la position erronée de L.V. à propos de Satprem fut de ne pas distinguer entre deux cas à propos d’esprit de révolte (et de révolte). Ce fut une erreur.
Il y a l’aspect de révolté social, l’esprit de révolte qui se rapporte à la situation dans laquelle vivait Satprem : la société en général, la société des ashramites, la situation collective de l’humanité, …
Il y a aussi le cas où la révolte est faite par rapport à soi-même par refus d’accepter une situation produite par l’influence divine (au sens de Sri Aurobindo et la Mère). En ce cas, il faudrait savoir ne pas se révolter mais accepter.
Ce deuxième cas de révolte doit être dépassé par en haut, c’est-à-dire en ayant une position meilleure, en se mettant à suivre l’influence divine perçue en soi. Ça peut correspondre à avoir l’esprit de révolte au premier sens et, donc, à participer à une révolte, à une révolution.


LE DEUXIÈME ÉLÉMENT DE LA POSITION ERRONÉE DE L.V.

L.V. utilisa des paroles de la Mère désapprouvant l’esprit de révolte chez Satprem dans le deuxième cas, pour les appliquer, à tort, au premier cas. En bref, il condamna l’esprit de révolte dans tous les cas, autre erreur.

Ce qu’écrivit L.V. correspond à jouer à ne pas avoir l’esprit de révolte quel qu’il soit, à jouer à être au-dessus, c’est-à-dire à faire semblant, à se mettre dans du mensonge.
Ça correspond aussi à se mettre en-dessous de l’esprit de révolte selon le premier sens et donc à approuver ce qui aurait dû être une cause légitime de révolte. Il y a notamment un soutien à toutes les tyrannies. (Est-ce que L.V. fait partie des oppresseurs ? Est-ce qu’il est dans une situation où il n’a aucune cause de révolte, par exemple contre le bruit environnant, la domination religieuse et d’autres pollutions ? Est-ce qu’il oublie la lutte de Sri Aurobindo contre l’oppresseur étranger en Inde, et ce qu’il écrivit sur la Révolution française ? Est-ce qu’il est un ennemi de celle-ci et de celles de ses conséquences qui existent déjà, et aussi de celles qui seront créées tôt ou tard ?)
Ce qu’écrivit L.V. correspond aussi à l’approbation de la révolte contre l’influence divine dans le cas suivant. Lorsqu’une révolte ou une révolution est motivée, consciemment ou non, par une influence divine en des individus, certains de ceux-ci peuvent finalement considérer que le mouvement social en cours est contraire à certains de leurs intérêts inférieurs, par exemple financier ou religieux, et ils préfèrent finalement agir au profit de ces derniers. Ils se mettent alors à s’opposer à la révolte ou révolution. Cette opposition correspond à leur approbation de leur révolte contre leur influence divine.

En plus, ce que dit L.V. revient à enlever un domaine d’action, à enlever une occasion de faire un progrès.
Par ailleurs, lorsque, en 07, il condamna la révolte dans tous les cas, il était encore visiblement en révolte contre sa partie divine.


LE TROISIÈME ÉLÉMENT DE LA POSITION ERRONÉE DE L.V.

L.V. comprit que, dans Satprem, il y avait l’aspect du karma de celui-ci qui était lié à la situation où, dans plusieurs de ses vies antérieures, le personnage dans lequel était l’entité qui se retrouvait être en Satprem, être Satprem, s’était suicidé. (Il semble que la relation entre révolte et suicide ait été la suivante : Satprem était en révolte contre l’influence divine en lui, c’est-à-dire qu’il refusait de s’y soumettre, et ça fit qu’il se retrouva dans une situation avec finalement une poussée au suicide, suivie par un suicide. Dans le tome 1 de L’Agenda, à la date du 15 octobre 1959*, on perçoit le lien entre les suicides antérieurs et l’esprit de révolte de Satprem contre l’influence divine en lui. En voici une seule phrase. « Sujata est en train de guérir quelque chose qui était très douloureux en moi, comme écorché, blessé en moi, et qui me jetait dans la révolte. »)
Cet aspect du karma de Satprem avait de l’effet sur lui à l’époque en jeu. Il faisait que celui-ci avait en lui quelque chose qui le poussait à agir de manière destructrice et surtout autodestructrice.
Ce fut une partie de ce que L.V. appela « tendance lourde et nuisible » en Satprem. Mais une erreur fut d’englober sous ce nom l’aspect de révolté social qu’avait celui-ci.


LE QUATRIÈME ÉLÉMENT DE LA POSITION ERRONÉE DE L.V.

Puisque l’aspect de révolte qu’avait Satprem à propos de la situation dans laquelle il vivait (la société en général, la société des ashramites, la situation collective de l’humanité, …), c’est-à-dire l’aspect de révolté social, avait de l’attrait pour certains individus, L.V. expliqua cela en accusant Satprem d’avoir effectué une tromperie à ce sujet, un « tour de passe-passe ». Autre erreur.


