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Ohoettilto-4 (oho-et-til-to-4)

Vers76-83, début Ennemi des humains (38p. environ.)

 

VERS 76-83, LE DÉBUT DE L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS
QU’EUT SATPREM, AU MOMENT DE SA PÉRIODE AVEC LA
BULGARE ZEVKOVA POUR LAQUELLE IL S’ENTHOUSIASMA,
ET LA SUITE OÙ IL EST NOTAMMENT
PARLÉ
D’
INDIRA GANDHI (QUE SATPREM INCITA À FAIRE
UN COUP D’ÉTAT MILITAIRE) ET DE LUC VENET,
ET AVEC DES DÉVELOPPEMENTS

 

Le présent texte avait été publié sur le site internet Ohoettilto désormais interdit (ohoettilto.free.fr).
Un texte l’avait été le 17 janvier 12 avec le titre : Deuxième contribution : le début de l’aspect Ennemi des humains qu’eut Satprem, au moment de sa période avec la Bulgare Zevkova, une explication et des développements, notamment concernant les choix qu’a encore L. V.
Le 19 aout [anciennement : août] 14, il avait été publié à nouveau avec un petit complément au début et avec le titre : Étude des tomes 1 et 2 des Carnets de Satprem à propos de l’aspect Ennemi des humains.

Ce dernier texte est désormais publié ici, sur le blog Ohoettilto-4, avec le nouveau titre visible plus haut.
Les personnes qui l’avaient déjà lu peuvent ne lire que le présent bloc de paragraphes car tout ce qui est après est presque pareil, y compris sa graphie de la langue française, qui est l’ancienne. Les différences sont les suivantes.
Environ quarante fautes de tout genre sont corrigées.
Dans le début, il y a l’ajout suivant. [Ajouté lors de la publication sur Ohoettilto-4. Désormais ces fautes sont supprimées.]
Voici le texte.
 

ÉTUDE DES TOMES 1 ET 2 DES CARNETS DE SATPREM
À PROPOS
DE L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS DE CELUI-CI

 
Cette étude des tomes 1 et 2 des Carnets d’une Apocalypse, les Carnets de Satprem, concerne l’aspect Ennemi des humains qu’avait celui-ci. À ce sujet, il est aussi parlé d’Indira Gandhi (que Satprem incita à faire un Coup d’État militaire), de la Bulgare Ludmila Zivkova (Lyudmila Zhivkova, Людмила Тодорова Живкова, Людмила Живкова), de Luc Venet.


Presque tout ce qui suit est déjà publié dans un article du site Ohoettilto depuis janvier 12. Il avait été produit dans le cadre de la tentative de compréhension de ce qui s’était passé entre Satprem et Luc Venet. Il est désormais présenté en tant qu’étude concernant les tomes 1 et 2 des Carnets de Satprem. Il est reproduit exactement semblable, avec ses fautes, au moins un guillemet dit anglais à la place d’un français, au moins un retour à la ligne qui ne devrait pas exister et l’absence d’un autre qui aurait dû l’être. [Ajouté lors de la publication sur Ohoettilto-4. Désormais ces fautes sont supprimées.]
Et, d’abord, il y a quelques citations de l’Agenda qui avaient leur place dans cet article mais qui n’y furent pas placées par méconnaissance. Elles aident à comprendre la position qu’eut Satprem plus tard.

Agenda de Mère, tome 13, 26 avril 72.
Extraits des paroles de Satprem, sans les réponses de la Mère. P. 162 à 165. « J’ai une extrême difficulté à établir une connexion entre la conscience intérieure et la vie matérielle. La vie matérielle, pour moi, est un fardeau effroyable ; toutes les choses matérielles sont lourdes, épaisses... […] La vie matérielle est... Je ne sais pas pourquoi, si cela tient à des vies antérieures, mais elle m’est insupportable. […] Je ne suis bien que quand je m’arrête et je m’assois. Alors là, ça va bien. […] Mais dès que je me mets à toucher les choses matérielles... c’est affreux. Il n’y a pas de jonction entre l’intérieur et la matière – pas DU TOUT, un abîme complet. […] Tout me semble affreusement... je n’arrive pas à faire entrer de la conscience là-dedans. […] Plus j’avance, plus j’ai l’impression d’empirer. […] je me sens tout à fait détestable. »
Extraits de la réponse faite par la Mère. P. 165 à 167. « C’est la conscience de ce qui doit être qui commence comme cela, elle fait une pression. Même l’humanité supérieure est une chose détestable et ridicule pour le surmental (Mère se reprend) supramental ([…]). […] une différence de conscience. Ça, je sens, je la sens si vivante et si proche ! Quand je suis tout à fait tranquille, c’est elle qui vient, qui est là-bas, et la conscience humaine même la plus intellectuelle et la plus haute est ridicule à côté. […] Moi, j’ai tellement l’impression que la vie est ridicule-ridicule – grotesque. Grotesque. (silence) Il faut en être profondément convaincu pour être prêt à recevoir cette Conscience. Tu sais, moi je dirais : c’est un bon signe – ce n’est pas agréable, mais c’est bon signe. […] la conscience physique, la conscience matérielle qui devient … "supramentalisée". C’est cela, c’est ce travail-là qui est en train de se faire. C’est cela qui est important. Et toi, tu dois pouvoir, tu dois être destiné à le faire aussi, et c’est pour cela que tu as ce dégoût. Mais au lieu d’insister sur le dégoût, tu devrais insister sur l’identification avec la conscience dans laquelle tu te trouves quand tu es assis tranquille. »

La continuation de la manifestation supramentale en Satprem fit que ce qui était humain en lui lui devenait de plus en plus insupportable, détestable. Et il semble que ce soit ainsi qu’il se retrouva, non seulement ennemi de cela en lui, mais aussi ennemi des humains (sauf lui-même et Sujata) jusqu’à les insulter férocement, et vouloir leur destruction.


Voici maintenant le texte exact de l’article déjà publié.

 

DEUXIÈME CONTRIBUTION :
LE DÉBUT DE L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS
QU’EUT SATPREM, AU MOMENT
DE SA PÉRIODE AVEC LA BULGARE ZEVKOVA,
UNE EXPLICATION ET DES DÉVELOPPEMENTS,

NOTAMMENT CONCERNANT LES CHOIX QU’A ENCORE L. V.

 INTRODUCTION

L’un des aspects qu’eut Satprem peut être appelé : ennemi des humains. Ce nom exprime la haine envers les humains (sauf lui-même et Sujata), leur avilissement et l’idée de les exterminer.

Ce qui semble le début de l’apparition de cet aspect est montré ci-après par des citations des tomes 1 et 2 des Carnets de Satprem, et des commentaires. Il y a aussi d’autres citations.
(Il y a un droit juridique à faire des citations à certaines conditions. Est-ce que celles-ci existent pour le présent texte ? Quoi qu’il en soit, si l’éditeur désapprouve ces citations, qu’il indique dans quelle proportion il faudrait réduire. On ne contestera pas, sauf peut-être en cas d’abus notoire, et l’on remplacera par quelque chose.)

Ensuite, il y a un aperçu de la conception de Sri Aurobindo à ce sujet, le rappel des positions de Luc Venet dans son texte publié en 07, et les choix qu’il a à faire. Il y a aussi la présentation d’un commentaire publié sur ses pages internet dans lequel Satprem est présenté comme étant peut-être un asoura ou un schizophrène. Puis il y a la conclusion.


L’APPARITION DE L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS QU’EUT SATPREM

Tome 1, 18 mars 76, p. 146.

« Il faut se battre d’abord avec la vieille espèce en soi-même. »
Satprem eut un aspect pouvant être appelé Ennemi des humains (sauf lui-même et Sujata). Est-ce que cet aspect correspond à ce qui est indiqué dans la citation ?

21 septembre 77, p. 267.
« Vision de la fausse Mère et du faux Sri Aurobindo : "Es-tu prêt à mourir ?" - Si cela est utile à Ton œuvre. »

13 octobre 77, p. 280.
« Il y a une fausse Mère qui règne sur l’Ashram (il y a aussi un faux Sri Aurobindo), je les ai vus tous les deux, une nuit, il y a quelques semaines : "Mère" me collait le front contre terre à plusieurs reprises en appuyant ou plutôt en frappant ma nuque, puis elle me disait : "Es-tu prêt à mourir ?" J’ai répondu : oui, si c’est utile à ton œuvre. Alors elle a disparu, comme évanouie. »
Peu après commença à se développer l’aspect Ennemi des humains (sauf lui-même et Sujata). Est-ce que ce fut une conséquence de la soumission, momentanée, à la fausse Mère ? Est-ce que cette affaire est la même, vue autrement, que ce qui est indiqué dans la première citation, celle de la p. 146 ?

11 décembre 77, p. 311.
« Dans la nuit du 23 au 24 novembre j’ai une nouvelle fois rencontré la fausse Mère. Je suis sorti de là vers minuit, en criant dans mon sommeil : "Je fous le camp d’ici, je fous le camp !" [...] depuis ce jour-là, il y a quelque chose qui a viré dans ma conscience. Et un matin, pendant que je tournais autour de ma véranda en répétant le mantra, c’était clair, presque décisif : "Je pars dans l’Himalaya. Il faut partir." [...] Le fait important pour moi, décisif, c’est que je ne peux pas travailler ici. Il faut que je puisse avoir mes papiers, recevoir mon courrier, préparer le tome II de l’Agenda – et en tout cas avoir une activité créatrice au lieu d’absorber le poison quotidien de tous ces rats. À quoi est-ce que je sers ici ? Est-ce que c’est vraiment utile de servir de tête de turc à toute cette vermine ? [...] Pour nous, je ne sais pourquoi, c’est le nom d’Almora qui s’est imposé (c’est tout près de la frontière ouest du Népal), ou encore [...]. [...] Il y a des tigres aussi, c’est mieux que les rats... Mais si je dois revenir ici, ce sera après le balayage radical de cette atmosphère pourrie. Je ne veux plus respirer cela. C’est ce que j’ai crié à la fausse mère : "Je fous le camp d’ici !" [...] »
Sauf erreur, voilà les deux premiers emplois du mot « rats » dans les Carnets. En ces deux cas, il désigne les opposants à Satprem, les meneurs ashramites en premier.

20 décembre 77, p. 315.
« [...] les trustees ont finalement mis Abhay Singh dans la position où il était obligé de démissionner de l’Atelier [...]. Tous les éléments de Mère sont peu à peu écartés – probablement pour que ces rats se retrouvent seuls entre eux [...]. »

2 janvier 78, p. 321.
« Dehra Dun. La montagne grattée comme par des rats. Les arbres partis. »
Le mot « rats » désigne des humains autres que ceux d’avant.

17 janvier 78, p. 335.
« Quatre trustees [...] Je n’arrive pas à croire qu’ils vont "fêter le Centenaire" comme si de rien n’était. L’iniquité devient lourde, partout. Mais nous ne sommes même pas devant d’éblouissants Atlantes dans leurs derniers jours d’abus ; ce sont de petits rats seulement qui grignotent tout, même la vérité et les montagnes. »

2-3 mars 78, p. 357.
« Depuis quatre ans, comme Mère, j’entends constamment des voix adverses – cruelles, impitoyables et si intelligentes – [...]. »

Tome 1, 15 mars 78, p. 373.
« Et un jour c’était fini. Elle ne pouvait plus me prendre la main, ni aucune main. Il n’y avait plus un être humain près d’Elle. »
Les ashramites qui étaient près de la Mère étaient des êtres humains, quelle que soit leur nature particulière dans ce cadre. Satprem dit qu’ils n’en étaient pas.

Tome 2, 25 octobre 78, p. 62.
« Kireet veut m’amener ici la fille du président de Bulgarie vers le 15 novembre. »

18-19-20 novembre 78, p. 68.
« Visite de Ludmila Zivkova** à Land’s End. »
Note de bas de page. « La fille du président Zivkov, princesse de Bulgarie et ministre de la Culture. À la suite d’un accident de voiture (une fracture du crâne), les visions avaient commencé à se déverser en elle. Elle était venue en Inde pour chercher l’"explication" et m’avait été envoyée par Sir C. N. Singh. [...] »
« Le 19 (ou 20 novembre), pendant qu’elle buvait son thé [...], elle voit les yeux grands ouverts : à la place exacte de la maison de Land’s End, [...] une pagode ayant la forme du Bouddha en or. Aussitôt Ludmilla pense ou voit ou entend : "le lieu où doit se faire une œuvre divine". »
« Land’s End » : nom du lieu où habitaient Satprem et Sujata.