BILAN POUR L.V. EN 2007*

Ainsi, L.V. exprima que tout esprit de révolte en Satprem était mauvais dès le début, qu’il fut toujours une « forteresse » à supprimer, « une tendance lourde et nuisible de son caractère », et que Satprem réussit « le tour de passe-passe » de le « transformer » « en un objet de fascination et de séduction ». Autrement dit, il se trompa sur Satprem, qu’il recouvrit de noirceur à ce sujet dès le début, et qu’il accusa d’avoir fait des victimes par la manipulation séductrice.
En faisant cela, L.V. exprima qu’il s’était trompé lorsque, autrefois, il avait été intéressé par l’aspect de révolté social de Satprem. Il se présenta aussi comme ayant été séduit par la manipulation que celui-ci aurait effectuée. Il sen fit la victime. Il se présenta comme innocent de sa (prétendue) erreur d’autrefois puisqu’il affirma avoir été trompé par Satprem.
À propos de celui-ci comme à propos de lui-même, L.V. se trompa, s’illusionna, s’abaissa, s’enfonça dans des ténèbres.
(Tout cela étant dit, ça n’empêche pas que Satprem ait pu continuer d’exprimer son aspect de révolté au sens premier ou deuxième, qu’il ait pu avoir un aspect destructeur, qu’il ait pu avoir des pensées et comportements mauvais avec des conséquences sur des individus. L’explication n’est pas celle apportée par L.V.)


CITATIONS COMMENTÉES

Les citations de l’Agenda qui furent faites par L.V. ne sont pas complètement exactes notamment à cause de coupures pas indiquées. Peu importe car elles ne modifient pas le fond, et elles sont reproduites plus loin comme elles sont dans le texte de L.V.)

P. 9 et 10. « Il me semblait aller de soi qu’une attitude de critique éclairée mais absolue et inflexible à l’égard du monde était la clef, ou en tout cas une condition fondamentale, de la transformation. Et la conscience de Satprem était pour moi le creuset idéal pour cette éclosion à venir car elle alliait au plus haut point le raffinement de l’intelligence critique à l’irréductibilité. En lui, toute la tâche humaine semblait accomplie, la boucle bouclée, et il suffirait d’une pichenette pour l’envoyer de l’autre côté… »
Ça fait partie des histoires que se racontait L.V., de ses illusions.

Suite immédiate.
« / Je n’avais sans doute pas assez médité, ou peut-être pas compris, ce que Mère essayait de lui dire dans une conversation de l’Agenda du 21 décembre 1963 : / "À part Sri Aurobindo, je n’ai jamais rencontré et eu autour de moi que des gens pas satisfaits… ou des révoltés, ou des gens terriblement amers contre la vie telle qu’elle est… J’ai vu que cette attitude ou cette manière de sentir est comme une forteresse pour ce qui s’oppose à la transformation. J’avais noté deux constatations ce matin avec l’idée de te les lire. Très clairement, il m’a été dit que ce sens de discernement très aigu qui s’aperçoit de tout ce qui est contraire à la Vérité divine, il est très bon de l’avoir, de ne pas être déçu ni trompé (ni de se tromper soi-même surtout), mais que chaque fois que l’on insiste là-dessus, on lui donne un pouvoir d’être, une sorte de pouvoir qui augmente ou qui perpétue son existence… J’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui pousse pour supprimer de ma conscience active ce discernement si aigu, si impératif… et que la conscience active voie d’une façon constante et presque exclusive seulement ce qui doit être. »
Ces extraits sont sur trois pages successives de l’Agenda pour le jour indiqué.
L.V. eut tort de les mettre au service de sa conception car ils ne correspondent pas à une condamnation de la révolte dans tous les cas. L.V. omit de reproduire d’autres phrases qui auraient permis de le constater. Elles permettent de comprendre que la Mère annonça que, pour elle, arrivée au degré de développement où elle était, celui où la « conscience corporelle » est au premier plan à l’époque de « la transformation », il y a ce qui est indiqué dans les extraits reproduits par L.V. C’est à ce degré de développement qu’une certaine « attitude » ou « manière de sentir » « est comme une forteresse pour ce qui s’oppose à la transformation ».
Voici des extraits de ce qui est après la dernière phrase citée par L.V., sur la même page, et qui montrent cela. « […] il semble que le moment soit venu d’entrer dans le mouvement de construction. La conscience corporelle est encore très timide ; très timide dans le sens qu’elle n’a pas confiance en elle-même ; elle a l’impression que si elle n’est pas tout le temps vigilante, à regarder-regarder-regarder, observer, discerner, il y a des choses (geste en dessous) qui peuvent passer, et qui ne doivent pas passer. C’est cela qui retarde. Et c’est pour cela que cette certitude vient de plus en plus : pas de critique, pas de critique, pas de critique, ne pas voir ce qui ne doit pas être – voir seulement ce qui doit être. C’est une grande victoire à remporter, grande victoire. Et elle est d’autant plus grande et d’autant plus difficile que (certainement pour les nécessités du travail) je ne suis entourée que de gens qui sont de l’autre côté. Je n’ai autour de moi pas un seul optimiste. […] mais la vision de ce qui doit être… je ne l’ai jamais trouvée que dans Sri Aurobindo. Ce n’est que par bouffées, par éclairs, de temps en temps, et seulement quand il écrivait (jamais quand il parlait) que l’on trouvait cette espèce de chose aiguë, de discernement aigu, comme dans ce que nous avons traduit la dernière fois. Autrement quand il parlait, quand il était avec les gens, jamais il n’y avait de critique négative. Autrement personne. »
L.V. ne cita pas ces extraits pour dire que, vu le degré d’évolution où, au moins selon lui, était arrivé Satprem, celui-ci aurait dû s’occuper d’avoir l’attitude : « pas de critique, pas de critique, pas de critique, ne pas voir ce qui ne doit pas être – voir seulement ce qui doit être ». Un argument est qu’il n’aurait pas omis de reproduire ce qui vient de l’être. Un autre argument est qu’il plaça ses extraits pour soutenir que l’aspect de révolté social de Satprem était « une tendance lourde et nuisible de son caractère », ce qui est une condamnation de la révolte dans tous les cas. C’est en contradiction avec sa citation de la Mère où ces deux positions sont en accord, et se confondent, avant le stade de « la transformation » : « ce sens de discernement très aigu qui s’aperçoit de tout ce qui est contraire à la Vérité divine, il est très bon de l’avoir ».