11 décembre 78, p. 72.
« Tiens, je ne t’ai pas dit une chose très intéressante : j’ai reçu pendant trois jours de suite la fille du Président de Bulgarie, qui est ministre de la Culture à Sofia. Il y avait une grande nécessité d’établir un relais de Mère derrière le rideau de fer, c’est fait. Nous aurons là aussi un Institut sous une forme spéciale. C’étaient trois jours de bon travail. Elle = très réceptive, lisant le tome 1 de Mère en anglais. Et elle a un assez remarquable don de vision depuis un accident de voiture qui lui a défoncé le crâne et a complètement bouleversé sa vie (c’est drôle comme nous avons besoin d’être accidentés pour passer sur le vrai chemin...). En bref, [...] voir les yeux grands ouverts [...] pagode [...] Bouddha en or [...]. »
(L. Z. s’était retrouvée ministre, peut-être par népotisme, c’est-à-dire parce que son père était le président de Bulgarie.) Elle était donc allée « en Inde pour chercher l’"explication" », s’était retrouvée parler avec Singh, qui lui avait dit de s’adresser à Satprem. (Est-ce qu’il lui conseilla de lire des livres de Sri Aurobindo et de la Mère !?)
L. Z. se retrouva donc chez Satprem. Et celui-ci, en plus de paroles, ne lui fit pas lire des livres du début, par exemple Lumières sur le yoga, Les bases du yoga, le petit livre titré La Mère, mais il lui fit lire le tome 1 de L’Agenda.

7 avril 79, p. 87.
« Tout le pâtâla [les mondes souterrains ou enfers] a pris possession de la plupart des êtres soi-disant humains. »
Les crochets et les mots qui sont entre eux sont dans le texte cité.
Satprem, par le mot « soi-disant », dit que « la plupart » des êtres humains n’en sont pas. Il leur enlève cette caractéristique. Il avilit.

16 juin 79, p. 94.
« [...] le secret du Passage à l’autre espèce, l’espèce vraiment humaine, car nous ne sommes encore que des gnomes intelligents et malfaisants. Nous ne sommes pas HOMMES encore. »
Satprem pourrait penser qu’il y a des humains, l’espèce humaine, et qu’une autre sorte d’être finira par apparaître. Et c’est ce qu’il pense à un certain niveau de sa conscience.
Mais il s’exprime à partir d’une conception qui lui fait refuser de considérer les êtres humains pour ce qu’ils sont. Il les abaisse, les avilit.
Cette fois, il dit « Nous » et il s’inclut donc dans l’avilissement. (Ce qui est à côté est que lui, et Sujata, en sortent, parce qu’ils sont en train de devenir de vrais humains, selon lui.)

11 juillet 79, p. 101.
« Au fond, nous sommes des "bébés hommes", pas des hommes complets encore. »
Autre jeu de mots.

7 octobre 79, p. 109.
« J’ai lu cette infâme lettre de la S.A.S. [...]. [...] Ils sont désespérés et agissent comme des désespérés. [...] bientôt, quand l’ensemble des circonstances seront prêtes dans l’Inde et dans le monde, Ils nous montreront la Merveilleuse Vérité qu’Ils ont préparée pour la Terre, et tous ces fantômes disparaîtront comme des rats. »

5 décembre 79, p. 115.
« Non, ce qui est affreux, c’est la dévastation sans contrainte du Shola – si quelque chose ne vient pas arrêter ces rats, il ne restera plus que de la terre grattée avec des taudis de Harijans. »
« Shola » = forêt près de la maison de Satprem et Sujata.

12 décembre 79, p. 116.
« [...] il a fallu des milliers d’années pour arriver au premier milliard d’hommes. C’était en 1830. [...] Il a fallu [...] quatorze ans pour le quatrième milliard : 1974*. On voit ça très concrètement ici. Ils font chacun douze bébés. C’est effrayant. On dit que les rats quittent le navire en détresse, mais quand c’est un océan de rats ? »

8 mai 80, p. 133.
« [...] J’essaye de faire venir des Russes et des Bulgares à Auroville (mais silence, s.v.p.). Il faut jouer le jeu et tenter l’impossible jusqu’au bout. Les deux pays bouchés du monde = l’Inde et l’Amérique. ... S’il y avait un vrai homme d’État là, je tenterais de faire dialoguer les Russes et les Américains via la Bulgarie. Mais où est l’homme ? Je crois qu’il n’y a plus guère que les circonstances écrasantes pour parler aux hommes. [...] »
Lorsque Satprem s’occupait à ce moment de « faire venir des Russes et des Bulgares à Auroville », est-ce qu’il le faisait d’après une bonne indication intérieure ou est-ce que c’était en suivant une idée qui lui était passée par la tête et qui ne valait peut-être pas grand chose ?

17 juin 80, p. 136, "Lettre à Kireet".
« [...] si tu as lu l’Agenda VII du 21 septembre 1966, tu auras réalisé la portée du plan de Mère pour Auroville en tant que moyen occulte d’éviter une autre guerre mondiale et de détourner les forces de destruction. Alors on comprend l’enjeu là-bas et les forces réelles derrière Navajata & Co. Cette poignée de gens entravent et retardent l’effort de Mère d’éviter une nouvelle guerre mondiale, c’est cela. C’est pour cette raison même que j’ai récemment écrit à Sir C.P.N. Singh que nous devrions tenter de persuader Mme Zivkova d’envoyer à Auroville une équipe d’étudiants ou chercheurs bulgares et russes. Par n’importe quel moyen nous devons essayer de débloquer cette situation et de mettre les choses en mouvement dans la bonne direction, puisque Mère voulait clairement qu’à Auroville des Russes et des Américains se serrent la main et se parlent. Si nous pouvons démarrer ce dialogue quelque part à Auroville, nous démarrerons occultement le déblocage de cette situation périlleuse qui règne en ce moment entre l’Amérique et la Russie. C’est un processus et une action occultes. Il faut démarrer quelque part, aussi modeste et sans prétentions que soit le point de départ. Si nous attendons qu’Auroville soit "en ordre", il sera trop tard – ce que je suggère est la vraie façon de mettre Auroville en ordre. Si Auroville remplit sa mission et peut faire se rencontrer quelques Russes et Américains, cela provoquera automatiquement la destruction et l’effondrement des forces mêmes qui s’opposent à cet acte et qui sont là, à Auroville, pour s’opposer à cet acte. [...] Nous avançons comme des ânes sans foi. Nous n’avons pas confiance en la vraie chose. Nous ne savons pas que Mère, la Puissante Mère, est simplement là à attendre que nous nous éveillions un peu à la grandeur du But et condescendions à avoir foi en elle. [...] Il faut comprendre le jeu occulte, il faut comprendre que la Puissante Mère est derrière nous et notre action. [...] En fait, cet Agenda du 21 septembre 1966 était si présent dans mon esprit qu’un soir j’ai senti au-dedans que je devrais aller moi-même à Sofia, parler à Mme Zivkova avec la vraie force, et obtenir d’elle une rencontre à Moscou avec des gens qui comptent – et là aussi, déverser la Force de Mère dans leur tête. Depuis ce soir-là, je n’ai pas senti de mettre en route le processus matériel d’écrire à Mme Zivkova et d’obtenir mon visa – mais la chose est là quelque part au-dessus de ma tête, attendant je ne sais quel "déclic". [...] Maintenant, essaie de voir tout le problème sous cet angle plus large, d’avoir la foi en le vrai pouvoir de la Mère et d’avoir le courage de cette foi. »
Satprem avait fait beaucoup de reproches aux habitants d’Auroville, au moins à la majorité d’entre eux, alors que, au moins beaucoup de ces individus étaient venus en cette ville en formation en mettant leur vie dans l’affaire. Pourtant, le plan de Satprem est de faire venir à Auroville « une équipe d’étudiants ou chercheurs bulgares et russes », ces individus n’étant peut-être même pas intéressés par Sri Aurobindo et la Mère, et ils seraient venus passer quelques jours à discuter de quelque chose, peut-être de paix dans le monde. Est-ce ce projet pouvait vraiment être utile ? Est-ce qu’il fut réalisé ? Que se passa-t-il ?
Le projet apparut chez Satprem à la suite de sa rencontre avec la Bulgare L. Z. Il est vrai que « Mère voulait clairement qu’à Auroville des Russes et des Américains se serrent la main et se parlent » mais est-ce que ça voulait dire que ça se fasse de manière superficielle, administrative, sans que ça soit provoqué par une bonne impulsion intérieure !? Cette impulsion exista-t-elle chez Satprem ? On ne sait pas.
C’est à propos d’un autre projet, celui d’aller lui-même à Sofia et Moscou qu’il indiqua avoir « senti au-dedans » quelque chose, qui semble être seulement une pensée, une conception, concernant ce voyage, allant jusqu’à imaginer qu’il pourrait « déverser la Force de Mère dans leur tête », celle de « gens qui comptent » « à Moscou ». Est-ce que Satprem aurait pu déverser cela, surtout à propos de gens pas spécialement ouverts à cela ? Il dit que, finalement, il n’a « pas senti de mettre en route le processus » de son projet. Bref, pour ce voyage, il eut la pensée mais pas l’indication psychique.
La position générale de Satprem est celle-ci : « Mère, la Puissante Mère, est simplement là à attendre que nous nous éveillions un peu à la grandeur du But et condescendions à avoir foi en elle ». Au destinataire de la lettre, Satprem dit de « voir tout le problème sous cet angle plus large, d’avoir la foi en le vrai pouvoir de la Mère et d’avoir le courage de cette foi ». Autrement dit, il cherche d’abord à développer la prise de conscience d’un « But », à développer une compréhension, une conception pour, ensuite, agir en ce but en ayant « la foi » en la Mère. C’est une présentation qui fait penser à des déclarations religieuses. Satprem ne parle pas de suivre le guide intérieur, de s’ouvrir à la Mère en soi, avec l’action qui résulte des réceptions. Il ne présente pas son projet en disant ou sous-entendant que les individus à Auroville réagiront selon leur guide intérieur, peut-être en ne s’en occupant pas. Non, il cherche à convaincre que ce qu’il dit est bien et devrait être admis, et mis en œuvre. Il faudrait agir selon une croyance plutôt que d’après de bonnes indications intérieures.

9 novembre 80, p. 169.
« Moi, je garde l’œil sur [Ted] Kennedy – je t’en avais déjà parlé. C’est l’avenir de l’Amérique quand elle aura vidé ses fantômes et ses monstres. Je voudrais beaucoup que Kennedy et Zivkova se rencontrent et qu’à travers eux, presque à leur insu, ces deux ennemis fantômes s’aperçoivent de leur propre fantôme, et rient ! Auroville peut être ce prétexte – c’est pour cela qu’il a été fait. »
Concernant Ted Kennedy, Satprem s’illusionnait.

28 janvier 81, p. 187, « Lettre à Kireet ».
« [...] Le plus tôt nous pourrons tenir cette première réunion du Conseil [administratif international d’Auroville] et le mieux ce sera. Mme Zivkova est un personnage crucial et central de ce conseil, et elle doit venir physiquement à Auroville
.........
Un lieu où quelques jeunes étudiants de l’Orient ou de l’Occident, de derrière le rideau de fer et tous les autres rideaux, essaieront d’abord de comprendre puis d’expérimenter le moyen de produire une espèce nouvelle au milieu de ces Homo sapiens désespérés et autodestructeurs. C’est là un problème réellement international, et tous, quelles que soient leurs croyances ou non-croyances, peuvent se mettre d’accord sur cette nécessité d’une évolution expérimentale – non pas une "idée" parmi les milliards d’idées pourrissantes, mais un nouveau dynamisme, une nouvelle expérience d’évolution humaine, un nouvel espoir dans ce monde sinon sans espoir. Comment produit-on le prochain homme ou le prochain être sur la terre ? Alors, tous les "rideaux" tomberont devant le vrai problème. [...] Qu’Auroville grandisse spontanément et fasse pousser sa propre nécessité autour de ce fait central d’une poignée de jeunes de toutes nationalités qui essaient, qui sont prêts à tenter cette aventure inconnue. Alors Mère se saisira de ces quelques cœurs et de ces bonnes volontés et en tirera des résultats inattendus, sans commune mesure avec notre petit effort. Car c’est l’Heure où, même un petit effort, peut avoir des résultats formidables et foudroyants.
Oui, nous pouvons construire un "Pavillon" pour chaque pays, mais le vrai ciment de ces bâtiments est l’effort commun vers la nouvelle conscience et une nouvelle façon d’être. Les "bâtiments" ne sont qu’un prétexte – en fait, Auroville tout entier n’est qu’un prétexte et une façade pour construire une conscience nouvelle. Une fois Auroville joliment bâti avec toutes ses avenues et ses rues et ses beaux pavillons, nous pourrons aller construire un autre Auroville ailleurs dans le monde – parce que c’est le fait de construire qui est nécessaire, pas la ville. Nous construisons un autre être. »

Satprem accorde beaucoup d’importance à la Bulgare L. Z.