Suite immédiate.
« / Tout au long de l’Agenda, Satprem se plaindra de cette "forteresse" irréductible qu’il sent en lui : "On a l’impression d’une puissance en soi qui n’écoute rien, sur laquelle on n’a pas prise, qui se moque de tout, qui est simplement orientée dans le sens destructeur…" »
Le mot « forteresse » avait été employé par la Mère pour désigner « ce qui s’oppose à la transformation » lorsque l’individu est arrivé au moment où celle-ci est en jeu, avec la « conscience corporelle » qui « est encore très timide ». Ce mot « forteresse » concernait donc un phénomène ordinaire, qui est le fonctionnement naturel spontané de ladite « conscience corporelle » (lorsque celle-ci est arrivée au premier plan de la conscience) au moment où de la « transformation » est en jeu.
Par contre, dans ce passage commenté, Satprem parla de quelque chose qu’il percevait en lui, une puissance destructrice, prête à « tuer », avec de l’autodestruction, « la perte » en général. C’était un effet de son karma, qui était liée à ses suicides antérieurs. C’était donc différent de la « forteresse » dont avait parlé la Mère.
L.V. ne fit pas cette distinction.
Cela dit, on peut considérer que, dans les deux cas, il y a une absence d’acceptation de l’influence divine, une absence de soumission à elle, c’est-à-dire une révolte contre elle.
Et il n’est pas parlé de révolte sociale (notamment lorsqu’elle est la conséquence de l’influence divine).

Suite immédiate.
« Patiemment, inlassablement, Mère ramenait devant lui la conscience droite : "Ça ne peut pas sortir du monde. Il faut que ce soit à l’endroit où ce sera forcément transformé, nécessairement transformé… Si nous pouvions être comme un phare du Divin qui brillerait constamment et que rien ne pourrait voiler – c’est le seul moyen… C’est l’extrême divin qui pourra transformer l’extrême obscur." (17/3/1971) "Il faut le rejeter de la nature. N’est-ce pas, c’est quelque chose qui doit de vie en vie se transformer – il faut que ce soit en dehors de ta personnalité. C’est ce qui, dans le passé, doit disparaître, et qui s’accroche désespérément." (2/6/71) "J’avais vu ça, je l’ai vu ; j’ai essayé de l’enlever, je n’ai pas réussi." (9/6/71) »
Ça concerne le karma de Satprem lié à ses suicides antérieurs, qui provenaient du refus de suivre l’influence divine. Voir le commentaire précédent.
Il n’est pas parlé de révolte sociale.

Suite immédiate.
« / Cette forteresse rebelle, cette "puissance en soi qui n’écoute rien" vaut la peine que l’on s’y arrête quelque peu, car c’est peut-être elle qui constitue l’un des plus grands attraits du caractère de Satprem dans sa relation au monde et aux autres. »
Est-ce qu’il y a des gens qui ont un attrait pour les grandes difficultés du karma de Satprem lié à ses suicides antérieurs ? Ici, on ne sait pas.

L.V. ne distingua pas ces grandes difficultés et l’aspect révolté social. L’attrait provenant de ce dernier, il l’attribua à ces difficultés. Ce fut une erreur.
Dans la relation entre Satprem et L.V., il n’y avait rien qui pût se rattacher à ce karma de Satprem. Cette histoire n’avait pas à y être mêlée. Pourtant L.V. l’y mêla, d’abord en disant « peut-être » (dans « c’est peut-être elle qui constitue »), puis en affirmant. (Est-ce qu’il le fit à cause de la notion de destruction, celle d’autodestruction de Satprem devenant celle de destruction de L.V. par Satprem ?)

Suite immédiate.
« Par son talent avec les mots et la langue française, il a réussi le tour de passe-passe de transformer une tendance lourde et nuisible de son caractère en un objet de fascination et de séduction. »
Il y a la confirmation de ce qui vient d’être indiqué en commentaire. Ladite « tendance lourde et nuisible » relève du karma de Satprem. L.V. lui attribua l’attrait qui provenait de l’aspect de révolté social. Ce fut une erreur.

Lorsque L.V. affirma, par les mots « il a réussi le tour de passe-passe », que Satprem aurait lui-même volontairement créé une transformation, il dévalorisa Satprem en mots en s’occupant de le ridiculiser.

Suite immédiate.
« Même en dehors du petit cercle de fidèles dont je faisais partie, on ne compte plus les louanges et les témoignages d’admiration qu’il a reçus sur le mode : "Satprem l’Admirable Rebelle", "Satprem et la Poésie de la Dissidence" [,] etc. Et il n’est que de se rappeler comment lui-même a nommé un récent recueil de lettres – Lettres d’un insoumis – pour voir à quel point il se prêtait et continue de se prêter au jeu. Un jeu qui est avant tout une inépuisable source de fascination pour autrui, »
Les mots « Rebelle » et « Dissidence » concernent l’esprit de révolte dans le premier cas, la révolte sociale. Ce fut notamment cela qui avait plu à L.V. autrefois et qui plut à d’autres gens.
Le livre Lettres d’un insoumis ne fut pas lu pour ici et on ne sait donc pas à quoi correspond vraiment ce dernier mot du titre. À première vue, il est comme les deux autres : « Rebelle » et « Dissidence ».
L.V. parla ainsi de l’aspect de révolté social de Satprem. Il ne le distingua pas de l’aspect de révolté contre l’influence divine, notamment l’aspect puissant qui était le karma de Satprem lié à des suicides antérieurs.

Suite immédiate.
« mais qui reste tout de même assez incompatible avec ce que tentait de lui dire Mère dans cette conversation de 1971. Le cabotinage n’est pas loin. »
L.V. se trompa car il n’y avait pas d’incompatibilité entre l’aspect de révolté social de Satprem et l’absence de davantage d’obéissance à l’influence divine à cause de l’effet puissant du karma provenant de suicides antérieurs.
Mais puisque L.V. ne fit pas cette distinction, il perçut une incompatibilité.
Et puisque les deux aspects existaient en même temps, L.V. indiqua que « Le cabotinage » n’était « pas loin ». Ça signifie qu’il n’est pas encore là. Par contre, avant, L.V. annonça que quelque chose de ce genre était déjà là : « il a réussi le tour de passe-passe de transformer […] ». Le cabotin, qui fait du « cabotinage », est quelqu’un qui a un comportement artificiel, qui joue un jeu, afin de se faire remarquer. L.V. évoqua un jeu du révolté social, qui aurait été mensonger et qui aurait servi à cacher quelque chose qui était nuisible.
L.V. dévalorisa Satprem en mots en s’occupant de le ridiculiser (en faisant cela avec beaucoup d’incompréhension, d’inconscience).

Suite immédiate.
P. 10 et 11.« Ce mouvement de va-et-vient de la conscience entre les deux pôles tragiques du "Rebelle irréductible" et de "l’Amant du Divin" a sans aucun doute été une cause de grande difficulté intérieure au cours de ces années – une sorte de déchirement entre deux positions irréconciliables : »
Le nom « Rebelle irréductible » correspond à ce qui provenait du karma de Satprem : la révolte contre l’influence divine. L.V. ne la distingua pas de l’aspect de révolté social dont il parlait juste avant. Il commit donc encore l’erreur de les confondre.

Alors il y a le problème de savoir s’il est exact de parler d’un caractère irréductible là où il y a un karma qui « s’accroche désespérément », qui s’acharne à exister, mais qui peut finir par être « transformé », par être rejeté « de la nature », par « disparaître ». Le mot irréductible ne convient pas. En plus, Satprem sut se débarrasser de son karma.
Tant qu’il ne s’en était pas débarrassé, ladite « grande difficulté intérieure » semble avoir existé.