Est-ce qu’il présente Auroville comme étant « une poignée de jeunes de toutes nationalités qui essaient, qui sont prêts à tenter cette aventure inconnue » ? Ou est-ce qu’il dit que les Auroviliens doivent admettre que soit organisée à Auroville une rencontre de quelques « jeunes de toutes nationalités qui essaient, qui sont prêts à tenter cette aventure inconnue » ?
En tout cas, il parle de son projet de réunir en cette ville « quelques jeunes étudiants de l’Orient ou de l’Occident, de derrière le rideau de fer et tous les autres rideaux », projet qui avait jailli de sa rencontre avec la Bulgare.
Soit il est parlé de quelques « jeunes étudiants » n’étant peut-être même pas intéressés par Sri Aurobindo et la Mère ou n’ayant pas engagé leur vie dans l’aventure de suivre leur guide intérieur et qui iraient passer un moment à Auroville. Soit il est parlé d’eux et des Auroviliens.
L’enjeu est de « tenter cette aventure inconnue ». Qu’est-ce qu’elle est ?
Est-ce qu’elle est de se mettre à suivre son guide intérieur, de s’ouvrir à la Mère, de recevoir, etc. ? Cela pourrait correspondre à « comprendre » « le moyen de produire une espèce nouvelle », ce moyen étant de suivre le guide intérieur, de s’ouvrir à la Mère, etc. Mais « expérimenter » cela, c’est donner l’idée qu’il faudrait s’occuper soi-même, par soi-même, de créer cela (avant de commencer par « expérimenter » les actions de suivre son guide intérieur, etc.). C’est pourtant ce que dit Satprem puisqu’il dit que l’enjeu serait : « Comment produit-on le prochain homme ou le prochain être sur la terre ? ».
Ladite « aventure inconnue » dans laquelle Satprem veut pousser des individus ne semble pas bien.
Ce but ne risque-t-il pas de mener à un désastre d’orgueil ? Est-ce que c’est un but à avoir ?
Ne faudrait-il pas plutôt se mettre humblement à suivre son guide intérieur, à s’ouvrir à la Mère, à recevoir, etc. ?
La réunion envisagée par Satprem semble relever de l’agitation mentale et favoriser le développement de l’orgueil chez les participants.
Est-ce que cette réunion exista ? Comment fut-elle ? Qu’est-ce qu’il en sortit ?

Satprem dit que s’occuper de savoir « Comment produit-on le prochain homme ou le prochain être sur la terre ? » est admissible par tous les individus « quelles que soient leurs croyances ou non-croyances ». Il dit aussi que tous « peuvent se mettre d’accord sur cette nécessité d’une évolution expérimentale ». Satprem s’illusionne complètement puisque l’idée d’un « prochain être sur la terre » n’est pas communément admise.

Satprem dit que, dans Auroville, « nous pouvons construire un "Pavillon" pour chaque pays ». Il n’a donc pas compris ce qu’est Auroville. Il n’a pas compris que cette ville en formation n’est pas une sorte d’Exposition internationale, permanente, où chaque pays aurait son pavillon dans lequel il montrerait des éléments de ce qu’il est et produit. La bonne compréhension de ce qu’est le projet d’Auroville, fait dire que les Pavillons de pays, pour avoir une signification, sont bâtis au fur et à mesure d’actions faites par les pays, par leur nation, qui contribuent à favoriser l’avancée collective vers davantage de lumière, etc.
Ce qui montre que, au moins à ce moment, Satprem n’a pas compris ce qu’est Auroville est aussi ceci: « Une fois Auroville joliment bâti [...] nous pourrons aller construire un autre Auroville ailleurs dans le monde ».

20 février 81, p. 189, "Lettre aux Auroviliens".
« [...] Des puissances gigantesques s’affrontent – que pouvons-nous y faire ? Que peut y faire Auroville ?
C’est là où il faut que vous compreniez un peu le sens mondial d’Auroville, au-delà de nos petites affaires.
Et je dis que nous pouvons faire quelque chose. Par une grâce unique, sans précédent dans l’histoire récente, le soi-disant rideau de fer s’ouvre pour nous. Mme Zivkova se rend à Auroville. Mère avait longtemps prié pour une pareille occasion. Dans son Agenda elle a dit et répété qu’"Auroville est une occasion donnée à l’humanité d’éviter une troisième guerre mondiale".
Alors, comprenez dans votre cœur et votre corps le sens profond, le sens vaste de cette visite de Mme Zivkova – ne parlez pas de petites choses, ne pensez pas à de petites choses, pensez à la grande chose, la grande occasion. Ayez une vraie Prière dans votre cœur, élargissez votre petit horizon et montrez-vous à la hauteur. Vous le savez, nous sommes là pour marcher sur un chemin nouveau dans notre propre conscience corporelle. Nous sommes là pour ouvrir notre petite humanité à une nouvelle expérience. Il ne s’agit pas de croyance ni de dogme ni de philosophie ni de politique ; cela transcende toutes les idéologies, [...]. Nous devons survivre, et nous ne pouvons survivre que si nous changeons notre structure humaine. Tous les êtres humains peuvent se mettre d’accord sur ce point, qu’ils soient du bloc communiste ou du bloc capitaliste. Et nous sommes là pour tenter l’expérience dans notre âme et notre cœur. Là, toutes les idéologies peuvent se rejoindre, toutes les croyances et les non-croyances. Et ce point de rencontre, c’est Auroville.
Nous devons inviter Mme Zivkova et d’autres représentants d’Amérique et d’Afrique, les inviter avec notre cœur le plus profond à partager cette Expérience humaine, cette nouvelle évolution, et à envoyer de leur pays quelques échantillons humains qui se joindront à cette Expérience – nous ne réussirons que si l’expérience est mondiale. Le rideau de fer ou de dollar ou de bambou et tous les rideaux ne peuvent tomber que si nous trouvons le point central où toutes les barrières humaines fondent dans une Nécessité plus profonde. Nous savons ce qu’est cette nécessité plus profonde et nous sommes là pour la tenter. Que la nouvelle vague parte d’au moins un point, un recoin du monde. Essayons ensemble l’Être Nouveau. Changeons cette vague catastrophique qui menace d’engouffrer le monde en une nouvelle vague de création et d’espoir. Au lieu de confronter les vieux fantômes internationaux de la terreur et de la guerre, confrontons notre propre Humanité profonde à son propre avenir et à son propre défi.
Là nous pouvons tous nous rejoindre, et là nous pouvons tous essayer.
C’est le vrai sens mondial d’Auroville. »

D’après cette lettre, il semble qu’au moins une partie des Auroviliens n’aient pas été enthousiasmés par le projet de Satprem concernant Mme Zivkova et la réunion de « jeunes étudiants ». Qu’en fut-il ?

Est-ce que ce qu’avait dit la Mère impliquait de faire cette réunion-là ?

L’enjeu était que chacun devait suivre son guide intérieur à ce sujet et, si aucun Aurovilien n’était ainsi conduit à s’occuper de la réunion, elle ne se faisait pas. Ou si certains étaient conduits à l’organiser, ils le faisaient, et personne d’autre n’était obligé d’y participer.
Mais Satprem ne dit pas un mot à ce sujet.

Lorsqu’il dit « la grande occasion », « nous sommes là pour marcher sur un chemin nouveau » et « ouvrir notre petite humanité à une nouvelle expérience », il ne parle pas de suivre son guide intérieur, de s’ouvrir à la Mère, etc. Non, il dit cela à propos de « nous changeons notre structure humaine », qui correspond à « Comment produit-on le prochain homme ou le prochain être sur la terre ? ». Satprem fait comme si ce sont des humains qui pouvaient faire cela par eux-mêmes, sans s’occuper de suivre leur guide intérieur et, donc, de le faire grandir, sans s’occuper de s’ouvrir à la Mère et, donc, de recevoir avec des effets. À cela correspondent les mots « vraie Prière ».

Satprem dit que, à propos de changer « notre structure humaine » (comme à propos de « Comment produit-on le prochain homme ou le prochain être sur la terre ? »), « Tous les êtres humains peuvent se mettre d’accord sur ce point ». Il s’illusionne complètement puisque l’idée d’un « prochain être sur la terre » n’est pas communément admise.
Il dit aussi que, à ce sujet, « toutes les idéologies", « toutes les croyances et les non-croyances », « peuvent se rejoindre ». Il s’illusionne. Elles peuvent être dépassées lorsque les individus qui les ont le veulent.

Satprem, qui avait tant critiqué les Auroviliens dit : « Nous » (« devons inviter Mme Zivkova et d’autres » etc.).

Et Satprem étend à d’autres pays ce qu’il fait et veut faire avec la Bulgare.
« d’autres représentants d’Amérique et d’Afrique » devraient être invités pour « partager cette Expérience humaine, cette nouvelle évolution », celle indiquée avant : changer « notre structure humaine », produire « le prochain homme ou le prochain être sur la terre ».
Et il n’est pas question de ce qui s’était passé avant, où des individus étaient allés vivre à Auroville, mais des membres de pouvoirs publics devraient envoyer des individus. C’est ridicule.

22 février 81, p. 194.
« Mme Z. [...] Une femme remarquable décidément, infiniment supérieure à Indira en qualité. En fait, la personne la plus remarquable que j’ai jamais rencontrée : intelligence vaste + vision + énergie indomptable et immédiate. On passe une heure avec elle, et on sort rafraîchi – c’est elle qui donne. Une force claire, pleine de joie. Jamais Mère n’a eu de meilleur instrument. Nous avons parlé de choses que je ne peux pas dire ici... Mais SILENCE. Il ne faut absolument pas que son nom soit prononcé autour de nous – elle courrait un trop grave danger... Cette rencontre-là, c’est un cadeau de Mère. Si ça existe, il y a de l’espoir pour le monde. »
À propos de L. Z., Satprem dit que c’est « la personne la plus remarquable que j’ai jamais rencontrée ». Son admiration (et son aveuglement) à propos de cette femme fait qu’il dit cela sans penser à Sri Aurobindo et la Mère, ou même à Sujata. Pareil à propos de « Jamais Mère n’a eu de meilleur instrument » : il ne pense pas à lui-même.

11 mars 81, p. 199, « Lettre de Sujata ».
« [...] la nuit du 7-8 il avait très mal au cou*. »
Note de bas de page : « Plus tard, je comprendrai que c’est le commencement de cette "descente supramentale". »

12 juillet 81, p. 233.
« Ce 12 juillet 1981, j’ai terminé l’Agenda. »

21 juillet 81, p. 235.
« Mort de Ludmila Zivkowa. Probablement dans la nuit du dimanche 19. (Je l’ai vue.) Ils l’ont liquidée. »

23 juillet 81, p. 235, « Lettre à Sir C.P.N. Singh, traduite de l’anglais ».
« Mon cœur a pleuré quand j’ai lu dans les journaux la nouvelle de la mort de notre amie. Non, ce n’est pas possible – ils l’ont tuée. De ma vie je n’ai jamais rencontré un instrument si beau, une Shakti si pure et divine, si joyeuse et pleine de possibilités pour un travail terrestre. Je ne peux toujours pas accepter cette mort, c’est un crime, une perte pour la Terre. Et c’est un signe de plus que cette "humanité obstinément asourique" doit passer par l’épée et le feu de la purification. Il n’y a aucun doute dans mon esprit que les trois-quarts de l’humanité ne sont que des rats qui prolifèrent dans une peau d’homme. Comme disait Mère, "les trois-quarts de l’humanité sont périmés". Comment et quand allons-nous traverser l’épreuve ? Je l’ignore, mais je ne doute pas que le temps soit proche. Comme Mère avait prié pour un instrument tel que notre amie Ludmila ! et à peine est-il trouvé que le pont est brisé. L’humanité ne veut pas de pont. [...] Ce à quoi j’assiste en Inde est la même imposture horrible que dans tout autre pays du monde, [...] il n’y a pas de vraie spiritualité en Inde, il n’y a que des rats spirituels qui prolifèrent par millions et qui font des affaires sous couvert de spiritualité. Alors où est l’âme du monde ? Où est l’élément qui rachète le reste ? Je ne désespère pas, je crois fermement que le Nouveau Monde et l’Espèce nouvelle seront, mais certainement pas avant que la Terre ne soit nettoyée de ces rats. Notre tout premier symbole est le soi-disant "ashram de Sri Aurobindo" de Pondichéry. N’ayons aucun doute, ils ont tué Mère, tout comme ils ont tué Kennedy et tué Ludmila – la même force. [...]
En fait, au milieu de tous ces évènements horribles, il y a un signe positif : j’ai terminé l’Agenda ; le tome XIII s’est envolé de l’Inde pour New York pour y être imprimé. [...] Maintenant je n’ai plus rien entre les mains et je me sens tout à fait vide. [...] »
« je n’ai jamais rencontré un instrument si beau, une Shakti si pure et divine » : meilleure que Sujata.
La Mère avait dit que « les trois-quarts de l’humanité sont périmés » et ça ne signifie pas ce que dit Satprem à propos de rats.
« Comme Mère avait prié pour un instrument tel que notre amie Ludmila ! » La Mère ou Satprem !?
Satprem enrage. « cette "humanité obstinément asourique" doit passer par l’épée et le feu de la purification » : on peut supposer qu’il resterait quelques humains après une « purification », mais qu’est-ce qu’il resterait après le passage à « l’épée » !? « les trois-quarts de l’humanité ne sont que des rats qui prolifèrent dans une peau d’homme », et il étend cela aussitôt à toute l’humanité (sauf lui-même et Sujata) : « L’humanité ne veut pas de pont », « Où est l’élément qui rachète le reste ? » « je crois fermement que le Nouveau Monde et l’Espèce nouvelle seront, mais certainement pas avant que la Terre ne soit nettoyée de ces rats ». Ce que dit Satprem concerne d’abord les trois-quarts de l’humanité puis toute celle-ci. C’est la suppression de tous les humains (sauf lui-même et Sujata) que Satprem envisage finalement, souhaite (lorsqu’il manifeste son aspect d’Ennemi des humains).
Ça se passe peu après le moment où il y eut le « commencement de cette "descente supramentale" » et où il termina le treizième tome de l’Agenda.

31 juillet 81, p. 238.
« [...] Ludmilla était venue ici trois jours de suite, je la faisais asseoir sur mon lit, elle regardait sans cesse la photo de Mère sur la petite table au pied de mon lit – il y avait une telle soif de savoir dans son être, une telle joie, elle était dans la révélation, avec une force si joyeuse, si limpide comme si elle allait enfin entrer dans la Matière et empoigner la Négation pour la changer en cri divin. Elle allait faire. Elle allait donner son vrai sens à Lénine (et comme elle voyait ! elle voyait l’œuvre de Sri Aurobindo à travers Lénine – un Lénine que nous ne connaissons pas, celui qui était un des instruments de la transformation du monde, et il y avait quelque chose de Lénine en elle, c’est sûr, mais un Lénine qui découvre tout d’un coup le "Matérialisme Divin"). Elle allait faire le travail de Mère et de Sri Aurobindo là-bas, sortir le monde bolchévique de son expérience périmée – elle avait la Force, une force si joyeuse, si claire, je n’ai jamais vu ça – même Indira Gandhi est une enfant confuse et à demi obscure à côté de cette Shakti-là. Et puis on la tue. À trente-neuf ans, juste quand elle allait commencer son œuvre. Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu comprends, ce n’était pas simplement une femme avec une force considérable : c’était quelque chose de Mère, une émanation de Mère qui était là. Oui, comme dit Sujata, c’était un "attribut" de la Mère suprême qui était là. Et on la tue. On peut la tuer. Qu’est-ce que ça veut dire ?
Ils ont tué Mère, ils ont tué Kennedy, ils ont tué Ludmila. Qu’est-ce que ça veut dire pour la Terre ?
Oui, je crois avoir vu clair – un jour, ça m’a traversé comme un éclair : "elle a pris le coup pour toi". Mais moi, j’ai fini ! Elle, elle allait commencer. Et puis elle est allée à Auroville, et surtout elle est allée dans ce repaire d’Asouras pour "recevoir les bénédictions de N. & Co."... Elle a été marquée. Je sais maintenant qu’elle existe, cette "organisation physique" armée d’un pouvoir tantrique pour établir un faux Sri Aurobindo sur la terre – ce que Mère a vu. Il a fallu une protection suprême, pour que l’on ne me tue pas – et on est en train de me déchiqueter. Mais je m’en fous, le travail est fait. Alors pourquoi elle ? C’était l’instrument n° 1 de la Mère dans le monde à l’heure actuelle – tu ne peux pas vraiment comprendre, tu n’as pas vu. Mais moi je sais. C’est Ludmila qui tout d’un coup m’a fait toucher, voir ce que Sri Aurobindo avait voulu semer à travers Lénine (Lénine était là, vivant !) et comme elle venait terminer cette tâche incomplète, déformée, pour refaire le vrai Matérialisme. Tu comprends, j’aurais donné dix fois ma vie pour sauver cette vie-là ! Et je sais, je sais que c’est parce qu’elle est entrée en contact avec moi (enfin "moi", ce que je représente) qu’elle a pris le coup. Elle est morte sept jours après la fin du XIII.
Je ne comprends pas. Et puis elle était si jolie ! Je veux dire que sa forme reflétait une si jolie beauté intérieure, comme Mère pouvait l’être à trente-neuf ans ! [...]
[…] Chaque Harijan fait douze petits Harijans – qu’est-ce qui peut arrêter cette marée ? C’est le même assaut de barbarie partout : là-bas ils ont des cravates et des push-button électroniques, c’est la seule différence. Mais ce sont des rats en peau d’homme. D’homme, il n’y a pas. (…) [...]
Je sens les Russes comme un peuple "doomed" [condamné] : ils sont pris dans une sorte de fatalité (et encore plus maintenant que Ludmila est partie).
[...] Le "tourbillon des forces" comme disait Mère, est de plus en plus au-dessus de l’Inde. Ah ! si l’on avait eu une Ludmila à la tête de l’Inde... J’ai fait tout ce que j’ai pu pour tirer la sonnette d’Indira, mais rien ne répond. [...]
Moi, je suis déchiqueté, tu ne peux pas savoir ? Je traverse des tortures abominables, quelquefois j’ai envie de crier. [...] s’il faut qu’un homme fasse la nouvelle espèce – il en faut un, n’est-ce pas, ça ne va pas tomber tout cuit –, qu’est-ce qui va pouvoir faire ça ? S’il faut traverser tout ça, s’il faut déraciner toute la vieille humanité dans sa propre peau, s’il faut subir toute la misère, subir tout ça... Il y a des moments où je suis tellement blessé comme si tout mon corps était à vif – est-ce que je deviens fou ? Alors j’ai envie de disparaître, prendre mes cliques et mes claques (ou plutôt rien du tout […]) et d’aller me terrer quelque part comme une bête blessée […]. [...] Je ne peux pas fuir la bataille, n’est-ce pas ? […] Et fuir où ? […] Alors je n’ai qu’une solution, c’est de prier Mère pour qu’Elle me montre le chemin. Sinon je ne bougerai pas […]. »

La Bulgare était « allée à Auroville ». Est-ce que ce fut pour la réunion dont parlait Satprem ? Ça semble improbable car, si celle-ci avait existé, il en aurait écrit au moins quelques mots dans un Carnet or il n’y en a pas. Et puis, entre le 21 février 81 et la fin de juillet suivant, est-ce qu’il y aurait eu le temps de l’organiser !? L. Z. y alla peut-être pour une première visite préparatoire. (Est-ce qu’il y eut une telle réunion, avant ou après le décès ?)

Satprem continue d’être enthousiasmé par L. Z. : « C’était l’instrument n° 1 de la Mère dans le monde à l’heure actuelle ». Autrement dit, il la fait passer avant lui !

Cet enthousiasme est très grand. Selon Satprem et Sujata, L. Z. aurait été une « émanation de Mère » ou « un "attribut" de la Mère suprême ».
Elle mourut à « trente-neuf ans ». Elle naquit donc, et vécut plus de trente ans pendant que la Mère-Mira Alfassa existait. Est-il possible que celle-ci n’en ait pas connu l’existence !?
Par ailleurs, est-il possible qu’une telle « émanation » ou qu’un tel « attribut » ait pu se retrouver dans une position ordinaire comme celle où fut L. Z. avant son accident de voiture !? Est-il possible que celui-ci ait pu être programmé de manière à débloquer un pouvoir de vision à un moment particulier, accident suffisamment fort pour enfoncer le crâne, pas assez pour tuer ou provoquer des dommages au cerveau !? Sri Aurobindo raconta sa situation : il y eut un blocage en lui pour qu’il puisse avoir la vie qu’il eut avant de retourner en Inde et, après ce retour, le blocage disparut. Ça se comprend. La situation pour la Bulgare est farfelue, aléatoire.
En outre, tout ce qu’aurait eu cette « émanation », cet « attribut », serait un pouvoir de vision qui, selon le peu qui en est dit, n’apporte rien ou quasiment rien pour l’évolution en cours.
Enfin, Satprem dit que L. Z. alla à l’Ashram « pour "recevoir les bénédictions de N. & Co." ». Ces guillemets peuvent signifier que Satprem répète quelque chose que lui annonça la Bulgare. Ils peuvent signifier aussi que Satprem exprime un résumé imagé, caricaturé, de quelque chose qu’elle lui raconta. Dans les deux cas, cette femme serait allée à l’Ashram pour « recevoir les bénédictions de N. & Co. ». Satprem ne lui avait peut-être pas raconté l’histoire. Quoi qu’il en soit, est-ce qu’une « émanation de Mère » ou « un "attribut" de la Mère suprême » aurait pu être ignorant jusqu’à se comporter ainsi !?
À propos d’« émanation » et d’« attribut », il semble que Satprem et Sujata se racontaient des histoires, s’illusionnaient.

Satprem dit « Je sens les Russes », etc. Une impression devient une certitude. Quelques années plus tard, le soviétisme disparut. Et que signifierait « condamné » pour une population aussi grande que celle qui était en jeu à propos de « Russes » !?

Satprem dit que L. Z. « voyait l’œuvre de Sri Aurobindo à travers Lénine ». Autrement dit, elle avait encore des couches de conceptions qui l’encombraient.
Selon la réputation qu’a Lénine, sa motivation première concernait surtout l’organisation sociale, les relations sociales, afin qu’il y ait moins d’inégalités, etc. Elle ne le présente pas comme étant d’abord ou seulement un partisan du matérialisme au pouvoir. Cette réputation correspond-elle à la réalité ?
En tout cas, le projet de « refaire le vrai Matérialisme » en U.R.S.S., celui de Lénine « qui découvre tout d’un coup le "Matérialisme Divin" », s’effondrèrent dans l’inutilité en 89 à cause de la Chute du Mur de Berlin et ses conséquences. Le « monde bolchévique » ne fut pas conservé en le faisant « sortir » « de son expérience périmée » car il fut supprimé. Satprem était allé jusqu’à imaginer que L. Z. « allait enfin entrer dans la Matière et empoigner la Négation pour la changer en cri divin » !
C’est sûrement à propos de ça que, le 22 février, Satprem avait écrit ceci : « Nous avons parlé de choses que je ne peux pas dire ici... Mais SILENCE. Il ne faut absolument pas que son nom soit prononcé autour de nous – elle courrait un trop grave danger ».

On peut envisager que L. Z. ait « pris le coup » qui serait sinon arrivé sur Satprem. On peut aussi envisager que, si elle n’était pas allée se soumettre à l’Ashram, elle n’aurait pris aucun coup. On peut envisager d’autres choses.

Si cette Bulgare avait vécu plus longtemps, est-ce que Satprem aurait fini par en être déçu et par la haïr et l’injurier autant qu’il le fit pour Indira Gandhi, ou même plus !? (À cette époque et à propos de celle-ci, il n’en était pas encore arrivé là.)

Qu’est-ce que cette femme L. Z. fut vraiment ?

Par ailleurs, lorsque Satprem dit que tous les humains (sauf lui-même et Sujata, L. Z. étant morte) n’en sont pas mais sont des rats, il avilit tous les humains (sauf lui-même et Sujata).
Après la phrase « D’homme, il n’y a pas », il y a le signe d’une coupure. Est-ce que c’est Satprem qui fit l’omission ? Est-ce que ce qui fut enlevé exprimait davantage l’aspect Ennemi des humains ?

« s’il faut déraciner toute la vieille humanité dans sa propre peau ». Est-ce que c’est une cause de la haine féroce qu’eut Satprem envers les humains (sauf lui-même et Sujata) jusqu’à vouloir leur destruction ?

9 août 81, p. 244.
« Le grand Plan. L’Ile de Mère*. »
L’idée saugrenue d’une île avec douze individus émergea donc peu après que, en Satprem, apparut le début notoire de son aspect Ennemi des humains.


SUITES

Concernant les Carnets d’une mise à nu révélatrice, on arrête les citations à la fin du tome 2 qui, d’ailleurs, sont suffisantes pour montrer l’apparition de l’aspect Ennemi des humains qu’eut Satprem.


Chacun peut lire les suivants et les autres publications de Satprem. L’auteur du présent texte n’a pas lu celles entre 86 et 99, où il se mit à lire la brochure Néanderthal Regarde et le tome 1 des Carnets.
Après 81, Satprem continua de manifester l’aspect Ennemi des humains et il le développa notamment avec le mot nazi.


DEUX CAUSES POSSIBLES, PROFONDES, À L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS, EN PLUS DE CAUSES PLUS ORDINAIRES

Satprem fut déçu de constater que les humains ne se comportaient pas comme il l’aurait voulu et il y eut aussi qu’il fut déçu de ce qu’ils étaient. Il se mit à les haïr et à souhaiter leur disparition. Mais il n’y eut pas que cela.


Voici deux causes possibles, profondes, à l’aspect Ennemi des humains qu’eut Satprem. (Les deux se rejoignent peut-être quelque part.)

Dans la citation précédente du 31 juillet 81, il est écrit ceci "s’il faut déraciner toute la vieille humanité dans sa propre peau".
Voici une citation qui correspond à la même idée.
Tome 7, p. 256, 21 octobre 87.
« Cette dynastie Nehru est épouvantable. Ils ont trahi l’Inde d’un bout à l’autre – [...]. [...] Oh ! cette "dynastie" a fait un mal épouvantable à l’Inde. Ils ont fait plus de mal que tous les Anglais réunis.
Mais oui. Je ne sais pas pourquoi l’Inde a mérité cela ? [...]