Suite immédiate.
« "Ma seule force est de ne pas me révolter, ma seule force est de croire en la Grâce envers et contre tout. Je crois que j’ai trop de chagrin dans mon cœur pour me révolter contre qui que ce soit. Il me semble que j’ai une sorte de grande pitié pour le monde." (10/7/59) »
Le passage cité du tome 1 de l’Agenda est la fin de la lettre suivante du 10 juillet 1959*. « Mère, Tu m’excuseras mais je ne peux pas venir à l’entrevue. J’ai le cœur brisé. Je ne saurais pas te parler. J’ai trouvé la force de ne pas me tuer tout à l’heure. Le destin s’est répété une fois de plus, mais cette fois-ci ce n’est pas moi qui ai rejeté, comme dans les existences passées, c’est elle qui m’a rejeté : "Too late" (trop tard). Un instant j’ai cru que j’allais devenir fou aussi, tant j’ai eu mal – et puis j’ai fini par dire "Que ta Volonté soit faite" (celle du Seigneur Suprême) et j’ai répété : "Ta Grâce est là, même dans la plus grande souffrance." Mais je suis brisé, un peu comme un mort vivant. Sois satisfaite, je ne porterai donc jamais la robe blanche que gourouji m’avait donnée. Tu comprendras que je n’ai pas la force d’aller te voir. Ma seule force est de ne pas me révolter, » etc., reproduit par L.V.
Cette lettre concerne un moment où Satprem venait d’échapper à une reproduction des suicides du passé, c’est-à-dire de réussir à échapper partiellement à son karma relatif à cela.
Par ailleurs, le fait qui aurait pu entrainer une révolte contre l’influence divine, Satprem écrivit qu’il lui avait donné beaucoup de « chagrin » et qu’il se retrouvait dans un état psychologique tel qu’il n’était, sur le moment, même plus en état de pouvoir être un révolté social.


Suite immédiate.
« Et c’est de cette contradiction fondamentale dont Mère a tenté pendant plus de dix ans de le faire sortir : "… quelquefois il faut un grand courage, quelquefois il faut une grande endurance, quelquefois il suffit d’un… amour véritable, quelquefois, oh ! s’il y a la foi, une chose, une toute petite chose suffit, et… tout peut être balayé. Je l’ai fait souvent ; il y a des fois où j’ai échoué… Mais parce que c’est un karma, il faut, il faut faire quelque chose soi-même. Le karma, c’est la construction de l’ego ; il faut que l’ego fasse quelque chose, on ne peut pas tout faire pour lui… ce que j’ai vu pour toi, c’était cela, que la cristallisation de ce karma, cela s’est produit dans une vie de l’Inde où tu as été mis en présence de la possibilité de libération et… " (22/11/58) »
Dans le tome 1 de l’Agenda et dans la conversation du jour indiqué, il y a notamment ceci, dit par la Mère. « Alors, ce que j’ai vu pour toi, c’était cela, que la cristallisation de ce karma, cela s’est produit dans une vie de l’Inde où tu as été mis en présence de la possibilité de libération et… Les détails je ne les connais pas ; les faits matériels je ne les connais pas du tout ; jusqu’à présent je ne sais rien, je n’ai eu qu’une vision. Je t’ai vu là, […] avec une dureté dans l’être, la dureté d’une sorte de désespoir mélangé à une révolte, une incompréhension, et à un ego qui résiste. Voilà tout ce que je sais. L’image, c’était toi acculé à une porte de bronze : acculé. Je ne voyais pas ce qui était la cause de cela. »

La « révolte » dont il est parlé est celle du refus de suivre l’influence divine. Et ça mena à un suicide. Et ça fit le karma de Satprem que la Mère chercha à enlever, sans succès, et elle indiqua pourquoi : « il faut que l’ego fasse quelque chose, on ne peut pas tout faire pour lui ».
C’était indépendant de l’aspect de révolté social et L.V. eut tort de penser et d’écrire le contraire, en plaçant cela dans une « contradiction fondamentale » qui n’existait pas.
Par ailleurs, pour toute personne, notamment L.V., à propos du karma dont on cherche à se débarrasser, tenir compte de : « il faut que l’ego fasse quelque chose ».

P. 11. « La rébellion est un fonds de commerce comme un autre, sans lequel on est condamné à l’anonymat et à l’effort intérieur solitaire. »
L.V. confondit la révolte contre l’influence divine et « les contradictions et les déchirements » qui sont créés, avec la révolte sociale : « La rébellion est un fonds de commerce ». Cette phrase dévalorise Satprem en mots en le ridiculisant, pour les lecteurs qui croient ce qu’écrivit L.V. à ce sujet.

Suite immédiate.
« Mais en fin de compte, même l’exemplarité du Rebelle s’épuise et tombe en désuétude devant la nécessité absolue pour chacun d’être "Autre Chose" dans un monde où tout est pareil et tout se ressemble. Et les vieux dinosaures eux-mêmes s’épuisent à donner leurs coups de gueule dans un monde qui n’est déjà plus le leur. »
Ce mot « Rebelle » correspond au révolté social.
(Par rapport au « monde où tout est pareil et tout se ressemble », est-ce que que le mot « chacun » désigne de très nombreux individus, pas seulement ceux intéressés par Sri Aurobindo et la Mère ? On ne sait pas. En ne parlant que des individus intéressés ainsi, lorsqu’il est parlé « d’être "Autre Chose" », est-ce ces deux derniers mots se rapportent à quelque chose qui est autre que soi comme si soi-même en entier n’avait pas encore commencé à être suffisamment développé autour de son psychique ? Est-ce que ça se rapporte à un Étre supramental comme si chacun devrait s’occuper d’agir immédiatement, activement, par soi-même pour devenir cela ?)