[...] Sri Aurobindo [...] La Puissance même qu’il a amenée est faite pour tout déraciner. [...] Alors, forcément, ça a fait surgir... pouf, c’est comme un volcan, ça a fait surgir toute la pourriture, toute la corruption, la perversion – ça a fait tout jaillir. [...] La Puissance même qu’il a amenée, a déraciné tout cela. Alors "contrecarrer" ? Il ne peut pas contrecarrer ce qu’il a déraciné, tu comprends ? [...] Il aurait pu agir... Avec la Puissance formidable qu’Il avait, Il pouvait tout faire, Sri Aurobindo. Il l’a dit, hein – Il te l’a dit ! et Il me l’a dit. Il pouvait tout faire. Eh bien, pourquoi est-ce qu’Il ne l’a pas fait ? Il aurait simplement recouvert. Il aurait mis la Puissance sur tout ce grouillement, et puis ce serait resté en dessous, à attendre un siècle plus tard, deux siècles plus tard – ou dix siècles plus tard, [...] : rien n’aurait été changé, sauf à la surface. Sri Aurobindo aurait installé un homme sage sur le trône de l’Inde, et puis... cinquante ans ou un siècle après, ce serait sorti ! Parce qu’on ne peut pas passer dans un Nouveau Monde sans que toute cette horrible perversion sorte, que ce soit déraciné, éliminé. On ne peut pas garder ça en dessous. [...] C’est ce qui a commencé à sortir avec Hitler. [...] Les enfants et les petits enfants des Nazis, il y en a partout ! Il y en a plein dans l’Inde. [...] Il y en a à Lanka, en Afghanistan, il y en a en Amérique, il y en a partout ! Eh bien, on ne pouvait pas faire une terre Nouvelle en laissant ça en dessous, il fallait que tout cela soit purgé. Purgé, cela veut dire, eh bien, que ça sorte ! Et ça sort, hein ! [...]
C’est ça le premier travail du Supramental, hein ?

Eh bien, oui, c’est de faire sortir ce qui est caché. On ne peut pas mettre là-dessus un beau glacis, un beau vernis, d’une nouvelle terre – [...]. Il faut que ce règne cruel et hideux, ce règne de l’anthropoïde... arrive au bout, c’est tout. Que ce soit fini, déraciné, fini une fois pour toutes, n’est-ce pas. »
(Pourquoi commencer avec Hitler !? Pour ne parler que de l’Inquisition, partie de l’Église catholique romaine, est-ce qu’elle ne produisit pas des monstruosités perfides !?)
Satprem était un « anthropoïde » et, s’il avait eu le pouvoir matériel d’agir sur d’autres humains à la manière d’un chef de peuple, il aurait créé un « règne cruel et hideux », exterminateur, ... s’il s’était laissé aller à suivre un aspect de lui-même qu’il se laissait aller à exprimer en paroles et écrits.
Est-ce que c’est parce que, en Satprem, il y avait l’action de « déraciner toute la vieille humanité dans sa propre peau » qu’il en devint haineux, voulut la détruire, ... et qu’il se retrouva en train d’étendre cela à tous les humains ?

Tome 3, p. 273, 21-22 juin 83 (nuit).
« Voici ce que j’ai noté dans mes "bouts de vision" :
Sujata pendue. Mère assistait à la pendaison. Comme si elle condamnait à mort tout le monde. C’était à l’Ashram. Tous les ashramites étaient consentants. Pranab passait avec un rictus sardonique : "Oh! non, lui (Satprem) ne sera pas pendu."
Encore une fausse Mère cruelle qui condamne à mort tout le monde, et d’abord Sujata et Satprem. »
Est-ce que c’est parce que Satprem subissait aussi l’influence de cette force hostile qu’il devint haineux envers tous les humains sauf lui-même et Sujata et souhaitait leur destruction, tout cela au nom du bien, de la pureté, etc. !?
Voir au début du présent texte, les citations des 21 septembre 77 et 13 octobre suivant et le commentaire.


POSITIONS DE LUC VENET EN 07

« Et c’est à ce tournant qu’un certain processus a commencé en lui […]. […] Il est impossible de savoir de quelle nature était cette nouvelle force que Satprem sentait en lui et qui transformait si manifestement son être et sa vie. »

L. V. dit ignorer la « nature » de cette force. (Est-ce que, à ce sujet, il insinue que Satprem aurait été un instrument de forces hostiles ?)

« j’ai encore une pensée pour ces camarades [...] qui sont encore à se poser les questions de rigueur sur Satprem : est-il bon, méchant ? Fait-il le bien, le mal ? »
L. V. dit « de rigueur » et ça fait penser que lui-même se posait ces questions.

« jetez-vous plutôt dans la seule conquête qui vaille, sans pensée, sans intermédiaire : Sri Aurobindo. »
L.V. ne parle pas de la Mère. Est-ce que sa mise en doute, pour dire le moins, de Satprem, lui fait mettre en doute aussi ce que vécut la Mère dans ses dernières années ? Est-ce qu’en étant devenu ennemi de Satprem, il se retrouve aussi ennemi de la Mère ?

Penser que Satprem relève du mal, peut entraîner la pensée que la Mère se trompa à son sujet et que, pour se tromper ainsi, c’est qu’elle n’était pas qui elle disait être. Ça peut même entraîner la pensée qu’elle aussi relèverait du mal.
En ce cas, la pensée suivante serait que Sri Aurobindo se serait trompé et relèverait lui aussi du mal, serait du mal, peut-être même le mal. L.V. n’alla pas jusque-là dans son texte de 07.


POSITIONS DE L’AUTEUR DU PRÉSENT TEXTE, AVEC UNE EXPLICATION

Concernant les sujets des trois citations de L.V., les positions de l’auteur de la Contribution à l’affaire du conflit, etc., de ses compléments, etc., sont les suivantes.

La « nature » de la « nouvelle force que Satprem sentait en lui » était bonne : cette force était ce que Satprem en disait. Satprem contribua de manière déterminante à la manifestation supramentale, précisément à la transformation supramentale, avec des effets pas seulement pour lui. Inutile d’apporter des arguments : chacun en pense ce qu’il veut, choisit son camp.
Concernant : « Satprem : est-il bon, méchant ? Fait-il le bien, le mal ? ».
Satprem était globalement bon, relevait globalement du bien et faisait globalement du bien, mais que ça ne l’empêcha pas de commettre des erreurs, d’avoir parfois des torts, et d’avoir aussi l’aspect d’Ennemi des humains jusqu’à les avilir et souhaiter leur extermination.
Concernant la référence à « Sri Aurobindo » seulement.
La position de l’auteur de la Contribution, etc., se connaît d’après tout ce texte avec ses compléments, etc.

En plus, il y a ceci.

On peut considérer que la contribution déterminante de Satprem à la manifestation supramentale, précisément à la transformation supramentale, en lui-même d’abord, fut l’aspect principal de Satprem, qui était juxtaposé à l’aspect secondaire Ennemi des humains (sauf lui-même et Sujata) jusqu’à les avilir et vouloir les exterminer, et que ce deuxième aspect aurait pu être évité.

On peut aussi penser que cet aspect secondaire lui fut peut-être inévitable, et relèverait donc aussi du processus de bien, et fut peut-être seulement momentané s’il ne l’avait plus lorsqu’il mourut.

Mais on peut aussi penser autre chose, qui fait partie de la position de l’auteur du présent texte.

Pour que Satprem puisse laisser la manifestation supramentale se faire en lui-même toujours plus, il devait en avoir besoin toujours plus. Il devait rejeter sa nature d’alors, faire qu’elle devienne toujours davantage son ancienne nature, rejeter son humanité (au sens ordinaire). Ça devait probablement aussi se faire en tant qu’effet, entraînant un accroissement de l’appel, etc. (Exemple, tome 2, p. 56 : « Et qu’est-ce que vous attendez ? – le Miracle. Rien de moins. [...] plus un homme, jamais, jamais un homme, fini ce métier ». Autre exemple, t. 2, p. 95 : « [...] il faut que quelques-uns, sur cette Terre, comprennent et aspirent. Cette aspiration est le Passage même, c’est le Pouvoir même de l’autre espèce – en vérité, c’est l’autre espèce même qui aspire dans la vieille. »)
Satprem voyait toujours plus les mauvais aspects du fait d’être un humain, les insuffisances, etc. Il en arriva probablement à haïr cela, à vouloir le détruire en lui-même.
Et ça fut accompagné par la même chose concernant tous les autres humains sauf Sujata.

En même temps que la haine des humains et de la volonté de les exterminer, était-il nécessaire d’avilir ceux-ci en leur enlevant, en mots, leur caractère d’humain, leur nature humaine ? C’est ce que fit Satprem lorsqu’il disait qu’ils n’étaient pas des humains mais seulement des rats en peau d’homme.
Sri Aurobindo et la Mère ne dirent pas cela. Même parler de certains humains « périmés » ne signifie pas qu’ils ne seraient pas des humains.

Et fallait-il vraiment les qualifier tous de nazis (sauf Sujata), alors que lui-même se comportait comme l’être de la sorte supérieure qui veut détruire tous les êtres considérés inférieurs !?

Est-ce que, à la fin de sa vie, Satprem continua d’avoir l’aspect Ennemi des humains ?

Le développement indiqué ci-dessus qui exista en Satprem ne pouvait qu’avoir des conséquences sur ses proches. Leurs aspects mauvais, mensonges, orgueil, etc., durent lui paraître de plus en plus insupportables. Il est probable que tout être humain qui se serait retrouvé en train de fréquenter Satprem aurait fini, tôt ou tard, par subir sa haine.
Il est probable que tout individu qui serait resté suffisamment proche et longtemps n’aurait pu y échapper, n’aurait pu être mieux que ceux qui le fréquentèrent et qui furent finalement combattus par lui et chassés.


(Il y eut des individus qui s’intéressèrent à Sri Aurobindo et la Mère – et Auroville – ou d’abord à Auroville, mais qui ne se mirent jamais à chercher à comprendre puis à commencer consciemment à pratiquer. Ils s’intéressèrent aussi à Satprem et jouèrent à l’imiter. S’il y a encore de tels satprémistes, certains se mettront peut-être à jouer à être haineux et cruels en pensant qu’ils apportent ainsi la preuve de leur prétendu grand développement évolutif comme Satprem. Ce serait ridicule et du temps perdu pour eux.)


LES CHOIX QU’A L. V.

Vu ce qui précède, on voit devant quels choix est L. V., et il y en a peut-être d’autres. Pour les faire, il peut utiliser sa raison et surtout son guide intérieur.


Depuis la publication en 07, plusieurs années passèrent. Il est peut-être en train d’écrire un texte en tenant compte de ses réflexions personnelles et des échos qui lui parviennent en réponse à son texte.
En voici un que L. V. laissa publier sur ses pages internet, sans le combattre mais sans exprimer son approbation, et qui montre à lui seul que L.V. n’a pas encore fait ses choix.


DANS UN COMMENTAIRE PUBLIÉ SUR LES PAGES INTERNET DE L.V., SATPREM PRÉSENTÉ COMME ÉTANT PEUT-ÊTRE UN ASOURA OU UN SCHIZOPHRÈNE

Sur les pages internet de L.V., un commentaire fut déposé le 20 décembre 10. Le nom ou prénom annoncé de son auteur commence par « Prash ». Dedans, il y a notamment ceci.


Traduction en français, peut-être pas complètement bonne.
(...) Quelquefois je me demande comment la Mère put supporter sa présence pendant tant d’années sans aucun espoir de changer sa nature rebelle et résistante ! Bon, Elle supporta la présence de deux asouras puissants : Max Théon (Seigneur de la Mort) et Paul Richard (Seigneur des Nations) – donc pourquoi pas un troisième (quoique d’un type inférieur), le Seigneur du Drame ? Les Asuras refusent de changer, car le changement signifie la mort de l’archétype particulier que chacun représente. Le Drame doit continuer parce que Satprem s’en nourrissait habituellement.
Mais Satprem n’était peut-être qu’un cas déplorable de schizophrénie et la Mère tenta de le guérir en lui donnant quelque chose de spécial à faire et, à travers son amour et sa présence, l’aida à surmonter l’abîme qui le faisait être étranger à l’Amour divin et à la Compassion divine ? C’est l’explication d’Udar, lorsqu’une fois je le questionnai à Golconde, Sri Aurobindo Ashram. D(...) sait...Ayant lu votre histoire merveilleuse et également très effrayante, je suis content de n’avoir jamais rencontré Satprem. Je ne peux même pas dire que je lui souhaite du bien car quelqu’un qui a fait tant de misères aux autres et a montré si peu de compassion, de patience et de sens des responsabilités ne mérite pas de recevoir de la sympathie de tout être humain. Qu’on le laisse assis dans la cellule froide et stérile de son camp de concentration et continuer son drame personnel jamais fini, avec beaucoup d’auto-pitié épicée avec des foules d’ennemis fictifs, qui ne s’intéressent plus à lui depuis longtemps. Là où il y a une volonté, il y a un chemin – il eut son occasion, mais il la laissa passer. Pas de chance ! Mais peut-être que la Mère, dans sa Grâce insondable, un jour aura la clé de la lumière et le laissera sortir de sa "cage d’illusion". (...) »
qui ne s’intéressent plus à lui depuis longtemps : est-ce que cette traduction est exacte ?
aura la clé de la lumière et le laissera sortir de sa "cage d’illusion" : est-ce que cette traduction est exacte ?