Un peu plus loin :
P. 11. « Je ne prétends pas ici apporter des explications ou des réponses définitives sur les rouages intimes du caractère de Satprem. J’essaye simplement de dire ce que j’ai ressenti moi-même à son contact et comment je le vois aujourd’hui. »
À la lecture du texte que L.V. publia en 07, on peut être étonné qu’il fasse la confusion entre les deux aspects de révolte de Satprem. Est-ce qu’il les confondit vraiment toujours même lorsqu’il était en « contact » avec lui !?

Le moment de cet étonnement étant passé, vu l’état psychologique dans lequel était L.V. lorsqu’il écrivit ce texte, on n’est pas étonné de découvrir ses « explications » qu’il apporta.

Suite immédiate.
« Seul le Divin peut comprendre la vraie raison de cette bipolarisation en lui, la nécessité de cette double attraction pour la Lumière d’une part et l’absolue négation de l’autre et pourquoi, encore aujourd’hui, sa vie chevauche-t-elle éperdument ces deux frères ennemis. »
« l’absolue négation » : L.V., continuant de déambuler dans sa confusion mentale entre deux aspects de révolte, reparla de celui de révolte contre l’influence divine, qui correspond au karma de Satprem. S’il avait fait la distinction, il n’aurait pas écrit : « Seul le Divin peut comprendre » etc.

Par ailleurs, L.V. écrivit objectivement que, jusqu’à la fin de sa vie, Satprem ne sut pas dépasser son karma. Ce fut une erreur.
Il écrivit cela à cause de son interprétation de certains évènements avec des proches de Satprem qui sont indiqués plus loin.

Suite immédiate.
« Il y a là un mystère que Mère comprendrait sans doute, mais dont Elle n’est pas parvenue à le guérir. »
L.V. n’aurait pas écrit cela s’il avait fait la distinction entre les deux aspects de révolte.


Suite immédiate.
« P. 11. « "C’est peut-être une habitude de révolte intérieure – tu n’es pas un révolté de nature ?" demandait-elle en 1963. »
Cette phrase est dans le tome 4 de l’Agenda, à l’entretien du 20 novembre 1963*. Dans celui-ci, Satprem se plaignit de ne pas avoir de « développement ». La Mère lui répondit qu’il en avait un mais « Peut-être pas le développement que tu attends ». Puis elle raconta quelque chose qui se terminait ainsi. « Au fond, la conclusion de tout cela, c’est que nous sommes des idiots ! que nous voulons ce que l’on ne nous donne pas, que nous ne voulons pas ce que l’on nous donne, que nous mélangeons toutes sortes de désirs personnels au soin que le Seigneur prend de nous. » Puis, elle dit : « Mais puisque tu protestes ou piaffes », sous-entendu : d’impatience car Satprem voulait sentir quelque chose montrant évidemment son développement, elle lui raconta quelque chose et termina en disant ceci. « […] puisque tu n’es pas content, alors je te dis : voilà [qui concerne ce qui venait d’être narré]. C’est peut-être une habitude de révolte intérieure – tu n’es pas un révolté de nature ? »
D’abord, cette dernière phrase ne concernait pas le karma de Satprem.
La « révolte intérieure » existait contre l’influence divine puisque ça n’admettait pas une conséquence qui provenait du « Seigneur », de son « soin » qui, pour Satprem, avec la conscience qui était ordinairement la sienne, ne percevait pas de développement en lui. La Mère lui indiqua comment faire pour développer sa conscience à ce sujet.
Que concerne le nom « révolté de nature » ? Voici ce qu’il y a dans un autre passage du même entretien.
La Mère : « […] le Seigneur […] m’a montré beaucoup de choses de ta vie corporelle, de tes réactions corporelles. – Il doit être en train de s’occuper de toi ! (Riant) Peut-être que si tu Lui fais crédit, tu t’en apercevras ! » Satprem : « Je me mets plutôt en rogne, je me fâche, je L’attrape ». La Mère : « Oh ! tu rognes toujours – tu es un révolté de nature. C’est ennuyeux, on perd son temps ».
La conclusion est que « révolté de nature » concerne l’aspect de révolté social de Satprem, et que la Mère l’évoqua (est-ce que ce fut humoristiquement ?) comme explication au mécontentement et à l’impatience de Satprem (de ne pas percevoir son développement, alors qu’il se développait, et beaucoup), ce qui relevait de la révolte contre l’influence divine.
La position de Satprem faisait partie du développement naturel d’un individu qui pratique le yoga intégral de Sri Aurobindo et la Mère, en pouvant être améliorée.

La suite à propos de révolte est un peu plus loin.


EN ACCOMPAGNEMENT DE L’INTERPRÉTATION COMPLOTISTE ET DES ERREURS À PROPOS DE « RÉVOLTE », LE DISCOURS DE L.V. À PROPOS DE RÉVOLTE, D’AMOUR ET DE TRAGÉDIE

Comme déjà dit, L.V. écrivit ceci.

P. 10. « Ce mouvement de va-et-vient de la conscience entre les deux pôles tragiques du "Rebelle irréductible" et de "l’Amant du Divin" a sans aucun doute été une cause de grande difficulté intérieure au cours de ces années – une sorte de déchirement entre deux positions irréconciliables : […]. »
On ne répète rien concernant les erreurs qu’il y a à dire cela.

Comme déjà dit :
P. 11. « […] ce que j’ai vu pour toi, c’était cela, que la cristallisation de ce karma, cela s’est produit dans une vie de l’Inde où tu as été mis en présence de la possibilité de libération et… " (22/11/58) »

Suite immédiate.
« La tragédie du suicide de […] ainsi que certains évènements récents » par rapport à 2007* « du même ordre laissent à penser que "l’Amant" n’a toujours pas pris le pas sur le "Rebelle". »
C’est la continuation de l’opposition entre « Rebelle irréductible » et « Amant du Divin" ». Par ailleurs, il faut savoir s’il est légitime d’en parler à propos du « suicide » et de « certains évènements récents ». Ce sujet est traité plus loin.

Suite immédiate.
« Mais ce jeu l’a aussi beaucoup servi dans ses rapports avec les autres, car il n’y a rien de plus fascinant pour la conscience humaine actuelle que les contradictions et les déchirements. N’est-ce pas Jean Anouilh qui disait : "C’est reposant la tragédie, parce qu’on sait qu’il n’y a plus d’espoir… et qu’on n’a plus qu’à crier – à gueuler à pleine voix ce qu’on n’a jamais dit". La rébellion est un fonds de commerce comme un autre, […] »
L.V. continua dans sa mauvaise réflexion, et il dériva.


Suite.
« Il est bien possible que ce sens du tragique ait été aussi un puissant ferment de création dans la vie de Satprem. L’impossibilité même d’avancer crée souvent les moyens de vaincre l’obstacle. C’est le sens du yoga. »
Un blocage fait que le seul moyen envisagé pour sortir de la situation difficile est de faire appel à quelque chose de nouveau et, précisément, à ce qui est indiqué dans les écrits de Sri Aurobindo et la Mère. La réponse qui finit par arriver peut apparaitre de plusieurs manières.

Suite immédiate.
« Mais une limite périlleuse est franchie lorsqu’une recherche systématique des circonstances tragiques – ou même carrément leur invention pure et simple en imagination – veut substituer au déroulement de notre destinée divine nos obscures velléités d’un moment. La terrible phrase d’Antonin Artaud ("La tragédie sur scène n’est pas assez, je veux l’amener dans ma vie.") fait mesurer les sinistres extrémités auxquelles peut parfois se livrer l’esprit humain. […] Arthur Rimbaud. »
L.V. continua sa dérive.

Par ailleurs, en écrivant, « ou même carrément leur invention pure et simple en imagination », il plaça un élément de son récit qui dévalorise Satprem en mots à propos d’« ennemis » réels ou imaginaires et aussi, semble-t-il, à propos d’autres choses.
Quelle était ladite « destinée divine » de L.V. ? En tout cas, il décida de s’enfoncer dans des ténèbres et, en 07, il n’en était pas encore sorti. Son karma n’était pas étranger à cela.

Suite immédiate.
« Je ne prétends pas ici apporter des explications ou des réponses définitives sur les rouages intimes du caractère de Satprem. J’essaye simplement de dire ce que j’ai ressenti moi-même à son contact et comment je le vois aujourd’hui. Seul le Divin peut comprendre la vraie raison de cette bipolarisation […]. […] "C’est peut-être une habitude de révolte intérieure – tu n’es pas un révolté de nature ?" demandait-elle en 1963. »