À propos des "ennemis fictifs, qui ne s’intéressent plus à lui depuis longtemps", ce texte montre que son auteur et l’ashramite indiqué font partie des ennemis réels, qui s’intéressent à Satprem, pour le combattre en entier.

Texte original en anglais.
« [...] Sometimes I wondered how the Mother could bear his presence for so many years without any hope to change his rebellious and resistant nature ! Well, she endured the presence of two mighty asuras : Max Theon (Lord of Death) and Paul Richard (Lord of Nations) - so why not a third one (although minor type), the Lord of Drama ? Asuras refuse to change, because change means death of the particular archetype, which they represent. Drama had to go on, because he was feeding on it.
But maybe he was just a deplorable case of schizophrenia and Mother tried to cure him by giving him something special to do and through her love and presence help him to overcome the abyss that made him a stranger to Divine love and compassion ? That was Udar’s explanation, when I once asked him this question at Golconde, Sri Aurobindo Ashram. God knows…….
Having read your marvellous and equally frightful story I’m glad I never met Satprem. I cannot even say I wish him well, because somebody who has caused so much misery to others and has shown so little compassion, patience and sense of responsibility doesn’t deserve any sympathy from a fellow human being. Let him sit in the cold and barren cell of his concentration camp and continue enjoying his personal never-ending drama, with lots of self-pity spiced with hosts of fictional enemies, who are no longer interested in him. Where there’s a will there’s a way - he had his chance, but he’s missed it. Bad luck ! But maybe the Mother, in her fathomless Grace, one day will get the key of enlightenment and let him out of his ‘cage of illusion’. [...] »

Le fait que L.V. ait laissé ce message devenir visible sur ses pages internet ne signifie pas qu’il soit complètement d’accord avec son contenu. Cela dit, il est probablement content de l’avoir reçu.

Est-ce qu’il peut y trouver deux moyens de rejeter Satprem sans avoir à rejeter la Mère ?
L’idée d’un asoura est présentée avec un point d’interrogation et n’est donc rien de plus qu’une hypothèse. La situation de Satprem n’était pas du tout comparable à celle des deux personnages indiqués. Sa relation avec la Mère n’était pas du tout du même genre. En plus, la Mère ne dit rien et ne fit rien qui montrerait qu’elle considérait Satprem comme cela, et ce qu’elle annonça est très différent. L’hypothèse ne vaut donc rien. Pour l’envisager vraiment, il faudrait admettre aussi que la Mère se trompa, qu’elle n’était pas ce qu’elle disait être... et que Sri Aurobindo se trompa, n’était pas ce qu’il est connu pour être. Cette hypothèse ne peut pas correspondre à de la réalité.
L’idée d’un schizophrène est aussi présentée de la même manière interrogative et n’est donc aussi qu’une hypothèse. D’abord, toute personne sachant vraiment ce qu’est la maladie évoquée saurait dire si Satprem l’avait. Ensuite, on ne comprendrait pas que la Mère se soit mise à s’occuper spécialement d’un malade alors qu’il y en avait de très nombreux autres, ni qu’elle ait passé beaucoup de temps avec ce cas particulier, ce qui se serait fait au détriment d’une activité plus importante. En outre, ce que dit la Mère sur ce qu’était Satprem montre qu’il n’était pas un tel malade. À moins de considérer que la Mère n’était pas ce qu’elle disait être... et que Sri Aurobindo se trompa, n’était pas ce qu’il est connu pour être. Cette hypothèse ne peut pas correspondre à de la réalité.

Selon les paragraphes du texte anglais, la deuxième hypothèse provient d’un ashramite mais pas la première. Il n’y a peut-être qu’un défaut de présentation et la première a peut-être la même origine. D’ailleurs, est-ce que l’auteur de l’article est aussi un ashramite ?

Ces deux idées ne peuvent être admises, ne serait-ce qu’en tant qu’hypothèses, que par des individus qui ne sont pas vraiment engagés dans le yoga de Sri Aurobindo et la Mère, les vrais Sri Aurobindo et la Mère.

Ces deux idées ne valent rien, en elles-mêmes, et lorsqu’elles sont comparées à l’explication présentée plus haut.

L.V. contribue à la diffusion de ces deux idées, comme c’est fait aussi ici, mais lui ne les combat pas.
Est-ce que L.V. va se retrouver dans l’orbite de l’Ashram (s’il n’y est pas déjà) ? Est-ce qu’il va se faire aller dans l’abîme véritable ? Est-ce que le pire pour lui n’est pas encore arrivé ?

S’il se relève de sa chute, il sera à un niveau supérieur à celui où il était avant de chuter.
Dans quel état sera-t-il lors de sa mort ? S’il ne sait pas se relever avant, devra-t-il se retrouver, dans sa prochaine vie, dans la même situation qu’actuellement afin de pouvoir la dépasser ?


L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS S’APPUYAIT NOTAMMENT SUR UNE MAUVAISE CONCEPTION DES ÊTRES HUMAINS

T. 8, p. 48, 7 février 88. « Sous un visage ou un autre, l’Asoura règne partout – il est temps que les soi-disant "humains" cèdent la place à autre chose. »


Il était plus probable que « l’Asoura" avait du pouvoir mais que ce qui relevait directement du bien en avait aussi, et qu’il y avait un combat.
La conception de Sri Aurobindo est préférée à celle de Satprem. En voici un petit aperçu. Il provient du livre suivant : Essai sur la Guitâ, Pondichéry, Sri Aurobindo Ashram, 92, aux pages 515 et 517. « [...] la Guitâ [...] distingue deux sortes d’êtres, le déva et l’asoura, [...]. [...] La distinction entre déva et asoura ne concerne pas toute l’humanité, ne peut s’appliquer rigidement à tous les individus. [...] L’homme tamasique, qui tient un si grand rôle dans l’ensemble, ne se range dans une catégorie ni dans l’autre, telle que la description en est ici donnée ; il peut cependant avoir les deux éléments en lui à un degré peu élevé ; le plus souvent, il sert mollement les qualités inférieures. L’homme normal est d’habitude un mélange ; mais chez lui, une tendance est plus prononcée que l’autre, incline à le rendre surtout radjaso-tamasique ou sattwo-radjasique et le prépare, peut-on dire, à culminer en l’une ou l’autre, en la clarté divine ou en l’agitation titanesque. » Lire toutes les pages de cette fin de chapitre du livre pour avoir des précisions et des développements.


L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS S’APPUYAIT NOTAMMENT SUR UNE MAUVAISE CONCEPTION DE L’ÉVOLUTION

Carnets, tome 4, p. 233, 19 juin 84. « Pour moi, la révélation la plus formidable de mon existence, c’est quand Sri Aurobindo a dit que nous n’allions pas toujours rester des hommes, ni même des super-hommes. […] Le vieux Primate n’a pas produit, ou pas encore produit des Hommes, mais des gnomes malins. »

(Au lieu de « c’est quand Sri Aurobindo a dit", il aurait fallu écrire : c’est quand j’ai appris que Sri Aurobindo avait dit.)
Satprem, dans ce passage, fait comme si l’humanité allait cesser d’exister pour être transformée en quelque chose d’autre, supérieur.
Il fait comme s’il n’y avait pas la série « vieux Primate »/humains/nouvelle sorte d’êtres. Il fait comme s’il y avait la série « vieux Primate »/nouvelle sorte d’êtres. C’est seulement en tant que début de celle-ci qu’il y aurait les humains actuels, qui seraient donc amenés à disparaître lors de l’apparition d’humains davantage formés, ceux de la nouvelle sorte d’êtres.
Ce faisant, Satprem enlève aux humains, les humains actuels, le caractère d’humains, en ne les reconnaissant que comme des êtres insuffisamment formés, et il attribue le caractère d’humains aux êtres de la nouvelle sorte qui n’est pas encore apparue. Satprem avilit les humains lorsqu’il leur enlève, en mots, leur caractère d’humains.

Autres exemples de l’une des conséquences de la mauvaise conception de l’évolution : l’avilissement (en mots) des humains.
T. 8, p. 48, 7 février 88. « Il est temps que les soi-disant "humains" [...]. »
T. 8, p. 172, 17 juillet 88. « Cette espèce dite "humaine" [...]. »
T. 8, p. 250, 13 septembre 88. « Je ne sais pas si l’on peut parler de l’expérience "humaine" – ce serait plutôt l’expérience pré-humaine. » (En ce dernier cas, on perçoit que Satprem jouait, faisait des jeux de mots, mais il s’y laissa prendre.)
C’était un jeu d’avilissement où Satprem se complaisait lorsqu’il enlevait, en mots, le caractère d’humains aux humains.

Autres exemples de l’une des conséquences de la mauvaise conception de l’évolution : l’annonce de la disparition future des humains (actuels).
T. 8, p. 48, 7 février 88. « Sous un visage ou un autre, l’Asoura règne partout – il est temps que les soi-disant "humains" cèdent la place à autre chose. » À cause de « l’Asoura règne partout », il est dit qu’il est temps que les humains soient remplacés par une autre sorte d’êtres. (Il n’est pas dit qu’ils devraient seulement perdre leur domination sur la terre.)
T. 8, p. 172, 17 juillet 88. « Cette espèce dite "humaine" va disparaître, ou être dépassée. » En réalité, elle ne va pas disparaître, et une autre sorte d’êtres apparaîtra en plus, à partir d’elle, car celle-ci aura su se développer, s’améliorer, progressivement, jusqu’à permettre l’existence de Sri Aurobindo et la Mère, de Satprem et de la suite.

Mais Sri Aurobindo n’annonça pas que l’humanité, les hommes, les humains, allaient disparaître, en étant remplacés par une autre sorte d’êtres. Il annonça que l’évolution n’était pas terminée, que les humains n’étaient donc pas la dernière sorte d’êtres à apparaître, qu’il y en aura une autre. Lorsque celle-ci existera, des humains continueront d’exister, en tant qu’échelons dans la chaîne évolutive, comme des sortes d’êtres qui étaient apparues avant les humains continuent d’exister, des singes et d’autres animaux, des végétaux et des bactéries, etc. Cela dit, il y aura des différences lorsqu’ils reconnaîtront la supériorité de la nouvelle sorte d’êtres. Notamment, il n’y aura plus les croyances religieuses ou autres concernant l’origine de l’univers, etc., puisque la connaissance existera. Il y aura aussi la connaissance prouvée de potentialités et des humains pourront se mettre à les développer. L’organisation et le fonctionnement des groupes d’humains subira aussi des conséquences de la nouvelle situation. (Et l’on n’en est pas à savoir ce qu’il se passera dans quelques millions d’années.)

Satprem était aussi conscient, quelque part en lui, de son erreur de conception. Il savait, quelque part en lui, quelle sera la situation véritable. Il savait aussi que les humains ne disparaîtront pas lorsqu’une autre sorte d’êtres sera apparue.
T. 8, p. 65, 4 mars 88. « Cela ne veut pas dire que les hommes vont disparaître ! pas plus que les musaraignes n’ont disparu avec l’avènement de l’homme – mais ils vont céder la direction de l’évolution à... "quelque chose d’autre", [...]. »


L’ASPECT ENNEMI DES HUMAINS S’APPUYAIT AUSSI SUR LA GÉNÉRALISATION ABUSIVE QUE SATPREM FAISAIT DE SON CAS PARTICULIER, ET ÇA L’AMENA À PENSER QUE LES HUMAINS DEVRAIENT CESSER DE CHERCHER À S’AMÉLIORER INDIVIDUELLEMENT ET COLLECTIVEMENT

LE CAS PARTICULIER DE SATPREM


Ce qu’il se passait en Satprem à ce moment faisait de lui un cas particulier. Ça le fit arriver au moment où il y eut ceci.
T. 5, p. 504, 7 novembre 85. « […] je TENDS à sortir de ce camp de concentration. […] Il faut sortir de tout le système pénitencier. Il n’y a pas à espérer que ça va s’améliorer, s’adoucir, s’estomper : guérir. On ne guérit pas de la mort – on en sort. »
T. 8, p. 123, 26 avril 88. « […] il n’y a pas à "améliorer" l’homme, il faut sortir de l’homme ».
Satprem était donc arrivé à ce moment.


SATPREM ÉTENDIT ABUSIVEMENT SON CAS PARTICULIER À TOUS LES HUMAINS

De son cas particulier, Satprem déduisit, abusivement, que tous les humains devraient cesser de chercher à s’améliorer individuellement pour se mettre à s’occuper de transformation corporelle, etc.T. 4, p. 427, 19 septembre 84. « Avec ou sans Mental, le fait brut de ce corps – cette substance matérielle –, c’est la SOIF. Soif de quoi, on ne sait pas, mais soif. C’est probablement l’aiguillon évolutif. Une Matière qui cherche son but. C’est ça qui fait que ça bouge. L’erreur des hommes est de croire que ça veut simplement améliorer l’humain. Autant améliorer l’échtyosaure. »
Comme le dit Satprem, « ça », en lui, ne voulait pas « améliorer l’humain » (ou pas « simplement améliorer », pour reprendre tous ses mots, quoi que vaille ce mot « simplement »).
(Littéralement, Satprem fait comme si tous les humains s’occupaient de ce que faisait « ça » en lui et en avaient l’opinion indiquée.)
L’erreur de Satprem est de penser que tous les humains en sont au stade « du fait brut de ce corps – cette substance matérielle » où il y a « ça » qui pousse à autre chose qu’à « améliorer l’humain ». On peut dire aussi que son erreur est, à ce sujet, de généraliser sa situation à tous les humains.