Suite immédiate.
P. 11. « Je voudrais clore ce sujet par une citation de Sri Aurobindo : "The work I have to do for myself or for the world or for you or others can only be achieved if I have love for all and faith for all and go firmly on till it is done." [Le travail que j’ai à faire pour moi-même ou pour le monde ou pour vous ou d’autres ne peut s’accomplir que si j’ai de l’amour pour tout et la foi en tout, et que je continue sans relâche jusqu’à ce qu’il soit accompli.] C’est moi qui souligne en italiques. Cette petite phrase de Sri Aurobindo, qui passe presque inaperçue au sein de lettres datant de 1934 à son disciple Dilip Kumar Roy, met en lumière l’abîme de conscience entre lui et Satprem. »
Ce qui est placé entre des crochets et ceux-ci sont dans le texte de L.V.
L.V. ne comprenait pas le mot « amour ». Voici ce qui est déjà écrit plus haut. L.V. ne comprenait pas que ce qui est ainsi désigné ou évoqué est notamment compatible avec l’existence d’ennemis, et de lutte contre eux jusqu’à leur destruction physique. Par amour pour ce qui est divin, quelle que soit la manière d’en percevoir l’indication, par volonté de suivre son guide intérieur parce que c’est en faisant cela qu’on se sent bien, par volonté de contribuer, consciemment ou non, à ce qui est objectivement la manifestation progressive des plans supérieurs et surtout du plus haut, des luttes peuvent exister, avec éventuellement des morts, des révoltes, des révolutions, des guerres. L.V. aurait pu penser à la Bhagavad Guita, à ce que dit et fit Sri Aurobindo contre l’envahisseur britannique de l’Inde, à ce qu’il écrivit sur la Révolution française, et il y a d’autres textes sur ce sujet. C’est le même genre d’erreur qu’une autre déjà indiquée. L’« universalité de la vision de Sri Aurobindo », celle qui « embrasse tout dans sa compréhension », existe du point de vue du plan supramental (puisque tous les autres plans lui sont inférieurs en provenant d’un processus de division qui est de plus en plus diviseur, où la connaissance est de plus en plus déformée, perdue, détournée, renversée, transformée en son contraire, et avec un processus de densification de plus en plus grande, et un processus de complexification de plus en plus grande), mais elle n’empêche pas l’existence d’ennemis, de combats, de destructions, de morts, et pas seulement sur le plan physique.
L.V. parla d’un « abîme de conscience entre lui et Satprem ». Ce sujet est indépendant d’amour, de révolte et de tragédie et il est traité dans quelques lignes.

Suite immédiate.
« / Voilà un homme (Satprem) qui a passé le plus clair de sa vie au contact de la pensée de Sri Aurobindo ; il lui a consacré des livres, des milliers de mots pour explorer, identifier, expliquer, louer une œuvre, une façon d’amener au monde une autre conscience, les semences d’un autre Avenir ; pendant presque vingt ans au contact bihebdomadaire de Mère, comme confident de son Agenda, il a baigné dans ce Positif absolu qu’Elle amenait dans les 30 m2 de sa chambre ; il a vu tous ses combats pour rétablir la Vibration droite partout, dans tout – et pourtant à aucun moment de tous ces mots, à aucune seconde de cette vie absorbée, concentrée et consacrée à un unique objet, on ne sent le simple "amour de tout et la foi en tout" de Sri Aurobindo. La note dominante, c’est sempiternellement : "La révolte de la terre" et "La tragédie de la terre". / C’est la tragédie de Satprem. »
L’argument employé par L.V. fut d’opposer ce qu’il cita de Sri Aurobindo à propos d’« amour » avec la position de Satprem.

Par ailleurs, ici on ne sait pas si les deux livres indiqués se rapportent à un autre aspect de Satprem puisqu’ils ne furent pas lus. Cet aspect est celui, considéré ici très mauvais, qui est exprimé dans le livret titré Néanderthal regarde.


SUITE ET FIN À PROPOS DE RÉVOLTE

P. 14 et 15. « En Mère, il avait trouvé la Révolte universelle et avait, pour un temps, assagi sa propre révolte à l’ombre de la sienne. Mais la révolte de Mère embrassait sans aucune contradiction "l’amour de tout et la foi en tout", alors que celle de Satprem se retournait indéfiniment sur elle-même. C’est cet obstacle infranchissable, dont Mère avait vainement essayé de le guérir (comme il a déjà été fait mention plus haut), qui a immédiatement ressurgi en lui après le départ de Mère, et qui a fini par avoir raison de ses meilleures intentions. »
L.V. écrivit encore que ce fut la « propre révolte » de Satprem qui était « cet obstacle infranchissable, dont Mère avait vainement essayé de le guérir », alors que ce fut dit à propos de la poussée karmique au suicide.

L.V. dit que cet esprit de révolte « a immédiatement ressurgi après le départ de Mère ». Objectivement, ça vise la lutte de Satprem à propos de l’Agenda. L.V. dit-il que Satprem n’aurait pas dû lutter et qu’il aurait dû laisser l’Ashram faire ce qu’il voulait à ce sujet !? Il semble que oui.
Par ailleurs, cet esprit de révolte contre ces dirigeants ashramites était déjà là avant.


EN 99, PUBLICATION DE NÉANDERTHAL REGARDE

Ce livret est présenté dans un article du présent blog Ohoettilto-4. Il contient notamment des insultes envers les humains sauf Satprem et Sujata. Il plut peut-être aux dévots satprémistes masochistes.

 
 

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