Satprem déduisit aussi, abusivement, que tous les humains devraient cesser de chercher à s’améliorer collectivement pour se mettre à s’occuper de transformation corporelle, etc. Voici un exemple.

T. 4, p. 263, 5 juillet 84. « Ils ne comprennent pas l’horreur dans laquelle ils vivent ! Bien entendu [selon eux, les gens dont parle Satprem, en généralisant à tous les humains], tout n’est pas exactement comme cela devrait être dans le monde, mais avec quelques ajustements monétaires, quelques réformes "humanitaires", quelques réunions internationales pour adoucir les angles et finalement l’invention d’une drogue anticancer et quelques améliorations médicales, cela fera enfin un monde plus humain et un ordre tolérable... Ils ne voient pas ! […] Ils sont complètement aveugles et prisonniers consentants du Mensonge. C’est effrayant. Alors, je me suis demandé : mais qu’est-ce qu’il faudra pour qu’ils voient l’Horreur dans laquelle ils vivent et sur laquelle leur vie est bâtie ? Je croyais que, tout de même, les hommes "de bonne volonté" voyaient plus ou moins l’horreur de leur monde et la nécessité de trouver une solution, mais non ! […] Alors où est l’espoir d’en sortir ? Sinon par une grâce divine fracassante ? »

D’abord, tout dépend de ce qui est appelé « horreur ».
Il y a longtemps que des humains considèrent que la situation dans laquelle ils vivent est mauvaise et souvent horrible, et s’occupent de la changer. Pour cela, ils doivent lutter contre les humains qui ne veulent pas de ce changement car ils considèrent que cette situation n’est pas horrible et voudraient même accroître leur domination. Par exemple, ça vaut pour des papistes cherchant à accroître leur domination contre les humains qui n’en veulent pas, et ça vaut aussi pour les antipapistes qui cherchent à supprimer la domination papiste (incomplète) en luttant contre les papistes.
Même en se plaçant seulement dans le cas de gens qui veulent favoriser le développement de la (vraie) conscience, de la (vraie) lumière, favoriser l’évolution (véritable), etc., il est certain que leur perception du caractère horrible ne peut pas être équivalente à celle que Satprem percevait d’après l’état de conscience qu’il avait atteint.

Satprem aurait pu comprendre cela.
Il aurait pu comprendre que, depuis le temps immense qu’il y a des humains (et on ne parle pas d’avant), beaucoup furent poussés (inconsciemment ou non) par leur guide intérieur à améliorer leur situation individuelle et collective (sans y arriver toujours et en se retrouvant parfois à créer des monstruosités). Ça continue jusqu’au moment où certains se retrouvent à connaître et pratiquer le yoga intégral pour, dans le cas des humains les plus développés, se retrouver au stade « du fait brut de ce corps – cette substance matérielle » où l’aspiration n’est pas (ou pas simplement ?) celle d’une amélioration.
Satprem aurait pu comprendre et dire qu’il fallait développer sa conscience jusqu’à arriver à cette perception et que, pour cela, il fallait pratiquer le yoga intégral.

Mais il préféra étendre son cas particulier aux autres humains, ou au moins à une partie d’entre eux.
Il pensa que tous les humains devraient se mettre à s’occuper de transformation corporelle, etc., à favoriser directement l’apparition de l’être nouveau. Il crut que l’on pouvait passer directement de l’état actuel de l’humanité à celui de la transformation corporelle, cellulaire, etc., (et il s’occupa d’entraîner des gens dans cela).
En conséquence, il pensa que les humains devraient cesser de chercher à s’améliorer individuellement et d’améliorer leurs sociétés, notamment celle dans laquelle chacun vit.

C’est pour cela qu’il écrivit ceci. « Je croyais que, tout de même, les hommes "de bonne volonté" voyaient plus ou moins l’horreur de leur monde et la nécessité de trouver une solution ». Oui, les humains qui perçoivent de l’horreur dans le monde, relativement à la conscience de chacun, peuvent chercher une « solution », relative aux problèmes qu’ils perçoivent, mais ce n’est pas celle à laquelle pensait Satprem !
Car, pour en arriver à la « solution » à laquelle il pensait, il fallait être dans son état de conscience. Plus des gens s’en approchent, plus ils s’approchent de cette solution.

Ça ne signifie pas que les humains qui n’ont pas atteint son niveau de conscience devraient cesser de s’améliorer individuellement et collectivement. C’est pourtant ce que décréta Satprem !

Satprem n’annonça donc pas qu’il fallait que les humains qui le veulent développent leur conscience jusqu’à arriver à sa propre perception et que, pour cela, il fallait pratiquer le yoga intégral. Au lieu de cela, il préféra imaginer l’arrivée d’une grande catastrophe qui ferait que, tout d’un coup, les humains en général auraient la même conscience que lui-même et se mettraient donc à percevoir ce qu’il appelle « l’Horreur dans laquelle » « vivent » les humains « et sur laquelle leur vie est bâtie ».


SRI AUROBINDO ET LA MÈRE NE PENSAIENT PAS QUE LES HUMAINS DEVRAIENT CESSER DE S’OCCUPER DE S’AMÉLIORER, INDIVIDUELLEMENT ET COLLECTIVEMENT

Même lorsque les humains ne s’occupent pas de yoga intégral, Sri Aurobindo et la Mère pensaient qu’ils devaient s’occuper de s’améliorer, individuellement ou en groupes. Notamment, le premier écrivit des textes pour donner des éléments concernant le développement passé et futur des sociétés, les deux luttèrent à leurs façons contre l’hitlérisme durant la Deuxième guerre mondiale, et la Mère écrivit le livret titré Éducation.
En plus, il y a le yoga intégral, l’amélioration individuelle recherchée, avec des effets directs ou non sur des groupes d’humains, sur l’humanité.
Ce que vivait Satprem était dans le bout de ce développement.

Sri Aurobindo avait présenté le développement qui devait exister, où il y a notamment l’ouverture à des plans de plus en plus élevés (sous le plan supramental) et leur manifestation.
Satprem fit comme si tout ce développement ne devait pas exister mais comme s’il fallait s’occuper seulement de manifester le plan supramental, par soi-même, activement. (Comme si un individu pouvait faire cela et tout d’un coup, arbitrairement !)

Ce qui est bon pour chaque individu concerné est de se mettre à l’écoute de son guide intérieur et d’en suivre les indications, de s’ouvrir à la Mère, et de recevoir, et avec des effets, etc. Ça peut conduire à ne pas se mêler (momentanément ou non) de la vie collective de sa nation et de la vie internationale mais ça peut aussi conduire à s’en occuper. Chacun sa vie. L’élargissement progressif de la conscience à des effets.

À propos d’amélioration de soi-même, la pratique du yoga de Sri Aurobindo fait cela, au fil des années, des décennies, etc. Vouloir s’occuper immédiatement de la transformation du genre où Satprem était arrivé, est un non-sens. C’est la force du yoga qui conduit le développement qui, finalement, amène au moment où ce phénomène est en jeu, et ça peut n’arriver que dans plusieurs vies.


SATPREM ÉTAIT AUSSI CONSCIENT, QUELQUE PART EN LUI, DE SON ERREUR DE CONCEPTION

T. 3, p. 515, 5 décembre 83. « Mais enfin, il n’y a pas à reprocher au vieux Poisson d’avoir un jour produit un petit phoque. Si seulement ces bougres d’humains savaient qu’il y a un merveilleux petit phoque à fabriquer ! que de temps et de douleurs épargnés. Mais ils songent seulement à "améliorer" leur horreur. »
Satprem savait que des humains cherchent à s’améliorer eux-mêmes et que la tendance générale des groupes d’humains est d’améliorer leur situation collective (et il y a de nombreuses conceptions concernant cela, qui peuvent être inefficaces, tyranniques, parfois très nuisibles).
La fin du passage correspond à ceci : « Mais ils songent seulement à "améliorer" » leur situation que je considère comme une « horreur » dont il faut se débarrasser.

T. 8, p. 65, 4 mars 88. « Cela ne veut pas dire que les hommes vont disparaître ! […] mais ils vont céder la direction de l’évolution à... "quelque chose d’autre", et l’homme sera obligé de développer ses qualités humaines et non ses talents de faussaires technologiques. »
« développer ses qualités humaines ». Il y aura la connaissance prouvée de potentialités et des humains pourront se mettre à les développer. Ce développement est de l’amélioration individuelle.
Dans ce passage, Satprem parle des humains à un moment où il y aura déjà des êtres de la nouvelle sorte. Ceux-ci pourront finir par apparaître parce que des humains, au long des millénaires, se sont progressivement améliorés, individuellement et collectivement.


SATPREM S’OCCUPAIT MÊME DE FAIRE DES AMÉLIORATIONS

Dans ses Carnets, Satprem raconte notamment comment il chercha à améliorer sa situation, quittant sa maison de Pondichéry, allant s’installer ailleurs, y faisant des travaux de restauration et d’aménagement des maisons, cherchant à protéger le bois contre les assauts de ses voisins et, en ce but, cherchant à faire intervenir le gouvernement et d’autres responsables. D’ailleurs, il mangeait et buvait, s’occupait de sa santé, au lieu de se laisser aller.... jusqu’à mourir.


SATPREM PENSA QUE LE GRAND CHANGEMENT QU’IL VIVAIT DEVRAIT ÊTRE IMMÉDIATEMENT COMPRIS ET VÉCU PAR DE NOMBREUX HUMAINS

T. 1, p. 143, 18 mars 76. « […] je veux imprimer ce livre ici avant de l’envoyer en Europe, et faire la révolution ici, d’abord, c’est logique, avant de la faire dans le monde*. »

T. 1, p. 278, 11 octobre 77. « De plus en plus je sens la grande nécessité de toucher les milieux scientifiques – ce sont les physiciens qui comprendront le mieux Mère et tireront des conséquences inattendues des découvertes de Mère. [...] Il faut contacter les physiciens. »

Des gens commencèrent à s’intéresser à Sri Aurobindo et la Mère pour diverses causes. Certains, n’en connaissant rien, rencontrèrent l’un ou l’autre (ou les deux) par hasard et eurent une expérience, parfois très grande, qui les fit s’engager sur leur chemin. D’autres en entendirent parler par hasard, et, à cause d’une reconnaissance psychique consciente d’elle-même ou inconsciente d’elle-même, peut-être même cachée sous un prétexte futile, ou à cause d’un intérêt pour un besoin de développement personnel limité ou à cause d’un motif futile, etc., se retrouvèrent intéressés et engagés sur leur chemin. Beaucoup, surtout autrefois, ne savaient pas que l’affaire concernait l’apparition d’une nouvelle sorte d’êtres. Lorsqu’ils l’apprirent, certains trouvèrent cela farfelu et même dément. Est-ce qu’il y en eut qui cessèrent de s’intéresser à Sri Aurobindo et la Mère ? En tout cas, il y en eut qui savaient que leur développement se faisait bien par ce chemin et qui décidèrent de continuer puisque ça les avantageait pour l’instant, en étant prêts à abandonner ce chemin lorsqu’il les ferait arriver à un tournant inacceptable. Et puis, ils se firent à cette idée nouvelle.

Lorsque Satprem diffusa l’Agenda, il ne compta pas spécialement sur les individus déjà intéressés par Sri Aurobindo et la Mère sans être partisans de l’Ashram, et engagés sur leur chemin. Il compta sur les scientifiques !
Il s’illusionna à penser que beaucoup de tels individus, peut-être matérialistes ou adeptes d’une religion monothéiste par exemple, allaient s’intéresser, non seulement à l’idée d’une nouvelle sorte d’êtres sur la Terre, mais au fait que vivait Satprem.
Il ne se rendait pas du tout compte de l’état de conscience moyen de l’humanité. Il croyait qu’on allait rapidement, presque immédiatement, passer à l’état de conscience qu’il avait.

Des matérialistes, des athées, des antireligieux peuvent se retrouver intéressés par Sri Aurobindo et la Mère, et s’engager sur leur chemin, avant de connaître l’aspect transformation corporelle, cellulaire, nouvelle sorte d’êtres, mais c’est parce qu’alors ils ne sont déjà plus matérialistes, athées ou non. Par contre, ils continuent d’être antireligieux (sauf peut-être s’ils se retrouvent en train de chuter).
Est-ce qu’il existe des matérialistes, des athées, des antireligieux qui finirent ou finissent par apprendre l’existence de l’aspect transformation corporelle, cellulaire, nouvelle sorte d’êtres, de Sri Aurobindo et la Mère et qui, à cause de lui, se retrouvèrent ou se retrouvent à s’intéresser à eux et à s’engager sur leur chemin ?

Satprem crut, momentanément, qu’un grand changement admis consciemment et visiblement par toute l’humanité, ou par sa majorité, allait arriver pendant qu’il vivait. Sur la page 143 venant d’être citée, il y a ceci : « je veux imprimer ce livre ici avant de l’envoyer en Europe, et faire la révolution ici, d’abord, c’est logique, avant de la faire dans le monde*. » L’astérisque renvoie à une note de bas de page, écrite pour la publication de ce tome 1, c’est-à-dire vers 98. Dedans, il y a ceci. « J’étais encore dans l’illusion […] que cette extraordinaire expérience de Mère et de Sri Aurobindo allait secouer ou réveiller quelque chose dans la conscience du monde. » Oui, ça allait avoir un grand effet à un niveau visible des genres auxquels pensait Satprem, (l’organisation et le fonctionnement de groupes d’humains, des scientifiques), mais pas immédiatement, pas de son vivant.

La désillusion qu’eut Satprem à ce sujet ne put que faire augmenter son aspect Ennemi des humains.


UN EFFET DE CE QU’ÉTAIT SATPREM : SA POSITION PAR RAPPORT À L’INDE ET À INDIRA GANDHI

Satprem constatait que la situation en Inde était mauvaise, lui déplaisait.

À un moment, il espéra qu’Indira Gandhi apporterait la solution.
Mais il ne lui disait pas de suivre son guide intérieur pour apporter au moins un élément améliorateur de la situation générale de l’Inde.
Non, il s’illusionna à son sujet.
Il lui disait que la Mère la soutenait à ce moment et qu’elle avait une « mission » à accomplir.

La situation véritable d’I. G. se perçoit d’après ce que Satprem écrivit, après la mort d’un fils d’I. G., dans le tome 2 de ses Carnets, p. 143, le 27 juillet 80. « [...] C.P.N. a employé un mot qui est rarement dans sa bouche : "J’ai peur qu’elle ait changé" [...] parce que la mort de Sanjay a complètement ébranlé sa foi en Mère et en Dieu ou les dieux – "Pourquoi Mère n’a-t-elle pas protégé mon fils ?" Bref, elle a réagi à cette mort comme une mère ordinaire. Personnellement je crois que c’est un phénomène passager et que l’on voulait non seulement mettre hors du chemin ce fils hasardeux, mais que l’on veut obliger Indira à aller plus au fond, au-delà de sa douleur, à la vraie source et au ressort puissant de sa vraie mission... qui n’a pas encore même commencé. Elle n’est pas venue sur terre pour être la mère de M. Sanjay, elle est venue pour autre chose, et Mère la soutient – donc j’ai confiance qu’elle se retrouvera et trouvera sa vraie mission. Mais en attendant... »
C.P.N. dit qu’I. G. avait « foi en Mère et en Dieu ou les dieux » et ce qu’il en dit, si c’est vrai, montre que ça se faisait à la manière religieuse. Sinon, I. G. aurait suivi son guide intérieur, se serait ouverte à la Mère en elle, etc. Elle aurait vécu des faits et ne se serait pas retrouvée en train d’avoir « sa foi » ébranlée.
Satprem dit « Mère la soutient ». Qu’est-ce qu’il en savait à ce moment ? Et si I. G. ne s’ouvrait pas à la Mère, se fermait à elle, pourquoi serait-elle soutenue par elle !? (Cela dit, tout est possible.)
Satprem a cependant encore une bonne opinion d’I. G. puisque, dans le même texte, il parle d’elle en disant « Shakti de ce calibre ».
Il est persuadé qu’elle a une mission, une « vraie mission », et il espère qu’I. G. finira par la découvrir, par la trouver. Est-ce que c’est Satprem qui s’imagine qu’I. G., à ce moment, a une « mission » ? Sûrement.

Est-ce que Satprem voulait qu’I.G. améliore la situation en Inde ?
C’est ce que l’on pourrait penser mais ce n’était pas le cas. Non, il commettait l’erreur indiquée plus haut d’étendre son cas particulier à d’autres humains et aux pays, à l’Inde pour commencer car, d’après lui, le commencement devait exister là.
Satprem voulait donc qu’I. G. s’occupât immédiatement de créer une « purification », une « purge », « d’établir un monde nouveau – un Ordre nouveau » (Carnets, 30 juillet 80), de « traverser les portes du Nouveau Monde » (Carnets, 9 novembre 79). Le 11 novembre 78 (Carnets, t. 2, p. 67), il écrivit ceci. « Indira victorieuse comme prévu, mais elle ne reviendra pas dans les conditions d’avant, il faut que l’Inde soit purgée. [...] Je vois de moins en moins comment les choses vont se passer, mais elles vont se passer. [...] Je n’arrive pas à voir comment Mère va démêler cette pelote pour en faire surgir une espèce nouvelle. »
Satprem s’attendait donc à ce que la situation mauvaise en Inde soit changée pour devenir immédiatement une situation faisant « surgir une espèce nouvelle », établissant « un monde nouveau » !

Faire ce changement était la « mission » que Satprem imagina à ce moment pour I. G. et il chercha à la convaincre de cela.

Comment le changement faisant « surgir une espèce nouvelle » allait-il arriver ? Satprem voulait qu’I. G. fasse un Coup d’État, avec l’aide des militaires.
Il voulait qu’I. G., élément du pouvoir exécutif, agisse ainsi. (Le projet de Satprem ne fut pas connu publiquement sinon cet étranger en Inde aurait peut-être été expulsé et il l’aurait mérité.)
Voici un premier exemple. 30 juillet 80, t. 2, p. 145, « Lettre à Sir C.P.N. Singh, traduite de l’anglais". « [...] Est-ce qu’Indiraji comprendra sa vraie mission, qui n’est pas de perpétuer le vieux mensonge démocratique qui est en train de ruiner l’Inde, mais de saisir une Force nouvelle, de découvrir de nouvelles méthodes et d’établir un monde nouveau – un Ordre nouveau. »
Voici un autre exemple. 10 novembre 80, t. 2, p. 172, « Lettre à Indira Gandhi ». « Le seul Principe est la foi en le Divin et en votre Mission – qui est d’établir une Inde nouvelle, et non cette société corrompue et non-agissante. Le peuple vous comprendra si vous parlez le vrai langage et si vous vous branchez sur la vraie Force. Il ne s’agit pas de demi-mesures – en vérité c’est une tâche radicale et draconienne qui attend à votre porte et à laquelle vous devez vous attaquer avant qu’il ne soit trop tard – et croyez-moi, Kissinger est votre ruine et la ruine de l’Inde. Que faire des millions de bureaucrates qui ne sont là que pour paralyser votre travail ? et des millions de politiciens [...]. La "démocratie" est une façade de leur pourriture et corruption – cette "démocratie" est leur nourriture. Alors, il faut que vous passiez à autre chose. Telle est votre mission. [...] Osez, et Mère vous aidera. » Satprem chargea quelqu’un de remettre cette lettre à I. G. mais elle ne lui fut pas transmise... peut-être parce que le messager connaissait son contenu et ne voulut pas contribuer à la création d’un Coup d’État et à se retrouver peut-être en prison.
Voici un autre exemple. 22 février 81, p. 192. « [...] Indira a un atavisme "démocratique" tellement ancré que c’est un peu d’elle-même qu’il faudrait briser pour briser cette Machine. [...] Si elle voulait toucher la Sacrée Machine, elle aurait non seulement contre elle tous ses ennemis, mais tous ses amis ! C’est toute l’Inde qui est dans le même sac. La seule solution, c’est un coup d’état militaire – qu’elle n’osera jamais. Mais je crois, mon espoir, mon secret espoir, est que Mère va arranger des circonstances matérielles telles qu’Indira sera obligée d’agir. »

Indira Gandhi ne se mit pas à agir comme le voulait Satprem et elle ne fit rien qui aurait pu lui plaire.

Satprem se mit à la haïr et à l’injurier, intensément, férocement.


AUTRE APERÇU SUR CE QU’ÉTAIT SATPREM

Satprem écrivit ceci, dans le tome 4, p. 136, 21 mars 84. « On regarde dehors et on espère toujours, illusoirement, quelque "nouvelle" de la radio ou des journaux qui signalera le "changement", quelque bouleversement économique, financier ou politique qui fera que "ah ! ça va changer, le monde va prendre le virage". Mais c’est une illusion complète. C’est le même Diable mortel partout. […] Et en attendant, les braves gens – il y en a – votent pour le prochain Diable, et quoi faire d’autres ? […]. »


À première vue, on pourrait penser que Satprem attendait que des améliorations se produisent dans des pays.
Mais non ! Car ce qu’il espérait apprendre, c’était l’arrivée du « changement », du grand changement auquel il pensait. Il espérait que « le monde va prendre le virage », celui auquel il pensait.
Et, puisqu’il n’y avait pas cela, il imaginait seulement que les « braves gens » auxquels il pensait « votent » !
Il ne pensait pas qu’ils pourraient refuser de voter pour ne pas contribuer à l’existence d’un régime déplaisant ou pour une autre cause politique. Il ne pensait pas non plus qu’ils pourraient imaginer de faire une révolution ou une autre sorte de changement … pour améliorer la situation.
Satprem méconnaissait pour les autres l’indication de suivre son guide intérieur.

À ce sujet, que vaut le conseil suivant de Satprem ?
T. 2, p. 140, 16 juillet 80. « Lettre à C.P.N. Singh, traduite de l’anglais ». « Il y a deux façons d’agir. L’une est la façon politique […]. L’autre façon est la façon divine : pas de calcul, on démarre quelque chose, n’importe quoi, un premier petit pas quelconque, et on a confiance que le Divin s’emparera de notre petite action et la changera en une tempête et une victoire. »
D’abord, ça concerne de l’amélioration.
Ensuite, faire parfois « n’importe quoi » et avoir « confiance » dans quelque chose du genre apparent indiqué, c’est plutôt une façon d’agir d’adeptes de religions.
Il vaut mieux s’occuper de se mettre à l’écoute de son guide intérieur et d’en suivre les indications.


LA MAUVAISE INFLUENCE DE SATPREM


Globalement, Satprem condamnait la volonté d’amélioration individuelle, et il condamnait aussi la volonté d’amélioration collective, celle des sociétés, et de l’humanité en général.
À propos de la première condamnation, quels furent les effets sur des individus qui se faisaient disciples de Satprem ? Est-ce que certains renoncèrent à s’améliorer, à se développer, et se mirent à délirer à propos de transformation corporelle, cellulaire, etc. ?
À propos de la deuxième condamnation, des individus se laissèrent entraîner ainsi (révélant qu’ils sont des satprémistes). Ils considèrent que leur société est pourrie, comme toutes les autres, et ils se replient... dans leur conception (mentale) satprémiste comme dans une prison. Ils sont perdus pour l’évolution tant qu’ils ne changeront pas.

Lorsque Satprem condamnait les volontés d’amélioration individuelle et collective, il conseillait implicitement de laisser les individus et les sociétés soumises aux forces du mal, pour la partie de chacun et chacune qui l’était déjà, et de ne pas s’opposer à l’augmentation de leur puissance.

Personne n’était obligé de recevoir la mauvaise influence que Satprem lança. Elle n’eut d’effet et n’en a encore que sur les individus qui se firent les disciples de Satprem. Tant pis pour eux ! Car ils n’auraient jamais dû se comporter ainsi et ne l’auraient pas fait s’ils avaient suivi les indications de Sri Aurobindo et la Mère. Ces individus sont les seuls responsables de leur situation.


CONCLUSION

Dans ce qu’il se passa en Satprem, il y eut sûrement ce qui concerne « déraciner toute la vieille humanité dans sa propre peau ». Il y eut aussi les erreurs de pensées décrites ci-dessus et celles indiquées dans la première Contribution commentant le texte de L.V., et peut-être d’autres. Et il y eut les conséquences.

Tout ça eut des effets sur des individus, ceux qui fréquentèrent Satprem et ceux qui ne le fréquentèrent pas mais qui se laissèrent entraîner par ses erreurs.

Des individus qui fréquentèrent Satprem en reçurent des dommages, importants vu le texte de L. V. en 07. Tous finiront par mourir.
Les idées huluberlues de Satprem finiront par être mises de côté, comme d’autres éléments qui existent et dont il n’est pas parlé ici, d’autres pouvant même ne pas avoir été perçus.

Même si le présent texte contient des erreurs, des humains finiront par comprendre, expliquer.
Il est possible que, finalement, tout ça finira par être résumé ainsi : Satprem, dans la grande affaire de transformation qu’il vécut, provoqua des dommages collatéraux, mais à des individus qui n’étaient pas complètement innocents, c’est-à-dire pas sans mauvais aspects, comme chacun en a. Ces dommages peuvent être des occasions de progresser, de s’améliorer. (Les mots dommages collatéraux forment une expression moderne inventée à l’occasion de guerres.)
Les individus qui fréquentèrent Satprem et qui en reçurent des dommages finiront peut-être par comprendre ce qui vient d’être dit, peut-être en le précisant pour que ça soit davantage exact), et par apprécier positivement le grand avantage d’avoir côtoyé Satprem.

Continuer la réflexion. Y penser lors de la lecture de textes de Satprem. Apporter des éléments concordants ou des démentis. Relever d’autres idées correspondantes.